Chapter 8
1897mots
2023-09-25 07:30
Au siège de Universe Corporation, un homme élancé de plus d’un mètre 90 a fait son entrée tenant une petite fille dans ses bras. Il avait dans l’autre bras un petit sac en nounours rose. Bien qu’il n’affichait pas son air intimidant de PDG habituel, personne n’osait approcher Philippe. Tous se contentaient de chuchoter les uns aux autres sur l’alchimie évidente du duo père-fille.
- La fille de M. Hiuret est si belle ! Une employée s’est exclamée.
- Il semble que notre patron ait très vite pris goût à son rôle de père. Une autre a envoyé.
- Est-ce que vous pensez que M. Huiret quittera Mlle Lan pour épouser la mère de sa fille ? A avancé une autre.
- Peut-être, tout le monde a bien vu comment il est devenu fou quand elle est apparu au mariage, je parie que c’est son grand amour de toujours. A répondu une autre employée.
- Pour moi, cette femme n’est rien de plus qu’une maîtresse qui a sans doute piégé M. Huiret pour le garder à ses côtés.
Les commentaires croissaient de plus en plus.
- Si vous jugez mieux de spéculer au lieu de faire ce pour quoi vous êtes payés, je pense que vous seriez sans doute mieux sans emploi.
Quand elles ont entendu ce qu’a dit Philippe, toutes les personnes autour de lui ont frissonner de terreur et se sont remises au travail.
Une fois dans son bureau, Philippe a posé Lilibet sur le canapé. En voulant retirer sa main après l’avoir fait asseoir, la petite fille a gémi :
- Aïe.
- Qu’y a-t-il ? Philippe a demandé inquiet.
- Mon dos, il me fait mal.
- Qu’est-ce qui ne va pas avec ton dos ?
- La méchante sorcière qui s’est battue avec maman hier m’a frappé, du coup ça fait mal.
- La méchante sorcière ? Philippe a levé les sourcils un peu amusé par l’imagination de sa petite fille.
- Oui mais maman m’a mis de la pommade ce matin et a dit que ça devrait aller bientôt.
L’homme a soulevé le petit tricot de Lilibet et a vu la marque rouge dans son dos. Il a ensuite fait un sourire réconfortant à sa fille. Il était en colère contre Catherine, comment avait-elle pu frapper sa fille au point de marquer son dos ? Durant toute la matinée, Lilibet a été une petite fille sage et n’a pas causé d’ennuis à son père. Elle savait qu’il avait besoin de calme et de concentration pour travailler. Philippe quant à lui, était occupé à lire le compte rendu de la réunion de ce matin car il n’y avait pas assisté comme prévu. Il avait préféré rester avec sa fille à la place et laissé le PDG adjoint s’occuper de la réunion. Philippe levait de temps en temps la tête pour vérifier si sa fille allait bien ; il souriait à chaque fois qu’il posait son regard sur elle. Il a reconnu que Lilibet ressemblait non seulement à Erina mais également à lui.
C’est fou à quel point une seule personne peut ressembler à deux personnes à la fois. A-t-il pensé.
Il a mis ses papiers de côté, a longtemps fixé sa fille avant d’ouvrir finalement la bouche :
- Dis Lili, c’est qui Thomas ?
Lilibet a répondu sans lever la tête de ses poupées que son père avait acheté pour elle :
- Oncle Thomas ?
- Oui, est-ce qu’il est proche de ta mère ?
- Oui, beaucoup, oncle Thomas est tellement gentil avec maman et moi, il s’occupe même de nous, tu sais ?
- Je vois. Tu crois que ta maman l’aime ?
Philippe a un peu réfléchi une seconde, s’est ravisé avant que Lilibet ne réponde à sa question :
- Laisse tomber.
Comment pouvait-il poser une telle question à une enfant ? Elle n’avait que 6ans après tout, que pouvait-elle connaître à l’amour ? Lilibet s’est levée et s’est dirigée vers son père.
- Papa, est-ce que tu aimes ma maman ?
Philippe a levé les sourcils, il y a un instant encore il pensait que sa fille était très jeune pour penser aux choses comme ça mais visiblement il s’était trompé car il semble que sa fille soit très vaillante et ouverte d’esprit. Il était sur le point de répondre lorsqu’on a frappé à la porte.
- Entrez. A-t-il dit en soulevant sa fille.
La porte s’est ouverte et Catherine est entrée.
- Chéri. Elle est directement allée s’asseoir sur les genoux de Philippe.
Depuis leur mariage ruiné, ils ne s’étaient pas revus en dehors du moment au poste de police. Catherine a pensé que si elle se mettait en colère pour le manque de respect que Philippe avait fait à son égard, le mariage serait définitivement annulé et elle ne pouvait pas se le permettre. Philippe n’avait pas essayé une seule fois de donner des explications à Catherine, il jugeait que ce n’était pas nécessaire parce leur mariage n’était pas basé sur l’amour.
Lilibet a froncé les sourcils dès l’instant où Catherine est entrée dans la pièce.
C’est la sorcière. A-t-elle pensé.
- Catherine, que fais-tu là ? Philippe a demandé sous un air sérieux.
- Tu ne m’as même pas appelé depuis, comment veux-tu que je ne te cherche pas ? Catherine a répondu.
Elle a un peu roté la tête et a aperçu du coin de l’œil une petite silhouette. Elle a reconnu la fille de Philippe. Avec un semblant d’amabilité dans la voix, Catherine a caressé la joue de la petite fille en adoptant une voix douce :
- Oh… Quelle adorable petite princesse, elle est si belle ta fille.
Catherine essayait de donner une bonne image d’elle devant Philippe. Selon elle, si elle réussissait à bien s’entendre avec sa fille, cela la ferait sans aucun doute gagner des points par rapport à Philippe.
- Pourquoi l’as-tu frappé hier ? Philippe a froidement demandé.
Comment a-t-il su que j’ai frappé cette morveuse. Catherine a pensé. Elle regardait maintenant Lilibet avec fureur, elle a pensé que cela ne pouvait être qu’elle qui le lui avait dit.
- Non, je…
Catherine a essayé de nier mais Philippe l’a interrompu en devinant ce qu’elle s’apprêtait à faire.
- Que cela ne se répète plus. L’a-t-il averti.
- D’accord, je suis désolée pour ça bébé. On oublie ça, tu veux ?
La jeune femme s’est encore plus recroquevillée dans les bras de Philippe, elle posait des baisers depuis le long de son oreille jusqu’à son cou. Lilibet regardait les deux adultes avec dégoût. Comment son père pouvait-il laisser la méchante sorcière l’embrasser ?
Au bout d’un moment, la porte s’est ouverte. Philippe ne s’est pas embêter à regarder la personne qui l’avait fait. Il savait très bien de qui il s’agissait, il avait donné l’ordre à son assistant Julien de faire directement entrer Erina dans son bureau à son arrivée. C’est la raison pour laquelle il ne s’est pas opposé quand Catherine s’est assise sur ses genoux. Il l’avait fait exprès, il voulait qu’Erina voie la scène ainsi il pourrait observer sa réaction.
- Maman ! Lilibet a allègrement couru vers sa mère qui se trouvait devant la porte.
Erina n’a pas entendu sa fille parler, ses yeux étaient rivés sur les deux personnes assises sur le siège du PDG. Phillipe a levé la tête et son regard a rencontré celui d’Erina qui semblait indifférente devant ce qu’elle voyait. Mais ce qu’il ne savait pas était qu’au fond d’elle, Erina était jalouse de les voir ainsi, son cœur était meurtri de voir une telle intimité entre eux.
N’éprouve t-elle donc aucune jalousie ? Va-t-elle juste rester là sans réagir ? Philippe s’est demandé.
- Désolée, je n’avais pas pour intention de vous déranger, en fait l'assistant m’a fait comprendre que je pouvais entrer directement. S’est excusée Erina.
Philippe a plissé ses lèvres en un sourire ironique puis il a dit à Catherine :
- Tu peux partir maintenant Catherine, j’ai autre chose à faire.
Catherine avait un peu appris à connaître Philippe avec le temps. Elle savait qu’il valait mieux s’en aller lorsqu’il le demandait pour éviter de le mettre en colère. Elle a obéit mais avant de se lever des genoux de Philippe, elle lui a d’abord demandé :
- Est-ce que je peux t’appeler après ?
- Bien-sûr.
Satisfaite de la réponse qu’elle a obtenu, Catherine a posé un dernier baiser sur les lèvres de Philippe, puis elle s’est levée de ses genoux et est passée devant Erina avec un sourire triomphant.
Le regard d’Erina était toujours posé sur Philippe après que Catherine soit sortie et fermé la porte. Philippe quant à lui, était assis sur sa chaise de façon détendue, son coude était appuyé contre les manches de la chaise tandis que ses mains soutenaient gracieusement son menton. Ses yeux étaient également posés sur Erina, il n’a pas manqué l’expression sur son visage lorsque Catherine l’a embrassé. Après un long moment, Erina s’est dirigée vers la chaise en face de celui du PDG, s’est assise et a finalement pris l’initiative de briser le silence :
- Tu pourrais au moins éviter de poser des actes aussi pervers devant notre fille.
- Devant notre fille ou devant toi ? Philippe a insinué avec sarcasme.
- Ne sois pas aussi idiot, tu peux faire ce que tu veux de ta vie amoureuse, ça m’est égal mais comporte toi au moins lorsque Lili est près de toi.
- Lili, tu veux bien aller dire à tonton Julien de préparer la voiture ? Philippe a parlé à sa fille mais son regard était toujours sur Erina.
- D’accord. La petite fille est tout de suite sortie et a laissé ses parents seuls.
Philippe s’est levé, a contourné la table et s’est assis sur le bord en face d’Erina.
- Tout à l’heure Lili m’a demandé si je t’aime encore, je n’ai pas eu le temps de lui répondre mais puisque tu es là, voudrais-tu connaître la réponse ? Il a demandé avec un sourire au coin des lèvres.
Ses mots ont failli renverser le cœur d'Erina assise en face de lui. Ayant peur de perdre le contrôle si jamais il répondait à cette question devant elle, Erina s’est précipitamment levée. Elle était sur le point d’ouvrir la porte lorsqu’une large main aux doigts moyennement fins a été plus rapide qu’elle et l’a refermé. Philippe l’a enveloppé dans ses bras par derrière et lui a murmuré à l’oreille d’une manière séductrice :
- Où comptes-tu aller ainsi ? Ma réponse te fait-elle si peur ?
La femme dans ses bras était nerveuse, Philippe pouvait même sentir son corps trembler. Erina a fermé les yeux pour calmer le soulèvement d’émotions provoqué par la voix de Phillipe. Lorsqu’elle les a ouvert, elle a voulu ouvrir la bouche pour lui demander de la laisser partir mais à ce moment, elle a senti le souffle chaud de Philippe sur sa peau.
- Je t’aime tellement Rina, à un tel point que tu ne peux pas t’imaginer. A-t-il finalement déclaré.
Erina a écarquillé les yeux quand elle a entendu cela. Son cœur battait maintenant la chamade. En quittant M country, elle s’était jurée de ne pas s’approcher de cet homme. Maintenant elle était là, dans ses bras à écouter sa déclaration d’amour. Pire encore, il embrassait son cou et elle aimait ça.