Une jeune et belle femme fit son entrée dans l'entreprise Raymond. Elle était vêtue de lunettes de soleil et d'un sourire aux lèvres. Ses cheveux blonds-fraise, étaient attachés en une queue de cheval haute qui semblait lisse et soyeuse. Elle portait un blazer blanc et un short de soirée qui coûtait des milliers de dollars.
La réceptionniste à l'accueil fut impressionnée par sa beauté, mais reprit ses esprits dès que la femme essaya d'entrer dans l'établissement sans rendez-vous.
"Excusez-moi, mademoiselle", lança la réceptionniste nommée Hannah. La jeune femme s'arrêta dans son élan puis se retourna pour jeter un coup d'œil. Elle baissa les lunettes de soleil qui reposaient sur le bout de son nez et demanda : "Oui ? Vous parlez de moi ?".

Hannah sourit et hocha la tête. "Oui. Avez-vous rendez-vous avec Monsieur ? Nous ne pouvons pas vous laisser entrer sans sa permission."
La belle femme retira ses lunettes de soleil et jeta un regard froid à la réceptionniste ; complètement différent de celui de la minute précédente. Ses yeux gris saillants fixaient la réceptionniste avec une expression impatiente. "Vous ne savez pas qui je suis ?"
Hannah se sentait intimidée par elle et, en se rétractant, elle secoua la tête. "Le patron n'a jamais parlé de sa fiancée ?" demanda-t-elle.
À cela, les yeux d'Hannah s'élargirent. "Était-elle sa fiancée ?" se demanda-t-elle en déglutissant parce qu'elle pourrait avoir commis une grosse erreur à ce niveau.
Cependant, l'expression de la femme changea, et avec un sourire qui n'atteignait pas ses yeux, elle révéla son nom. "Georgina Timbre. C'est mon nom, ne l'oublie pas, d'accord ?"
Avec un clin d'œil, elle se mit à se diriger vers l'intérieur, mais s'arrêta à nouveau. "Oh, et je suis la fiancée de Benjamin", ajouta-t-elle en entrant finalement. Hannah resta la bouche ouverte, sous le choc. Elle essayait de comprendre ce qu'il venait de se produire. Était-elle vraiment sa fiancée ? Mais pourquoi n'avait-elle jamais entendu parler d'elle ?

Georgina atteignit la zone de travail et en entrant, elle sentit les regards de plus de quarante personnes sur elle. Les employés ne pouvaient s'empêcher de la regarder. Elle était éblouissante, même les femmes avaient la bouche ouverte.
Georgina s'approcha d'un employé masculin qui était assis dans le box de devant et lui demanda où se trouvait le bureau de Benjamin. Sans la quitter des yeux, il lui montra le bureau d'un geste de la main.
Georgina acquiesça une fois et se dirigea vers son bureau qui se trouvait juste devant. Georgina se sentait étourdie de l'intérieur, pensant à la façon dont Benjamin réagirait lorsqu'il la verrait. Il serait si heureux, n'est-ce pas ?
Elle frappa à la porte et quand il lui ordonna d'entrer, elle poussa la porte et se présenta. Son sourire s'effrita un peu lorsqu'elle aperçut une femme se tenir à côté de lui, bien trop près. Mais elle choisit de l'ignorer pendant un moment.

Quand Benjamin leva les yeux pour voir enfin la personne, ses yeux grossirent de surprise en voyant Georgina en face de lui. Il cligna des yeux comme s'il ne croyait pas ce qu'il voyait. Georgina resta en Italie pendant quatre ans et il n'y avait reçu aucune nouvelle de son arrivée, c'était donc un choc pour lui.
"Ben !" Georgina poussa un cri de joie avant de le serrer dans ses bras. Benjamin fut un peu décontenancé, mais il la serra dans ses bras. "Tu m'as tellement manqué !" dit-elle.
Se détachant d'elle, Benjamin se racla la gorge et demanda : "Gina, quelle surprise ? Quand as-tu planifié de retour ?"
Georgina fit la moue et lui prit la main. "Tu ne crois pas que tu devrais dire quelque chose de plus important que ça ?"
Confus, Benjamin ne savait pas trop quoi dire. Il jeta un coup d'œil à Elissa qui regardait Georgina avec un visage impassible. Benjamin n'avait aucune idée de ce qu'Elissa pensait de leur rapprochement. "Cela fait plaisir de te voir ?" dit-il. 
"C'est très bien. De toute façon, je suis venue ici à cause d'un travail dont je dois m'occuper", lança-t-elle, tout en regardant Elissa. De ses sourcils froncés, elle lui lança un regard froid. "C'est ton assistante ?" demanda-t-elle, d'un ton très grossier.
"Elle l'était. Maintenant, elle est la designer en chef de notre entreprise", répliqua Benjamin en présentant Elissa. "Son nom est Elissa."
Oh ! C'est donc Elissa, pensa Georgina, puis commença à s'énerver. C'était elle qui essayait de lui voler Benjamin. Georgina l'examina de la tête aux pieds, mais rien ne l'attirait. Le chemisier et la jupe de grand-mère qu'elle portait étaient ennuyeux. Aussi, les lunettes qu'elle portait lui donnaient l'air d'une vielle. Georgina se demandait bien ce que Benjamin lui trouvait. Elle ne pouvait, sur aucun point, la comparer à elle ; même pas à un pour cent.
Georgina tourna son attention vers Elissa. Croisant ses bras devant sa poitrine, elle lui ordonna impoliment : "Sortez. Je dois discuter de quelque chose de privé avec mon fiancé, alors, laissez-nous seuls."
Benjamin surgit, à la fois choqué et agacé par son ton. "Gina, tu..."
"Je m'excuse", dit Elissa d'un ton coupé avant de sortir du bureau. Une fois sortie, Georgina se tourna vers Benjamin puis se mit à se plaindre : "Comment as-tu pu engager quelqu'un avec un goût aussi médiocre en matière de mode ? Elle n'a même pas l'air chic."
Benjamin n'aimait pas entendre des bêtises sur Elissa. En lui lançant un regard fâché, il répondit : "Georgina, je n'engage pas les gens en fonction de leur choix vestimentaire. Elle est excellente dans son travail et elle mérite sa place au sein de cette entreprise."
Entendre Benjamin la défendre la rendit encore plus furieuse. Prise de jalousie, elle se mit à grincer des dents, se confirmant que son oncle avait raison. Benjamin défendait cette assistante maintenant et bientôt, il allait rompre les fiançailles. Non, elle devait faire quelque chose. "Je suis désolée, Ben. C'est juste que je n'aime pas que tu sois proche d'une autre femme", dit Georgina en adoucissant son ton et en l'embrassant à nouveau.
Benjamin était à la fois mal à l'aise et inquiet pour Elissa. Était-elle bouleversée ? Il devrait aller la voir, mais Georgina ne le laissa pas faire. "Gina, tu n'as pas besoin de souligner à tout le monde que je suis ton fiancé, d'accord ? Nous ne sommes pas fiancés", articula-t-il.
"Nous le serons bientôt !" répliqua-t-elle en lui souriant. Georgina avait prévu bientôt foutre Elissa hors de l'entreprise, hors de la vie de Benjamin pour de bon, pour que Benjamin lui soit à elle toute seule.
....
Elissa tapait le clavier rapidement, essayant de ne pas prêter attention aux ragots qui se racontaient sur leur lieu de travail. Georgina, la fiancée de Benjamin, était sur la langue de tous. Elle était rapidement devenue un sujet à chaud. Elle tapait grossièrement en faisant un grand bruit à chaque touche de clavier. Elissa se sentait gênée de rester là à les regarder. Elle aurait dû partir avant que Georgina ne s'en prenne à elle. Mais même si elle n'avait rien fait de mal, Elissa avait l'impression que Georgina ne l'aimait déjà pas.
Elissa fut bouleversée parce que Benjamin lui avait caché un si grand secret et lui avait avoué sans vergogne qu'il l'aimait bien. Comment avait-il pu faire cela alors qu'il avait déjà une fiancée ? Elissa était en colère et bouleversée par sa stupide idée d'accepter la demande en mariage de Benjamin. Jouait-il avec elle juste pour tuer le temps jusqu'au retour de sa fiancée ? Elissa ne voulait pas le croire, mais pourquoi gardait-il un tel secret ? Elle décida de discuter avec lui pour mettre tout cela au clair.
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La Résidence du Maire
Le maire était dans son bureau à domicile, assis sur le fauteuil en cuir et hébété. Divers documents liés à sa défunte fille, étaient étalés sur le bureau noir. Le maire laissa s'échapper un soupir avant de se pincer les tempes. Il avait essayé de trouver la cause de la mort de sa fille, qu'il avait renvoyée il y a des années, mais le dossier ne lui apportait rien.
Il consulta le dossier noir qui contient les informations sur l'orphelinat où il avait envoyé sa fille avant sa mort. Il composa le numéro et attendit la réponse. La ligne se connecta, "Bonjour, Orphelinat Aurora ?"
"Oui. Comment puis-je vous aider, monsieur ?" demanda poliment une femme.
"Il y a des années, une fillette de six mois avait été envoyée à votre orphelinat par la résidence du maire. Plus tard, elle est morte. J'ai essayé d'en connaître la raison. Comment est-elle morte ?"
"Puis-je connaître votre nom, Monsieur ?"
"Gabriel Havels."
"Veuillez patienter un moment. Laissez-moi vérifier les dossiers", dit la femme. Gabriel avait une lueur d'espoir à l'idée qu'il pourrait être en mesure de connaitre la vérité sur la mort de sa fille. Elle était la fille de Rune et de lui, sa première femme qu'il aimait tendrement.
Quelques minutes plus tard, la femme répondit : "Oui, il y a un dossier sur cette fille. Mais elle n'est pas morte."
Choqué, le maire demanda : "Quoi ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?"
"Ce serait mieux si nous parlions de ça face à face."
"D'accord. J'y serai. Merci de me le faire savoir." En terminant l'appel, il avait des questions en tête sur l'incident. On lui avait dit que sa fille était morte. Il avait besoin de connaître la vérité.