Chapter 19
1260mots
2022-11-04 14:21
Nous arrivons à l'hôpital vingt minutes plus tard. Après avoir découvert à quel étage il se trouve, je me précipite immédiatement vers l'ascenseur, mon cœur menaçant de sortir de ma poitrine. J'anticipe le moment où je le reverrai.  Comment me sentirai-je face à lui ? pense-je. Une fois arrivée à l'étage, je ralentis, complètement, paniquée. Est-il aussi gravement blessé en plus de sa jambe cassée ? Est-ce qu'il souffre ? Mon cœur se serre à l'idée qu'il souffre.
— Il va bien, dit soudainement Danuel en prenant ma main, comme s'il lisait dans mon espirt. J'acquiesce et nous nous dirigeons vers sa chambre d'hospitalisation. Alors que nous nous rapprochons, j'entends Charles crier.
— C'est plus qu'irresponsable, Zayne. Ils ont trouvé une bouteille de scotch vide sur ton siège avant. Je suis tellement déçu de toi ! tonne-il alors que nous nous rapprochons de la porte. Je suis choquée par ce que j'entends. Zayne buvait-il donc au volant ? Je ne vis avec lui que depuis trois semaines, mais je ne l'avais jamais vu boire. Alors pourquoi prendrait-il le risque de le faire en conduisant ?
— Papa, je suis désolé. J'en avais versé la grande partie sur ma main. Je n'avais  bu que le fond de la bouteille presque vide. Je ne suis pas ivre. Ils ont vérifié mon taux d'alcoolémie, répond Zayne. Mon cœur s'emballe au son de sa voix. J'ai envie de courir, d'entrer et de le serrer dans mes bras, mais ce n'est pas le moment approprié.
— Si tu n'étais pas ivre, comment ta voiture avait-elle fini enroulée autour d'un poteau ? Aussi, pourquoi sommes-nous actuellement à l'hôpital ? hurle Charles. Je peux dire qu'il est livide.
— Charles, chéri, s'il te plaît, calme-toi. Zayne est habituellement responsable. C'était un accident. Il n'avait jamais agi de cette manière auparavant, à ma connaissance, dit maman, espérant calmer Charles.
— Une seule fois suffit pour que je sois appelé à enterrer mon fils, crie Charles, mais la dernière moitié de sa phrase ressemble à un sanglot. Sur le moment, il sort en trombe de la pièce et passe devant moi, suivi de ma mère. Elle s'arrête quand elle me voit et me prend dans ses bras.
— Je suis contente que tu sois là. Merci, Danuel, dit-elle en faisant un signe de tête à l'autre. Ensuite, elle se retourne vers moi et dit : — Il va bien. Il est juste un peu secoué. Va le voir. Je vais essayer de calmer son père. J'acquiesce en guise de réponse, et elle me serre à nouveau dans ses bras. Elle s'éloigne ensuite et se dirige vers le couloir. Là, je prends une profonde inspiration et expire avant d'entrer lentement dans la chambre. Zayne est allongé sur le lit, regardant par la fenêtre. En entendant la porte s'ouvrir, il jette un coup d'œil dans ma direction mais ne semble pas heureux de me voir.
— Qu'est-ce qu'il fait ici ? marmonne-t-il alors que je m'approche de son lit. Je me retourne donc vers Danuel qui est debout près de la porte.
— Ah, il m'a conduit, réponds-je. Mais aussitôt, Zayne fronce les sourcils et se retourne pour regarder à nouveau par la fenêtre.
— Danuel, peux-tu m'attendre dehors ? fais-je avec un air embarrassé. Comprenant ce qu'il se passe, il me fait un petit sourire.
— Bien sûr ! Content que tu ailles bien, Z., dit-il ensuite, puis il sort rapidement. Une fois la porte refermée derrière lui, Zayne me jette un regard étroit.
— Vas-tu bien ? lui demande-je.
— Comme si ça t'intéressait, se moque-t-il. Face à cette réponse, je fronce les sourcils. Est-il sérieux là ? Pense-t-il vraiment que ce qui s'est passé m'importe peu ?
— Zayne, comment peux-tu... commence-je mais soudain, je remarque un bleu sur sa tête. Ça a dû faire mal, pense-je en tendant la main pour le toucher.
— Ne me touche pas, putain, grogne-t-il aussitôt. Sa voix était forte au point de me faire sursauter et me contraindre à retirer ma main.
— Zayne, fais-je d'un air affligé.
— Tu devrais partir avec ton petit ami. Je n'ai pas besoin de ta pitié, me lâche-t-il. Ses yeux et sa voix étaient remplis de tant de venin que j'avais du mal à le reconnaître.
— Tu veux qu'on soit amis, mais ce n'est pas possible. Et je ne te considérerai jamais comme ma sœur. Nous devrions juste faire comme si l'autre n'existait pas. Ça devrait être facile pour toi, continue-t-il. Sur le coup, je suis encore plus choquée. Quoi ? Facile ? L'ignorer serait facile pour moi, dit-il ? Comment l'ignorer pourrait-il être facile alors que tous les poils de mon corps se dressent quand il entre dans une pièce où je me trouve ? Comment pourrait-ce l'être alors qu'un simple contact avec lui met le feu à mon âme ? Comment peut-il dire cela ? Il ne pense pas ce qu'il dit actuellement. Il est juste blessé parce que j'ai débarqué ici avec Danuel. Si je lui dis que je l'aime, tout ira bien, pense-je.
— Je ne peux pas t'ignorer parce que je t'ai.... J'allais lui dire que je l'aime, mais soudain quelqu'un m'interrompts.
— Bébé ! Bébé ! Vas-tu bien ? entends-je soudainement. La voix aiguë de Sienna venait d'interrompre ma confession. Elle court jusqu'au lit, l'entoure de ses bras et l'embrasse. Face à cette scène, je serre le poing, ressentant l'envie de transformer son visage en punching-ball. Qui a appelé cette salope de toute façon ? me demande-je en regardant son acte désespéré.
— Sienna, pourquoi es-tu là ? fais-je, agacée. Là, elle se tourne vers moi et incline légèrement ses lunettes de soleil, puis roule les yeux.
— Je l'ai appelée. C'est ma petite amie, répond Zayne. Sur le champ, son aveu me coupe le souffle. Petite amie ? Depuis quand ? Il m'aimait bien il y a trois jours, mais me dit aujourd'hui que cette garce est sa petite amie ? Et il a le culot d'être en colère parce que je viens le voir avec Danuel ? Mon cœur saigne et mes jambes deviennent molles alors que je fixe son regard vide d'émotions. Je ne l'avais jamais vu me regarder comme ça. Ses sentiments pour moi ont-ils donc disparu ? Toutefois, je ne lui reproche rien. Moi je n'étais qu'une envie passagère. Sienna est celle avec qui il avait toujours été et vers qui il retournerait toujours. Alors qu'elle l'embrasse à nouveau, je sens les larmes arriver.
— J'attends dehors, dis-je précipitamment avant de m'échapper rapidement de la pièce. J'ai l'impression que mon cœur s'effondre alors que je marche dans le couloir. Je dois sortir d'ici, car j'ai besoin d'air.
— Est-ce que tout va bien ? demande Danuel en courant vers moi, mais je l'esquive. Le barrage de mes larmes est sur le point de céder. Peu importe ce que je ressens pour Danuel, je ne veux pas qu'il me console quand je pleure pour un autre homme.
— Je vais aux toilettes, réponds-je. Mes mots sortent un peu étouffés, car les larmes commencent à couler. Je me précipite alors vers les toilettes au coin du couloir et je m'enfonce dans la première cabine. Aussitôt,  je commence à sangloter. Des vagues de douleur me traversent. Et si c'était ça ? Je voulais que nous tombions amoureux d'autres personnes, mais je suis stupidement tombée amoureuse de lui. Le vide me remplit alors que je continue de pleurer. Il me manque une partie de moi, mon cœur. Je l'ai laissé dans la chambre d'hôpital de Zayne.