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Il sourit , il est fou .
-Ton insolence Ali …
-Tu m'énerve ! Tu ne vaux pas mieux que moi toi et tu sais très bien de quoi je parle . Donc fiche moi la paix ! M'écriais-je presque .
-JE NE VEUX PAS QUE TU SÈME LA PAGAILLE ET DES RUMEURS .
-JE FAIS CE QUE JE VEUX OUSMANE ! MERDE !
Uthaymin court vers nous :
-Hey , calmez vous les gars …. Qu'es ce qui vous avez a crier comme des sauvages . Si Papa vous entend il va faire un arrêt cardiaque .
Ousmane retrouva visiblement son calme mais pour moi , sa ne sera pas de si vite :
-C'EST QUOI TON PROBLÈME ? HEIN ? JE ME TAPE QUI JE VEUX OK ?
Uthaymin me tient rigoureusement le bras :
-Sa suffit Seydina !
Je retire violemment mon bras et quitte les lieux .
Il ne faut pas m'énerver .
Seydina Ali Ly …
Comme la veille , je n'étais pas dans mon assiette en ce lundi . Je traverse à grand pas les lieux qui me permettent enfin d'accéder a mon bureau .
-As Salam Aleykoum , dis-je a Leyla .
-Aleykoum Salam , monsieur Ali .
Je remarque que la place de Oulimata était vide . Bien .
J'ouvre mon bureau et la vois , debout tenant un cadre photo que je m'étais toujours sur ma table : c'était une photo de ma mère et de mon homonyme , plus jeune . Oulimata sourit en me voyant .
Aucune expression sur mon visage , je referme la porte .
Elle était sublime avec le voile qu'elle portait . J'avais l'habitude de voir les femmes en voile car dans mon entourage elles le mettaient tous . C'était obligatoire dans ma famille même si que mes belles sœurs le mettaient déjà avant d'épouser mes frères . J'avoue qu'Oulimata était très belle , et son sourire orné de fossettes bien creuses renvoyaient de la bonne humeur .
-Ça va ? Demande t-elle en reposant la photo .
On n'avait pas vraiment reparlé de notre rapprochement du week-end . C'était rien pour le monde entier mais pas pour mes convictions religieuses . Je m'étais promis de ne plus reprendre le chemin de l'erreur avec une femme .
-Je vais bien hamdouliLah et toi ?
Je forçais pour lui rendre son magnifique sourire mais…je n'y arrivais pas .
Je vais m'assoir et elle s'éloigne de mon bureau .
-Tu ressemble énormément a ta maman , remarque Oulimata .
-Ah… ; fut ma réponse .
J'avais pas envie de discuter .
Je détache des yeux les dossiers que je sortais pour voir qu'Oulimata me fixait les bras croisés .
-Tu a besoin d'autre chose Oulimata ?
Elle soupire :
-Si tu ne va pas en parler …je compte le faire . Sache que je suis désolée pour ce qui s'est passé a Saint-louis .
Quel courage !
-J'attendais juste le bon moment pour reprendre ce sujet Oulimata .
-Je veux en parler moi . Je suis désolée mais …je n'ai pas regretté.
Je fronce les sourcils :
-Tu…
Elle me coupe la parole :
-Non . J'avais besoin de sentir cette étreinte . Je sais , tu t'en fou mais ….
Elle s'arrête et soupire :
-Voila …Ali je pense que je vais prendre mes distances avec toi .
Surpris , très surpris . Je ne comprenais vraiment pas .
-Oulimata , on est pas dans le lieu . Je ne sais pas pourquoi tu dis sa mais tu m'expliquera plus tard . Maintenant , rejoins ton poste .
Mes paroles étaient dures , et strictes . Elle sort en refermant brutalement la porte . Et puis Merde ! Je ne comprends vraiment pas . Je viens de rencontrer quelqu'un qui s'énerve aussi vite que moi .
Toute la journée je l'ai dispensé de travailler . Leyla faisait tout le reste et c'était mieux comme ça .
Ousmane est venu s'excuser au près de moi , pour notre tension d'hier . Après tout , il m'avait bien cherché .
Le soir , je sors de mon bureau et vois Oulimata entrain de sourire devant son téléphone .
Je ne passe pas par quatre chemins et lui lance :
-Tu a quoi Oulimata ?
Elle sursaute me voyant debout devant elle . Elle range son téléphone dans sa poche .
-Je n'ai rien du tout Ali.
-Ta scène de ce matin ? C'était quoi ?
Elle ne semblait pas trouver les mots . Oulimata soupire et me balance :
-De la peur …que tu pense que je vise autre chose que de l'amitié avec toi .
Oh …
Je la scrute longtemps et croise dans ses yeux un caractère fou . Si elle a peur que je le pense c'est que donc c'est vrai au fond d'elle .
Je hausse les épaules :
-Si tu le dis . Ne t'inquiète pas , mon esprit ne penche même pas de ce côté .
Je savais lire dans les yeux , et je voyais de la déception dans ceux d'Oulimata .
-Ok , finit-elle .
Je continuais a la regarder tandis-qu'elle prenait son sac a main .
-Tu viens je te ramène ? La questionnais-je .
-Non, merci .
Elle passe a côté de moi pour partir .
Elle savait que je prenais l'ascenseur donc elle opte pour les escaliers . Mais dommage ! Je descendais derrière elle .
-Oulimata , fait la tête ! M'exclamais-je dans le silence des escaliers .
Elle m'ignore complètement . Comme une gamine .
Je la rattrape et lui bloque le passage :
-Dis moi ? Que voulais-tu que je te dise ?
Elle leva ses grands yeux vers moi . Je la perturbais on dirait .
-Ali….
-Non Oulimata , tu va me le dire .
On fut interrompu par un raclement de gorge . Pas de doute , c'est mon frère , toujours sous mes talons .
Oulimata se gêna et voulu partir mais je lui chuchote de rester . Ousmane s'approche de nous .
-Bonsoir madame …mademoiselle Ndiaye , dit-il .
-Bonsoir , bredouille ma secrétaire .
Je le défiais du regard . Il finit par poursuivre sa route .
-Ali…il va penser que …
Je coupe la voix tremblante d'Oulimata :
-Ne t'inquiète pas.
Son visage était si angélique quand elle me sourit :
-D'accord .