Marie entendit le bruit de la chair qui se déchire et attendit que la douleur la frappe. Mais rien ne venait.
"Es-tu bien ?" une voix masculine... Tristan! C'était la voix de Tristan!
Ses yeux s'écarquillèrent et elle le regarda. Il regardait devant, son visage était un masque de concentration alors qu'il courait à travers la forêt à toute vitesse.
"Oui," murmura-t-elle.
"Tiens-toi bien," lui donna-t-il comme instruction.
Elle avala sa salive et enroula ses bras autour de son cou. La forêt autour d'eux se transformait en un flou alors qu'il courait à une vitesse qu'elle n'aurait jamais cru possible sous forme humaine. Mais encore une fois, il était le Roi Lycan, l'Alpha des Alphas.
L'odeur du sang les suivaient tout au long, et ce n'est qu'après quelques minutes qu'elle réalisa qu'elle venait de lui. En mettant sa main sous son cou, elle toucha de la chair tendre, déchirée. Une marque de griffe. Le loup monstre avait réussi à l'atteindre alors qu'il la saisissait.
"Tu es blessé !" s'exclama-t-elle.
"Je vais bien," répondit-il.
Malgré ses blessures, il ne ralentit pas jusqu'à ce qu'ils tombent sur Violet et quelques guerriers à l'orée de la forêt. En voyant son amie, Violet s'avança précipitamment, l'inquiétude gravée sur son visage.
"Que s'est-il passé ?" demanda-t-elle, pensant que Marie avait été gravement blessée. Mais quand Tristan la mit sur ses pieds et que Violet vit qu'elle allait bien, elle pleura de soulagement et la serra fort dans ses bras. "Je suis vraiment désolée de t'avoir laissée en arrière."
"Pourquoi tu t'excuses ?" demanda Marie. "C'était mon idée."
Quand elles se séparèrent, Violet regarda autour. "Où est Victoria ?"
Marie se tourna vers Tristan. "Victoria est toujours là-bas. Je l'ai cachée dans une grotte où le loup ne peut pas l'atteindre."
"J'ai déjà envoyé quelqu'un la chercher," lui dit-il.
"Merci de m'avoir sauvée", lui dit-elle. "Comment va ton dos ?"
"C'est une petite blessure, rien de grave", répondit-il.
"Une blessure ?" s'interrogea Violet, contournant pour jeter un coup d'œil à son dos. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle vit les marques de griffures déchirant sa peau. "Tu dois voir un médecin au plus vite !"
"Je vais bien", insista Tristan.
A ce moment, un groupe d'élèves de l'Académie arriva sur les lieux. La nouvelle de l'attaque s'était répandue, et ceux qui s'étaient dispersés dans la forêt pour la pratique avaient tous été rappelés. Heureusement, il semblait que personne d'autre n'avait été blessé ou n'avait rencontré le monstre loup.
Le formateur, qui avait accompagné Violet dans la forêt après avoir reçu son rapport, demanda à Tristan ce qui s'était passé.
"Nous avons été attaqués par des loups solitaires", répondit-il. "Pour l'instant, la forêt est interdite jusqu'à ce que nous capturions tous les loups solitaires restants. Maintenez les élèves à l'intérieur de l'Académie pendant les heures de cours jusqu'à ce que ce soit déclaré sûr."
"Bien sûr, Votre Majesté", accepta l'enseignant.
Tristan remarqua que Marie lui lançait un regard confus, et il pouvait deviner pourquoi. Le loup là-bas n'était pas un loup solitaire commun. C'était un loup corrompu, dont les pouvoirs étaient améliorés par des méthodes interdites. Un loup comme celui-ci était bien plus dangereux qu'un loup solitaire. Mais il ne pouvait pas dire la vérité à tout le monde car cela créerait la panique. La meilleure solution était de s'en occuper discrètement tout en recherchant son origine et s'il pouvait y avoir d'autres de son genre dans les environs.
Après cela, Tristan partit tandis que l'enseignant rassemblait tous les élèves pour les ramener à l'école. Le test de combat sauvage a été annulé et il a dit qu'il y en aurait un autre lorsque la forêt serait déclarée sécuritaire.
Lorsque Marie rentra dans sa chambre, elle ne put s'empêcher de s'inquiéter pour la blessure de Tristan. Même s'il avait affirmé qu'il s'agissait d'une blessure mineure, Violet avait insisté pour qu'il reçoive un traitement à l'Hôpital Royal. Comme les Alphas ont d'étonnantes capacités de guérison, Marie avait eu peur que Violet, une guérisseuse expérimentée, ait jugé nécessaire que Tristan reçoive des soins urgents.
Elle soupçonnait que cela avait un rapport avec le loup qui les avait attaqués. Autant qu'elle le sût, ce loup était tout sauf normal. Et si ce loup avait infecté Tristan avec quelque chose ? Plus elle y pensait, plus elle était inquiète et agitée.
"Pourquoi tu n'irais pas le voir ?" suggéra Ariane. "Il s'est blessé en te sauvant, alors tu devrais le remercier correctement, n'est-ce pas ?"
Exact. C'était une bonne excuse pour aller le voir à l'hôpital. S'il était encore là, en tout cas. Elle espérait que ce n'était qu'une blessure commune et qu'il avait déjà été renvoyé.
En quittant sa chambre, elle se dirigea vers le bâtiment de l'hôpital. Elle réussit à se rendre dans la chambre de Tristan sans être remarquée et à s'y glisser. Il était allongé sur le lit, endormi. Elle se dirigea vers son lit et le regarda.
Son visage était détendu, sans signe de douleur ou d'inconfort. Les couvertures ne couvraient son corps qu'à la taille, donc les bandages traversant son torse étaient visibles. Il est fort, pensa-t-elle en admirant son torse musclé, il se rétablira vite.
Se sentant rassurée, ses yeux revinrent sur son visage. Pendant qu'il dormait, il avait l'air plus beau que jamais. Peut-être parce qu'il ne fronçait pas les sourcils ou ne lui jetait pas un regard glacial. Elle leva la main, tentée de passer ses doigts sur son visage.
Mais elle ne voulait pas le réveiller, alors elle serra la main en un poing et s'abstînt. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là, simplement à le regarder, quand elle entendit des pas à l'extérieur.
Paniquée, elle se tourna pour partir. Comment pourrait-elle expliquer sa présence dans la chambre d'hôpital du roi ? Mais, dès qu'elle fit un pas à côté de son lit, la main de Tristan s'attacha à son poignet, l'empêchant de s'éloigner.