Gabriel Havels arriva à l'orphelinat, nerveux, car, quoi que fut la vérité, elle allait changer sa vie. Il vit des enfants s'amuser joyeusement dans la cour de récréation et son cœur se gonfla. Il se dirigea vers le bureau administratif et, avant d'entrer, il frappa à la porte grise. La sœur, qui était la responsable de cet endroit, était en train d'installer l'étagère à livres lorsqu'elle entendit frapper. Elle l'invita à entrer, lui demandant poliment de s'asseoir sur le canapé. Le maire remarqua que la femme avait un comportement un peu étrange, elle était nerveuse. "Bonjour, monsieur le maire", lança-t-elle en souriant avant de poser une tasse de thé sur la table. Après les civilités, le maire ne perdit pas de temps et lui demanda la raison.
Pour une raison quelconque, la femme semblait coupable. Elle ne le regardait pas dans les yeux et regardait sa bibliothèque. "Je suis désolée, Monsieur le Maire. Il y a eu un malentendu de ma part. J'ai vérifié par erreur le dossier de quelqu'un d'autre. Il n'y a pas de dossier pour l'enfant que vous avez demandé."
Suite à ces mots, le Maire fronça les sourcils, "Quoi ? Pas de dossier ? Mais il devrait y avoir quelque chose sur elle !"
"Je suis désolée, monsieur. Nous n'en avons pas."
Une fois de plus, il était revenu au même point de départ. Gabriel était bouleversé et il prit congé d'elle. Il pensait pouvoir trouver la cause de la mort de sa fille, mais n'obtint rien. Tout bouleversé, il quitta l'orphelinat et se dirigea vers sa voiture. Gabriel ne voulait pas retourner à la résidence, il voulait être seul pendant un moment et demanda donc à son chauffeur de s'en aller. "Je vais faire un tour ici. Je vous appellerai quand j'aurai besoin de votre présence." Gabriel partit dans l'autre sens, à pas lents, l'air tout contrarié.
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45 minutes plus tôt,
Kimberly entendit tout ce dont Gabriel avait parlé, et fut prise de panique, car s'il apprenait la vérité, il y avait de fortes chances qu'il la mettrait à la porte. Cette idée l'effraya et, pour la surmonter, elle dut faire quelque chose. Avant qu'il ne s'en aille, elle devait tout arranger ou sa vie sera ruinée en un claquement de doigts. Kimberly se rendit dans la chambre de sa fille et lui demanda de l'occuper pendant un moment. Amanda demanda la raison, mais Kimberly n'avait pas le temps pour cela. "Je lui dirai quand ce sera fait. Maintenant, va l'occuper un moment." Amanda hocha la tête, toute déconcertée, et fit ce que sa mère lui demanda. La première partie était faite, et la partie importante devait être réglée. Kimberly se rendit à l'orphelinat que Gabriel avait appelé à elle et se mit immédiatement à la recherche de la femme avec laquelle Gabriel avait parlé au téléphone. Kimberly était rusée et son intuition était bonne. Elle alla voir la sœur pour lui demander le dossier.
"C'est vous qui avez appelé ?" demanda la femme avec scepticisme. Elle avait le dossier en main, mais lorsque Kimberly essaya de le lui prendre, elle refusa.
"Écoutez, je peux vous donner la somme d'argent que vous voulez. Tout ce que vous avez à faire, c'est de me donner ce fichu dossier", affirma Kimberly, toute impatiente.
La femme fronça les sourcils et se montra réticente. Elle refusa d'abord de lui donner, mais lorsque Kimberly lui montra l'argent, la tentation prit le dessus sur son honnêteté. "Je peux vous donner un million de dollars. Si vous me donnez ce dossier, il sera tout à vous."
"Bien." Dit la femme en lui tendant le dossier. Un grand soulagement envahit Kimberly après qu'elle eut le dossier en main. "Écoutez, le maire va bientôt venir ici pour demander ce dossier. Dites-lui que vous n'avez pas de dossier sur cette fille morte. Vous comprenez ? Si vous osez faire le malin, je ne vous laisserai pas vous en tirer."
Elle acquiesça, intimidée par le regard de Kimberly. Le travail était fait. Kimberly emporta le dossier avec elle et sur le chemin du retour à la Résidence, elle le brûla complètement. Elle ne voulait pas que Gabriel découvre un jour que sa fille, qu'il croyait morte, était en vie dans cette ville. Elle perdrait tout ce pour quoi elle travaillait s'il découvrait sa fille qu'il avait abandonnée. Une fois qu'elle aura détruit toute la vérité sur sa fille, elle n'aura plus à s'inquiéter.
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Gabriel marchait dans les rues de la ville après un long moment. Il se souvient de lui et de Rune, marchant tous deux, main dans la main lorsqu'ils étaient jeunes mariés. Il n'était pas encore maire à cette époque et la vie était plutôt simple, et il était heureux. Un sourire sardonique se glissa sur son visage au souvenir de Rune et comme par hasard, il aperçut soudainement Elissa, devant lui, à distance. C'était bien Elissa. Elle rentrait chez elle après avoir fait des courses. Le maire ressentait un lien familier à chaque fois qu'il la voyait. Il décida de lui parler et de s'excuser pour la dernière fois où il l'avait effrayée. Il s'approcha d'elle, mais Elissa devint toute méfiante, dès qu'elle l'aperçut.
"Bonjour, Elissa", dit le maire en souriant.
"Écoutez, M. le Maire, je ne veux pas vous parler, alors s'il vous plaît, ne me harcelez pas", dit Elissa d'un ton sévère. Elle avait encore la chair de poule chaque fois qu'elle pensait à ce dîner.
Le visage du maire se décomposa et il soupira. "Elissa, je suis ici pour m'excuser. Je suis vraiment désolé pour ce qui s'est passé la dernière fois, mais s'il vous plaît, essayez de me croire quand je vous dis que je n'ai aucune mauvaise intention envers vous."
Les lèvres d'Elissa se serrèrent l'une contre l'autre. Elle ne le crut point. Elle pensait encore qu'il voulait qu'elle soit sa maîtresse et cela la dégoûtait encore plus. "Vous ressemblez beaucoup à ma femme et j'ai donc ressenti un certain lien avec vous. Je voulais seulement vous parler, c'est tout. Il n'y a rien de plus que cela", ajouta-t-il.
"Votre ex-femme qui est décédée ?" demanda-t-elle pour en avoir le cœur net, car il était impossible qu'elle ressemble à Kimberly. Le maire acquiesça gravement et elle pouvait remarquer, dans son expression, qu'elle lui manquait vraiment. Elissa se demandait si elle pouvait lui faire confiance ou pas. Il semblait être bon, mais elle ne pouvait pas oublier le dîner. Elle céda et décida de lui pardonner. "Voulez-vous prendre une tasse de café avec moi ?"
Le maire fut surpris par son invitation. Ses yeux s'illuminèrent et il hocha la tête instantanément avec un sourire. "Ce serait bien."
Elissa sourit sèchement et l'accompagna jusqu'au café le plus proche. Elle le saurait après lui avoir parlé et elle espérait avoir eu tort de l'avoir jugé en premier lieu.
Arrivés au café, les deux s'installent près de la fenêtre et commandèrent leurs boissons. "Monsieur le Maire, votre façon de m'aborder n'était pas correcte. Cela m'a fait penser que vous essayez de profiter de moi", s'exprima Elissa, en le fixant dans les yeux. Quelque chose en lui faisait mal au cœur, mais pourquoi ? "J'espère que vous comprenez que je ne suis pas très à l'aise avec vous".
Le maire acquiesça. "Je comprends parfaitement. J'ai eu l'imprudence de vous emmener dîner sans y réfléchir sérieusement. Quand je vous ai vue pour la première fois, j'ai été choqué, car vous ressemblez beaucoup à ma femme et je voulais seulement mieux vous connaître."
"Votre ex-femme..... comment est-elle morte ? J'espère que je ne dépasse pas les bornes ?" Elissa était curieuse maintenant qu'il l'avait mentionné plusieurs fois.
Elle s'attendait un peu à ce qu'il refuse d'y répondre, mais il répondit : "Elle est morte dans un accident de voiture."
Elissa compatissait avec lui parce qu'il avait l'air si triste qu'elle en était bouleversée. "Je suis navrée pour votre perte, M. le Maire."
"C'est bon." Le serveur revint avec leurs commandes puis posa les tasses de café sur leur table. "Vous savez, Rune préférait le Cappuccino", dit-il, la voix pleine de nostalgie. Elissa sourit et prit une gorgée de son café. Elissa ne s'attendait pas à prendre une tasse de café avec le maire et à apprécier sa compagnie. Il avait ses douleurs, mais le fait qu'elle ressemblait à sa femme décédée était troublant. Souhaitant garder cela pour elle-même, elle ne posa point de question à ce sujet.
"C'était un plaisir de vous rencontrer, mais je suis déjà en retard. Passez une bonne journée, Monsieur le Maire". Elissa prit congé du café et se dirigea vers son appartement. Elle pensa à Amanda et à sa mère. Elle fit des recherches sur elle, il y a plusieurs semaines et maintenant qu'elle avait discuté avec le maire, elle était convaincue qu'Amanda était née d'un coup de soir entre le maire et sa deuxième femme. Trois jours après la mort de sa première femme, il annonça son mariage avec la mère d'Amanda. Il était clair qu'ils avaient eu une aventure d'un soir, mais Elissa secoua la tête en se promettant de ne pas trop y penser. Elle n'avait rien à voir avec eux ou avec la femme morte du maire.