Zayne
Je m'assois sur le canapé de l'appartement pour reposer mes pauvres yeux. On m'avait enlevé mon plâtre aujourd'hui. J'en avais déjà assez d'être conduit partout par mes deux colocataires énervants. Papa avait acheté ce trois-pièces l'année dernière quand j'avais commencé l'université, parce que je n'avais pas envie de partager un dortoir puant avec un garçon de fraternité. Quentin et Jade que je connais depuis le lycée, vont à Princeton et partagent donc l'appartement avec moi.
— Yoo, crie Quentin en franchissant la porte. Je soupire en le voyant. Je sais qu'il est sur le point de suggérer que nous sortions pour nous attirer des ennuis ce soir.
— Ton plâtre est enlevé ! Oui, on vit ! Allons boire un verre ce soir, me dit-il. Je fronce les sourcils en l'entendant. Comme d'habitude, il est toujours prêt à faire des bêtises.
— Quen, laisse-le tranquille. Ça ne fait pas un jour. Je suis sûr qu'il ne veut pas aller à la chasse au cul avec toi, répond Jade. Je glousse doucement, reconnaissant à ce dernier qui essaye ainsi de me sortir des plans Q. Cependant, je sais qu'une fois que Quentin a une idée, il ne la lâche plus.
— Bon sang, non. Nous n'avons pas pu sortir depuis deux mois. Il faut qu'on sorte, continue-t-il.
— On, c'est qui "on"? Tu étais sorti pratiquement tous les soirs ces deux derniers mois, rétorque Jade.
— Z n'était pas là, donc ça ne compte pas. Allez, on a besoin de boissons et de salopes, renchérit Quen.
— Ce sont des femmes, pas des salopes. Je sais que Mme Wright t'avait bien élevé, répond Jade en réprimandant Quentin, qui fronce aussitôt les sourcils.
— Peux-tu éviter de parler de ma mère quand je pense à ma bite ? Bon sang, J, tu es si énervant. C'est pour ça que tu n'as aucune salo... femme, fait-il. Je glousse alors qu'ils continuent de se disputer. Mais là, mon téléphone se met à sonner. J'ouvre les yeux à contrecœur pour vérifier l'identité de l'appelant : Sienna. Je gémis en lisant le prénom. Je n'avais vraiment pas envie de lui parler. Je sais que nous avions décidé d'être en couple pendant l'été, mais sans la présence de Maija, toute la relation semble inutile. Je le lui avais dit il y a une semaine quand elle avait fait une apparition surprise, mais elle ne me prend pas au sérieux. Peut-être que si je n'avais pas couché avec elle, elle cesserait de me déranger. Bon sang ! Le téléphone sonne à nouveau sans arrêt. Je plisse les yeux alors qu'un mal de tête me prend.
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Vendredi dernier
J'arrive à l'appartement environ quinze minutes après midi. Je descends de l'Uber et fais signe d'au revoir à la belle conductrice. Elle me faisait les yeux doux à chaque feu rouge. Si c'était l'année dernière, je l'aurais sûrement invitée pour m'amuser, mais je n'ai qu'une seule fille en tête, Maija. Elle me manque tellement. Si je ne voyais pas ses photos Instagram, elle aurait un sérieux harceleur en ce moment. En entrant chez moi et en jetant mes clefs sur la table basse, je glousse, puis je clopine jusqu'à la cuisine pour prendre une bière. On doit m'enlever mon plâtre la semaine prochaine, alors je me déplace toujours avec des béquilles.
Bière en main, je m'enfonce dans le canapé, attrape la télécommande, allume la télévision, clique sur Netflix et commence le prochain épisode de Frazier. C'est ma routine habituelle du vendredi, car je ne peux pas sortir avec un pied cassé. Quentin me raconte toutes les histoires de son sexe à une jambe qu'il avait eues au lycée. Cependant, je ne désire plus coucher avec des femmes au hasard, donc je ne compte essayer aucune de ses suggestions. Alors que je me prélasse devant l'émission, je commence à glousser à quelques blagues. Soudain, mon téléphone se met à sonner. Je le sors de mon jeans et regarde l'identité de l'appelant : Sienna. J'avais rompu avec elle la semaine dernière sur Facetime, ce qui était un acte totalement stupide. Cependant, elle savait que je ne me suis jamais intéressé à elle au-delà du sexe. Pourquoi appelle-t-elle ? Rien qui vaille la peine d'être écouté, j'en suis sûr. Je mets donc mon téléphone en mode silencieux et reporte mon attention sur Frazier. Cependant, pas même cinq minutes plus tard, quelqu'un frappe à ma porte. Qui diable frappe comme si je lui devais de l'argent ? À moins que ce ne soit la police, personne ne devrait avoir le droit de me déranger chez moi comme ça. Je me lève donc en boitant, j'attrape ma béquille et je me dirige vers la porte. Je regarde ensuite par le petit trou sur la porte et qui vois-je ? Sienna ! Elle est debout devant la porte et continue de toquer. À sa vue, je grogne, défais rapidement les serrures et ouvre la porte.
— Sienna, qu'est-ce que... commence-je, mais elle ne me laisse pas finir. Elle passe devant moi, entre dans l'appartement, jette ses sacs sur le canapé, et s'assoit.
— Hey, Babe ! fait-elle ensuite en me souriant, une fois qu'elle s'est installée. Je la regarde fixement, un peu perplexe. Babe ? Qui appelle-t-elle "Babe" ? Et surtout, que fait-elle ici ?
— Sienna, qu'est-ce que tu fais ici ? demande-je une fois le choc initial dissipé, mais elle ignore ma question et fait défiler son téléphone.
— Sienna ! grogne-je encore.
— Huh ? répond-elle, remarquant probablement l'irritation dans ma voix.
— Pourquoi es-tu là ? fais-je encore.
— Tu m'avais manqué, bien sûr, répond-elle. Je soupire en entendant cela, puis ferme la porte. Ensuite, je me dirige lentement vers elle.
— Sienna, on avait rompu il y a une semaine, lui dis-je.
— Non, on n'avait pas rompu. Tu avais fait une suggestion, que j'ai rejeté d'ailleurs, me répond-elle. En entendant cela, je la regarde avec incrédulité. Est-elle sérieuse ?
— Ce n'était pas une suggestion, Sienna. C'était une décision. Une décision qui reste inchangée pour moi, donc bien que ce soit vraiment charmant de te voir, je veux dormir un peu. Peux-tu partir s'il te plaît ? fais-je avec un visage froid. Cependant, elle rit et se lève. Ok, cette fille est folle. Je dois la faire sortir d'ici rapidement. Alors que je suis perdu dans mes pensées sur la façon dont je peux la faire sortir de chez moi, elle attrape mon manche. Je trébuche aussitôt en arrière, manquant de tomber à cause du choc, mais je parviens à retrouver mon équilibre.
— Sienna, qu'est-ce que... commence-je, mais elle m'interrompt.
— Je sais que je lui manque. Après tout, je suis le meilleur coup que tu n'aies jamais eu, fait-elle. A ce moment, mon manche qu'aucune femme n'avait touché depuis que je suis là, durcit légèrement à son contact. Ce qu'elle disait était vrai. Elle était le meilleur coup que j'avais eu jusqu'à présent. C'est pourquoi je la gardais près de moi bien que je n'avais aucun sentiment pour elle. Mais cela n'a plus d'importance maintenant, car tenir Maija est plus agréable que de faire l'amour avec elle.
— Sienna, on avait passé de bons moments ensemble, mais mon cœur n'y est plus. C'est... commence-je encore.
— Avec ta salope de demi-sœur. Je sais. J'avais vu la façon dont tu la regardais cette nuit-là, me répond-elle. Sa voix dégouline de venin et je serre la mâchoire.
— Fais attention à ce que tu dis d'elle, lance-je froidement. A cette réponse, elle sourit froidement, comme si elle savait qu'elle avait touché un point sensible. Je fronce ensuite les sourcils et me tourne légèrement, avec l'intention de lui montrer la porte.
— Zayne... appelle-t-elle.
— Quoi ? dis-je. Je me retourne ensuite vers elle et là, je fige sur le champ. Elle est toute nue devant moi.
— Qu'est-ce que tu fais ? Mes colocataires peuvent rentrer à tout moment, crie-je. Je détourne ensuite les yeux, en essayant de ne pas me concentrer sur sa poitrine bonnet D, que j'avais toujours aimé avoir dans ma bouche.
— Alors on devrait aller dans ta chambre, me répond-elle.
— Non, Sienna, je t'avais dit que c'était fini entre nous. S'il te plaît, pars, réponds-je. Mais sans m'écouter, elle s'était mise à dézipper mon pantalon et était déjà à genoux. Putain, ma bite est sortie, et elle est solide comme un roc. Sans crier gare, elle me prend dans sa bouche. Je veux me retirer car le bon sens me dit que ce n'est pas une bonne idée de la laisser faire, mais c'est trop bon. Elle s'arrête au bout de quelques minutes et me sourit avant de se lever. Ensuite, elle se dirige vers ma chambre, puis s'arrête et se tourne vers moi.
— Elle peut avoir ton cœur, mais cette queue m'appartient toujours, me lance-t-elle ensuite. Sur ces mots, elle entre dans ma chambre, me laissant là, avec ma queue encore dehors et dure. Je devrais lui dire de partir, mais je sais que je ne le ferai pas. Putain ! Bon, juste une fois de plus pour la faire sortir de mon système, et ensuite je devrai lui faire comprendre que c'est fini entre nous.
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Présent
Merde, j'aurais dû lui dire non et la faire partir au lieu de céder à ma convoitise. Je gémis alors que le téléphone continue de sonner. Il faudra bien que je finisse par avoir affaire à elle, mais je préférerais ne pas le faire aujourd'hui. Pour l'instant, le robot sexy à la langue acérée qui fait palpiter mon cœur me manque. Ses sourires me viennent à l'esprit et me font sourire, mais je fronce rapidement les sourcils. Cela fait deux mois déjà, et elle ne m'avait toujours pas contacté, pas même un texto pour savoir si je suis en vie. Sur cette pensée, je me mords la lèvre et attrape mon téléphone, puis ouvre Instagram pour faire défiler ses photos. Elle se met à jour fréquemment, et je vérifie souvent pour pouvoir la voir tous les jours. Elle n'est qu'à une heure de route, donc je pourrais conduire pour la voir, ce que j'aurais probablement déjà fait si ma jambe ne s'était pas cassée. Maintenant qu'elle est guérie, je devrais peut-être le faire, mais que faire si elle ne veut pas me voir ? Je fronce les sourcils en regardant une photo récente d'elle dans la bibliothèque, souriant avec un type qui lui colle aux basques. Elle a l'air si heureuse et pleine de vie, et de toute évidence, son demi-frère excité qui a un faible pour elle ne lui manque pas du tout. Je soupire à cette réflexion et utilise mes doigts pour tracer la ligne de ces lèvres qui me manquent.
— Tu devrais l'appeler, entends-je soudainement. Je lève alors la tête et vois Jade, qui regarde par-dessus mes épaules. Je grogne et ferme l'application alors qu'il me rejoint sur le canapé.
— Pas question, réponds-je ensuite. Mon cœur bat la chamade à l'idée d'entendre sa voix qui envahit mon âme. Comment serait-elle ? Serait-elle heureuse de me parler ?
— Tu te morfonds misérablement tous les jours. A part les cours, les bains et les repas, tu ne fais que regarder ses photos toute la journée, dit encore Jade.
— Je joue aussi aux jeux vidéo et je regarde la télé, fais-je.
— Très productif. Appelle-la, c'est tout, fait-il encore. Je fronce alors les sourcils. Je sais qu'il veut bien faire, mais il ne peut pas comprendre ce que je ressens actuellement. Bien sûr, je veux l'appeler, mais et si elle ne veut pas me parler ? De plus, rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'elle m'avait rejeté. Nos parents sont toujours follement amoureux, à ma grande surprise, donc l'appeler ne résoudrait rien.
— Va embêter Quen, dis-je à mon ami. Là, il soupire, et je sais qu'il est sur le point de commencer un de ses discours. Je m'y prépare donc, mais Quentin l'interrompt avant qu'il ne puisse commencer.
— Est-ce qu'on parle de sa demi-sœur sexy ? lance-t-il. Je le regarde aussitôt fixement et il prend place en face de moi, avec une biere en main.
— Quen ! prévient Jade ; il savait déjà que je suis énervé.
— Z, je ne t'avais jamais vu trébucher sur une salope, lâche soudainement Quen. Mais avant même que les mots ne sortent de sa bouche, je m'élance à travers la pièce et l'attrape par le col, prêt à le frapper sur la bouche. Rapidement, Jade m'attrape et me tire en arrière.
— Vraiment, Z ? crie Quentin. Il a l'air un peu blessé. Nous avions toujours été meilleurs amis et nous ne nous étions jamais battus, surtout pour des filles. Pourtant, Maija n'est pas une fille quelconque. C'est la bonne, et je ne veux pas qu'il lui manque de respect en la traitant de salope.
— Pour une... recommence-t-il.
— Peux-tu fermer ta gueule, Q ? gronde Jade, me retenant toujours.
— Quoi ? Tout ce que je dis, c'est que je ne l'avais jamais vu aussi accroché à une... continue-t-il.
— Traite-la de salope, et je t'assomme, dis-je en serrant les dents. Là, il s'arrête et me regarde, puis hoche la tête comme s'il comprenait enfin la situation.
— Oh... Elle est spéciale. Z, je suis désolé de ne pas l'avoir su, lâche-t-il ensuite. Je fronce les sourcils, mon poing toujours serré.
— Allez, Z, tu sais combien il peut être chiant, fait Jade pour me calmer. Là, je soupire, me détendant un peu. Jade a raison. Quentin est chiant. En plus, c'est un connard connu. Toutes les femmes qu'il rencontre sont des salopes pour lui. Je sais qu'il ne le voit pas comme une insulte, mais ça me fait quand même bouillir le sang quand il parle de mon amour de cette manière. Calmement, je recule et fais un signe de tête à Jade, qui me libère enfin. Je passe ensuite ma main dans mes cheveux et me dirige vers la cuisine, car j'ai besoin d'une bière pour me calmer. J'attrape la bière, puis je retourne vers le canapé et m'y installe.
— Je suis désolé, Q. Je suis juste un peu à cran quand il s'agit d'elle, fais-je ensuite.
— Sans rancune, mec. Je comprends, me répond ce dernier. Je lui fais un signe de tête en prenant une gorgée de ma bière, appréciant le fait d'avoir des amis qui comprennent mes humeurs pourries.
— Ok, maintenant qu'on est tous amis à nouveau, sortons et fêtons ça, crie Jade.
— Fêter quoi ? demande-je en prenant une autre gorgée de bière.
— Ton retour à deux pieds fonctionnels.... répond-il.
— Ça ne vaut pas vraiment la peine d'être fêté, réponds-je aussitôt.
— Tu ne m'as pas laissé finir, lâche-t-il. Ensuite, il fait une pause, puis me regarde fixement.
— Eh bien, vas-y, fais-je.
— Nous ne sortirons plus jamais dans la voiture dégoûtante de Quentin, fait-il encore.
— Hey ! fait Quentin pour protester contre l'insulte. J'éclate aussitôt de rire. En réalité, la voiture de Quentin est pleine d'ordures et sent comme une salle de sport surutilisée. Je sais que j'aurais chopé une maladie si j'avais continué à sortir là-dedans avec lui.
— Ça, c'est digne d'une célébration, crie-je en tenant ma bière en l'air.
— Alors, on sort ? demande Quentin, les yeux remplis d'espoir.
— Bien sûr, pourquoi pas ? fais-je.
— Oui ! crie ce dernier en levant le poing.
— N'es-tu pas censé être offensé ? On se moque de ta voiture, bon sang, lui fait remarquer Jade.
— Peu importe ce qui nous fait sortir de cette maison pour aller en boîte avec des salo... je veux dire des femmes, fait Quen. Sur le champ, nous éclatons tous de rire à sa correction. Ensuite, nous nous glissons dans nos chambres pour nous préparer à une nuit de plaisir.