Chapter 44
1756mots
2024-08-24 00:52
Pour ce qui est de Tristan, la cérémonie de fiançailles avait été un échec total. Il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait, contrairement à ce que ses invités pourraient penser. À la place, de façon ennuyeuse, il avait obtenu une fiancée.
Cela ne faisait pas partie de son plan. Si son plan avait fonctionné, à ce moment de la nuit, Alpha Black serait en train de ramper dans le cachot royal, et toute la meute des Blacksword serait à la merci de Tristan. Mais, en fin de compte, Alpha Black jouait ses cartes près de sa poitrine, assez prudent pour ne pas commettre une seule faute où Tristan pourrait le prendre en flagrant délit.
Tristan se demandait si l'autre mâle savait qu'il enquêtait sur lui. Il avait espéré obtenir la dernière pièce d'information qui exposerait les manoeuvres d'Alpha Black lors de la cérémonie, mais cela ne s'était pas produit.
Maintenant, le voilà disant au revoir à des invités importants avec Jacqueline collée à son côté. Beaucoup de choses ont été dites, mais il pouvait à peine les entendre - pas que cela importait. C'étaient tous des mots de louange gonflés des élites qui voulaient sa faveur. Jacqueline semblait mener les conversations assez bien. Même s'il ne voulait pas nécessairement qu'elle soit sa reine, il pouvait admettre qu'elle serait bonne à cela.
Pendant que Jacqueline et un certain couple discutaient d'un événement de chasse futur, les yeux de Tristan erraient là où se tenait Marie. Elle était toujours aussi alerte, ses yeux balayant la foule qui se raréfiait. Coïncidence, elle le regarda alors, leurs yeux se rencontrant.
Elle ne détournait pas immédiatement les regards, et il pouvait jurer qu'il pouvait voir la blessure dans ses yeux à travers la distance. Mais elle a détourna son regard tout aussi nonchalamment, comme si elle ne ressentait rien. Elle n'avait pas à le montrer, cependant. Il savait comment elle se sentait. Ils étaient compagnons, après tout, et ils étaient connectés de manière qui ne pouvaient être mises en mots.
Elle devait le détester. Mais quoi qu'il arrive, il devait faire cela pour le bien de la meute. Il était le Roi Lycan. Il devait voir l'image plus grande.
"Cela a-t-il quelque chose à voir avec la raison pour laquelle tu brûlais de jalousie quand tu l'as vue avec son ancien compagnon?" son loup Eddy a demandé.
Tristan a serré ses dents ensemble. Alors oui, il ne pouvait pas supporter de la voir être proche d'un autre mâle. Elle lui appartenait, bon sang. Il venait... il venait...
Il fronça les sourcils lorsqu'il vit Marie se diriger vers la sortie de la salle. Où allait-elle? Elle était censée être à proximité de lui en tout temps. Par lien mental, il demanda à Ben où elle allait. Peu après, Ben lui dit que Marie avait obtenu la permission du Capitaine de la Garde du Roi de partir tôt.
"Ramène-la," ordonna immédiatement Tristan.
Il savait ce qu'elle ressentait pour lui en ce moment. Quand elle avait quitté sa chambre plus tôt, elle avait une expression indéchiffrable qui l'avait laissé plus que frustré. Elle n'avait montré aucune des réactions qu'il attendait. Au lieu de cela, elle semblait avoir terminé. Avec lui.
Il ne pouvait pas écarter l'idée qu'elle essaye de quitter le palais pour lui échapper. Même si elle était prête à tout abandonner, il ne pouvait la laisser partir. Elle était toujours sa seule protection contre sa malédiction.
Quelques minutes plus tard, elle apparut devant lui. "Avez-vous besoin de moi, Votre Majesté?"
"Vous n'êtes pas autorisée à quitter mon regard ce soir," lui dit-il.
Quelque chose a éclaté dans les yeux de Marie. S'ils avaient été seuls, il était sûr qu'elle l'aurait remis à sa place. Ou, peut-être pas. En plus de ce moment de défiance, il y avait une nouvelle froideur dans ses yeux qu'il n'avait jamais vue auparavant.
"Oui, Votre Majesté," dit-elle. Silencieuse, elle se décala sur le côté.
Un peu plus tard, après que chaque invité important soit parti, Jacqueline s'approcha de lui et passa ses bras autour de son cou, collant son corps au sien. "Je suis tellement épuisée, tu veux aller te coucher ?"
Du coin de l'oeil, Tristan aperçut Marie les regardant. Il avala et acquiesça à Jacqueline. "D'accord."
Jacqueline se pencha et lui donna un baiser avant de prendre sa main et de le conduire vers les escaliers. Marie était quelques pas derrière. Quand Tristan et Jacqueline entrèrent dans sa suite, Marie resta à l'extérieur de la porte.
À l'intérieur, Tristan lâcha la main de Jacqueline et commença à défaire sa cravate. Jacqueline repoussa ses mains et commença à le faire pour lui.
"La cérémonie était si belle," lui dit-elle, en battant des cils vers lui. "Merci."
Pourquoi le remerciait-elle ? Tout était l'œuvre d'Hélène. Il se fichait de ce qui allait où, ou de ce que Jacqueline aimait d'ailleurs.
Jacqueline enleva sa cravate et la jeta sur le lit. Puis, elle commença à déboutonner sa chemise, ses mouvements lents. Quand elle fut grande ouverte, elle posa les paumes de ses mains sur sa poitrine nue et se pencha pour l'embrasser à la gorge. "Tu dois être si fatigué. Laisse-moi te faire sentir mieux."
Tout en disant cela, elle glissa une main vers son entrejambe et le caressa à travers son pantalon. Une douleur qui avait traversé sa poitrine la nuit précédente à la meute Blacksword réapparut. Il en connaissait la source - Marie, juste à l'extérieur de sa porte. Et maintenant, il ne pouvait pas se débarrasser de l'image de son regard blessé de son esprit.
Jacqueline le poussa à s'asseoir sur le lit. Puis, elle dézippa sa robe et la laissa tomber au sol. Elle ne portait qu'un mince slip en dessous, et elle lui lança un regard aguicheur alors qu'elle le glissait le long de sa cuisse.
Jacqueline était une véritable bombe, son beau visage allant de pair avec un corps magnifique. Elle avait des courbes dans lesquelles il voulait se perdre, une peau douce qu'il voulait sentir frotter contre lui, et un sexe qui était comme le paradis.
Elle était toute à lui, et pourtant il dit : "Tu devrais aller dans ta chambre."
Jacqueline hésita alors qu'elle sortait de sa culotte. "Quoi ?"
Il fit un geste de la main pour la congédier, un geste qu'il savait qui l'irriterait. "Je ne te veux pas ce soir. Vas-t'en."
La bouche de Jacqueline s'ouvrit dans un soupir silencieux. "Quoi ?" demanda-t-elle encore.
Agacé, il se leva et se dirigea vers la fenêtre. "Ne me force pas à me répéter."
Avec son dos tourné vers elle, il l'entendit remettre sa robe.
"C'est incroyable !" dit-elle. Elle marcha vers lui et se posta devant lui. "Qu'est-ce qui te prend ?"
"Je ne veux pas coucher avec toi," lui dit-il. "C'est aussi simple que ça."
Jacqueline retroussa le nez, son visage marqué par la colère et l'humiliation. "Penses-tu que je suis une catin que tu peux avoir quand tu veux et jeter quand tu t'ennuies ? Je suis ta fiancée !"
"Préférerais-tu que je demande à mes gardes de te mettre dehors ?" lui demanda-t-il froidement.
Jacqueline a hésité. On dirait bien qu'elle était finalement sage. Il le ferait, et elle le savait. Sa gorge bougea comme si elle avalait. "Est-ce à cause d'elle ?"
Ce n'était pas la question à laquelle Tristan s'attendait. "Elle ?" demanda-t-il, réellement perplexe.
Jacqueline rit d'un rire sec. "Ne fais pas semblant de ne pas savoir de quoi je parle." Elle pointa vers la porte d'entrée. "Cette esclave qui se tient là-bas. Ne crois pas que je n'ai pas vu comment tu la regardes toute la journée. Est-elle celle que tu veux à la place ?"
La mâchoire de Tristan se durcit. "Tu n'as pas la moindre idée de ce dont tu parles."
"Je ne suis pas idiote," répliqua Jacqueline. "Je ne resterai pas là sans rien faire pendant que tu me fais subir l'humiliation de fourrer ta queue dans une... une esclave sale et répugnante! Si tu ne t'en débarrasses pas, je m'en chargerai moi-même!"
Sur ce, elle se retourna et sortit en trombe de la pièce. Tristan fixait la porte après qu'elle l'eut claqué, une myriade d'émotions le traversaient.
Il ne pouvait pas exactement dire pourquoi il avait agi ainsi. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas déjà couché avec Jacqueline. Il ne pouvait pas se permettre de la mettre en colère comme ça alors qu'il enquêtait encore sur son père. Il avait besoin qu'elle soit de son côté.
Maîtrisant sa colère, il passa ses doigts dans ses cheveux. Qu'est-ce qu'il se souciait que Marie soit à l'extérieur ? Ce n'est pas comme s'il n'allait pas prendre une reine à cause d'elle. Qu'est-ce qui n'allait pas avec son cerveau ?
Il y avait un coup à la porte.
"Qui est-ce?" lâcha-t-il. Il n'était pas d'humeur à voir quelqu'un.
"C'est moi," la voix de Marie venait de l'autre côté.
Tristan ne se rendait pas compte de lui-même alors qu'il traversait la pièce jusqu'à la porte. Il l'ouvrit. Elle se tenait de l'autre côté, le regardant avec une étrange résolution dans ses yeux bleus.
"Il faut que je te parle," déclara-t-elle, sa voix ferme et sans émotion.
Il ne voulait pas parler.
Il tendit la main en avant, la saisit par le bras et la tira dans la pièce. Fermant la porte, il la plaqua contre le panneau et se pencha pour l'embrasser. Son corps râlait de besoin, son sexe se durcissant derrière son pantalon. Il avait besoin d’elle. Il ne pouvait pas attendre.
Quand il se recula, il encadra son visage de ses mains et la regarda dans les yeux. Elle le regarda en retour, sa contenance n’étant plus de la partie. Ses lèvres étaient humides et gonflées et entre-ouvertes, et ses yeux étaient dilatés.
Il prit sa main et l'amena vers le lit. Cette fois, elle ne lui disputa pas. Il ne pouvait pas expliquer le soulagement et la satisfaction qui l’envahirent lorsqu’il s’enfonça finalement en elle. Tout semblait exact, de la manière dont elle s’accrochait à lui aux sons qu’elle émettait.
Quand ils eurent terminé, il s’allongea à ses côtés, respirant lourdement. À côté de lui, elle se leva et sortit du lit. Lorsqu'elle attrapa ses pantalons, il lui dit, "Reste ici ce soir."
Elle s'arrêta et le regarda. Il y eut un moment impénétrable de silence entre eux avant qu'elle ne dise, "Moi, Marie Fabre de la Meute de la Nuit Bleue, je te rejète, Alpha Tristan de la Meute Royale, en tant que mon âme sœur."