Quelques jours plus tard,
Gabriel Havels était dans son bureau à domicile, regardant les documents quand il entendit frapper à la porte. Il pencha la tête, vit Kimberly et Amanda se tenir près de la porte. Il fronça légèrement les sourcils, mais ne put imaginer aucune conclusion quant à la raison pour laquelle elles semblaient inquiètes et nerveuses. Il ferma le dossier puis se leva de sa chaise.
Il n'avait jamais de conversations familiales dans son bureau, ce qui semblait plutôt offensant pour Kimberly, qui pensait que le maire ne lui faisait pas assez confiance.
"Il y a quelque chose dont nous devons vous parler", dit Kimberly, sourire aux lèvres, en regardant Amanda qui se tenait à côté d'elle en remuant ses doigts.
Le Maire acquiesça et les trois se dirigèrent vers le salon en bas de l'escalier. Le Maire ignora les chuchotements des deux femmes dans son dos, c'était énervant. Il n'aimait pas les commérages ou les discussions dans son dos.
Amanda ne savait pas si elles devaient parler du scandale à son père. Mais il restait à présent le seul à pouvoir persuader Carson. Kimberly et Amanda avaient prévu parler au maire du scandale qui s'était propagé une semaine plus tôt. Carson était plus distant à présent et son humeur était toujours morose. Amanda, elle, était impatiente. Les fiançailles n'allaient jamais avoir lieu si elle ne poussait pas.
Après que tous trois se sont assis sur le chaleureux canapé turquoise du salon, Kimberly demanda à la femme de chambre de leur apporter du thé. Dès que la bonne s'en alla, le maire tourna son regard vers elle, puis vers sa fille, en demandant : "Qu'est-ce qui se passe ?"
Kimberly jeta un coup d'œil à Amanda et, en écarquillant les yeux, elle lui fit signe de parler. Amanda se sentait toujours un peu nerveuse à l'idée de parler au maire, mais en se mordant la lèvre inférieure, elle se mit à parler, "Papa, il y a eu un scandale à propos de moi et Carson, il y a une semaine". Elle le regarda et il hocha la tête. Elle poursuivit : "Les médias exigent la date de nos fiançailles. Carson et moi sommes ensemble depuis trois ans déjà, mais nous ne nous sommes pas encore fiancés."
"Oui, je te comprends, Amanda. Donc, tu penses à une fête de fiançailles ?"
Le visage contrarié, elle répondit : "Oui, mais Carson ne semble pas si intéressé que ça. Il retarde toujours l'événement." Le maire fut prit de colère contre Carson qui, selon lui, s'était comporté comme un crétin envers sa fille.
Kimberly s'interposa : "Tu vois, tout le monde a les yeux rivés sur eux et s'ils ne se fiancent toujours pas, les gens parleront mal."
Le maire prit un moment pour réfléchir. Son visage prit une expression sérieuse puis il dit : "Je vais avoir une conversation avec Carson aujourd'hui."
Le visage d'Amanda s'illumina et un sourire apparut sur son visage. Toute contente, elle sortit son téléphone de la poche de sa jupe et dit à son père : "Je l'appelle maintenant."
Le maire acquiesça puis elle composa son numéro en souriant. Il décrocha à la troisième sonnerie, ce qui ne la surprit point, car il ignorait le plus souvent ses appels. "Carson, mon père veut te parler."
"Pour quoi faire ?", répondit-il, d'une voix bourrue. Il semblait irrité comme s'il était dans une situation importante.
"À propos de nous. C'est urgent et le reste, il te le dira face à face", ajouta Amanda en regardant son père. Tout en soupirant, Carson accepta avant de mettre fin à l'appel.
"Il arrive."
Trente minutes plus tard, Carson entra dans la résidence du maire. Amanda arrivait du salon au hall d'entrée et rayonna en voyant Carson. Il avait son habituelle mine renfrognée, alors elle ne prit pas la peine de lui demander s'il allait bien. Elle passa son bras autour du sien et le conduisit au salon où ses parents l'attendaient. Carson souffla puis continua à demander la raison, mais Amanda ne révéla rien.
La vue du maire le remplit d'un mélange d'angoisse et de dégoût en lui. Il se souvint l'incident où il était avec Elissa au restaurant. À cet instant, son humeur se dégrada de plus belle. Le maire ne semblait pas l'avoir remarqué et lui demanda poliment de s'asseoir en face de lui.
Carson s'assit et Amanda lui offrit du thé. "Alors, de quoi voulez-vous discuter, M. Havels ?" demanda-t-il d'emblée.
Il ne voulait pas perdre de temps là, dans une pièce remplie de gens qu'il n'aimait pas.
Le maire avait une jambe au-dessus de l'autre, croisée et d'un visage droit, il affirma : "J'ai entendu parler des nouvelles de vous et Amanda." Carson lança un regard furieux à Amanda, qui se déplaça maladroitement sur son siège et baissa les yeux. "La nouvelle a circulé dans toute la ville, vous êtes au courant ?"
"Oui, je le sais. Mais la nouvelle a été contenue. D'ici à quelques jours, tout le monde l'oubliera", rétorqua Carson d'un ton catégorique. Son attitude fit froncer les sourcils du maire. Ce dernier jeta un coup d'œil à Amanda puis remarqua l'inquiétude et la tristesse gravées sur son visage. Même s'il n'avait pas beaucoup d'interactions avec Amanda, elle restait toujours sa fille.
"Les gens savent que vous êtes ensemble depuis plus de trois ans. Ils se disent que vous êtes engagé avec d'autres ou pas. Écoutez, Carson, en tant que maire de cette ville, j'ai une dignité à préserver. De quoi aurais-je l'air quand le scandale se passe dans ma propre maison ? Pourquoi n'acceptez-vous pas de vous engager ?"
Carson essayait de faire preuve de patience, mais elle commençait à s'épuiser. "M. le Maire, je ne suis pas encore prêt pour cela. J'ai une affaire à régler et de plus, nous ne devrions pas laisser l'opinion des autres nous affecter." Il était très déterminé à retarder les fiançailles et cela ne faisait que rendre Amanda anxieuse et inquiète.
D'un sourire forcé, Kimberly dit : "Mais Carson, les gens disent des choses offensantes à ma fille. Si vous faites les fiançailles, les mauvaises langues s'arrêteront automatiquement." Kimberly savait que Carson était toujours amoureux d'Elissa et alors ? Il épouserait Amanda, et personne d'autre. "Je sais que tu ne te soucies pas de ce que les autres pensent, mais nous, si. À cause du scandale, le poste de Maire de son père est en danger."
"Puis-je connaître la raison de votre réticence, Carson ? N'aimez-vous pas ma fille ?" demanda le maire en fronçant les sourcils.
Non. Ce non, il l'avait sur le bout de la langue, mais se retint quand même. "M. le Maire, ce n'est pas le moment pour cela", essaya-t-il de retarder à nouveau d'un ton impatient.
Leur patience à tous les deux était à bout. "Je ne veux pas prendre de risque. Le scandale a déjà fait parler de lui partout. Si vous me respectez Carson, alors acceptez s'il vous plaît pour la fête de fiançailles."
Carson était dans une situation difficile à présent. Il ne voulait à aucun prix se fiancer avec Amanda, mais le maire était déterminé à lui faire dire oui. Il semblait qu'il ne pouvait rien faire d'autre que de faire ce qu'il disait.
"Nous, les deux familles, avons nos noms à défendre. Ces rumeurs et allégations vont prendre de l'ampleur et se transformer en quelque chose de pire. La réputation de ma fille est en jeu. Pour le bien de tous, je vous demande d'accepter", insista le maire.
Il n'y avait pas moyen de dire non. Il ne voulut pas du tout l'écouter. Il ressentit un soubresaut de colère envers Amanda pour ses actes stupides. Ce doit être son travail de demander au maire de le pousser à bout.
Croisant le regard du Maire, un peu comme si sa langue était lourde à porter, Carson dit sévèrement : "Bien. Je suis d'accord."
Sa réponse fit écarquiller les yeux d'Amanda et son visage rayonna de bonheur et d'excitation. Elle ne put s'en empêcher, sauta de son siège, en demandant, à voix haute : "Vraiment ? Tu es d'accord pour les fiançailles ?"
Kimberly prit sa fille dans ses bras avant d'aller serrer la Carson à son tour. "Merci, Carson, et félicitations."
Le maire tendit la main vers l'avant pour une poignée de main et d'un petit sourire, il dit : "Vous avez fait le bon choix." Sans répondre, Carson leur souhaita au revoir, et s'en alla de la maison, précipitamment.
Tel un taureau en colère, il démarra sa voiture et quitta la résidence. Il allait vraiment se fiancer avec Amanda. Mon Dieu, pourquoi avait-il accepté ? Parce que le maire te mettait la pression", se moquait sa voix intérieure.
La pensée soudaine d'Elissa lui vint à l'esprit et il jura dans son souffle. Pourquoi pensait-il à elle ? Elle était passée à autre chose. Elle avait maintenant un enfant et d'innombrables hommes à ses pieds. Elle ne l'aimait plus. Cette prise de conscience ne fait qu'empirer son humeur et il accéléra la voiture.
Quand il lui demanda son accord pour les fiançailles, elle dit oui sans aucune hésitation. Il était complètement furieux. Il devrait être soulagé qu'elle ne soit pas encore accrochée à lui, mais la douleur et la jalousie ne semblaient pas être en accord avec ses pensées.