Zayne
J'arrive chez Sienna quinze minutes plus tard et je sonne à sa porte. Elle ouvre avec un sourire sur son visage, un sourire que je ne pourrais pas rendre.
— As-tu fini de t'encanailler ? demande-t-elle, l'air trop contente d'elle. Je la dépasse et entre dans la maison, ignorant l'insulte qu'elle profère à l'égard de ma femme. Là, j'expire brusquement, me rappelant qu'elle n'est pas à moi. Je me dirige ensuite vers l'étage, plus précisément vers sa chambre. Je ne veux même pas réfléchir en ce moment. Je veux juste oublier cette fille qui vit dans ma maison et que je ne peux pas avoir. Une fois dans sa chambre, je la prends dans mes bras et commence à l'embrasser tout en la déshabillant. J'enlève son haut, exposant ses seins nus, mais dès que je les touche, le visage de Maija surgit dans ma tête. Je chasse cette image de mon esprit et embrasse Sienna plus fort. J'ai besoin d'oublier cette fille et de m'éloigner de cette douleur. Mais soudain, Sienna s'éloigne lorsque je tire sur sa jupe.
— Zayne, je veux quelque chose de vrai avec toi. Sortir ensemble, aller au cinéma, je veux tomber amoureuse. Je ne veux pas juste être ton plan cul, me lance-t-elle.
— Il n'est que 17 heures, réponds-je d'un ton enjoué, en la tirant vers moi, dans l'espoir de changer de conversation, mais elle n'obtempère pas.
— Je ne plaisante pas. C'est ce que je veux. Je ne suis plus disposée à accepter moins. Si tu ne le veux pas, tu peux partir, ajoute-t-elle. Face à cette réaction, je soupire, frustré. Qu'est-ce qui lui prend de changer tout d'un coup l'accord que nous avions ? Je devrais partir parce qu'elle ne m'intéresse pas au-delà du sexe, mais là, j'ai besoin de sexe. J'ai besoin de la sentir sous moi pour pouvoir oublier. D'ailleurs, pourquoi ne pas la prendre comme petite amie ? Ce n'est pas comme si je pouvais être avec la fille que je désire.
— Bien sûr. Rendez-vous, relation, faisons-le. Maintenant, viens ici, fais-je. Elle couine de joie quand je la tire dans mes bras.
— Alors, je suis ta petite amie ? demande-t-elle avec enthousiasme. Mon cœur se serre légèrement lorsqu'elle dit cela, mais j'ignore ce sentiment et me concentre sur la seule chose que je suis prêt à ressentir, mon désir.
— Hmm, réponds-je en la soulevant alors qu'elle enroule ses jambes autour de ma taille. Nous nous embrassons ensuite pendant quelques minutes, puis je la jette sur le lit et grimpe sur elle, prêt à bondir, mais elle tend encore soudainement les mains pour m'arrêter. Dépassé, je soupire. Que pourrait-elle vouloir de plus ? J'ai déjà accepté toutes ses demandes.
— Ta demi-sœur, dit-elle. Je me fige quand elle dit cela. Pourquoi en parle-t-elle maintenant, alors que nous sommes sur le point de faire l'amour ?
— Je n'aime pas que tu traînes avec elle. Je sais qu'elle t'aime bien, continue-t-elle. Aussitôt, une douleur parcourt ma poitrine. Elle ne m'aime pas. Je le sais, et c'est la raison pour laquelle je suis dans ce lit.
— Elle ne m'aime pas. C'est ma demi-sœur. Tu ne peux pas me dire de ne pas la voir, dis-je fermement. Je sais que Maija et moi ne sommes pas amis pour le moment, mais nous le serons probablement dans le futur.
— Je vois la façon dont elle te regarde. Je sais qu'elle a envie de toi, poursuit-elle en faisant la moue.
— Ce n'est pas le cas, fais-je.
— Je sais ce que j'ai vu, Zanye, ajoute-t-elle avec un air sérieux.
— Peux-tu laisser tomber ce sujet ? Elle ne m'aime pas, crie-je alors que ma colère monte. Mais cette colère est rapidement remplacée par la douleur, une très forte et insoutenable douleur. Maija n'a aucun sentiment pour moi. En pensant à cela, mon visage et mon érection tombent sur le champ. C'est si dur à encaisser. Je ne représente rien pour elle. Le baiser... Je m'arrête en me rappelant le baiser. Ce baiser qui avait fait basculer mon monde entier ne signifiait rien pour elle. Maintenant elle est à la maison en train d'embrasser ce, ce... Très troublé, je commence à faire les cent pas dans la pièce alors que ma colère monte. Elle embrasse ce connard en ce moment même, peut-être même plus. Il touche ma femme. En colère, je serre le poing, et sans réfléchir, je frappe le mur devant moi.
— Zayne ! C'est quoi ce bordel ? crie Sienna, sautant du lit. Elle court ensuite vers moi et attrape ma main. Je regarde mes articulations qui saignent alors qu'elle les examine, mais je ne ressens aucune douleur de mes blessures car la douleur de mon cœur l'emporte sur la leur.
— As-tu une trousse de premiers soins ? demande-je, en retirant ma main de la sienne.
— Je ne sais pas où elle est, répond-elle en regardant autour d'elle : — Scotch ? L'alcool fonctionne comme un désinfectant, non ? ajoute-elle. J'acquiesce et elle attrape la bouteille sur sa table de nuit et me la tend. Je jette un coup d'œil à celle-ci avant de l'ouvrir. Ressentant une forte envie de boire, j'en verse un peu dans ma bouche avant d'en verser sur mes jointures. Là, je tressaille légèrement, puis je prends une autre gorgée du scotch.
— Zayne, qu'est-ce qui ne va pas ? Vas-tu bien ? demande Sienna. Son visage était entaché d'inquiétude alors qu'elle posait la question. Là, je retire la bouteille de ma bouche et la regarde. Est-ce que je vais bien ? Ce n'est pas une question à laquelle je peux répondre, et je ne veux plus être ici.
— Je te verrai plus tard, Sienna. Je t'emprunte ça, réponds-je finalement en lui montrant la bouteille. Elle me regarde d'un air ahuri avant de hocher lentement la tête. Je sais qu'elle a beaucoup de questions, mais je suis heureux qu'elle ne les pose pas en ce moment.
Je sors rapidement de la maison et saute dans ma voiture. Je prends ensuite une autre gorgée de ce whisky et je démarre ma voiture, puis sors de l'allée. Cependant, je ne sais pas où je vais. D'habitude, quand je me sens comme ça, j'ai envie de parler à maman, mais depuis que j'avais emmené Maija il y a quelques jours, toute la cabane me rappelle qu'elle m'avait rejeté et brisé le cœur. Je soupire en pensant à cela. Je vais juste conduire jusqu'à ce que je sois prêt à rentrer à la maison, décide-je. J'allume alors la radio, je baisse les vitres et je bois une autre gorgée de scotch quand la chanson "Jealous" de Labrinth commence à jouer. Les mots se fracassent sur moi pendant que je l'écoute : "jealous of the way you're happy without me". Aussitôt, l'image de Maija souriant et embrassant Danuel surgit dans ma tête, ce qui fait que mon cœur saigne dans ma poitrine. J'avale la dernière goutte de scotch pendant que la chanson retentit. J'essaie ensuite de changer de station et je quitte la route des yeux pendant une seconde. La prochaine chose que j'entends est le son d'un klaxon, suivi d'un crissement de roues de voiture. Soudain, quelque chose percute l'arrière de ma voiture. Cette dernière part en vrille pendant quelques secondes, et je perd le contrôle. Mon cœur s'emballe alors que j'essaie de reprendre le contrôle, mais je n'y arrive pas. Alors que la voiture tourne, le sourire de Maija apparaît sur mon visage. Je ne lui ai jamais dit que je l'aimais. C'est ma dernière pensée avant que je ne heurte quelque chose et me cogne la tête. Sur le champ, tout devient noir autour de moi.
Maija
Je suis dans ma chambre avec Danuel, mais je n'arrête pas de penser à Zayne. Il avait l'air blessé aujourd'hui quand je lui avais demandé de venir suivre un film. Ugh, je gémis. C'était tellement stupide de ma part. Pourquoi voudrait-il regarder un film avec le gars que je vois et moi après que je l'ai pratiquement rejeté ? Pourtant je veux que nous dépassions ça. Peut-être deviendrons-nous des demi-frères et sœurs normaux qui n'ont pas envie de se voir nus.
— Bébé, où es-tu en ce moment ? demande Danuel en me mordillant le cou.
— Oh, désolée, je me demandais juste si je devais préparer le dîner ou pas, fais-je. Oui, je mens. Je devrais d'ailleurs m'inquiéter de la facilité avec laquelle je mens à Danuel, mais je ne peux pas lui dire la vérité. À ma réponse, il gémit avant de me mordre le cou un peu trop fort.
— Aïe ! crie-je sur le champ, puis il s'éloigne en souriant.
— Ça, c'est pour avoir pensé au dîner alors que tu as ce festin sur toi, fait-il. Là, je lève les yeux au ciel, mais me mets à glousser.
— Quel homme se traite lui-même de festin ? demande-je, amusée.
— Un homme qui sait qu'il est beau. Allez, bébé, je t'ai dit de te concentrer sur moi, continue-t-il.
— Ok, ok, ouais, gros bébé, réponds-je. Je souris ensuite, puis je lève la tête pour embrasser ses lèvres. Danuel a raison. Je dois me concentrer sur lui. Notre deuxième rendez-vous était plus amusant que le premier, surtout que mon beau-frère psychopathe n'était pas venu nous déranger. Sur cette pensée, le visage de Zayne me vient à l'esprit. Pourquoi doit-il être si beau ? Merde ! Je devrais penser à Danuel, qui m'embrasse en ce moment même, pense-je. Je ferme alors les yeux, essayant de me concentrer sur le baiser, mais comme tous nos baisers, je ne ressens pas les mêmes étincelles qu'avec Zayne. Il est pourtant mignon, et je suis à l'aise avec lui. Lentement, il s'éloigne légèrement et soulève ma chemise pour me la retirer. Mais soudain, mon téléphone se met à sonner. Sans y prêter attention, il défait mon soutien-gorge et met mon téton dans sa bouche, ce qui me fait gémir. La sonnerie du téléphone s'arrête mais reprend immédiatement. Je fronce alors les sourcils et le prends. C'est maman. Elle veut certainement savoir si je fais la cuisine. Rapidement, les mains de Danuel se frayent un chemin sous ma jupe et il attrape mes fesses. Je jette alors mon téléphone au sol. Je peux envoyer un message à maman plus tard. Pour le moment, je suis chaude et je ne pense qu'à me faire pénétrer. Mais une fois de plus le téléphone se remet à sonner. Agacée, je m'éloigne de Danuel. Maman ne m'avait jamais appelée comme ça auparavant. Et si quelque chose n'allait pas ? Sur cette pensée, mon cœur se met à battre la chamade.
— Une seconde, dis-je à Danuel avant d'attraper mon téléphone.
— Maman, fais-je après avoir décroché.
— Maija, c'est Zayne. Il a eu un accident de voiture, me dit-elle directement en sanglots. Instantanément, mon cœur se brise et le monde autour de moi s'effondre. Ma mère parle encore, mais rien de ce qu'elle dit n'a plus de sens. Zayne ! Est-ce qu'il va bien ? Mon père est mort dans un accident de voiture. Et si c'était pareil pour lui ? Mon cœur se tord fortement dans ma poitrine et une douleur comme je n'en avais jamais ressenti s'abat sur moi. En un rien de temps, la première vague de larmes fait surface et je commence à sangloter de façon incontrôlable.
— Maija, qu'est-ce qui ne va pas ? Maija ! crie Danuel en me secouant, mais je ne peux pas m'arrêter de sangloter pour répondre. Zayne... Et s'il n'était plus ? Je ne pourrai plus jamais le voir sourire ou l'embrasser. Il ne peut pas partir, pas comme ça, pas avant que je lui dise ce que je ressens vraiment. Au milieu de ma détresse, j'entends Danuel parler. Je lève les yeux vers lui à travers mes larmes. Il tient mon téléphone en main.
— Mme Cesar, oui, je pense qu'elle est en état de choc. Ok, à quel hôpital est-il ? Je vais la conduire, fait-il. Il est à l'hôpital, pas à la morgue, donc il n'est pas mort, pense-je aussitôt. Mes larmes ralentissent progressivement alors que je regarde Danuel.
— Zayne va bien. Il a juste une jambe cassée. Viens, laisse-moi t'emmener, me dit-il. Je me lève alors immédiatement, essuyant mes larmes, heureuse qu'il soit en vie. J'ai besoin de le voir, de le toucher, pour que mon cœur cesse de battre aussi fortement. J'ai besoin de lui dire les mots qu'il m'a murmurés cette nuit-là, je t'apprécie bien, je te veux, j'ai besoin de toi et... je t'aime.