Marie poussa un soupir pour la énième fois en se regardant dans le miroir. Elle attrapa l'ourlet de sa jupe et tira, mais elle avait atteint sa pleine longueur, quelquepart plusieurs centimètres au-dessus du milieu de ses cuisses.
Elle s'énerve de la ridicule situation. Nile était arrivé par surprise et avait déclaré qu'ils allaient faire du shopping et avait pris la liberté de choisir la tenue de Marie.
Il avait choisi une jupe extrêmement courte avec un pull doux en cachemire. La tenue aurait été parfaite pour une soirée, mais pourquoi diable porterait-elle cela pour faire du shopping? Oubliez une soirée, la jupe était bien trop courte à son goût, elle avait l'impression de montrer son derrière à chaque pas qu'elle faisait.
Il avait refusé ses tentatives de choisir une tenue différente, alors elle était coincée avec ça. Enfilant ses pieds dans une paire de talons aiguilles – encore un mauvais choix pour l'occasion – elle quitta sa chambre et descendit.
Elle trouva Nile et Jacqueline dans le hall. Jacqueline lui jeta un regard noir, ses yeux la parcourant de bas en haut. "Pourquoi doit-elle venir avec nous?" elle demanda à Nile, son mécontentement clair dans sa voix. "Je pensais que ce serait juste nous deux passant du temps seuls ensemble."
"Marie m'a beaucoup aidé", a dit Nile, "et je veux la remercier." Regardant Marie qui s'était arrêtée à quelques pas d'eux, il dit, "Tu peux acheter tout ce que tu veux, c'est pour moi."
Jacqueline ricana. "Elle est ta servante, pourquoi dois-tu la récompenser? Elle devrait être reconnaissante que tu lui aies donné de bonnes conditions de vie alors qu'elle appartient à la cachot!"
"Je ne veux vraiment rien", dit Marie, faisant un dernier effort pour échapper à ce voyage. "Vous pouvez y aller sans moi."
"Tu vois?" Jacqueline dit à Nile. "Elle ne veut pas y aller. Pourquoi devrions-nous l'emporter? De plus, regarde comment elle est habillée. Tu crois que tu vas dans un bordel?"
Marie résista à l'envie de tirer sa jupe vers le bas.
"Elle est magnifique", dit Nile, ses yeux fixés sur les cuisses de Marie. S'éloignant de Jacqueline, il se dirigea vers Marie. Il attrapa sa main et posa son poignet sur ses lèvres, ses yeux rencontrant les siens. "Tu viens avec nous. Une femme comme toi devrait avoir toutes les meilleures choses. Que ce soit des chaussures, des vêtements ou des bijoux, je paierai tout ce que tu veux. Allez, le chauffeur nous attend."
Il ne l’a pas attendue pour lui répondre alors qu'il se dirigea vers la sortie, tenant toujours sa main. Jacqueline les suivit, les regardant les mains jointes. Quand ils arrivèrent à la voiture, Nile ouvrit la porte arrière pour Marie, et la fit monter.
"Elle monte avec nous?" Jacqueline demanda, mortifiée. Regardant autour d'elle, elle a vu qu'il n'y avait pas d'autre voiture qui attendait. "Je ne m’assiérai pas avec elle!"
"Tu t’assiéras à l'avant avec le conducteur," dit Nile avant de monter à l’arrière avec Marie.
La bouche de Jacqueline s'ouvrit, ne croyant pas ce qui se passait. Elle regarda à travers la vitre arrière teintée quelques secondes, songeant à ne pas entrer dans la voiture du tout. À la fin, elle se fait monter dans le siège passager, furieuse.
Lorsqu'ils sont arrivés au centre commercial, Jacqueline a conduit Nile vers une bijouterie, et Marie les a suivis. Un instant après, Jacqueline s'extasiait devant une paire de boucles d'oreilles en diamant.
"Elles sont si belles !" s'exclamait-elle, ses yeux pétillant de désir. Elle passa son bras autour de celui de Nile. "Chéri, ne crois-tu pas qu'elles m'iraient si bien ?"
Marie jeta un coup d'œil à l'étiquette de prix et cligna des yeux lorsqu'elle vit que les boucles d'oreilles coûtaient cinquante mille dollars.
"Aimeriez-vous voir notre collection secrète ?" demanda la vendeuse à Jacqueline. "Cette paire est disponible pour tous, mais notre collection secrète est uniquement conservée pour nos VIP. Nous avons plusieurs pièces que vous ne trouverez nulle part ailleurs !"
"Bien sûr," répondit Jacqueline, ses yeux pétillant davantage. "J'aimerais voir la collection."
Marie ne pouvait que se demander combien coûteraient les bijoux de la collection secrète si ceux de l'étalage général se vendaient à cinq chiffres.
"Aide-moi à choisir," dit Jacqueline à Nile, en l'entraînant vers la pièce privée vers laquelle la vendeuse se dirigeait.
"Choisis ce que tu veux," dit Nile à Marie, "je paierai."
Marie acquiesça et regarda avec soulagement les deux disparaitre dans la pièce privée. Sans perdre de temps, elle quitta la boutique et se balada dans le centre commercial.
Elle tomba sur une boutique d'antiquités et décida de passer le temps en regardant les objets à l'intérieur. On y trouvait de tout, des objets domestiques quotidiens aux armes qui étaient prétendument utilisées par des rois lycans il y a huit cents ans.
Elle finit par arriver dans une section de livres anciens. Elle était remplie de livres qui semblaient avoir vécu des siècles. Certains d'entre eux étaient protégés dans des vitrines car ils étaient sur le point de tomber en morceaux. D'autres étaient partiellement endommagés, mais cela ne les rendait pas moins chers.
Certains étaient notés comme étant la seule copie restante, d'autres étaient jugés extrêmement rares, tandis que d'autres étaient des premières éditions. Un livre attira son attention. Bien qu'il paraisse assez vieux, il était en bon état. En le feuilletant, elle comprit que c'était un livre sur les loups solitaires.
Il contenait une histoire détaillée racontant d'où venaient les loups solitaires et comment leur conflit avec le Royaume Lycan s'est développé au fil des siècles. Cela piqua l'intérêt de Marie, mais un coup d'œil sur l’étiquette de prix – un stupéfiant trois cent mille dollars – étouffa son enthousiasme.
"Ça te plait ?" La voix de Nile vint de derrière elle juste au moment où elle remettait le livre à sa place.
Surprise par son apparition soudaine, Marie se retourna. "Je ne savais pas que tu étais là."
« Avez-vous trouvé quelque chose que vous voulez ? » lui demanda-t-il.
Marie regarda autour d'elle. Tout dans le magasin était si cher qu'elle n'avait même pas envisagé d'acheter quoi que ce soit. Ce n'est pas elle qui payait, mais elle n'était pas exactement pressée de recevoir quoi que ce soit de Nile.
Avant que Marie puisse dire quoi que ce soit, Jacqueline la dépassa pour atteindre le livre. « Oh ma Déesse, je cherche cette édition depuis toujours ! Je payerai même le double pour ça ! »
Ignorant Jacqueline, Marie s'écarta. « J'ai vu quelques choses intéressantes, » dit-elle à Nile. « Je peux en choisir une. »
Jacqueline demanda à l'assistante de la boutique de préparer le livre et commença à regarder les autres articles. Chaque fois que Marie montrait le moindre intérêt pour quelque chose, Jacqueline intervenait et disait que c'était ce qu'elle voulait.
Marie regarda en silence, amusée, Jacqueline prendre un vase datant d'un ancien royaume humain à soixante-dix mille dollars, un tapis à 25 mille dollars, et une table à cent mille dollars. Mais alors que Laura demandait le prix de certaines choses non étiquetées à l'assistante de la boutique, Jacqueline ne s'en souciait pas.
« Enfin, ma suite peut se sentir comme chez elle, » dit Jacqueline avec satisfaction alors qu'elles attendaient dans un salon privé que les vendeurs finalisent la vente. « Digne d'une reine. »
« Êtes-vous sûre que vous ne voulez rien ici? » Nile demanda à Marie qui n'avait rien choisi.
« Je regarderai dans d'autres boutiques, » lui dit-elle.
Une employée de la boutique entra dans la pièce pour montrer l'addition à Jacqueline. En voyant le montant, Jacqueline ricana.
« Sept cent cinquante mille dollars ? » lut-elle d'un ton ridicule. « Quel genre de calcul est-ce ? »
« C'est le montant total de tout ce que vous avez commandé, » dit l'assistante.
« Ces petites choses ? » se plaignit Jacqueline. Examinant l'addition, elle ricana. « Un service de table à quarante-cinq mille dollars ? Avez-vous changé les prix parce que vous avez vu que j'ai de l'argent ? »
« Non madame, c'est le prix d'origine, » dit l'assistante. « Nous avons fourni l'information de prix pour tout ce que vous avez choisi. Et, comme vous pouvez le voir, le livre compose la majeure partie de la somme. »
Bien sûr, Jacqueline n'avait pas fait attention aux prix. Elle avait choisi plusieurs bibelots, supposant qu'ils ne coûtaient pas grand-chose. Finalement, elle se retrouva avec une facture de près d'un million de dollars. Elle avait déjà payé quatre cents mille dollars pour un collier de diamants. Si elle payait autant pour les antiquités, elle aurait dépensé plus d'un million de dollars ! Avant, elle aurait pu dépenser tout cet argent sans cligner des yeux. Mais après ce qui était arrivé à sa meute, elle n'avait pas ce genre d'argent à brûler.
Elle se tourna vers Nile, lui souriant. « Chéri, tu vas payer la note, n'est-ce pas ? Tu as dit que je pouvais prendre tout ce que je voulais. »
« Quand est-ce que j'ai dit ça ? » Demanda Nile, lui lançant un regard perplexe.
Elle cligna des yeux. « Quoi... qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Tu les as choisis toi-même, » lui dit Nile, « Paye-les. Qu'est-ce que ça a à voir avec moi ? »
« Madame, allez-vous les prendre, ou devrions-nous tout remettre en place ? » Demanda la vendeuse.
« Non ! » Jacqueline s'est écriée. Elle était déconcertée par la réponse de Nile, mais elle ne voulait pas faire de scène devant la vendeuse. « J'utiliserai mes cartes. Mais retirez le livre. Ce n'est pas l'édition que je voulais de toute façon. »
« Très bien, » dit la vendeuse. Jacqueline présenta sa carte et la vendeuse commença à traiter la vente. Cependant, la carte ne suffisait pas à tout payer, et Jacqueline dut utiliser ses deux autres cartes. Au final, elle les épuisa toutes.
« Je vais prendre le livre, » dit enfin Marie, réussissant à peine à dissimuler un sourire. Elle avait intentionnellement poussé Jacqueline à acheter des articles de luxe inutiles pour gaspiller son argent afin qu'elle puisse oublier le livre.
Quand Nile sorti sa carte pour payer le livre, Jacqueline était pratiquement hors d'elle.