Chapter 20
2019mots
2022-11-04 14:50
Maija
Cela fait une semaine que Zayne a eu un accident. II est sorti de l'hôpital le lendemain de ce jour amer, et depuis, ma vie est un véritable cauchemar. Je ne peux pas avoir un moment de paix depuis qu'il est arrivé à la maison. Dès que je prends un livre, son agaçante petite amie trouve une raison pour me déranger et me rappelle qu'il est maintenant son petit ami.
— Toc Toc !
— Toc Toc !
— Toc Toc !
Je pousse un soupir d'exaspération alors que l'on continue de frapper à ma porte. Agacée, je sors du lit, le livre que je lis toujours à la main. Ensuite, sans lever les yeux de mon livre, je tire la poignée.
— Maria, mon petit ami aimerait prendre une douche. Il a besoin de sa chaise de douche, me dit cette garce. Je sais qu'elle connaît bien mon prénom et qu'elle sait où est rangée cette maudite chaise. Alors pourquoi dois-je aller la chercher ? Sur cette réflexion, je roule les yeux et continue à lire, en l'ignorant.
— Maria, m'entends-tu ? Il a besoin de sa.... recommence-t-elle, mais, déjà en colère, je grogne et la pousse vers le placard de l'entrée, saisis la chaise et la pousse vers elle.
— Oh non, tu dois l'ouvrir, me dit-elle en regardant la chaise, confuse.
— Débrouille-toi, dis-je froidement, puis je retourne dans ma chambre et clque la porte. Je m'installe ensuite sur mon lit et soupire. Son jeu devient vite vieux, et ma patience est à bout. Je ne sais pas combien de temps encore je peux supporter cela.
Ma vie est un désastre depuis que j'ai réalisé que je suis amoureuse de cet idiot. Je n'avais jamais été émotive, mais dernièrement, je suis un désastre émotionnel. Je pleure à des moments aléatoires dès que je me rappelle ses baisers ou son toucher. Je pleure même quand j'embrasse Danuel ou quand il essaie de me déshabiller, d'aller plus loin. C'est absurde. Il faut que je me remette vite de tout ça. C'était moi qui avais suggéré que nous tombions amoureux d'autres personnes. Je ne peux donc pas changer d'avis maintenant juste parce que je réalise soudainement que je suis amoureuse de lui. Par ailleurs, il ne ressent pas la même chose, et il me l'avait fait comprendre ce jour-là à l'hôpital, ainsi que tous les jours suivants. Je soupire en me rappelant la douleur paralysante que j'avais ressentie ce fameux jour. Je n'avais jamais ressenti une telle angoisse et une telle douleur de toute ma vie.
Alors que je pleurais à chaudes larmes, maman me cherchait et m'avait finalement retrouvée dans les toilettes. Elle pensait que je pleurais parce que l'accident me rappelait la mort de mon père, mais elle faisait fausse route. Voilà une autre raison pour laquelle aucune femme ne devrait tomber amoureuse de son demi-frère. Il est impossible de parler à sa mère quand ce dernier nous brise le cœur. En revoyant ces images mentalement, je gémis et mes yeux commencent à piquer. Je sais d'office que les larmes sont sur le point de couler. Je n'arrête pas de penser à lui, mais c'est normal. Je le vois tous les jours. Depuis, il ne me dit pas mot, mais il envoie son sous-fifre me donner des ordres quotidiennement. Comment avons-nous pu en arriver là ? Ma poitrine se serre. Je n'arrête pas de penser à ce couple énervant. Je dois survivre aux deux prochaines semaines. Lorsque je serai sur le campus, je n'aurai plus à les voir, et j'espère qu'ils seront également hors de mon esprit.
Sur cette pensée, je reprend mon livre et je reprends là où je m'étais arrêté plus tôt. Mais soudain, mon téléphone sonne. Lisant le nom de l'appelant, je souris légèrement et décroche.
— Bébé, veux-tu aller voir un film et manger un froyo ? me demande Danuel. Je souris en l'entendant faire cette proposition. Nous sortons souvent ensemble, et il commence à beaucoup me plaire. Je ne l'aime pas, mais il est super gentil, sexy et drôle. Il ne remet jamais en question mes humeurs et ne me juge pas quand je me mets à pleurer. Pensant à tout cela, je soupire. Ma vie serait beaucoup plus facile si j'étais tombée amoureuse de lui et non de Zayne. Mais bien que j'aie essayé avec tous les rendez-vous, mon cœur reste récalcitrant.
— Pourquoi pas ? 6 heures du soir donc ? demande-je.
— Ouais. Porte quelque chose de mignon. Nous allons peindre la ville en or, me répond-il.
— De l'or ? demande-je.
— Ouais, les couleurs des Lakers, dit-il encore. Je roule les yeux en entendant cela. Il sait que je déteste cette équipe de basket avec passion.
— Si je te largue un jour, ce sera à cause de ton goût horrible pour les équipes de basket, réponds-je avec un ton ironique.
— Lol. Comme si tu pouvais te débarrasser de moi, face de bisou, répond-il. Je glousse en entendant cela, puis je raccroche et jette le téléphone sur mon lit. Ensuite, je reprends mon livre, déterminée à le finir aujourd'hui. Je le lis depuis trois jours, ce qui ne me ressemble pas. D'habitude, je mets trois heures pour finir la plupart des livres que je lis, à moins qu'ils ne soient vraiment volumineux. Cependant, à cause de toutes les interruptions indésirables, je n'avais pas lu de façon régulière. Je me blottis dans mon lit et commence à lire, mais avant que cinq minutes ne passent, on frappe à nouveau à ma porte. Est-elle réellement sérieuse, là ? me demande-je, cette fois-ci complètement énervée. Avec colère, je saute de mon lit et ouvre la porte.
— Quoi ? crie-je ensuite. Mon nez s'enflamme quand je regarde son sourire suffisant.
— Mon petit ami... recommence-t-elle. Aussitôt, j'entends littéralement la veine de ma tête éclater. Là, c'en est de trop.
— Veut-il maintenant qu'on lui change ses couches, puisqu'il est devenu un putain de nourisson ? demande-je en hurlant, parce que j'en ai marre d'eux.
— Maria, calme-toi, fait-elle. Aussitôt, je serre la mâchoire. Je l'avais corrigée sur mon nom cinq fois rien que cette semaine, mais elle continue de se foutre de moi.
— Raton laveur, qu'est-ce qu'il veut, putain ? fais-je. Sur le champ, elle me regarde, choquée comme si elle me voyait pour la première fois. Elle ne sait visiblement pas à qui elle s'attaque. Je ne compte plus jouer à la gentille dans l'optique de maintenir la paix. Si elle doit être mesquine et faire semblant de ne pas connaître mon prénom, je ferai la même chose qu'elle, et se faire traiter de raton laveur est bien pire que de se faire appeler Maria.
— Euh, mon petit ami a besoin de changer ses draps, dit-elle. Là, je regarde derrière moi, confuse. A qui parle-t-elle ?
— Hé oh, me dit-elle ensuite en agitant sa main devant mon visage.
— Enlève ta main de mon visage avant que je ne la casse, grogne-je. Aussitôt, elle remet sa main sur le côté.
— Alors ? fait-elle ensuite. Cette fille me cherche vraiment.
— Alors quoi ? demande-je froidement.
— Vas-tu changer ses draps ? demande-t-elle encore.
— Ai-je l'air d'une putain de bonne ? crie-je, à bout de nerfs.
— Tu... commence-t-elle avant que je ne l'interrompe.
— Tu ferais mieux de réfléchir avant de finir ta phrase, salope, à moins que tu ne veuilles te faire tuer dans les prochaines secondes, fais-je avec froideur. Instantanément, elle s'arrête et me regarde fixement.
— Ses draps sont sales, dit-elle par la suite, après un moment de silence.
— Alors tu les changes. Après tout, c'est toi qui t'amuses avec lui dans son lit, réponds-je. En parlant, j'entends l'amertume résonner dans ma voix. Je suis jalouse de cette salope énervante. Bien sûr, je le suis parce qu'elle est libre de sortir avec lui, de l'embrasser et de l'aimer alors que moi, je dois me comporter comme sa demi-sœur.
— Mon petit ami veut aussi dîner, dit-elle en souriant, et c'est là que je crois que je perds la tête.
— Félicitations pour ta promotion de plan cul à petite amie, mais je n'ai pas besoin que tu me dises chaque seconde que c'est ton petit ami. J'ai compris. Il s'est engagé auprès de ton cul poussiéreux, réponds-je.
— J'aime te le rappeler au cas où ton cul de ghetto l'oublierait, répond cette idiote. Ok, ça y est. Je vais botter le cul de cette salope. Sur le champ, je commence à faire un chignon avec mes cheveux pour pouvoir lui casser la gueule sans encombre. Mais là, mon téléphone sonne encore. Alors que je me retourne pour jeter un coup d’œil dessus, j'entends des pas résonner dans le couloir. Je me retourne et aperçois Sienna qui s'enfuit en courant à l'autre bout du couloir. Je glousse avant de retourner dans ma chambre et de prendre le téléphone. Maman appelle, alors je décroche rapidement.
— Chérie, peux-tu préparer le dîner ? Charles et moi avons un truc à faire ce soir après le travail, et nous ne savons pas quand nous rentrerons, me dit-elle. En entendant cela, je grogne. Je n'avais aucune envie de faire quoi que ce soit pour ce connard, mais je ne peux pas le dire à maman, car elle ne sait pas que nous nous étions disputés.
— Maman, on a des restes dans le frigo. Il peut en manger pour le dîner, réponds-je.
— Il ne veut pas manger ça, répond maman.
— Il peut alors cuisiner ce qu'il veut manger ou demander à sa copine de le faire, marmonne-je dans mon souffle.
— Quoi ? demande maman.
— Dis-lui de prendre des plats à emporter ou de demander à sa copine de cuisiner, réponds-je assez fort, pour qu'elle m'entende cette fois.
— Il veut des pâtes rasta. Aucun endroit à proximité n'en vend, et je ne veux pas que cette petite fille s'approche de ma cuisine. Elle avait éclaté ma casserole préférée en essayant de faire des œufs la semaine dernière, lâche maman avec sérieux. Aussitôt, je glousse en me rappelant l'incident. Maman était furieuse. Eh bien, c'est le vingt-et-unième siècle. Les femmes ne sont pas obligées de savoir cuisiner. Pourtant, ça m'a fait du bien de savoir que ce garçon à la grosse tête avait besoin de quelque chose de sa petite amie et qu'elle ne pouvait pas le faire. Je pourrais donc le lui dire en face ce soir au dîner.
— Bien, je vais cuisiner, réponds-je aprsè une courte réflexion.
— Merci, chérie. Zayne sera si heureux, lâche maman. Aussitôt, je roule les yeux. Qui se soucie de lui ? Toi, tu t'en soucies, répond aussitôt une voix dans ma tête, mais je l'ignore.
— Je fais ça parce que je veux que papa et toi profitiez de cette soirée sans vous inquiéter, ajoute-je.
— Papa ? Mai, tu l'appelles papa ? crie-t-elle. Je peux sentir l'émotion dans sa voix, et je sais qu'elle est sur le point de pleurer.
— Maman n'en fait pas tout un plat. Au revoir. Je t'aime, dis-je avant de raccrocher rapidement le téléphone. Je ne peux pas m'occuper de ses larmes maintenant. Je m'occupais déjà des miennes après tout. Bon, il faut que je cuisine. Rapidement, je jette un coup d'œil à l'horloge. Il est 3 heures de l'après-midi. Je dois aller au supermarché pour acheter certains des ingrédients qui nous manquent, donc je ne serai probablement pas à mon rendez-vous de 6 heures avec Danuel. Je prends alors mon téléphone pour le prévenir.
— C'est partie remise pour le rendez-vous de ce soir. Je dois préparer le dîner, envoie-je. Aussitôt, il m'envoie des emojis tristes.
— Non, je veux te voir. Puis-je venir et t'aider ? répond-il. Je ne sais pas si le faire venir est une bonne idée, car Zayne n'est pas un fan de Danuel. Mais alors que je réfléchis, Sienna passe devant ma chambre en fredonnant. Je me renfrogne sur le champ. C'est décidé. Je ferai venir Danuel. Zayne devra faire avec, tout comme je dois faire avec sa bimbo.