Chapter 29
2666mots
2022-11-10 16:09
Zayne
— Escouade 1, couvrez-moi. J'y vais, crie-je dans mon casque en appuyant sur ma manette. Je suis dans ma chambre en train de jouer à des jeux vidéo, ce qui est devenue ma nouvelle obsession.
— Quelqu'un me tire dessus. Dylan me couvre, fais-je encore. Soudain, ma porte s'ouvre. Je fronce les sourcils alors que Jade entre.
— Mec, qu'y a-t-il ? demande-je. Mais sans répondre, il passe en trombe devant moi et débranche la télé.
— C'est quoi ce bordel, Jade ? grogne-je.
— Tu ne te douches pas depuis trois jours, me répond-il.
— Ça ne te donne pas le droit de venir ici et de débrancher mes trucs. C'est quoi ce bordel, mec ? réponds-je encore, en colère.
— Oh que si ! J'ai ce droit quand l'odeur s'infiltre dans les couloirs. Va prendre une douche ! hurle-t-il.
— Non, dégage ! je réponds en hurlant aussi, puis je m'allonge dans mon lit en fermant les yeux.
— Ce n'est pas en décidant de puer comme un cul que tu recevras un appel de Maija, lâche-t-il froidement. Aussitôt, mes yeux s'ouvrent. Comment ose-t-il me parler d'elle ? D'un bond, je me lève du lit et lui lance un regard noir.
— Ne prononce pas son putain de nom devant moi, dis-je ensuite.
— Alors, elle est venue et ne t'a rien dit. Ce n'est pas la fin du monde, Z, me dit-il.
— Tais-toi ! Je ne compte pas parler de ça. Le fait que je ne prenne pas de douche n'a rien à voir avec Maija. Elle n'a pas mon temps, alors pourquoi devrais-je m'en soucier ? fais-je encore.
— Tout tourne autour de Maija, rétorque-t-il.
— Va te faire foutre ! dis-je en le dépassant pour aller dans la salle de bain. Si prendre une douche peut me débarrasser de lui, alors je vais prendre une douche. J'enlève mes vêtements et entre, en ouvrant le robinet. Quand l'eau touche ma peau, ma colère s'intensifie.
— Trou du cul, marmonne-je. Et alors, qu'est-ce que ça fait si je n'avais pas pris de douche depuis deux jours ? J'étais occupé à étudier, et mes examens ne sont terminés que depuis trois jours. Ce n'est pas comme si j'avais une raison particulière de prendre une douche, puisque je n'avais aucune raison de sortir. Tout ne tourne pas autour d'elle, alors pourquoi me morfondre parce qu'elle ne m'avait pas dit qu'elle était ici ? Nous sommes dans un pays libre. Elle peut aller où elle veut sans me faire de rapport. Ce n'est pas comme si je représentais quelque chose pour elle de toute façon. Agacé, je serre le poing lorsque la douleur arrive, mais elle passe sans tarder. Je me douche rapidement et je retourne dans ma chambre, enveloppé dans ma serviette. Jade est toujours là, bien sûr.
— J'ai pris une douche. Tu peux donc partir. Je suis désolé que mon odeur t'offense, dis-je sur un ton sarcastique.
— Merci, ça m'avait vraiment offensé, répond-il en souriant.
— Hmm, tu peux y aller, fais-je ensuite en fronçant les sourcils et en croisant les bras.
— Pour te laisser encore jouer aux jeux vidéo ? Non ! On sort, alors habille-toi, me dit-il. Dépassé, j'expire brusquement. Je l'aime bien, mais il met vraiment ma patience à rude épreuve en ce moment.
— Jade, je ne vais nulle part. Je me suis douché parce que tu avais dit que je puais. Maintenant, peux-tu me laisser tranquille pour une fois et arrêter d'essayer d'arranger tout et tout le monde ? grogne-je froidement.
— Z, je n'essaye pas d'arranger quoi que ce soit, mais tu dois te sortir de là. Tu t'étais vautré entre la colère et la tristesse ces deux derniers mois, et j'en ai ras-le-bol, me dit-il froidement. Ma bouche s'ouvre légèrement quand il dit ces derniers mots. Jade est toujours celui qui est calme quand Quentin et moi sommes déchaînés. Je ne l'avais jamais vu aussi énervé, alors je sais qu'il est vraiment inquiet pour moi. Réalisant cela, je soupire en passant ma main dans mes cheveux.
— J'essaie, mec... J'ai juste... commence-je, mais il m'interrompt.
— Tu es tombé amoureux et tu as eu le cœur brisé. Des situations merdiques de ce genre surviennent. Mais tu ne peux pas cesser de vivre pour autant, alors habille-toi. On sort, dit-il.
— En quoi ça aidera ? demande-je.
— Tu sais ce qu'on dit. Pour oublier une fille, il faut passer sous une autre, répond-il.
— Les femmes disent ça des hommes, remarque-je.
— Eh bien, peu importe ce qui fait flotter ton bateau. Si tu veux passer sous un homme, je ne t'en empêcherai pas, me dit-il. J'attrape aussitôt une brosse à cheveux sur ma table de nuit et la lui lance. Il esquive et rit en s'échappant de ma chambre. Après son départ, je m'affale sur le lit et soupire. Cela fait deux semaines que je m'étais enfin débarrassé de Sienna pour de bon, et je n'avais pas vraiment essayé de sortir avec quelqu'un d'autre. Ça ne pourrait pas me faire plus mal que maintenant de toute façon. Pourquoi me morfondre sur Maija ? Rien ne se passera jamais entre nous, alors je dois faire quelque chose pour l'oublier. Le sexe ne guérira pas mon cœur brisé, mais ça pourrait être un début, le premier pas vers la guérison. Sur cette pensée, je me tape la jambe et me lève d'un bond. Ok, c'est décidé. Je sors ce soir, et je vais m'envoyer en l'air.
Nous arrivons au club une heure plus tard et allons à notre place VIP habituelle. C'est la dernière fête avant Thanksgiving, donc le club est bondé et en pleine effervescence. Une fois installés, on commande des boissons.
— Ok, Q, on doit faire baiser Z ce soir ! crie Jade après qu'on ait descendu notre première tournée de shots.
— Vraiment ? fait Quentin qui me regarde avec un grand sourire : — Puis-je te souhaiter la bienvenue au pays des gigolos ? ajoute-t-il. Amusé, je rigole. On pourrait croire que c'est lui qui n'avait pas fait l'amour depuis longtemps, tant il est excité.
— Pas encore un grand accueil, mais une reconnaissance discrète, fais-je.
— Putain, oui ! crie-t-il, puis il lève le poing et dit : — Au revoir, Z le rabat-joie.
— Je n'étais pas si mauvais, fais-je en riant.
— Si, tu l'étais, crie Quentin.
— Carrément, ajoute Jade qui est d'accord. Face à leur réaction, je ris en prenant une autre gorgée.
— Je vous emmerde tous. Maintenant, peut-on avoir des femmes ici ? Ou allons-nous discuter toute la nuit ? dis-je sans attendre.
— Putain de merde, mon pote est de retour. Allons-y ! crie Quentin en sautant sur ses pieds : — Attention les filles ! Les méchants arrivent ! ajoute-t-il. Je rigole alors qu'il se précipite dans la foule à la recherche de femmes. Assis, Jade et moi nous détendons en l'attendant. Avec Quentin présent, nous n'avions jamais eu à faire quoi que ce soit pour draguer. Quentin est peut-être un connard, mais la plupart des femmes sont du mastic dans ses mains une fois qu'il active ses charmes.
— Alors, te joins-tu aux festivités ce soir ? demande-je à Jade après avoir bu un autre verre. Il m'avait demandé de passer à autre chose, mais il n'avait toujours pas tourné la page de sa dernière relation qui s'était terminée il y a un an.
— Quand avais-je jamais pris part à vos débauches ? me répond-il.
— Hypocrite, réponds-je.
— En quoi suis-je un hypocrite ? me demande-t-il. Je prends un verre et me retourne pour scruter la foule avant de répondre.
— Tu me sermonnes sur le fait d'oublier Maija, mais toi tu n'oublie pas Amelia. Ça fait combien de temps ? fais-je.
— Je suis un homme de relation et je le serai toujours, donc je ne fais pas de rencontres occasionnelles. D'un autre côté, tu es un salaud et tu le seras toujours. Même si Maija t'avait réformé pendant quelques semaines, il était clair que tu redeviendrais une pute. Si je suis ici, c'est juste pour me détendre, me répond-il. En l'entendant, je ris parce qu'il dit la vérité. J'étais un peu comme Quentin avant de rencontrer Maija. Je me demande si je redeviendrai un jour ce gars-là, le gars qui ne pensait qu'à mouiller sa bite. Je ne suis pas sûr de vouloir redevenir ce type, mais sortir avec quelqu'un ne serait pas mal. Par ailleurs, peut-être qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui me fera ressentir ce qu'elle m'avait fait ressentir. Sur cette pensée, je soupire et me concentre à nouveau sur la foule, me demandant où Quentin est.
— Bien, je vais essayer d'oublier... Maija ? fais-je en figeant net. De ma position, je fixe la fille qui danse sur un type. Elle sourit tout en se balançant au rythme de la musique. Je cligne deux fois des yeux, puis je les frotte pour m'assurer que je ne rêve pas. C'est impossible. Je suis peut-être en train d'imaginer que je la vois. Elle ne peut pas être ici en ce moment. Elle ne peut pas être à dix mètres de moi en train de s'amuser comme une folle, pense-je. Pourtant, quand je regarde à nouveau, je réalise que c'est bien elle. Mon cœur bat la chamade tandis que je la regarde, stupéfait. Elle semble éthérée, et pendant un moment, il n'y avait qu'elle et moi dans la pièce, jusqu'à ce que quelqu'un l'interrompe dans sa danse. Danuel lui murmure quelque chose, ce qui la fait rire et me tire de mon état de rêve.
— Putain ! jure-je, puis je serre la mâchoire alors que la douleur s'installe dans ma poitrine. Je saisis aussitôt un verre et l'avale avant de me lever d'un bond.
— Je reviens, marmonne-je à Jade avant de m'enfuir dans la foule. Je traverse la pièce en traînant les pieds, mais je ralentis au fur et à mesure que je me rapproche. Lorsque je ne suis plus qu'à quelques mètres, je m'arrête soudainement et je la regarde danser avec Danuel, entourée d'un groupe de personnes que je sais être ses amis. Il serait difficile de l'aborder seule, et même si je le faisais, que dirais-je ? Elle n'a clairement pas envie de me voir. Sur cette pensée, je grogne, me retourne et retourne dans ma section.
— Ça va ? On dirait que tu viens de voir un fantôme, dit Jade alors que je trébuche et que je me laisse tomber à côté de lui. Je l'ignore et fais signe à la serveuse.
— Comment puis-je vous aider, monsieur ? demande-t-elle.
— Dix shots de votre tequila la plus forte, et continuez à en servir toute la soirée, fais-je.
— Woah ! Mec, qu'est-ce qui ne va pas ? demande Jade, surpris.
— Maija est là, réponds-je alors que les verres arrivent. J'en prends deux et les bois immédiatement.
— Woah ! Vraiment ? Tu devrais donc aller lui parler, fait-il.
— Elle est avec Danuel, réponds-je.
— Je suis désolé mec, mais boire.... commence-t-il. Cependant, je lui lance un regard furieux avant de descendre le troisième verre. Il cesse alors de parler et soupire, sachant que rien de ce qu'il dira ne m'arrêtera.
— Messieurs, crie Quentin en apparaissant soudainement devant nous. Il souriait d'une oreille à l'autre, et quand je regarde à côté de lui, je comprends pourquoi. À côté de lui se trouve Mme Right, l'avaleuse de poing de la dernière fois, que je suppose qu'il ne s'était pas retrouvé la tête dans le mur cette fois. Il nous sourit en présentant une fille à Jade, puis se dirige vers le coin avec sa copine.
— Hé ! crie-je, car il m'avait de toute évidence oublié, or, avec ce que je vis actuellement, j'ai besoin de quelqu'un pour lécher mes blessures.
— Elle arrive, répond-il, le visage toujours enfoui dans la poitrine de Mme Right. Je ris, mais ce rire tourne au vinaigre quand j'aperçois Maija en train de danser. Je détourne le regard, prends un autre verre et le bois. Après avoir avalé le liquide, je grimace lorsqu'il me brûle la poitrine. Je le regretterai plus tard, pense-je, en levant les yeux. Soudain, je vois Sundae s'approcher de moi. Elle me sourit l'air un peu nerveux. Je ne l'avais pas vue depuis le baiser de cette nuit-là. Pourquoi diable Quentin l'aurait-il choisie ? Oui, elle est douce et sexy, mais elle sait que je suis amoureux de quelqu'un d'autre, et nous nous étions quittés sur une note bizarre la dernière fois parce que j'étais parti sans dire un mot. Je souris maladroitement quand elle s'approche de moi et prend un siège.
— Comment vas-tu ? demande-je en prenant ce qui est probablement mon cinquième verre.
— Bien et toi ? fait-elle.
— J'ai déjà connu mieux. Veux-tu un verre ? fais-je. Elle hoche la tête, alors je commande ce qu'elle veut et une autre tournée pour tout le monde. Je bois deux autres verres avant de trouver le courage de regarder Maija. Elle jette ses mains en l'air, ses yeux sont fermés, et elle se balance en rythme tandis que ce connard s'accroche à elle. Remonté, je détourne rapidement le regard et ma colère monte. J'essaie de concentrer mon attention sur Sundae sans succès, car comme un papillon de nuit vers une flamme, je suis attiré par Maija.
Veux-tu danser ? demande-je après avoir descendu mon septième verre. Je ne sais pas ce qui m'avait pris. Ok, c'est probablement la jalousie qui m'avait donné envie de danser avec Sundae. Si Maija peut passer un bon moment sans penser à moi, alors je ferais de même.
— Bien sûr ! répond-elle en souriant. Ensuite, elle dépose son verre, se lève d'un bond et me tire vers la piste de danse. Nous nous arrêtons à une courte distance de l'endroit où se trouve Maija et commençons à bouger au rythme de la musique. Toutes les deux secondes, mes yeux dérivent vers Maija. Subitement, Sundae se retourne et commence à se frotter à moi. Elle bouge vraiment bien, pense-je en essayant de la suivre. Je jette à nouveau un coup d'œil à Maija et soudain, nos yeux se rencontrent pour la première fois depuis des mois. Mon cœur s'arrête lorsqu'elle prononce mon nom, mais au lieu de courir vers elle comme chaque fibre de mon corps le voulait, je souris avant de me pencher et d'embrasser Sundae tout en continuant à regarder Maija. Sundae se raidit au début, puis elle se détend dans le baiser. Maija quant à elle ne détourne pas le regard jusqu'à ce que Danuel lui chuchote quelque chose. Ensuite, elle me regarde à nouveau, puis sourit et fait un signe de la main avant de se retourner vers ses amies. Là, je m'éloigne de Sundae, le cœur brisé. Non seulement j'avais agi comme un enfant en essayant de la rendre jalouse alors qu'elle n'en avait rien à faire, mais en voyant Sundae me regarder avec des yeux globuleux, j'avais réalisé à quel point je suis un con. Je ne devrais pas l'utiliser comme ça.
— Sundae, je suis désolé, je... commence-je.
— Ne t'avise pas de t'excuser de m'avoir donné le meilleur baiser qui soit, répond-elle en souriant, ce qui me fait sourire. Elle sait comment s'amuser, et en ce moment, l'amusement est peut-être la chose dont j'ai besoin. Maija vient de me voir embrasser quelqu'un d'autre et n'avait pas sourcillé. Si cette réaction ne me fait pas comprendre que je dois passer à autre chose, alors rien ne le fera. Sur cette réflexion, mes yeux se déplacent sur le corps de Sundae. Elle est belle comme une déesse et super drôle. Si je dois me relancer dans le jeu des rencontres, autant le faire avec elle.
— Veux-tu venir à la maison avec moi ce soir ? lui demande-je.
— N'es-tu plus amoureux ? demande-t-elle en me caressant le bras de manière séduisante.