Chapter 28
2226mots
2022-11-10 15:50
Maija
Je suis allongée dans le lit, ma tête sur la poitrine de Danuel. Il vient me voir plus souvent depuis notre voyage à Princeton. Sa présence est une distraction agréable qui me permet d'oublier Zayne et mon cœur brisé, alors je suis heureuse quand il est là. Je n'avais encore dit à personne que j'avais vu Zayne embrasser cette fille cette nuit-là. Je savais qu'elles voudraient toutes en parler si je le faisais, et je ne veux vraiment pas revivre le souvenir de ce baiser avec mes amies. Mon cœur serait d'office à nouveau brisé. Ce qui est sûr, Zayne semble heureux, et c'est tout ce que je souhaite pour la personne que j'aime. Je veux qu'il soit heureux avec qui que ce soit, même si ce n'est pas moi. À cette pensée, je me mords la lèvre alors que la douleur m'envahit lentement.
— Bébé, pourquoi es-tu tout le temps plohée dans tes pensées ? entends-je soudainement. La voix de Danuel me tire aussitôt de mes pensées et de mes réflexions.
— Hein ? fais-je, puis je lui jette un regard. Là, il fronce les sourcils et je vois bien qu'il s'inquiète pour moi alors que je suis là à penser à quelqu'un qui ne pense pas à moi. Danuel ne mérite pas ça. C'est quelqu'un de bien qui mérite d'être aimé profondément. Lentement, je me penche vers lui et l'embrasse doucement avant de me retirer.
— Désolé, bébé. Je pense juste à l'examen de mathématiques. Je crois que j'avais mal répondu à l'une des questions, réponds-je ensuite. Alors que je m'applique à mentir, il me tire dans ses bras et me fait taire avec un baiser. Il me renverse ensuite sur le dos et se met à califourchon sur moi, m'embrassant à nouveau doucement. Je ferme les yeux alors qu'une chaleur m'envahit et qu'il m'enveloppe dans ses bras. Cette sensation est agréable. L'homme ne me donne peut-être pas des papillons comme Zayne, mais je l'aime bien.
— Tu dois te détendre, bébé. Les vacances de mi-trimestre commencent demain. L'examen est terminé, et on sait tous les deux que tu l'as en poche, fait-il. En entendant cela, j'ouvre les yeux et je souris. Aussitôt, ses mains remontent le long de mes jambes.
— Tu es si gourmand, dis-je, puis je ris quand il se tortille contre moi et se blottit contre mon cou.
— Oui, oui, je suis gourmand. Je te veux. J'ai besoin de toi, répond-il. Mais à ce moment précis, la voix de Zayne surgit dans ma tête, récitant les mots familiers qu'il avait murmurés cette nuit-là dans la cabane : "Je t'aime, je te veux, j'ai besoin de toi." Comme un couteau aiguisé, cela perce la bulle de déni dans laquelle je m'étais enfermée. La douleur revient en force, s'emparant à nouveau de mon cœur. Je fais de mon mieux pour retenir mes larmes, mais c'est trop tard. Comme un os enterré trop profondément, ces mots étaient ancrés en moi et comme la pluie, ils emportent mon bandage, révélant ma blessure béante. Affligée, j'attrape Danuel et écrase mes lèvres sur les siennes, désespérée d'oublier. J'ai besoin de lui, de ça, pour faire disparaître la douleur. Cependant, rien de ce que je fais ne me calme. Mes larmes coulent malgré moi, mais je continue de l'embrasser quand même. Après un petit moment, il s'éloigne en riant, sans se rendre compte que je pleure.
— Et c'est toi qui me traites de gourmand ? dit-il ensuite. Sur ces mots, il s'arrête et regarde mon visage couvert de larmes, des larmes dont il venait juste de constater la présence. Puis, sans poser de questions, il me prend dans ses bras. J'enfouis mon visage dans sa poitrine, respirant son odeur tandis qu'il me frotte le dos. Après quelques minutes, il soulève légèrement mon menton et me regarde dans les yeux avant de m'embrasser doucement sur la joue.
— Tu es trop bon avec moi, marmonne-je contre sa poitrine.
— Je ne le fais que pour le sexe, plaisante-t-il. Aussitôt, je lui donne une claque sur la poitrine et un sourire se dessine sur mon visage.
— Voilà ce beau sourire, lâche-t-il, puis il caresse ma joue et frotte son nez contre moi. Il me réconforte toujours comme ça quand j'ai un de mes moments Zayne. Il ne dit jamais rien pendant que je pleure ou quand je finis.
— Pourquoi ne demandes-tu jamais rien ? fais-je.
— Demander quoi ? fait-il en fronçant les sourcils.
— Pourquoi je pleure. Tu ne te demandes jamais, fais-je encore. Là, il sourit et me tire contre lui.
— Je suis gentil, n'est-ce pas ? répond-il ensuite. Face à cette réaction, je fronce les sourcils, mais acquiesce.
— Peu importe à quel point je suis gentil, je ne veux toujours pas entendre parler de celui qui a ton cœur, me dit-il par la suite. Sur ces mots, il fronce les sourcils et tourne la tête alors que je le fixe, choquée. Il savait ! Il savait tout ce temps, mais il est toujours là. Choquée, je m'éloigne, honteuse d'être en train de l'utiliser. Je suis égoïste. Je ne pense qu'à ma propre douleur et j'ignore celle de Danuel. J'essaie de m'excuser et d'expliquer entre deux sanglots.
— Je suis désolée.. Je ne veux pas pleurer. Je suis heureuse avec toi, mais parfois la douleur... frappe... Je me sers de toi... Je suis vraiment désolée, fais-je en sanglotant. Mais calmement, il caresse mon visage.
— C'est bon. Tu n'as pas à t'excuser. Ce n'est pas comme si tu me menais en bateau. Tu m'avais dit que tu ne pouvais pas me donner ton cœur, répond-il. Immédiatement, je lève mes yeux larmoyants vers lui.
— Et tu es d'accord avec ça ? demande-je, un peu soulagée qu'il ne me déteste pas.
— Je te l'avais déjà dit. Je ne suis là que pour le sexe, répond-il. Ensuite, il rit, m'attirant dans un câlin.
— Vouloir tout de toi est égoïste, et je suis égoïste, mais je sais que ton corps est tout ce que tu peux donner en ce moment. Alors, je l'aimerai et le chérirai. D'ailleurs, qui sait ? Peut-être qu'un jour, tu me feras confiance et me donneras ton cœur, ou peut-être pas. Nous sommes encore jeunes. Profitons de la vie pour le moment. Ok ? me dit-il. Dépassée, j'essuie mes yeux et le regarde. Je ne le mérite vraiment pas. Il devrait être avec quelqu'un qui l'aime comme il mérite d'être aimé.
— Je ne te mérite pas, dis-je avec franchise.
— Là, tu n'as pas tort, murmure-t-il à mon oreille avant d'embrasser mon cou. Sur le coup, je le pousse sur le lit et me mets sur lui avant d'enlever mon haut.
— Bébé, es-tu sûre ? demande-t-il, le visage marqué par l'inquiétude. Je grimace avant de me pencher pour l'embrasser, puis de fouiller dans son short et de caresser son manche.
— Tu n'es là que pour le sexe. Je pense que tu devrais te mettre au travail, murmure-je avant d'écraser mes lèvres sur les siennes et d'arracher ses vêtements.
Vingt minutes plus tard, nous nous libérons tous les deux. Je pose ma tête sur sa poitrine et nous essayons de reprendre notre souffle. Le sexe était incroyable, bien meilleur que par le passé. C'est comme si notre conversation précédente avait dissout la culpabilité que je ressentais à chaque fois que je faisais l'amour avec Danuel. Maintenant que je sais qu'il est d'accord avec notre situation, je peux enfin me détendre et prendre du plaisir.
— Bébé, c'était... wow ! fait-il, essoufflé.
— Bien... Prêt pour le deuxième round ? fais-je, puis je me penche pour l'embrasser. Il m'embrasse aussi puis se retire en riant.
— Woah, Woah. J'ai besoin d'au moins deux heures pour récupérer. En plus, tu ne m'avais même pas encore nourri. Comment peux-tu t'attendre à ce que je sois performant ? Ce n'est pas juste, se plaint-il. Amusée, je ris, en lui donnant une tape sur la main.
— Tu es ici pour le sexe, mais tu te plains quand tu en as trop, réponds-je ensuite.
— J'avais menti. Je suis ici pour le sexe et la nourriture. Tu sais à quel point j'aime ta cuisine. Maintenant fais-moi quelque chose à manger, femme, dit-il, puis il me donne une tape sur le cul.
— Bien. Je vais te faire quelque chose, mais seulement parce que j'adore ta claque sur mon cul, dis-je en riant.
— Ah oui ? Est-ce vrai ? fait-il. Ensuite, il me ramène sur lui et me caresse les fesses. Mais soudain, la porte s'ouvre brusquement.
— Maija... crie Santana, mais elle s'arrête quand elle nous voit. Rapidement, je me détache de Danuel et attrape le drap.
— Tu pouvais frapper avant d'entrer, salope ! fais-je en la regardant. Elle sourit face à ma réaction.
— Ce n'est pas comme si je ne vous avais jamais vu le faire auparavant. Alors qu'est-ce que tu caches ? me répond-t-elle. Là, je la regarde fixement, mais elle sourit toujours.
— Toutefois, Danuel, je ne vois pas ton instrument de travail, dit-elle en s'approchant de nous pour essayer de jeter un coup d'œil. Aussitôt, j'attrape un oreiller et le lui lance au visage, mais elle l'attrape.
— Dehors ! gronde-je. Amusée, elle rit et recule en fermant la porte derrière elle.
Là, je dis à Danuel : — Je suis désolée. Il fréquente mes amies depuis un certain temps et elles l'apprécient, mais je sais que parfois, nous sommes un peu trop nombreuses pour lui.
— Ce n'est rien, me répond-il. Ensuite, il se penche et m'embrasse, puis dit : — On ferait mieux de nous habiller avant qu'elle ne revienne. J'acquiesce, saute du lit et enfile une robe pendant que Danuel enfile son short et son t-shirt.
— Êtes-vous habillés déjà, les sportifs ? demande Santana après quelques minutes.
— Ouais ! fais-je. Immédiatement, elle passe la tête pour voir, puis fait entrer son corps une fois qu'elle voit que nous sommes habillés.
— Gin nous invite à une fête, dit-elle ensuite en souriant.
— Gin, mon meilleur ami ? demande Danuel, confus.
— Combien de personnes connais-tu avec cet horrible prénom ? marmonne-je. Je sais où cela mène, et il est hors de question que je retourne à Princeton.
— L'ont-elles rencontré ? demande encore Danuel.
— Ouais. On avait fait un voyage en voiture il y a deux semaines, et on l'avait croisé. Attends, Santana, je rentrais chez moi ce soir, dis-je.
— Tu peux rentrer chez toi demain. Venir à la fête serait génial, me répond-elle. Aussitôt, mon cœur se serre. Je ne peux pas y retourner pour tomber sur Zayne et cette fille. J'essaie toujours de l'oublier, alors le voir ne m'aiderait pas pour l'instant.
— Ma mère me manque. Je veux la voir, donne-je comme excuse. A ce moment, Sam et Kenya entrent alors que je fais de mon mieux pour éviter ce voyage.
— Est-elle partante ? demandent-elles à tour de rôle en se tournant vers Santana.
— Non, elle y travaille encore. Maija, viens. Tu verras ta mère demain, dit-elle.
— Vous pouvez y aller. Je ne vois pas pourquoi je dois y aller aussi, réponds-je.
— Bébé, accepte. Ce sera amusant de faire la fête avec Gin, ajoute Danuel. Si seulement il savait que celui que j'aime est à Princeton, il ne serait peut-être pas aussi impatient d'y aller.
— On pourra faire la fête avec Gin quand on rentrera à la maison. Il y a toujours une fête dans le nord de l'État de New York, fais-je encore.
— Bébé, viens. Allons nous amuser, plaide encore Danuel avec des yeux de chien battu. Je me mords la lèvre en jetant un coup d'œil à mes amies, espérant qu'elles verront mon désespoir, mais bien sûr, les traîtres ignorent ma douleur qui est de toute évidence moins importante que la fête pour le moment. Ok, je ne leur avais pas dit que Zayne avait embrassé cette fille. Cependant, elles devraient être capables de sentir mon signal S.O.S.
— Tu pourrais d'ailleurs trouver ton prince, me dit soudainement Santana. Choquée, je la regarde fixement. Comment peut-elle utiliser le nom de code de Zayne devant Danuel, qui nous regarde confusément ?
— J'ai déjà mon prince, fais-je rapidement, puis je me penche et j'embrasse Danuel, essayant de ne pas faire remarquer ma gêne, mais ça leur passe au-dessus de la tête.
— Ok. Tu as le tien, alors je voudrais aller chercher le mien. Allez, Mai, s'il te plaît, plaide Sam en faisant la moue. Dépassée, je soupire. Gin et Sam sont ensemble maintenant, donc il était ici plusieurs fois. Je suis vraiment heureuse pour eux, mais ça ne veut pas dire que je peux affronter Zayne. Mon cœur se serre dans ma poitrine à l'idée de le voir, puis il se brise, sachant que cela ne changera rien. Je ne veux réellement pas y aller, mais si je continue de refuser, ils vont demander une explication, et leur parler de Zayne et du baiser n'est pas une conversation que je suis prête à avoir. Qui sait ? Peut-être qu'on ne le croisera pas. Confuse, je me mords la lèvre, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Après une courte réflexion, je me tourne vers eux et cède.
— Bien. Je suis partante ! fais-je.