Chapter 8
1070mots
2024-09-04 17:00
Dans le salon, la tension était palpable. Tout le monde attendait que Danielle s'excuse auprès de Priscille. Mais, juste au moment où Alexie allait montrer sa nature compréhensive à travers un discours bien formulé, Danielle se mit subitement à rire.
Une fois de plus, ils étaient tous sans voix. Malgré sa haine pour la nouvelle-venue, Priscille ne pouvait pas nier qu'elle était éblouissante.
De son côté, Phillipe, même s'il savait qu'elle était sa demi-sœur, ne pouvait s'empêcher de la désirer. Son cœur battait violemment alors qu'il la regardait. En réalité, il était habitué aux femmes depuis son adolescence et leur bande de jeunes riches avait toujours de nouvelles idées.
Il gardait le profil bas pour préserver sa réputation, mais à huis clos, c'était un véritable mordu de la fête.
Les filles de l'université, les mannequins, les célébrités mineures, les serveuses, quiconque lui plaisait ne pouvait pas échapper à son charme. Tant qu'il avait assez d'argent, il n'y avait pas de problème qu'il ne pouvait pas résoudre.
Fixant Danielle avec passion, il se dit intérieurement que s'il pouvait la posséder, ce frisson de l'amour interdit serait irrésistible.
Dévisageant chaque partie de son corps, il se disait que la jeune femme était seule et vulnérable. Il était sûr que peu importe combien elle était coriace, elle ne serait pas capable d'échapper à son emprise.
À cette réflexion, son cœur battit davantage d'excitation.
De là où il était, il pouvait voir ses cils légèrement recourbés ainsi que ses formes généreuses à peine couvertes par une tenue légère.
Alors que lui était plongé dans ses fantasmes, les autres retenaient leurs souffles. En vrai, le rire de Danielle était un signe certain que quelqu'un allait encore se faire humilier. Malheureusement, la famille Bourgeois ne le comprit que trop tard.
À ce moment, les yeux de la jeune femme étaient calmes et sombres comme le ciel juste après la tempête.
Puis, à la surprise de tous, elle sortit un petit téléphone noir à l'ancienne de sa poche.
Aucun d'eux ne put identifier la marque de l'appareil, mais il semblait bon marché à première vue.
La seconde d'après, la voix tranchante de Priscille s'échappa du téléphone.
"Ma sœur, ta mère est morte. Pourquoi es-tu revenue ? Il n'y a pas de place pour toi dans cette famille", entendit-on s'échapper du téléphone.
Sur le coup, tous étaient ébahis par l'enregistrement, Priscille y compris. Elle fut complètement prise au dépourvu. Son esprit se vida en une fraction de seconde, et elle resta là, figée, comme une grande idiote. Même les domestiques étaient choqués, ne s'attendant absolument pas à ce que la douce et gentille demoiselle Priscille soit aussi crue dans ses propos.
Son ton était trop intense et à l' entendre, n'importe qui comprendrait qu'elle visait directement Danielle.
Sans voix, Roger fixa Priscille, incrédule.
Étaient-ce vraiment des mots prononcés par sa propre fille ? Ces mots aussi malveillants ? À cet instant, lui qui venait d'accuser Danielle quelques minutes plus tôt, voulut gifler Priscille.
Cependant, avant qu'il n'ait pu agir, quelqu'un fut plus rapide que lui. Un bruit sec résonna d'un coup dans toute la pièce.
Alors que Priscille était encore étourdie à cause de la gifle de Danielle, elle reçut une nouvelle gifle sur son visage. Elle cria aussitôt de douleur à tout rompre sans même s'en rendre compte.
Le son était vif et perçant.
Ce qui lui fit le plus mal était que la personne qui l'avait giflée cette fois-ci n'était plus une étrangère, mais sa propre mère.
Ce fut lorsqu'elle vit la colère dans les yeux d'Alexie et l'expression furieuse de Roger qu'elle reprit ses esprits.
Qu'avait-elle fait ? Elle avait été enregistrée sans le savoir. Qui pourrait s'y attendre ?
De son côté, Alexie ressentit un pincement de regret après avoir giflé sa fille.
Cependant, si elle ne l'avait pas giflée, Priscille aurait été en grosse difficulté par la suite, vu la situation.
Voyant que sa fille avait déjà été giflée, Roger ne pouvait naturellement rien faire d'autre, n'est-ce pas ?
La frappe préventive de la femme fut efficace, car Roger se calma aussitôt.
Alexie réprimanda ensuite Priscille, jouant à la mère modèle.
"Priscille, est-ce ainsi que je t'ai éduquée ? Je sais que tu as peur que Danielle t'arrache l'amour de papa, mais tu es allée trop loin. Danielle est ta sœur et elle a traversé tant d'épreuves pour retrouver son chemin. Comment as-tu pu agir ainsi, juste par jalousie ?" gronda-t-elle.
Ses paroles présentèrent les actes de sa fille comme une impulsion enfantine motivée par la jalousie.
Dès qu'elle dit cela, Roger commença à se sentir désolé pour Priscille.
Après cette réprimande, la maitresse de maison marcha rapidement vers Danielle et lui dit : "Danielle, Priscille était confuse en disant ces choses. Quelle que soit la façon dont tu veux la punir, je n'ai aucune objection. J'espère simplement que vous pourrez vous rabibocher. Si quelqu'un est à blâmer, c'est moi, pour ne pas l'avoir mieux éduquée. Puis-je m'excuser pour elle ?"
À ses mots, Danielle leva les yeux avec indolence, affichant son unique défi et répondit en disant :
"Est-ce que j'ai l'air d'une personne qui se laisse faire à ton avis ?"
Dès qu'elle prononça ces mots, l'expression faciale d'Alexie changea et elle baissa rapidement sa garde à nouveau.
"Danielle, que veux-tu dire ? Je ne pensais pas à ça. Puisque tu es toujours en colère, je vais m'assurer que tu obtiennes réparation", dit-elle. Elle serra ensuite les dents et se tourna vers Priscille. Comprenant le regard de sa mère, celle-ci vint à sa hauteur, pleurant comme une misérable.
"Danielle, j'ai mal agi. S'il te plaît, pardonne-moi. Je n'aurais pas dû être jalouse. J'avais juste peur, peur que tu m'arraches l'amour de papa", dit-elle entre deux sanglots. Puis, elle hésita et jeta un coup d'œil à Roger.
Totalement embobiné, ce dernier regarda sa petite fille avec compassion. De toute façon, il ne pouvait pas la calmer comme il l'aurait voulu. Après tout, elle avait grandi à ses côtés, mais s'il la défendait dans un cas pareil, Danielle, avec son tempérament, le détesterait probablement encore plus.
Surtout, Priscille était celle qui avait tort, et il était tout à fait normal que Danielle la gronde, conclut-il. Ceci étant, il resta immobile, gardant le silence. Voyant qu'il ne réagissait pas, Priscille dit encore à Danielle : "Si tu es toujours en colère, je m'agenouillerai et m'excuserai auprès de toi, d'accord ? S'il te plaît, pardonne-moi."