Chapter 11
2088mots
2023-09-28 07:30
- Non, tu ne peux pas… Tu ne peux pas me faire ça.
- Catherine écoute moi…
Philippe a essayé de la résonner mais Catherine s’est mise à paniquer :
- Je refuse de t’écouter, je refuse d’entendre quoi que ce soit.
Elle a voulu se lever mais Philippe l’en a empêché :
- Catherine je ne t’aime pas. Tu comprends ? J’aime une autre femme.
- Alors épouse-moi, je te laisserai avoir autant de maîtresses que tu le souhaites parce que moi je t’aime Philippe, je t’aime.
Tout ce qu’elle voulait à ce moment était de faire changer d’avis à Philippe. S’il acceptait, une fois mariée à lui, elle prévoyait de se débarrasser d’Erina et sa fille d’une façon ou d’une autre.
- Ce n’est pas possible Catherine, je trouverai le moyen de me faire pardonner auprès de ta famille et toi.
Catherine est devenue hystérique. Elle s’est levée et a hurlé :
- Je me fiche de tout ça Philippe, c'est toi que je veux.
Toutes les personnes présentes dans le restaurant se sont mises à les regarder. Certains les ont reconnu et ont même pris leurs portables pour prendre des photos et des vidéos.
Se rendant compte de cela, Catherine a adopté une mine plus pathétique, elle s’est mise à genoux devant Philippe, l’a supplié :
- C’est toi que je veux Philippe. Ne le comprends-tu pas ? S’il te plaît ne m’abandonne pas, n’annule pas notre mariage.
Philippe a sorti son téléphone de sa veste, il l’a manipulé quelques secondes puis il l’a remis dans sa poche. Il a calmement soulevé Catherine.
- Ma décision est prise Catherine. J'attendrai votre demande pour vous dédommager.
Il s’est levée sous le regard de tous et est sortie pendant que Julien entrait. Il y a de cela une minute environ, Julien avait reçu un message de Philippe dans lequel il lui demandait de venir s’assurer qu’aucune photo ni vidéo de ce qui s’est passé ce soir ne soit publié. Il est donc entré accomplir sa tâche.
Assis dans sa voiture en attendant le retour de Julien, Philippe s’est demandé ce qui se serait passé si Erina était revenu quelques mois avant ? Et si sa mère n’avait pas eu l’idée absurde de promettre à la famille Lan qu’il épouserait leur fille ?
Il a secoué la tête pour se libérer l’esprit. Peu importe les questions qu’il se posait, le fait est déjà fait, la situation en est là aujourd’hui ; il fallait juste trouver la meilleure façon de gérer les choses.
Catherine est arrivée à la maison ce soir là dans un sale état, ses pleurs incessants avaient fait couler son mascaras. Son visage était à peine reconnaissable comparé à lorsqu’elle a quitté la maison. Quand sa mère l’a vu ainsi, sa surprise ne pouvait se cacher sur son visage.
- Catherine ! Que s’est-il passé ? Regarde dans quel état tu te trouves.
La jeune femme a furieusement lancé son sac à main sur le canapé et s’est mise à se plaindre à sa mère :
- Philippe a rompu nos fiançailles, il dit qu’il ne veut plus m’épouser.
Elle a ensuite fondu en larmes. Sa mère Émilia s’est sentie brisée en voyant sa fille chérie ainsi, ils s’étaient toujours assurés qu’elle ne manque de rien, elle devait toujours être rayonnante de bonheur.
Émilia a pris Catherine dans ses bras pour la réconforter :
- Es-tu vraiment sûre qu’il a fait cela ?
Catherine s’est mise en colère.
- Je ne suis pas si idiote au point de ne pas entendre parfaitement ce que les autres me disent, tu sais ?
- Ne t’emporte pas ainsi ma chérie, je demande cela juste parce qu’il peut s’avérer que tu aies mal entendu.
- Tu imagines qu’il a osé me dire qu’il va dédommager ma famille ? Tu imagines ? Comme si c’est cela qui allait me consoler.
A ce moment, Boris Lan venait d’arriver au salon. Quand il a entendu ce qu’a dit sa fille, il s’est précipité vers elle en lui demandant :
- Comment ? Il a promis de dédommager notre famille ?
Catherine croyait que son père était en colère en apprenant cette information alors elle a mis l’accent sur son attitude indignée :
- Oui papa, il l’a fait mais j’ai refusé. Je ne veux pas…
- Petite idiote, tu as osé refuser ?
C’était la première fois que Boris parlait à sa fille d’une façon aussi sévère. Mais il n’était pas satisfait par la décision de cette dernière. L’objectif premier de cette union était de pouvoir aider son entreprise qui se trouvait dans la ligne rouge à se relever. Même si Philippe prenait la décision de rompre le mariage et qu’en contrepartie il acceptait verser une grande somme à la famille Lan, il ne trouverait pas la situation grave tant que cela aide son entreprise à se remettre sur pied sans être rendue publique. Sinon les autres entreprises voudront la racheter à un prix tellement bas et ça il ne le permettrait pas. Il avait consacré toute sa vie pour bâtir cette entreprise, il était hors de question qu’elle soit racheté par n’importe qui et à un prix minable.
- Mais papa… C’est lui que je veux, son argent n’est qu’un complément au bonheur que j’aurai d’être sa femme.
Le visage de Boris s’est assombri de plus en plus.
C’est vraiment incroyable que les femmes soient aussi stupides. S’est-il dit.
- Au cas où tu ne le saurais pas, l’entreprise est en faillite, si tu n’as pas pu obtenir le mariage alors bats-toi pour sortir gagnante au moins avec des fonds pour sauver l’entreprise sinon tu risques de tout perdre et au final tu n’auras même plus une seule trace de ce confort que tu vois autour de toi.
Catherine s’est tournée vers sa mère pour trouver de l’aide.
- Maman, dis quelque chose.
Émilia a pris la défense de sa fille :
- Boris ne sois pas si dur avec elle, tu vois bien qu’elle a le cœur brisé.
Toujours en colère, Boris a clairement fait comprendre à Émilia :
- Puisque tu sembles être du côté de ta fille, trouve le moyen de la raisonner parce qu’il est hors de question que je laisse Philippe rompre ce mariage sans en tirer profit.
Ceci dit, il a pris la direction de la chambre laissant sa femme et sa fille seules au salon. Boris avait toujours voulu un garçon mais Émilia n’avait pu lui donner que Catherine. Ses autres grossesses s'étaient toutes terminées en fausses couches. Il a donc dû se résigner et traiter sa fille comme une princesse mais il semble qu’il l’ait trop gâté. Elle était incapable de réfléchir correctement selon lui, elle ne pensait qu’avec ses émotions ce qui risquait de compromettre ses affaires.
Dans la famille Huiret, le lendemain matin Rhema a appris par Émilia que Philippe avait mis fin à son engagement. Furieuse, elle a appelé son fils sur le champ.
- Maman ?
Philippe était paresseusement couché dans son lit et à moitié endormi.
- Tu peux m’expliquer ? A acharnement demandé Rhema.
- Si tu me dis calmement de quoi il s’agit je te l’expliquerai sans doute.
- Comment as-tu pu rompre ton engagement avec Catherine ? J’ai promis à cette famille que tu épouseras leur fille, tu m’entends ? Que penserons les autres de moi maintenant ?
Philippe s’est levé, s’est assis dans le lit de façon à être adossé au chevet du lit avant de continuer :
- Pour commencer, tu aurais dû demander mon avis avant de faire une telle promesse concernant un sujet aussi important de ma vie, tu ne crois pas ?
- Mais tu étais d’accord pourtant.
- Bien-sûr, après que tu aies tout arrangé. J’avais accepté cela pour toi maman, je sais à quel point tu tiens à ton image quand tu fais une promesse. Je n’avais rien à perdre à l’époque donc je l’ai accepté.
- Fais-le pour moi Philippe, je t’en prie ne rompts pas cet engagement.
Philippe a paresseusement frotté ses tempes.
- Je ne peux pas faire ça, j’aime quelqu’un d’autre.
- Cette traînée ?
- Ne l’appelle pas ainsi maman.
Philippe a réfléchi quelques secondes puis il a demandé à sa mère :
- Depuis le début je t’ai toujours fait part de mon désaccord concernant ce mariage mais tu as insisté.
- Philippe…
- Tu aurais dû y penser avant de faire de telles promesses concernant ma vie.
- Philippe !
Rhema a rageusement crié sur son fils.
- Si tu penses que je te laisserai épouser cette fille aux cuisses légères, tu te trompes, je ne le permettrais pas. Tu n’auras pas meilleur option que Catherine.
- Mon mariage n’est pas à marchander. Et puisque tu sembles tant aimer Catherine, pourquoi ne l’épouses-tu pas ?
Philippe a abruptement mis fin à l’appel.
- Philippe, Philippe, Philippe.
Rhema n’a plus reçu de réponse de l’autre côté du téléphone.
- Quel fils impoli !
Philippe s’était toujours montré difficile. Malgré son grand respect pour sa mère et son envie de vouloir faire plaisir à cette dernière, quand il était décidé, personne ne pouvait interférer dans sa décision même pas sa mère. Depuis le décès de son père, Rhema avait senti qu’un grand vide s’était creusé entre Philippe et elle. Est-ce qu’il lui en voulait pour la mort de son père ? Ça, c’était une question que seul Philippe pouvait répondre mais elle n’oserait jamais la lui poser.
Le Mercredi, Erina est allée déposer sa fille à l’école primaire comme d’habitude. Après avoir embrassé Lilibet, elle l’a regardé partir joyeusement vers sa classe. Les choses étaient normales maintenant, Lilibet avait repris sa joie et sa bonne humeur d’avant. D’une part, cela était sans doute dû au fait qu’elle parlait avec son père chaque jour. Erina n’était pas très enjoyée par cette nouvelle habitude mais que pouvait-elle faire ? Dès l’instant où elle avait accepté de présenter Lilibet à Philippe, elle avait su qu’il y aurait des chances pour que Philippe et sa fille se rapprochent.
Elle a repenser à une partie de la conversation de Lilibet et Philippe hier soir :
- Dis papa, est-ce qu’on se reverra à nouveau ? la petite Lilibet a adorablement demandé à son père au téléphone.
- Bien-sûr ma chérie, on se reverra et très bientôt. Je te le promets.
Que voulait-il dire par là ? Est-ce qu’il compte venir à M Country ? S’est demandée Erina.
Phillipe n’est pas du genre à dire une chose qu’il ne ferait pas encore moins à sa fille. Que signifiait donc sa dernière phrase ? Erina a soupiré puis elle est entrée dans sa voiture et s’est rendue au travail.
La journée d'Erina avait été chargée, les travaux se sont enchaînés à n'en plus finir, quand elle a levé la tête pour regarder l’horloge, il était déjà 17 heures. Elle devait se dépêcher car la maîtresse qui acceptait garder Lilibet après les cours restait jusqu’à 17h30. Erina n’avait pas du tout envie d’abuser de la gentillesse de cette dame donc elle s’arrangeait toujours à arriver avant qu’elle ne parte.
Lorsqu’Erina est arrivée à l'extérieur de l'immeuble de son travail, Thomas l’a vu et l’a interpellé :
- Erina, tu t’en vas déjà ?
- Oui, je dois passer prendre Lili avant d’arriver à la maison.
- J’ai laissé ma voiture dans un garage non loin de l’école de Lili, on peut aller ensemble ?
- D’accord, si tu le veux bien.
Thomas n’a plus poursuivi son chemin initial, il est plutôt allé dans la voiture avec Erina.
Erina a garé la voiture à l’entrée de l’école de Lili, elle est rapidement sortie. Le trafic sur la route l’avait traîné, elle craignait que la maîtresse se soit lassée de l’attendre. Thomas est également sorti de la voiture et l’a suivi.
Lorsqu'Erina est arrivée devant la salle de classe, elle a vu la maîtresse qui rangeait déjà ses affaires dans son sac mais il n’y avait aucune présence de Lilibet nulle part.
La maîtresse s’est tournée pour partir, à ce moment elle est tombée sur Erina qui paraissait confuse.
- Oh Mlle Hayne, vous êtes là.
Erina n’a pas tenu compte de la courtoisie de la femme. L’inquiétude causée par l’absence de sa fille la rongeait. Pour éclaircir les doutes d’Erina, la maîtresse lui a informé.
- Le père de Lilibet est passé plus tôt pour la récupérer.
- Qu… Qu… Quoi ! Son père !
Erina a été choquée par la nouvelle.