— Je suis dans la phase de passage à autre chose, réponds-je. Là, elle me sourit et dit : — Donc tu m'as choisi pour t'aider à passer à autre chose ? Je me sens si honorée ! Dès que j'entends cela, je ris et lui prends la main, la tirant à travers la foule. Je regarde par-dessus mon épaule une dernière fois, mais Maija n'est plus là. Je hausse alors les épaules d'une manière désinvolte. Où elle est et ce qu'elle fait ne me concernent plus. J'ai une belle fille à mes côtés qui veut passer la nuit avec moi, alors pour ce soir, je ferai comme si mon cœur n'était pas brisé. Je compte bien m'amuser à fond cette nuit. Qui sait ? Peut-être qu'un jour prochain, je n'aurai plus à faire semblant. Au revoir, Maija, dis-je dans ma tête avant de me retourner, d'entourer Sundae de mon bras et de la ramener dans la section VIP pour y passer le reste de la nuit.
Maija
Je suis dans les toilettes avec mes amies. Elles m'avaient traînée ici parce que nous avions toutes vu Zayne danser avec cette fille. Face à leurs regards inquiets, je soupire en me préparant à l'interrogatoire qui aura lieu.
— Est-ce la salope de Sienna ? demande Santana. Je secoue aussitôt la tête.
— Alors qui est cette salope ? demande-elle encore.
— Je ne sais pas, marmonne-je faiblement en essayant de retenir mes larmes.
— On devrait le tabasser, dit Kenya, ce qui me fait sourire pour la première fois depuis que je les ai vus ensemble.
— Il peut sortir avec qui il veut puisque moi je suis avec Danuel. Ce serait injuste de ma part d'attendre de lui qu'il reste célibataire, réponds-je calmement.
— Il aurait pu au moins faire une pause entre deux salopes. Dès qu'il en largue une, il en trouve une autre, marmonne Santana, ce qui me fait encore rire. Elles sont drôles, mais je sais que c'est parce qu'elles m'aiment qu'elles disent tout cela.
— C'est un homme. C'est ce que font les hommes. Ils passent à autre chose, lâche-je par la suite. En vrai, je voudrais mettre fin à cette conversation pour qu'on puisse retourner faire la fête. Je sais que je passerai assez de temps à pleurer une fois rentrée chez moi, alors il n'est aucunement nécessaire de me morfondre sur place.
— Attends, pourquoi es-tu si nonchalante à ce sujet ? C'est de l'homme que tu aimes qu'il s'agit, n'est-ce pas ? demande Santana, et les autres hochent la tête en signe d'approbation.
— Je l'aime vraiment, mais je veux qu'il soit heureux. Et si elle le rend heureux... fais-je calmement.
— Tu les tue tous les deux ,m'interrompt Kenya, ce qui me fait rire. Comment une jeune fille peut-elle être aussi folle ?
— Non, nous ne ferons pas de complots de meurtre, Kenya, réponds-je immédiatement. Face à ma réponse, elle fronce les sourcils.
— On peut au moins les frapper, relance-t-elle par la suite.
— Kenya, non. C'est bon. Ce n'est pas la première fois que je les vois ensemble, donc ça va aller, lâche-je avec tristesse.
— Attends, tu les avais déjà vus ensemble, c'est ça ? Quand ? demande Santana en me fixant de son regard accusateur.
— Le mois dernier, quand vous étiez toutes excitées à l'idée de trouver mon prince. À la fête avec Gin, alors que j'étais sortie pour prendre l'air, je les avais vus s'embrasser, avoue-je en me mordant la lèvre alors que la douleur va et vient dans mon cœur. Aussitôt, Santana prend ma main et la serre, ce qui me fait me sentir un peu mieux.
— Nous sommes désolées. C'est à cause de nous que tu étais tombée sur cette scène désarmante, me dit-elle en m'entourant de ses bras.
— Si nous ne t'avions pas traîné là-bas,..... poursuit-elle, mais je l'interrompt.
— Non, je suis contente que vous l'ayez fait. C'était le coup de pouce dont j'avais besoin pour pouvoir aller de l'avant. Si vous ne m'aviez pas traînée dans cette ville ce jour-là, comment saurais-je que mon prince a trouvé une nouvelle princesse ? réponds-je.
— Bébé, nous sommes désolées, dit Samantha alors qu'elles m'entourent toutes et me serrent très fort dans leurs bras. Je m'imprègne de la chaleur de leur étreinte pendant quelques minutes avant de me retirer.
— Ok, ok, assez de câlins. Je ne suis pas la première femme à avoir le cœur brisé, et je ne serai pas la dernière. Je m'en sortirai, fais-je ensuite.
— Bébé, tu peux nous parler, tu sais, dit Kenya.
— Je sais, mais ce soir, je veux oublier tout ça. J'ai l'air bien trop sexy pour pleurer, alors oublions ça pour ce soir et passons le meilleur moment de notre vie, crie-je, en espérant avoir l'air convaincante même si je n'avais pas envie de faire la fête. Suite à cette réaction, elles me regardent toutes pendant un moment avant de hocher la tête.
— Ok, allons montrer à Zayne ce qu'il manque ! crie Santana.
— Oh oui ! fait Samantha en appuie. Je soupire alors qu'elles me tirent à travers le couloir menant à la piste de danse, vers l'endroit où se tiennent Gin et Danuel.
— Voyage réussi aux toilettes ? demande Gin. Nous répondons tous oui et je cherche Zayne, mais il n'est plus là.
— Ton frère est là, entends-je soudainement. Je sursaute aussitôt et me retourne. Danuel s'approche ensuite de moi, me tirant contre lui.
— Je sais, réponds-je alors qu'il se balance contre moi.
— On lui dit bonsoir ? demande-t-il encore. Sur le champ, mon cœur s'emballe à l'idée d'être proche de Zayne. Je secoue alors la tête.
— Non, je le verrai à la maison demain, réponds-je. Il acquiesce alors, puis s'empare de ma taille et commence à bouger au rythme de la musique. Là, Gin vient avec des boissons, et après avoir bu quelques verres, j'oublie que j'ai le cœur brisé, et je profite vraiment de la compagnie de mes amis.
Quelques heures plus tard, la fête se termine, et tout le monde commence à quitter le club. Danuel me tient la main pendant que nous nous dirigeons vers la sortie, mais là, ma chaussure que j'avais enlevé pour pouvoir bien danser et qui se trouvait dans ma main droite tombe au sol. Danuel s'arrête et m'attend pendant que je la cherche, mais je lui dis d'y aller, et que je le retrouverai dehors. Après quelques minutes de recherche, je la trouve enfin et me lève. Mais dès que je lève la tête, je vois Zayne devant moi, le visage froissé. Mon souffle s'arrête aussitôt. Nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre, nous regardant fixement. Mon envie de me pencher vers lui et de l'embrasser est forte, et je suis prête à me lancer. Cependant, lorsque je tourne la tête, je vois sa petite amie debout derrière lui. C'est vrai, il a une chérie désormais. Où avais-je la tête ? Je me retire alors tranquillement et je souris.
— Salut, Zayne, commence-je ensuite, mais il me prend immédiatement la main et me tire hors du club. Attends ! Qu'est-ce qu'il fait, et pourquoi a-t-il l'air si en colère en ce moment ? Je lève les yeux vers son dos pendant qu'il me tire, et tout ce à quoi je peux penser, c'est à quel point il me manque. Son odeur et son toucher me manquent.
— Zayne, commence Danuel une fois que nous sommes sortis du club, mais l'autre l'ignore et continue de me tirer derrière lui. Impuissante, je regarde mes amies et Danuel puis je hausse les épaules avant de me retourner pour le regarder. Où m'emmène-t-il ? Alors que je me pose cette question, nous nous arrêtons lorsque nous atteignons une petite allée à gauche du bâtiment, éclairée seulement par la lumière de la lune. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine tandis que je fixe ses yeux verts. Pourquoi est-il si contrarié de me voir ?
— Zayne, je suis désolée... Je ne m'attendais pas à te voir... commence-je, pensant que je devrais m'excuser d'être venue.
— Tu ne voulais pas me voir, c'est ça ? hurle-t-il.
— Non, c'est... commence-je.
— Putain ! Même en colère, tout ce à quoi je pense c'est... fait-il. Sans finir sa phrase, il s'interrompt alors que ses yeux se posent sur mes lèvres. Aussitôt, il me presse contre le mur. À ce stade, mon cœur bat la chamade.
— Je suis désolé, Maija, mais j'ai juste besoin de... une dernière fois, fait-il. Perdue, je fronce les sourcils pendant une seconde, mais ma confusion disparaît quand ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Instantanément, mon corps et mon âme s'enflamment. Sous ce ciel légèrement éclairé, il me presse contre le mur et m'embrasse passionnément. Chaque partie de moi hurle que je l'aime alors que je baigne dans la chaleur de ses lèvres. J'ai envie d'enrouler mes bras autour de lui et de le tirer plus près, mais j'ai trop peur de bouger parce que si je bouge, il s'arrêterait peut-être, ce que je ne veux absolument pas. Malheureusement pour moi, le contact n'avait pas duré longtemps. À peine ses lèvres ont-elles embrassé les miennes qu'il les a retirées, laissant mes lèvres froides et affamées.
— Putain, je suis désolé, dit-il ensuite, puis il part en trombe, me laissant seule sur les lieux, essoufflée et confuse. Après quelques minutes, je reviens enfin sur terre. Attende. Qu'est-ce que c'était ? Pourquoi m'avait-il embrassé et pourquoi s'excusait-il ? J'ai besoin de réponses, pense-je en le suivant à toute vitesse, mais il marche trop vite, et le temps que je le rattrape, mes amis m'entourent. Là, Danuel s'approche de moi et me prend dans ses bras.
— Bébé, es-tu prête ? me demande-t-il. Je hoche la tête en guise de réponse, mais mon cœur bat encore fortement à cause du baiser.
— Bon sang bébé, tu es bien étoffée toi ! Ça ne me dérangerait pas de grimper tout ça, dit subitement un gars en regardant mon cul.
— Mec, surveille ta bouche, répond Danuel en me tirant vers lui. Cependant, l'autre connard rigole.
— J'apprécie juste une œuvre d'art.... continue-t-il.
— Quentin, ferme ta gueule. C'est Maija, dit un asiatique au connard.
— La Maija de Zayne ? demande avec surprise le connard qui s'appelle Quentin. Attendez ! La Maija de Zayne, dit-il ? Zayne parle-t-il de moi avec ses amis ? À cette pensée, mon cœur s'emballe. Ça doit vouloir dire que je lui plais toujours. Là, je regarde vers lui, mais il est debout avec sa nouvelle copine qui le regarde fixement, ou peut-être qu'il lui parle simplement de son agaçante demi-sœur. Mais, s'il tenait à elle, pourquoi m'aurait-il embrassée ? Ma tête est remplie d'interrogations, des interrogations pour lesquelles je n'ai aucune réponse. Pendant ce temps, ses amis continuent.
— Combien de Maija connais-tu ? demande encore l'asiatique.
— Zut. Je m'excuse donc, dit Quentin avant de s'en aller.
— Salut, Maija. Moi c'est Jade, dit l'asiatique.
— Salut. Sais-tu qui je suis ? demande-je curieusement.
— Oui, Zayne parle de toi tout le temps, répond ce dernier. Quoi ? Zayne parle de moi ? Alors j'ai certainement raison de penser qu'il m'aime toujours. Sur le coup, mon cœur bat la chamade quand je le regarde, mais il est toujours aussi renfrogné.
— Pourquoi êtes-vous ici ce soir ? demande Jade.
— Pour nous saouler ! crie Kenya avant que je puisse répondre. Sur le champ, tous les autres se mettent à rire alors que les passants nous regardent, confus.
— Gin nous avait invités à une fête, réponds-je, ignorant la réaction de Kenya, puis je continue : — Voici mes amies Kenya, Santana, et Samantha. Je suppose que tu connais déjà Gin. Dès que je dis cela, Gin et lui se font un signe de tête. Je jette ensuite un coup d'œil à Danuel puis à Zayne, me sentant un peu mal à l'aise en me demandant la façon dont je dois présenter le gars avec qui je couche à l'ami du gars dont je suis amoureuse.
— Ahh, voici Danuel, fais-je nonchalamment. Là, Jade hoche la tête et regarde Zayne. Je me tourne également pour suivre son regard et je vois que Zayne fixe le sol. Est-il jaloux ? Est-il contrarié parce que je suis ici avec Danuel ?
— Et si tu venais à la maison en fin de soirée pour prendre un verre ? demande encore Jade, me tirant de mes pensées. Je me retourne alors pour lui faire face, pesant sa question. Oui, je voudrais bien passer plus de temps avec Zayne, mais je ne veux pas rester dans les parages s'il doit être coincé avec cette fille toute la nuit.
— Uhhh, commence-je, mais Zayne m'interrompt.
— Ils devraient probablement prendre la route, lâche-t-il. Je le regarde, mais il évite mes yeux..
— Tu réfléchis toujours à l'excès. Je la verrai en rentrant chez moi, dit-il encore à son ami. La seconde d'après, ils échangent un regard avant que Jade ne se tourne et me regarde en s'excusant. Zayne ne veut pas être près de moi alors qu'il vient de m'embrasser. Quel est son problème ? Il fait ce qu'il veut, me laissant avec la sensation d'être une épave totale pendant qu'il se pavane avec une nouvelle fille. Sur cette pensée, je roule les yeux.
— Ouais, on devrait rentrer à la maison, dis-je ensuite en me retournant et en partant. Sans manifester de résistance, mes amies acquiescent et nous nous dirigeons vers le parking. Zayne et ses amis nous suivent, mais il m'ignore. Rapidement, nous nous entassons tous dans la voiture. Je suppose que je le verrai demain pour régler ce problème. J'appuie ma tête contre la vitre, un peu énervée par lui, mais excitée par le lendemain. Peut-être que demain sera le jour où nous serons enfin ensemble, pense-je.
Cependant, je m'étais trompée. Je n'avais plus jamais revu Zayne après cette nuit-là. Il n'était pas venu à la maison pour Thanksgiving, Noël ou l'été. Au fur et à mesure que le temps passe, je me convaincs que l'amour que je ressentais pour lui n'était que de la luxure intensifiée. Danuel devient donc officiellement mon petit ami. Je crois que je suis amoureuse de lui, même si mes sentiments ne sont pas aussi forts que ceux que j'éprouvais pour Zayne. Toutefois, c'est probablement mieux ainsi. Plus les flammes de la passion sont chaudes, plus elles s'éteignent vite. Vu tout le temps qu'il a passé loin de moi, tout ce temps qu'il a passé à m'éviter, il est clair que nous n'aurions pas fait long feu ensemble. Même si c'était difficile, j'avais pris la bonne décision ce jour-là dans la cabane. C'est bizarre cependant, de ne pas le voir, et je me demande comment il va. Quoi qu'il en soit, je lui suis légèrement reconnaissante pour son absence, car cela me donne le temps de penser avec ma tête et non avec mon cœur. Je suis heureuse maintenant, et j'espère seulement que lui aussi, où qu'il soit, est heureux aussi.
Fin
Sike