Chapter 9
1167mots
2024-09-04 17:00
Dans le salon, Danielle était le centre d'attention. Il y avait de la haine, de la colère, des conflits et un peu d'amusement dans l'air.
Priscille était certaine qu'après ce qu'elle avait dit, l'autre jeune femme se calmerait. Elle se disait que pour la réputation de celle-ci et pour ce que leur père pourrait penser d'elle, elle n'irait jamais jusqu'à prendre au sérieux la proposition qu'elle venait juste de lui faire, c'est-à-dire s'agenouiller pour s'excuser. Une fois de plus, elle s'était trompée.
Sans trembler, Danielle la regarda paresseusement l'instant d'après, avec une touche d'indifférence, et dit froidement :
"Vas-y. Agenouille-toi."
Aussitôt, le temps sembla s'être arrêté. Priscille était complètement choquée. Bouche ouverte, yeux écarquillés, elle se demandait si elle avait bien entendu. Cette Danielle avait-elle vraiment le cran de la faire mettre à genoux ? Quelle garce !
Tous les autres étaient également troubles, mais ne savaient que dire. En silence, Roger eut pitié de sa petite fille. Pour lui épargner l'embarras, il toussa maladroitement, frottant son bras douloureux et dit :
"Danielle, puisque Priscille s'est excusée, passons à autre chose. Afin que la paix règne dans la famille, papa te donnera une villa à South Bay."
Dès qu'Alexie entendit cela, elle devint furieuse.
Cette villa de 700 mètres carrés était en effet la propriété privée de Roger.
Il l'avait normalement promise à Phillipe comme cadeau d'anniversaire.
Voilà qu'il l'offrait à présent à Danielle comme s'il ne s'agissait que d'un bout de pain. Irait-il réellement jusqu'au bout de cette idée ? se demanda-t-elle.
Lorsque Priscille entendit cela, elle fut aussi prise de court. Son père offrait-il vraiment cette villa d'un million de dollars à Danielle ?
Le pire, c'est qu'elle était celle qui avait déclenché tout cela. Le regret lui serra aussitôt l'estomac.
Phillipe quant à lui, n'avait pas prévu que sa villa promise serait impliquée dans cette affaire.
Même s'il était riche, il savait que la villa était son cadeau d'anniversaire.
Il avait même prévu d'y organiser une fête avec les jeunes élites des quatre grandes familles.
Mais maintenant, son cadeau garanti était parti.
Il était furieux contre sa sœur, contre son père et contre Danielle.
Cette dernière, lorsqu'elle entendit l'offre de Roger, le regarda d'un air détaché, ni surprise ni satisfaite. Puis, elle observa les réactions des autres.
Elle conclut que, de toute évidence, la villa en question avait beaucoup de valeur.
Roger n'osa pas parler de sa valeur sur le marché, car il se disait que sa fille ainée était une inculte de l'immobilier. Plus encore, il était gêné.
Était-il censé fanfaronner sur le fait que la valeur de cette villa dépassait le million ?
Toutefois, il était un peu furieux. Il lui avait offert un cadeau et elle ne lui avait même pas rendu un sourire en retour.
À ce moment, Renaud, qui était resté silencieux depuis le début, remarqua la frustration de son patron et dit respectueusement :
"Mademoiselle, cette villa est la préférée de M. Bourgeois. Elle vaut plus d'un million."
Cependant, Danielle trouva cela drôle. Essayait-il de l'impressionner avec de l'argent ? Une villa d'un million de dollars ? Chère ? Très drôle ! pensa-t-elle.
"Et alors ?" lâcha-t-elle froidement en guise de réponse.
Ses mots sonnèrent dans les esprits des autres comme un éclat de verre sur le sol.
Son ton énervait tout le monde. Pour eux, elle en faisait vraiment trop.
Tout le monde était agacé, sauf Renaud qui avait déjà fait face à 'l'arrogance" de la jeune femme.
À ce stade, tous les autres avaient l'air horrible, noirs de colère. Une villa d'une valeur de plus d'un million échangée contre trois mots seulement. En fait, Danielle n'ignorait pas le prix des villas sur le marché. Elle s'en fichait simplement !
Sa réaction fit presque sortir Alexie de ses gongs. Comment une fille de la campagne pouvait-elle avoir une si grande gueule ? se demanda-t-elle.
Serrant les dents, elle dit à son mari : "Chéri, si Danielle n'aime pas ce cadeau, laissons tomber. Elle vient d'arriver. Elle devrait rester ici à la maison. J'ai un ensemble de bijoux en édition limitée qui lui irait bien. Donnons-le-lui en guise d'excuse."
Elle ajouta ensuite à voix basse :
"Chéri, n'avais-tu pas promis cette villa à Phillipe ? Si tu la donnes à Danielle maintenant, Phillipe sera déçu. Donnons quelque chose d'autre à Danielle."
Alexie pensait avoir parlé assez doucement pour ne pas se faire entendre. Malheureusement pour elle, peu importait le volume de sa voix pour Danielle. La lecture sur les lèvres était l'une de ses nombreuses compétences.
Roger avait effectivement oublié la promesse faite à Phillipe. Cependant, il ne voulait pas donner la villa à quelqu'un d'autre.
Si Danielle n'était pas revenue, il l'aurait donnée à Phillipe comme prévu. Mais désormais, il voulait la garder pour Danielle. Que fallait-il faire ? À ce stade, il était pris dans un dilemme.
Face à son mutisme, Alexie décida de mettre la pression sur Danielle afin d'obtenir gain de cause.
Elle lui dit alors : "Danielle, tu ne le sais peut-être pas, mais ton père avait déjà promis de donner cette villa à Phillipe comme cadeau d'anniversaire. Puisque, de toute façon, elle ne te plaît pas, je vais ajouter une Porsche à la compensation. Qu'en penses-tu ?"
À cette proposition, Danielle fronça légèrement les sourcils. Alexie désirait-elle vraiment autant la villa juste parce qu'elle avait de la valeur ? Non. Elle avait l'impression qu'il y avait plus que ça.
"Quand la villa sera-t-elle mise en mon nom ?" demanda-t-elle d'un coup à Roger.
Lorsque Priscille entendit ces mots, elle poussa un soupir de soulagement. C'était sa mère qui voulait la villa pour Phillipe. Ça n'avait rien à voir avec elle. Tant que Danielle acceptait la proposition, elle n'aurait pas à s'agenouiller devant elle et c'était tout ce qui lui importait.
Si elle avait été contrainte à le faire, elle aurait été la risée de la haute société de Luminara. S'excuser devant une campagnarde ? Même si c'était la fille de son père, à ses yeux, Danielle restait une personne insignifiante.
Tournant la tête, elle ricana à nouveau à l'endroit de cette dernière. Elle venait de prétendre mépriser l'argent, et maintenant elle avait hâte que la propriété soit transférée en son nom. Humph.
"Regrettes-tu ?" demanda de nouveau Danielle à Roger, vu qu'il ne parlait plus.
L'homme assura alors rapidement qu'il ne le regrettait pas et demanda au majordome de s'en occuper. Alexie, elle, n'abandonnait toujours pas, continuant de plaider la cause de son fils.
Cependant, Phillipe avait désormais de l'intérêt pour Danielle. Il ne pouvait donc naturellement pas s'y opposer. Une fois qu'il l'aurait gagnée, la villa ne serait-elle pas facilement récupérable ? pensa-t-il. Il fit donc comme si cela lui était égal, disant à la jeune femme :
"Puisque papa a promis de te la donner, elle t'appartient naturellement." Il la tutoyait dorénavant.
En entendant cela, Alexie était furieuse. Même son fils, habituellement obéissant, était ensorcelé par la jeune femme.
Danielle et Matilda étaient toutes les deux des garces ! pensa-t-elle.