Dans un ring de boxe, deux hommes se tournaient l'un autour de l'autre, à la recherche d'une ouverture pour frapper le premier. L'un était le Roi Lycan Tristan, tandis que l'autre était son Beta, Ben.
Bien que les deux hommes soient grands et musclés, Tristan était plus rapide sur ses pieds et ses coups de poing, lorsqu'il les portait, semblaient avoir la puissance du vent derrière eux. Parfois, Ben ne les voyait pas venir avant qu'il ne soit trop tard. D'autre part, le roi voyait toujours venir les coups dans sa direction et les déviait ou les évitait facilement. Le jour où quelqu'un battrait le Roi Lycan restait à venir. Il était tout simplement trop bon, trop puissant. Ses instincts étaient tout aussi bons sous sa forme humaine que sous sa forme loup, ce qui le rendait invincible.
Alors, lorsque le poing de Ben rencontra la mâchoire du roi, ce dernier resta sans voix pendant un moment. Tristan secoua la tête comme s'il se réveillait d'un rêve intense. Ses yeux brillaient d'un éclat sombre, et tout sentiment de victoire que Ben avait ressenti disparut. Avait-il énervé le roi ?
Il fit un pas en avant et baissa les bras le long de son corps. "Je suis désolé, je ne voulais pas–"
"Je veux être seul," dit Tristan, se détournant de lui. "Tu peux partir."
Ben acquiesça rapidement et quitta le ring, puis la pièce. Tristan se rapprocha des cordes entourant le ring et posa ses avant-bras lourds dessus. Il passa une main sur son visage et poussa un soupir de frustration.
Il avait été distrait, et c'est pour cela que Ben avait pu lui donner un coup de poing. Dernièrement, il était difficile de ne pas penser continuellement à sa situation, surtout parce qu'il manquait de temps.
En quittant le ring, il alla dans la salle de bain. Il se regarda dans le miroir, examinant son torse musclé. Il était tout ce qu'un Alpha devrait être. Fort, puissant, rapide. Partout où il allait, il inspirait le respect et l'obéissance. Et pourtant, malgré tout cela, une étrange malédiction pesait sur lui, menaçant tout.
Si il ne trouvait pas une compagne avant son trentième anniversaire, son pouvoir diminuerait et il pourrait même mourir. Étant donné qu'il avait vingt-neuf ans et que son trentième anniversaire approchait de jour en jour, il devenait plus impératif que jamais de trouver sa compagne.
Il la cherchait depuis longtemps, fouillant à travers les meutes du royaume sans succès. Récemment, son esprit était préoccupé par la malédiction et sa recherche vaine. Il ne l'avait pas trouvée depuis si longtemps. Parviendrait-il à la trouver dans le peu de temps qui restait ?
La porte de la salle de bain s'ouvrit et une esclave Oméga entra dans la salle de bain. Elle marchait avec délicatesse, les mains jointes devant son corps. Mais, malgré son approche innocente, il sentait son regard parcourir son corps de haut en bas comme un laser.
"Votre Majesté, je vais vous aider à vous déshabiller," dit-elle en s'approchant de lui.
Il la regarda, et le désir dans ses yeux était indéniable. Elle n'était pas venue pour l'aider à se déshabiller. Elle espérait qu'il la plaquerait contre le comptoir, lèverait sa robe hors de portée, et la prendrait là et maintenant.
"Vous vous entrainez tellement fort," dit-elle en levant la main vers sa poitrine. "Je vais vous préparer un bain aux herbes si vous le souhaitez. C'est bon pour les muscles et–"
Tristan lui attrapa la main avant qu'elle ne puisse toucher ses pecs. "Sors," ordonna-t-il froidement.
Ses yeux tombèrent et elle fit un pas en arrière. "Oui. Je m'excuse, Votre Majesté.”
Puis elle se retourna et s'enfuit comme une souris face à un incendie. La bouche de Tristan se tordit de dédain tandis qu'il la regardait partir. Faible, pitoyable, absolument inutile. Ça le dégoûtait quand ces Omégas essayaient de lui plaire, comme s'il devait apprécier leur compagnie. Comme s'ils pensaient qu'il y avait une chance qu'il les laisse rester à ses côtés.
Il laissa tomber son short et entra dans la douche. Se livrer à des désirs sexuels ne l'aiderait pas du tout. Il devait trouver sa compagne.
Plus tard, il rejoignit ses parents pour dîner dans la salle à manger.
"Te voilà", dit sa mère alors qu'il prenait place et qu'un servant se précipitait pour remplir son verre de vin. "Ton père et moi discutions justement de ton inspection de demain. Tu n'es jamais allé dans cette meute auparavant, n'est-ce pas ?"
Tristan acquiesça, prenant une gorgée de son vin. Il savait où la conversation menait. Bien qu’il inspecte des meutes pour maintenir les Alphas en ligne, il avait un autre objectif: trouver sa compagne. Jusqu'à présent, il avait presque visité chaque meute du royaume. S'il ne pouvait pas trouver sa compagne dans les quelques restantes...
"Nous espérons que tu rencontreras enfin ta compagne demain", continua sa mère. "Nous attendons cela depuis si longtemps."
Tristan l'espérait aussi. Il en avait assez de cette recherche interminable, et il ne voulait pas vivre un autre jour avec l'incertitude de son avenir planant sur lui comme une guillotine.
Le lendemain, Tristan arriva dans la meute de la Vallée de la Lune et fut accueilli par l'Alpha Rafael. Comme tous les autres Alphas, Rafael avait préparé une grande cérémonie pour l'accueillir.
Les Alphas se précipitaient toujours pour plaire à Tristan, voulant être dans ses bonnes grâces. Plus ils se faisaient serviles, plus il se sentait irrité.
"Où est ta compagne ?", demanda Tristan à Rafael, réalisant que la compagne de l'Alpha ne l'avait pas accompagné. C'était un protocole pour l'Alpha et la Luna de la meute d'accueillir le roi lors de sa visite.
Une expression agitée passa sur le visage de Rafael.
Tristan leva un sourcil devant l'hésitation de l'Alpha. "Tu en as une, n'est-ce pas ?"
"Oui, Votre Majesté", répondit Rafael, baissant la tête. "Mais j'ai bien peur qu'elle n'ait pas pu venir. Veuillez nous excuser."
"Pourquoi ne pouvait-elle pas venir ?", demanda Tristan.
Après une autre moment d'hésitation, Rafael dit, "Je n'ai pas remarqué qu'elle manquait jusqu'à ce que vous soyez sur le point d'arriver. Je ne pouvais pas partir à sa recherche à ce moment-là, alors je vous ai reçu seul."
Ben fronça les sourcils. "Comment ose-t-elle disparaître avant la visite du roi ? Tu essaies d'insulter Sa Majesté ?"
"Je n'oserais pas", affirma Rafael. "Il a dû se passer quelque chose d'urgent. Elle ne refuserait pas de se montrer volontairement."
À ce moment, le Beta de Rafael s'approcha précipitamment d'eux. "Alpha, nous avons trouvé la Luna !"