Chapter 38
1753mots
2024-09-04 17:00
"Tout le monde, veuillez vous taire !" cria Jules.
À ce moment, les étudiants de l'université de Luminara pensaient qu'il voulait féliciter Danielle et annoncer les résultats, car tout le monde savait déjà que la jeune femme avait fait le meilleur discours. Le vote du public n'était donc plus nécessaire. À ce stade, même un aveugle pouvait affirmer que Danielle avait remporté le concours haut les mains.
Cependant, Jules ajusta sa cravate, leva les yeux vers Danielle qui était toujours debout sur scène et demanda avec ironie :
"Danielle, ton discours était bien fantastique. Cependant, il y a quelque chose dont je ne suis pas certain et j'ai besoin que tu m'éclaires.”
En entendant cela, Danielle inclina légèrement la tête et dit :
"Je vous en prie, continuez." Son ton n'était ni arrogant, ni humble.
Voyant son attitude, les étudiants de l'université de Luminara étaient absolument impressionnés.
La jeune femme était indubitablement assez insolente, voire arrogante, mais pour les étudiants présents à ce concours, cette audace semblait désormais tout à fait justifiée. elles ne la jugeaient plus, mais l'admiraient.
Dans toute l'université de Luminara, Jules était connu comme quelqu'un de mesquin. Lorsqu'il enseignait, il convoquait souvent des étudiants dans son bureau pendant des heures pour des problèmes mineurs. Non seulement cela, il avait réprimandé une centaine d'étudiants environ. Pourtant, aucun d'eux n'osait le défier. Après tout, qui souhaiterait contrarier le directeur des affaires étudiantes et mettre en péril sa graduation en douceur ?
Face à la réponse de la jeune femme, Jules fut momentanément pris au dépourvu, mais en présence de tant d'étudiants, il ne perdit pas son sang-froid. Son visage s'assombrit en un instant et il dit :
"Danielle ! Toujours aussi audacieuse. Dis-moi, s'il te plait, ce discours est-il vraiment ton propre travail ? Comme nous le savons tous, tu viens de la campagne. Tu n'as même pas les qualifications de base énumérées dans ton dossier. Comment pourrais-tu donc parler l'anglais ? Surtout, comment pourrais-tu faire un discours sans garder de brouillon en seulement trois jours ?"
À ce moment, les petits yeux de l'homme révélaient un regard rusé et pernicieux. Il fixait intensément Danielle. Sans trembler, celle-ci le regarda en retour, ses yeux emplis d'un mépris frais et d'impatience. Toutes les personnes présentes pouvaient voir qu'elle détestait Jules.
En réalité, beaucoup d'étudiants de l'université de Luminara se posaient la même question que Jules.
Après tout, c'était un fait inhabituel. Comment une fille de la campagne pourrait-elle être si douée en anglais ? Cela semblait incroyable. Certaines personnes, après avoir entendu ce que Jules avait dit, commencèrent à avoir des doutes.
"Ce que M. Gourmand dit n'est pas faux. Danielle qui connaît si bien l'anglais ? C'est en effet étrange."
"C'est vrai. L'anglais est si difficile à apprendre. Nous le savons tous, n'est-ce pas ?"
"Écoutons ce que Danielle a à dire." Tous se mirent à faire des commentaires dans la salle.
À ce moment, Angela et Leo se tenaient à côté de Danielle, et Serge, s'étant levé de sa chaise, se dirigea aussi directement vers elle.
Les trois montraient silencieusement leur soutien à la jeune femme.
Lorsqu'Ivan vit tant de gens encore une fois remettre en question Danielle, il était en colère et voulait se précipiter vers la jeune femme pour lui offrir son soutien. Cependant, Claude fut plus rapide que lui. Avec ses longues jambes, il se dirigea vers Danielle pas à pas.
L'énergie de l'homme était forte. Il exsudait une aura de noblesse et de danger que personne ne pouvait ignorer.
Alors qu'il avançait, les étudiants qui les entouraient s'écartèrent rapidement de son chemin, et au bout de ce chemin se trouvait Danielle.
Face à ce brouhaha, Jules voulait réprimander la personne qui s'approchait, mais après l'avoir regardé, il fut figé sur place par le regard froid de l'homme.
À cet instant, il semblait voir un couteau tranchant se diriger vers lui. Les mots de réprimande qu'il voulait prononcer restèrent aussitôt coincés dans sa bouche, incapables de sortir.
Non ! Il ne pouvait pas se permettre de provoquer Claude !
"Allons manger de la fondue", lâcha calmement Claude en regardant Danielle. Sa voix profonde et grondante était aussi robuste qu'un rocher. Elle était si captivante et agréable pour les oreilles.
Ivan, qui suivait son ami, regarda Jules avec mépris, le considérant comme un parfait imbécile.
Avec un ton empreint d'une supériorité arrogante, il dit :
"Douce demoiselle, allons manger une fondue. Pourquoi se soucier de ce vieux schnock ?"
En voyant cela, les étudiants spectateurs étaient sur le point de devenir fous. D'où venaient ces types divinement beaux ? se demandaient-ils.
Il était tolérable que chaque nouveau venu soit plus beau que le précédent,
mais en voyant Claude et Ivan, ils ne savaient quel commentaire faire. Même leurs vêtements étaient tellement à la mode.
Certaines filles, regardant leurs copains en arrière, furent aussitôt remplies de mépris. Au-delà de la beauté de ces deux hommes, c'est le fait qu'Ivan ait traité Jules, un directeur de l'université, de vieux schnock qui intrigua tout le monde.
Depuis sa position, Priscille, regardant Claude debout à côté de Danielle, ressentait une jalousie qui poussait et se répandait comme des vignes sauvages en elle.
Comment Danielle, qui venait juste d'intégrer l'école il y a quelques jours, avait-elle réussi à connaître un homme aussi remarquable qui était si protecteur envers elle ? Même un professeur de sa faculté lui accordait tant de confiance. Pourquoi ? Sur quels critères ? se demanda-t-elle.
Voyant ces hommes qui protégeaient soudainement Danielle, Klaus ressentit à la fois de la jalousie et un léger sentiment de soulagement.
Maintenant que l'attention de tout le monde était concentrée sur Jules, Danielle et l'homme qui venait d'apparaître, est-ce qu'ils allaient peut-être oublier son refus de s'excuser et laisser tomber ? Peut-être que si la situation devenait plus chaotique, le public oublierait qu'il avait perdu face à Danielle, pensa-t-il.
De l'autre côté, l'idée d'aller manger une fondue remonta le moral de Danielle. Elle leva les yeux et regarda Claude. À ce moment, la colère dans ses yeux s'était largement atténuée. Soudain, elle pinça ses lèvres, regarda au-delà de Claude en direction de Jules qui était derrière et dit :
"L'anglais est simple. Je l'avais appris quand j'étais enfant et je m'étais exercée il y a trois jours."
Aussitôt cette déclaration faite, la pièce fut remplie de commentaires admiratifs.
"Regardez ! Quelle sacrée bonne réponse !"
"Appris étant enfant ? Exercée il y a trois jours ? Wow !"
"C'est tout simplement génial !!" dirent-ils.
Si quelqu'un d'autre avait répondu cela, les gens pourraient penser qu'il exagérait. Mais puisque cela venait de la bouche de Danielle, tout le monde y croyait.
"Quelle femme ! Je suis impressionnée !"
"J'ai décidé de devenir fan de Mlle Hardy. N'est-elle pas trop cool ?"
"Elle doit avoir une mémoire exceptionnelle. C'est inimaginable."
Aussitôt, un jeune homme qui avait jeté une bannière de soutien à Danielle au sol, s'accroupit rapidement pour la ramasser et commença à crier :
"Danielle autoritaire ! Épique !" Aussitôt, beaucoup de personnes l'imitèrent.
Sur le moment, Danielle tint son front, un peu perdue pour la première fois. D'où venaient ces éloges mielleux ? se demanda-t-elle.
Pendant ce temps, Jules, qui était toujours intimidé par Claude, ne parla pas.
"Je n'avais jamais entendu dire que la mémoire de ma sœur est si bonne !" dit subitement une voix. Lorsque ces mots sortirent de la bouche de Priscille, le grand hall retomba dans le silence.
En entendant cela, Angela ne put s'empêcher de répondre, ses joues gonflées par la frustration.
"Hé, Priscille, crois-tu qu'on ne comprend pas ce que tu veux dire ? Danielle est revenue il y a seulement quelques jours, alors que sais-tu vraiment d'elle ? Je pense que tu as simplement peur que Klaus perde et s'excuse auprès de Danielle. Tu es juste une garce manipulatrice !" dit-elle.
Dès qu'Angela dit cela, la foule regarda Priscille avec scepticisme pour la première fois. Le malaise d'être remise en question fut aussitôt insupportablement douloureux pour la jeune femme. Son image soigneusement entretenue était mise en cause par l'accusation d'Angela.
Face à cela, Priscille voulut reprendre les choses en mains avec des supplications larmoyantes comme d'habitude, essayant de regagner la sympathie de la foule. Cependant, elle fut prise de court.
"Hé, tu ne comptes pas pleurer, n'est-ce pas ? Elle n'a rien dit de mal. Tu es vraiment une manipulatrice. Danielle est ta sœur, mais tu ne sembles guère lui souhaiter du bien", dit soudainement un étudiant depuis le fond de la piece.
Dès que ces mots furent prononcés, il y eut un autre murmure dans la foule et les commentaires reprirent.
À ce stade, Priscille se tenait là maladroitement, incapable de décider si elle devait verser des larmes.
Pendant ce temps, Klaus essayait de rester discret, espérant lentement se frayer un chemin hors de la foule. Alors qu'il était sur le point de sortir de la salle, pensant qu'il avait réussi à éviter une balle, il entendit soudainement :
"Klaus, excuse-toi." La voix de Danielle n'était pas faible. Elle était si forte que Klaus et les gens dans la salle l'entendirent clairement. Tout le monde tourna aussitôt son regard vers Klaus qui était déjà à la porte. Là, ils comprirent tous ce qui se passait. Klaus avait perdu, refusait de l'admettre, et essayait de fuir. Face à cela, la foule éclata de rire. Instantanément, Klaus perdit totalement la face.
"Je ne m'excuserai pas. Que peux-tu y faire ? Tu n'es rien de plus que la fille que la famille Bourgeois a trouvée et ramenée, et comme l'a dit Priscille, tu as même été chassée pour vivre dans le dortoir par ton propre père. Qu'est-ce qui te rend si fière ? Mon père est un ami du chef de la famille Durand. Je ne m'excuserai pas", cria-t-il. Dès qu'il dit cela, même la doyenne du département d'anglais qui était présente se sentit honteuse. Ce n'était pas honteux de perdre dans une compétition, mais oppresser les autres avec son statut familial l'était.
"Klaus, tu devrais t'excuser. Il n'est pas honteux de perdre. Je suis ta
doyenne et je suis très déçue de toi et ton attitude", dit la doyenne du département d'anglais.
Cependant, Klaus releva son cou, refusant de céder. Il avait l'air défiant, comme s'il n'avait même pas entendu les paroles de sa doyenne. Voyant son attitude obstinée, la doyenne soupira et quitta l'auditorium, pensant que cet étudiant ne valait pas ses efforts.
"La famille Monet ? La famille Durand ? Quelle est leur valeur ?"