Présent
Danuel est parti à l'université ce matin. Il ne m'avait pas demandé d'explication hier soir, donc nous sommes partis en relativement bons termes. Nous avons décidé de ne pas être officiels puisque mes sentiments sont en suspens. Je veux qu'il soit libre de rencontrer autant de femmes qu'il le souhaite. Qui sait ? Peut-être rencontrera-t-il l'amour de sa vie à l'université ? Nous resterons en contact et nous verrons ce qui se passera plus tard. Toutefois, je ne regrette pas le temps que nous avons passé ensemble.
— As-tu tout emballé ? entends-je soudainement. Maman vient d'entrer dans ma chambre, et scrute la valise dans laquelle je suis en train de fourrer des vêtements. Il ne me reste plus qu'une valise à faire, car tout le reste avait été envoyé dans des cartons deux jours plus tôt. Je serai dans un appartement hors campus avec quatre filles, alors j'espère que nous nous entendrons bien.
— A peu près, réponds-je en glissant un pantalon à l'intérieur. Elle le regarde et rit.
— Tous tes livres sont organisés, mais tes valises ressemblent toujours à une bombe explosée, fait-elle.
— C'est un chaos organisé, fais-je. En entendant cela, elle rit.
— Bien, descends. Ton père et moi avons une surprise pour toi, me dit-elle encore. Face à son sourire, je remue les sourcils.
— Pas une surprise du genre 'tu vas être une grande sœur'", n'est-ce pas ? demande-je. Aussitôt, Maman rejette la tête en arrière en riant.
— Non, pas une surprise de ce genre, chérie. Deux enfants, ça suffit. D'ailleurs, Charles et moi avons hâte que vous partiez, répond-elle. Là, je me serre la poitrine.
— Dans d'autres circonstances, je serais blessée, mais moi aussi je ne veux pas le voir te courir après dans la maison torse nu avec du sirop de chocolat. Mon esprit fragile ne peut pas le supporter, fais-je.
— Maija ! prévient-elle alors que j'éclate de rire.
— Cesse de taquiner ta mère. Maintenant viens, me dit-elle.
— Ok, ok, j'arrive, fais-je. J'attrape ensuite ma valise et je la suis en bas.
— Maman, sais-tu que tu aurais pu m'aider ? Je commence à me plaindre alors que nous descendons l'allée, mais je m'arrête quand je vois une Tesla toute neuve avec un gros nœud vert dessus. Attendez ! Dites-moi qu'ils ne m'ont pas acheté la voiture de mes rêves pour l'université ! Oh que si, ils l'ont fait !
— Maman, merci ! crie-je sur le champ, très émue. Je cours ensuite lui faire un câlin et un bisou avant de courir vers papa.
— Papa, merci, merci, merci ! fais-je encore. Je le serre aussi dans mes bras et l'embrasse sur la joue.
— Seulement le meilleur pour ma petite fille, répond-il en gloussant.
— Ta petite fille est ravie, réponds-je tous sourires aux lèvres. Puis je le serre à nouveau dans mes bras avant de m'éloigner.
— Puis-je la conduire aujourd'hui ? demande-je, presque éssouflée.
— C'est la tienne. Bien sûr que tu peux, me dit Papa. Je cours alors vers ma valise, la fais rouler jusqu'à la voiture, ouvre le coffre et la jette dedans.
— On te suivra dans ma voiture, me dit maman.
— Est-ce que Zayne vient ? demande-je soudainement. Aussitôt, je ressens un pincement au cœur quand je me souviens du baiser d'hier soir. Même s'il m'avait encore brisé le cœur, je souhaite toujours passer du temps avec lui avant de partir, même si c'est avec nos parents. Peut-être aurions-nous même un peu de temps seuls pendant qu'ils m'installent.
— Ahh, non, je suis désolé. Il dit que son pied ne peut pas supporter le long trajet, explique Charles, faisant éclater la petite bulle d'espoir que je portais dans mon cœur.
— Oh, réponds-je, incapable de cacher ma déception.
— Donne-lui un peu de temps. Son université n'est qu'à une heure d'ici. Je suis sûr qu'il viendra te voir, dit encore Charles en essayant de me réconforter. J'acquiesce, en levant les yeux vers sa fenêtre. Je peux voir sa silhouette se tenir là avant qu'il ne se tourne vers Sienna, qui marche derrière lui. Je ferme les yeux alors que la douleur familière me traverse. Une fois qu'elle s'enfouit dans mon estomac, je me tourne vers mes parents et je souris.
— Ok, maman et papa, mettons ma Tesla sur la route ! crie-je avec autant d'enthousiasme que je peux en rassembler. Je ne me sens peut-être pas au mieux de ma forme en ce moment, mais l'école est sur le point de commencer, et je ne me montrerai pas moins que fabuleuse. Nouveau lieu, nouveaux amis, et peut-être même nouveaux garçons. La vie s'améliore, et même si mon cœur est toujours coincé dans cette pièce avec Zayne, mon corps va à l'université de New York, et j'ai l'intention d'en apprécier chaque seconde.