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-Es ce que tout va mieux dans ta vie ? Interroge Ali sans quitter des yeux la mer .
Je fis de même et je me perdais dans l'infinie de la mer .
-Oui , ta présence m'aide .
-Et moi qui croyais qu'on ne voulait pas de mon aide ? Dit-il avec un sarcasme .
Nos yeux se croisent :
-Moi aussi tu m'aide , ; Ajoute t-il ; tu es marrante , je rigole de ton ridicule , sa m'aide énormément . J'ai besoin de personne comme toi .
Je fis semblant d'être en colère :
-Je suis ri-di-cu-le, tu a bien dis ?
Ali se mît a rire , pour la première fois il atteint ce degré de fou rire qui me contamine d'ailleurs .
Si moi j'étais marrante pour lui c'est qu'Ali a un entourage vraiment snob .
Nos rires s'arrêtent progressivement .
Un blanc passe devant nous et dit :
-Vous êtres très belle , saint louisienne et sa se voit que vous êtes dans un couple heureux .
Oh ! J'étais toute émue :
-Merci beaucoup .
Il s'éloigne et je reporte mon attention sur Ali , son visage affichait un sourire forcé .
-Ali ? Qu'est ce qu'il y'a ?
-Comment ? Y'a rien . Bref , parle moi de toi .
Je souris , qu'il s'intéresse a moi , sa me faisait plaisir .
On est resté près d'une heure a parler de moi , un peu de lui . C'était magique , je l'admirais de plus en plus .
Le retour fut aussi mouvementé , on riait , on parlait de tout .
Je pensais a ce qu'Ali avait dit « j'ai besoin de personne comme toi « .
On arrive a l'hôtel devant nos chambres . Et on restait debout a ce regarder .
-J'ai eu ma dose de rigolade ce soir , je pense que je ne pourrai plus rire d'ici un mois , dit Ali .
Je me mis a rire encore :
-Tu contrôle tes rires ? Ali !
Il me fixait intensément rire. Je me calme et lui dit dans un calme parfait :
-Ali…je tiens beaucoup a toi . Tu m'aide a surmonter mes peurs …
Il lève d'une façon séduisante un sourcil :
-Quand compte tu m'en parler ? Eh …je ne te force . Je demande juste .
Je soupire :
-Je …. tu verra. Ça viendra .
Je n'ai pas vu venir l'action : Ali se décolle du mur d'où il était adossé , vient placer ses deux mes sur chaque coté de ma taille et m'attire a lui , lentement je me laisse conduire et retrouve nos deux corps rapprochés.
Ali enfui son visage près de mon oreille et moi j'évaluais mes émotions . Je tremblais a ce contact . Mon corps tremblait , c'est comme si c'était la première fois qu'un homme me touchait , j'avais froid d'un coup .
-A…Ali …, articule ma voix trop perturbée .
Il se détache :
-Excuse moi …je …
Je ne le laisse pas parler que je dépose ma tête sur son torse .
-Je te remercie , finis-je .
On reste comme sa un bon moment mais Ali prit certainement conscience et me dit gentiment :
-Je vais rentrer .
-D'accord .
Je m'éloigne et lui tourne le dos pour entrer dans ma chambre et la refermer rapidement .
Mes larmes coulent .
Pourquoi ? Parce que j'avais compris que je commençais a ressentir quelque chose pour Ali . Je prenais le risque .
Ça ne mènera nulle part . En plus , on venait de …se toucher a un point . Ce n'était pas de la volonté d'Ali , ça j'en suis sûre . Quant a moi , j'ai été aussi emporté notre proximité . Qu'Allah nous pardonne . Bon sang ! Je n'aimerai pas ressentir autre chose que de l'amitié pour Ali . C'est trop rapide , a peine deux ou trois mois et sa dérape déjà .
Non non et non
Ali Ly …
De retour sur Dakar . Je souffle un bon coup d'air quand mes pieds touchent le sol de ma maison .
Saint-Louis a été …. très délicat , avec Oulimata . Je préfère ne pas y penser a présent .
Il était vers les dix huit heures en ce dimanche quand je traverse le seuil de la grande maison familiale des Ly , a Yoff virage .
-Tonton Ali est là ! S'écrit Fily , ma nièce de 5 ans .
-Ma chérie !
Elle saute dans mes bras , puis s'en suit les trois autres : mon homonyme le petit Ali de 10 ans , Moumina et Moustapha , sont plus jeunes .
J'adore mes neveux , ils me tiennent compagnie avec leurs conneries. Les deux filles et le petit Ali sont les enfants de mon grand frère Ousmane de sa première femme et le dernier garçon est celui de mon autre grand frère , Uthaymin de son unique femme , ils vivent tous ici . J'ai un petit frère , Mouhamed , mais il continu ses études en France , quant à ma petite sœur elle vit bien chez elle avec son mari .
Ah la famille !
-Alors tonton tu nous a apporté quoi ? M'interroge mon homonyme en prenant mon sac .
-Vous verrez bien , soyez patients .
On entre dans l'immense salon de la maison . Ma mère était en voyage , comme d'habitude . Donc , y'avait mon père , ma belle sœur préférée ( Mère de mon homonyme et femme de Ousmane ) et mon autre belle sœur , la femme d'Uthaymin au salon car l'insolente deuxième femme de Ousmane était chez sa mère comme elle venait d'accoucher . Je me demande où peuvent bien être mes frères , par contre .
-As Salam Aleykoum , dis-je .
Je viens serrer la main a mon père qui comme d'habitude , Le Grand Imam de Dakar prie pour moi :
-Aleykoum Salam Ali , que La paix dure sur toi mon fils .
-Amin Papa .
Abu Bakr Ly est un homme de science réputé , bien qu'il ait investi pour nos études françaises mon père n'a jamais fait l'école française . Il a toujours était l'érudit de sa famille , de 7 ans à 22ans mon père s'est consacré a la religion islamique , corps et âme . Ce qui lui a valu un statut très élevé ici au Senegal . A nous aussi , chacun de nous avions finit l'étude du Coran . Cependant aucun d'entre nous ne s'est voués a être entièrement un homme de science .
Je m'installe près de lui , et m'adresse à Lena , la première épouse de Ousmane :
-Comment vas-tu ?
-bien et toi ? Ça va ?
-Je ne me plains pas , Yacine ( L'épouse de Uthaymin ) , et toi cava ?
-HamdouliLah Ali , répondit-elle avec un beau sourire .
J'avoue que mes frères ont du goût côté femmes . Surtout Ousmane , toute ses deux épouses sont parfaites même si Racky , la seconde est très capricieuse .
-Bon , je vais me reposer un peu , leur dis-je .
Mon père , toujours en mode méditation me répond par un hochement de tête .
Je passe devant les enfants qui criaient et jouaient dans la cour . Je monte au premier étage , où je logeais seul comme célibataire avec la chambre de mes parents . Ousmane et Uthaymin prenaient les deux derniers étages avec leurs familles .
J'entre dans ma chambre et me jette dans mon grand lit , que je ne partage toujours pas avec une femme . J'ai 30 ans maintenant , il est bien tant pour moi de voir une femme mais…avec mon passé je n'y arrive pas , je n'y pense pas .
Je repense a ce qui s'est passé avec mon employée , a Saint-Louis . Depuis le premier jour que j'ai vu ce petit bout de femme pleurer , je me suis dis que voila un moyen de faire le bien . J'ai toute suite voulu l'aider . Puis viens le moment où nous sommes devenus naturellement amis . Quand elle était a l'hôpital j'ai découvert une femme vide , seule , isolée et je me suis attachée , comme par magie . Ce qui n'est pas arrivé depuis huit ans . A part mes deux parents , je suis très solitaire . Car moi aussi j'ai été et je continu a être isolé dans cette famille .
Bref , pour dire que je veux sauver Oulimata comme on a pas pu me sauver .
Après m'être reposé , travailler comme d'habitude , je suis restée longtemps au téléphone avec ma mère , c'est le cas pour chaque soir quand elle est en voyage . La famille est d'accord pour dire que je suis le préféré de maman et elle ne le cache pas .
Vers vingt heures je ressors de ma chambre pour descendre dîner .
Les enfants mangeaient de leur côté , mon père aussi . Moi , je me mis a table avec mes belles sœurs et mes frères , que je venais de voir depuis mon retour .
-Ah le Saint-Louisien est là , taquine Uthaymin .
Il me tapote le dos , va embrasser son épouse . Yacine , une femme aussi cool que son mari . Je m'entendais bien avec mon grand frère qui n'avait que trois ans de plus que moi-même si on était pas si proche que sa , contrairement a notre aîné , Ousmane qui me cherchait toujours des défauts a cause de mes fautes du passé .
-Tu étais où toi ? Lui demandais-je .
-En haut , chez moi avec Ousmane .
Ousmane était assis a trois chaises de moi et me fixait tandis-que les femmes nous servaient le dîner .
-Tu aurais pu venir nous dire bonjour , vu que tu n'a pas dis au revoir, lâche celui-ci avec un sourire .
-J'y songerai une prochaine fois .
On dîne dans une bonne ambiance , les couples discutaient et moi …c'est pas pour rien mais je mangeais toujours vite pour quitter ce monde et me réfugier dans ma chambre pour travailler .
-Tu étais parti avec elle ?
J'étais debout dans la cuisine a prendre du thé quand soudainement Lena entre avec sa phrase .
-Oui …comment tu sais ?
Elle vient se mettre devant moi les bras croisés. Je lui avais parlé de Oulimata , pour lui expliquer que je faisais des efforts avec les gens mais son mari se plaignait toujours de ma relation avec ma secrétaire .
-Ousmane l'a su ; avoue t-elle a voix basse ; Il était énervé pour sa , en plus que tu ne répondais pas au téléphone il a pensé que….
-Que je dormais paisiblement dans les bras de ma secrétaire , finis-je pour elle ; Je m'en fou Lena . J'ai pas envie d'être en colère , j'apprends a me contrôler et si le seul but de ton mari c'est de me critiquer il peut aller se faire foutre , Excuse moi .
-Hey, il est juste protecteur . C'est ton aîné , il a peur que cette femme essaye de te séduire .
Je ris nerveusement.
-Écoute Ali , Ousmane t'aime tellement , même si tu vois tout le contraire . Je me rappelle toujours du jour où j'ai eu mon premier enfant , le petit Ali et je lui ai demandé quel prénom il va lui attribué et Ousmane m'a répondu : l'homme que j'aime le plus , mon petit frère , ce guerrier devra être comme son homonyme .
J'ignore ce flashback et rétorque :
-Si moi je ne séduis pas cette femme , elle ne le fera pas . Elle est digne . Sinon je ne la considérerais pas autant .
-Moi je suis heureuse pour toi et je l'ai dis a ton frère . Il devrait être content de te voir t'intéresser a une femme .
Je dépose ma tasse vide .
-Attention…je ne cherche pas a aller au-delà du cirque d'amitié avec elle. Ne cherchez même pas a croire que je pense au mariage .
Lena riait de moi :
-Tu changera d'avis .
Elle est folle ! Je la laisse dans la cuisine et monte mais comme je m'y attendais Ousmane m'invite a discuter dans le salon . Je ne refuse pas , pour ne pas qu'il pense que je cache quelque chose . D'ailleurs , j'avais a lui cracher des mots .
-Quoi encore ? Dis-je en m'essayant en face de lui , dans le balcon .
-Dis moi juste qu'il n'y a rien eut entre toi et l'ex femme de Monsieur Gueye ?
-Met la , là ou je le pense ta foutue pensée , crachais-je avec tout mon calme .
Il sourit , il est fou .
-Ton insolence Ali …