Chapter 7
2643mots
2022-10-31 17:49
Maija
Nous arrivons au restaurant trente minutes plus tard. C'est un steakhouse, et la simple vue du bâtiment me fait saliver. Il n'y a absolument rien que j'aime manger plus qu'un épais morceau de faux-filet grillé.
— Est-ce que j'ai bien fait ? entends-je soudainement. Je regarde aussitôt Zayne, qui souri de bout en bout, incroyablement satisfait de lui-même. Maman a dû lui parler de mon obsession pour le steak. Que cette femme est indiscrète ! Je me demande si elle serait aussi serviable si elle découvrait qu'il essaie de coucher avec moi. Je glousse quand il me regarde avec impatience, attendant une réponse. Pour ne pas lui donner satisfaction, je marmonne quelque chose d'incohérent.
— Finissons-en avec cette soirée, réponds-je. Ensuite, je fronce les sourcils, faisant semblant d'être malheureuse, mais au fond de moi je jubilais déjà à l'idée de manger de la bonne nourriture. Toutefois, une chose m'intrigue un peu. Il avait certes prétendu tout à l'heure que ce n'était pas un rendez-vous, mais d'après les regards qu'il me lance, il mentait certainement.
— Peux-tu faire comme si tu ne me détestait pas juste pour une nuit, s'il te plaît ? lâche-t-il soudainement. Sur le coup, je le regarde, choquée. Je pouvais sentir une once de douleur dans sa voix. Pense-t-il vraiment que je le déteste ? Sur cette pensée, je glousse. C'est idiot. Si seulement il savait à quel point j'ai envie de le baiser en ce moment, il ne tiendrait pas de tels propos. D'ailleurs, peut-être que c'est mieux ainsi. S'il pense que je le déteste, j'ai moins de chances de finir face contre terre, le cul dans son lit.
— Maija...appelle-t-il face à mon silence. Je suis déjà loin dans mes pensées. Sa voix est douce et on dirait presque qu'il me supplie. Je souris alors et acquiesce avant de me retourner pour ouvrir ma portière.
— Oh, laisse-moi le faire pour toi, lâche-t-il en me voyant faire. Ensuite, il ouvre sa portière, la referme rapidement, et court de mon côté de la voiture. Une fois sur place, il m'ouvre la portière et prend ma main pour me faire sortir, puis entrelace ses doigts avec les miens. Après avoir refermé la portière, nous nous sommes mis à marcher vers le restaurant. Mon corps se réchauffe avec sa grande main autour de la mienne, et tout comme lorsqu'il avait embrassé mon cou plus tôt, mes genoux se tordent légèrement. Dépassée, je retire ma main, incapable de supporter la chaleur qui se dégage de son contact. Je ne peux pas le laisser faire, pas ce soir, peut-être après.... Troublée par ces pensées, je soupire. Ce jeu devient déjà assez dangereux. À chaque contact, ma détermination s'affaiblit. Je dévie alors calmement vers la gauche pour me séparer de lui, en espérant que la distance calmera ma vulve palpitante.
— Merci, grand frère, dis-je ensuite en insistant sur le mot "frère" alors qu'il ouvre la porte du restaurant. Je dois lui faire comprendre que rien ne se passera ce soir, peu importe à quel point je suis mouillée en ce moment. En m'entendant encore l'appeler grand-frère, il grimace, mais son visage se déforme tout de suite en un sourire diabolique. Il se penche ensuite vers moi, ses yeux noircis par le désir fixés sur les miens.
— Frère ? J'espère que tu ne m'appelleras pas comme ça quand je te baiserai par derrière. Les choses que je prévois de te faire, je ne les ferais jamais à ma vraie sœur. On m'a déjà traité de pervers plusieurs fois, mais tu n'imagines pas ce que je te réserve ! lâche-t-il soudainement. Instantanément, ma bouche s'ouvre sous le choc. Vient-il vraiment de dire cela ? Je devrais être furieuse. Je devrais le gifler et partir en trombe, mais pourquoi suis-je excitée en ce moment ? Je me mords la lèvre, luttant contre l'envie de le traîner jusqu'à sa voiture tout de suite et de lui faire sauter la cervelle. Non, il faut que je respire. Je dois être forte. En serrant les cuisses l'une contre l'autre, j'essaie d'ignorer mon désir croissant.
— Euh... Tu m'as amenée ici pour flirter ou pour le dîner ? lui demande-je en guise de réponse, en faisant de mon mieux pour paraître nonchalante, même si ma culotte est trempée. Là, Zayne sourit. Ce voyou sait ce qu'il me fait, n'est-ce pas ?
— Un peu des deux, répond-il en gloussant. Je me glisse alors dans le restaurant en évitant son regard. C'est sûr, cette soirée est partie pour être une longue nuit.
Nous sommes conduits à notre table par le gérant du restaurant. Une fois à destination, Zayne se précipite pour tirer ma chaise, s'assurant que ses mains sont partout sur moi dans le processus. Il se donne à fond ce soir. Une fois assis, il commande une bouteille de vin sans alcool, puis nous commandons tous les deux nos plats de steaks. Zayne choisit un T-bone avec une pomme de terre au four, et je choisis une côte de bœuf avec des frites. En attendant notre dîner, je me détends, car il est de l'autre côté de la table. Bien qu'il me regarde comme s'il voulait me manger, cela n'a pas tout à fait l'effet de son toucher.
— Comment était l'Europe ? lui demande-je, espérant orienter la conversation vers un territoire plus sûr.
— C'était une grande expérience. L'Italie est le pays du sexe. J'adorerais t'y emmener un jour, répond-il, puis il sourit alors que je roule des yeux. Est-il sérieux ce mec ?
— As-tu continuellement l'esprit dans le caniveau ? lui lance-je.
— Seulement quand je suis incroyablement excité. Tu devrais sentir ce que tu es en train de me faire, me répond-il encore en me regardant avec intensité.
— Pervers, lui dis-je en détournant le regard.
— Hey, regarde la robe que tu as portée. Ne sais-tu pas à quoi ressemble ton corps dedans, à quel point tu es provocante ? me demande-t-il. Aussitôt, une flaque d'humidité se forme entre mes jambes et je serre les cuisses fortement. Comme si cela ne suffisait pas, mes mamelons deviennent durs. J'ai tellement envie de lui, mais je ne sais pas quoi faire. Heureusement, le serveur apparaît avec notre dîner au même moment.
— Oh, voilà notre nourriture. Je suis affamée, dis-je, faisant semblant de ne pas être intéressée. Là, le serveur pose ma nourriture sur la table. Je prends alors immédiatement ma fourchette et je me mets à manger sans attendre. Je suis certes plus excitée qu'affamée, mais pour l'instant, je ne peux satisfaire que l'un de ces besoins. Au cours du repas, Zayne est étonnamment agréable et me parle de son séjour en Europe. Il parle de sa nuit à Paris et de ses jours en Espagne. Dès qu'il était libre, il visitait un autre pays, car la plupart d'entre eux n'étaient qu'à un voyage en train. Cela parait incroyable. J'ai toujours voulu visiter l'Europe, mais ce n'était pas possible avec ma mère qui était une mère célibataire étudiante à l'université dentaire. Mais maintenant qu'elle a un emploi stable et qu'elle a épousé un milliardaire, je vois cela bien faisable.
— Quand j'irai en Europe, je voudrais bien me rendre en Écosse, m'allonger sur l'herbe et nourrir les chèvres sauvages écossaises, commente-je avec des yeux remplis d'étincelles. Mais soudain, il se mets à rire.
— Nourrir des chèvres ? C'est un rêve unique ça ! réplique-t-il. Je souris à son commentaire. Je sais que ça semble bizarre, mais ça a toujours été un de mes rêves.
— C'est unique, mais c'est mon rêve quand même, réponds-je.
— C'est vrai. On devrait y aller, dit-il encore. Choquée, je le regarde fixement tout en déposant mes couverts.
— Voudrais-tu venir ? lui demande-je, perplexe.
— Bien sûr ! J'ai besoin de voir ce rêve se réaliser de mes propres yeux, réponds-il. Là, je souris doucement, appréciant qu'il ne se moque pas de mon rêve et m'encourage à le poursuivre.
— En plus, après avoir nourri les chèvres, tu pourras me nourrir, ajoute-t-il subitement. Je roule les yeux en entendant cela. Bien sûr, il pense à sa bite. En voyant mon visage renfrogné, il se met à rire.
— Allez, je plaisante, lâche-t-il par la suite pour me calmer.
— Ok, lui réponds-je. Il a de la chance d'être aussi sexy quand il sourit.
— Je redeviens sérieux. Alors, est-ce le meilleur rendez-vous que tu aies jamais eu ? me demande-t-il en reprenant un air sérieux.
— On m'a dit que ce n'était pas un rendez-vous, lui réponds-je en faisant un sourire en coin. J'aime bien prendre les gens aux mots.
— Qui a dit ça ? demande-t-il sur le champ. Je ricane alors que ses yeux bougent avec malice.
— Ça bat largement les invitations de Netflix and chill que j'ai reçu, réponds-je. En vrai, ce dîner est le meilleur rendez-vous que j'ai eu depuis des mois, et c'est avec mon demi-frère. Que je suis nulle comme fille ! À ma réponse, il sourit chaleureusement, apparemment ravi de m'entendre parler ainsi. Ensuite, il prend ma main et commence à tracer des lignes dessus avec son doigt. Mes tétons se durcissent à mesure que son doigt glisse sur ma peau.
— Alors, es-tu vierge ? me demande-t-il soudainement. A ce moment, ses yeux sont braqués sur moi comme ceux d'un prédateur. Encore une fois, je devrais être offensée par cela, mais mon vagin trouve à nouveau cela excitant. Une nouvelle vague d'humidité s'installe entre mes cuisses.
— Ce n'est pas une conversation normale pour des frères et sœurs, murmure-je en guise de réponse, luttant toujours contre le désir.
— Je suis d'accord, parce que nous ne sommes pas frères et sœurs, répond-il. Je déglutis fortement alors qu'il continue à caresser ma main. Soudain, il s'arrête, porte ma main à sa bouche, l'embrasse et lèche ma paume. Cela envoie directement une vague de chaleur dans mon cœur. Bon sang, qu'est-ce qu'il est bon ! Je pense que je suis complètement dos au mur là, parce que je suis sur le point de suggérer que nous allions dans les toilettes pour qu'il puisse me baiser à fond.
— Zay... commence-je, mais j'ai été interrompue.
— Bien, bien, regardez ce que nous avons ici, lâche une voix aiguë et nasillarde qui venait d'interrompre ce qui aurait pu être une demande accablante. Je ne sais pas si je dois la remercier ou la tuer, mais vu la façon dont mon vagin palpite, je penche pour le meurtre. Je soupire en silence, puis retire ma main de celle de Zayne avant de lever les yeux vers une brune qui a abusé du mascara. Sans vouloir être impolie, elle ressemble à un raton laveur.
— Sienna... Content de te voir, répond Zayne. Il semble désormais énervé.
— Content de me voir dis-tu, Zayne ? Moi je dois me contenter d'un texto envoyé à 11h du soir et disant "es-tu en éveil ?" alors que cette ordure du ghetto a droit à un dîner au restaurant 5 étoiles ? Es-tu sérieux là ? lâche-t-elle avec colère. "Ordure du ghetto ?" Moi ? Je cligne rapidement des yeux deux fois. Attendez ! Est-ce que cette salope parle vraiment de moi ? En me posant cette question, je glousse. C'est triste qu'elle semble menacée. Sans dire mot je prends mon verre et bois une gorgée de vin. Elle est le problème de Zayne, pas le mien. Ignorant le raton laveur, je pose mon verre sur la table, ramasse mes couverts, et ramène mon attention sur mon steak.
— Sienna ! grogne Zayne. Sa voix sonne comme un avertissement. Je lève les yeux, vérifiant l'atmosphère, puis je me remets à manger.
— Zayne, c'est bon. Tu peux coucher avec des chienbes si tu veux, hurle encore la nouvelle-venue. Wow ! Maintenant je suis une chienne. Je n'ai pas une seconde pour digérer cette insulte avant que la suivante n'arrive.
— J'espère que tu ne reviendras pas vers moi quand tu auras attrapé ses puces, ajoute-t-elle encore.
— Sienna, arrête, tonne une fois de plus Zayne. Oh, non seulement je suis une chienne, mais j'ai aussi des puces. Intéressant ! Je glousse en buvant une autre gorgée de ma boisson.
— Qu'est-ce qui est si drôle ? dit-t-elle avec colère en me regardant. C'est drôle de voir à quel point elle se sent menacée, mais je ne lui donnerai pas la satisfaction d'une réponse. Je l'ignore donc et continue à siroter mon verre, mais de toute évidence, elle n'a pas l'habitude d'être ignorée. Subitement, elle me prend mon verre de la main et me regarde fixement. Là, je soupire, prends ma serviette et essuie les coins de ma bouche avant de la regarder.
— Sienna, c'est ça ? Je t'ai permis de m'appeler avec toutes sortes de noms parce que tu as l'air défoncée, et on m'a toujours appris à respecter tout le monde, même les toxicomanes. Cependant, tu as été plus qu'impolie en prenant mon verre. J'ai peur que ma patience soit à bout, donc je vais te donner deux choix. Rends-moi mon verre, ou je te gifle, lui dis-je sans vaciller. En entendant cela, elle halète mais dépose rapidement mon verre sur la table avant de se tourner à nouveau vers Zayne. Bonne fille ! C'est sur lui que tu devrais te concentrer, pense-je. Puis, je me mets à glousser et me remets à manger alors qu'ils se disputent.
— Sienna, arrête ça. Nous parlerons plus tard, dit mon demi-frère. Je lève les yeux vers lui et je vois qu'il semble sur le point d'exploser.
— Non, nous allons parler de ça maintenant. Qui est cette salope ? dit encore l'autre fille. Elle pousse des cris qui ont attiré l'attention d'un couple de dîneurs qui se trouve à proximité.
— C'est ma demi-soeur Maija, répond enfin Zayne. En entendant cela, je le regarde avec incrédulité, il m'a dit toute la soirée qu'on n'était pas frères et sœurs, mais dès que son raton laveur se pointe, tout à coup, je suis sa demi-soeur. D'accord, je le suis. Mais quand même, ce n’est pas cool, Zayne.
— Oh... Zayne. Je suis désolée de ne pas t'avoir fait confiance. Tu as embrassé sa main, et je... Attends ! Pourquoi embrasses-tu la main de ta demi-soeur ? dit la jeune fille avec incertitude. Là, je souri en regardant l'homme en face de moi. Réponds à la fille, Zayne, murmure-je intérieurement. C'était une question pertinente qui méritait une réponse pertinente. Lol.
— C'est un rituel que l'on pratique quand on a une chienne du ghetto. Je suppose que tu n'en sais rien. C'est censé signifier la loyauté, n'est-ce pas Zayne ? lance-je avec sarcasme. Ayant dit cela, je regarde fixement Zayne, qui a été tout sauf loyal depuis qu'elle est arrivée. Je crois qu'elle allait sentir le sarcasme et s'excuser, mais elle se retourne à nouveau vers Zayne. Je me moque alors d'eux et prend mon téléphone pour partir, mon steak étant désormais inexistant. Je n'ai aucune raison de rester dans le coin et de me faire insulter par son raton laveur drogué.
— Maija, crie Zayne, mais je suis déjà à la porte, en direction de la voiture. Je ne suis pas contrariée, mais je n'ai aucune envie de me faire insulter à nouveau par une garce peu sûre d'elle. Alors que je marche vers la voiture, je l'entends courir à ma suite.
— Maija, je suis désolé, elle est... commence-t-il, voulant s'excuser.
— C'est bon. On a un film à voir, réponds-je. Sur ces mots, j'ouvre la portière et me glisse à l'intérieur de la voiture avant qu'il ne puisse protester. Je prends ensuite mes écouteurs et les mets en place pendant qu'il se glisse de son côté. Le message que j'envoie est clair : je ne veux pas parler. Il me regarde et soupire avant de démarrer la voiture.