Chapter 8
978mots
2024-01-10 11:12
Au fur et à mesure que nous avançâmes dans les couloirs, les servantes et les domestiques baissèrent rapidement les yeux dès qu'ils nous aperçurent, et je leur en fus reconnaissante.
Il fit une pause et demanda à une servante d'apporter de quoi nettoyer la plaie avant de reprendre sa route.
En arrivant dans nos chambres, il me déposa doucement sur le lit tandis qu'une servante entra avec de quoi nettoyer la plaie. Il lui prit la trousse et la congédia rapidement. Prenant place à côté de moi sur le lit, il releva ma robe au-dessus de mon genou.
"Euh... ça va, je peux le nettoyer moi-même." Je bégayai nerveusement.
"Restez tranquille", m'ordonna-t-il.
Il posa une main sur l'arrière de ma jambe, sa main était froide, mais son toucher chaud. Je me demandai comment un homme aussi grand et fort pouvait me toucher avec autant de douceur. Étrangement, son contact me donna envie d'en savoir plus et je me surpris à imaginer ce que je ressentirais s'il passait sa main le long de ma jambe ou s'il...
Une douleur brûlante vint interrompre mes pensées et je sifflai.
"Cela va un peu brûler", prévint-il tout en continuant à nettoyer ma plaie.
Je me mordis la lèvre inférieure, car la brûlure était trop forte et je ne souhaitais pas me plaindre. Comme s'il perçut ma douleur, il marqua une pause et souffla sur ma blessure. Lorsque son souffle chaud toucha ma peau, je frissonnai et je recroquevillai mes orteils.
Mon bon Seigneur, il me faisait des choses sans presque rien faire.
"Est-ce que ça va mieux ? " demanda-t-il.
"Oui", lui murmurai-je, "Merci."
Lorsqu'il eut fini, il rabattit ma robe sur ma jambe.
"Vous devriez vous changer", me dit-il en se levant.
"Dois-je appeler une servante pour vous ?"
"Non, je peux me débrouiller toute seule", lui répondis-je.
En marchant avec un genou douloureux, je me rendis dans la cabine d'essayage et j'enfilai ma chemise de nuit et un peignoir, puis j'entrai dans la chambre.
Seules quelques bougies étaient allumées. Faust était couché sur le lit et regardait le plafond. Ses cheveux noir brillant étaient étalés sur l'oreiller et ses yeux dorés brillaient dans la faible lumière. Lorsque je me rapprochai du lit, il tourna la tête.
"Vous devriez enlever votre robe de chambre. Il y fait très chaud la nuit." Son observation fut complètement innocente, mais elle fit battre mon cœur plus vite, et soudainement, il fit très chaud dans la pièce.
J'ouvris mon peignoir et je le laissai glisser le long de mes bras. Ses yeux suivirent chacun de mes mouvements. Je me couchai ensuite sur le lit, dans l'autre sens. Même s'il m'eut dit qu'il pouvait attendre pour consommer le mariage, je me sentis encore nerveuse.
Je le sentis se déplacer sur le lit et je me raidis.
"Mariette", murmura-t-il, sa voix effleurant doucement mon dos.
"Oui ?" Je m'efforçai de garder une voix neutre.
"Tournez-vous !" ordonna-t-il. Je me retournai pour lui faire face.
"J'ai promis de bien vous traiter, vous n'avez pas à craindre quoi que ce soit."
"Je n'ai pas peur", chuchotai-je.
Il resta silencieux pendant un moment. Il sut vraisemblablement que je mentais.
"Bonne nuit", finit-il par dire.
"Bonne nuit", répondis-je en chuchotant, me sentant plus détendue jusqu'à ce que je finisse par m'endormir.
**
Je me réveillai et je tentai de me déplacer dans le lit, mais je me rendis compte qu'un bras puissant entourait ma taille et me gênait dans mes mouvements. Faust !
Mon dos était appuyé contre son torse dur et je pus sentir son souffle chaud sur mon cou et quelques mèches de ses cheveux doux sur mon épaule. Il sentait bon. Il avait un parfum épicé et, d'une manière ou d'une autre, je me retrouvai en train de fondre dans son étreinte. J'aimais ça, j'aimais la sensation de chaleur et de sécurité qu'il me procurait.
Soudainement, il retira son bras et s'assit sur le lit.
"Qu'est-ce qu'il y a ?" demandai-je en m'asseyant à mon tour.
Il sembla écouter quelque chose. Je regardai autour de moi et tendis l'oreille, mais je n'entendis rien. En descendant du lit, il enfila son peignoir.
"Nous avons un problème", déclara-t-il et il se dirigea vers la porte. Je mis rapidement mon peignoir et je le suivis. Quelques servantes et gardes étaient rassemblés dans le hall et discutaient de quelque chose. Ils se turent dès qu'ils nous virent.
"Votre Altesse," dirent-ils tout en s'inclinant.
"Quel est le problème ?" leur demanda Faust.
La peur put se lire dans leurs yeux. Une servante en particulier trembla, avec les mains derrière le dos.
"Qu'as-tu là ?" lui demanda Faust.
Elle trembla à présent. Il se rapprocha d'elle et prit l'objet caché dans son dos. C'était une épingle à cheveux en or, mon épingle à cheveux. L'un des gardes vint rapidement à l'avant et s'agenouilla devant Faust.
"Je suis désolé, Votre Altesse, cela ne recommencera plus jamais ; vous pouvez me punir à la place", supplia-t-il.
"S'il vous plaît, épargnez-la, ce n'est encore qu'une enfant." Elle avait l'air bien jeune. La servante au visage blanc s'agenouilla à son tour, aussi tremblante qu'auparavant.
"Non, je vous en prie, c'était ma faute ! Ne punissez pas mon frère. Il ne savait pas", s'écria-t-elle.
Je n'eus pas la moindre idée de ce que Faust allait leur faire. Pour cela, j'avais à la fois pitié et peur pour eux. Ils pourraient même être exécutés, ou s'ils avaient de la chance, on leur couperait les mains. Je ne savais pas ce qui me semblait le pire. Voler n'était évidemment pas acceptable, mais je ne pensais pas que quelqu'un devait mourir pour cela. J'espérais que Faust aurait pitié d'eux. Marchant derrière moi, il posa ses mains sur mes épaules.
"Puisque vous avez volé mon épouse, je devrais la laisser décider de la punition à vous infliger."
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À suivre !