"Bonjour, Amelia," la salua Rocky avec un sourire chaleureux, lui faisant signe de prendre place devant son bureau.
Surprise, Amelia prit à contrecœur sa place dans le fauteuil en face de lui.
Rocky prit une grande inspiration et se renversa dans son fauteuil. Il se racla la gorge, ressentant un mélange de nervosité et de sérieux.

"Je suis désolé pour mon comportement l'autre jour au travail et au club," dit-il, se déplaçant sur son siège.
Les sourcils d'Amelia se froncèrent légèrement, mais elle garda son sang-froid.
Rocky poursuivit. "Je souhaiterais que tu répondes à quelques questions pour éclaircir cette situation."
L'expression d'Amelia resta méfiante, mais elle acquiesça, lui donnant la permission de continuer.
Ne sachant pas trop par où commencer, Rocky se racla à nouveau la gorge.
"Nous sommes-nous déjà rencontrés ?" demanda-t-il, incertain que la question soit un bon début.

Amelia resta calme, veillant à ce que la conversation reste aussi paisible qu'elle avait commencé. Elle préférait cette version de Rocky à celle qu'elle avait rencontrée son premier jour au travail.
"Oui, je t'ai rencontré toi et ton frère une fois au club, avant que tu ne me prennes pour une autre." dit-elle.
"Tu as rencontré mon frère?" demanda Rocky, interloqué.
"Oui, effectivement. J'étais au club pour y faire un spectacle. Ton frère a aimé ma prestation et m'a fait appeler. Il nous a ensuite présentés. Bien que je t'aie vu plusieurs fois à la télévision avant cela, c'était la première fois que je te voyais en réalité." dit Amelia, un peu excitée.

Encore confus, Rocky demanda, "Tu étais la même fille qui a chanté au club ? Celle avec…" il décrivit son visage avec sa main.
Amelia comprit la question et l'interrompit. "C’était du maquillage. Je n'aime pas être identifiée comme une chanteuse de club. Les choses que l'on fait pour l'argent", ricana-t-elle.
Rocky était perplexe. Il se souvient que la voix lui était familière, mais il l'avait ignorée parce que la fille était laide. Il observa Amelia un instant, son regard inébranlable.
"Alors, tu n'es pas venue à Miller à cause de ce qui s'est passé entre nous cette nuit-là ?" Demanda-t-il.
"Quoi ! Non. Ma mère a vu l'offre d'emploi et m'en a parlé. Je ne m'attendais même pas à ce que tu sois ici. Le siège de l'entreprise de Miller est à Queen's Court. Et tu as des entreprises plus grandes que cet hôtel." Répondit Amelia.
"Alors tu as les qualifications et l'expérience nécessaires pour travailler ici ?" Rocky insista.
"Oui, j'ai les qualifications," dit Amelia avec assurance. Miss Katie avait renforcé sa confiance en son certificat. "Mais c'est la première fois que je travaille en tant que superviseur. J'ai toujours travaillé comme nettoyeuse."
"Tu as travaillé dans plusieurs hôtels ?" Rocky demanda encore. Il sait où il veut en venir.
Amelia semble s'être oubliée. Elle a commencé à mentionner les endroits où elle a travaillé comme nettoyeuse, dans des clubs et des hôtels. Cependant, elle n'a pas mentionné l'hôtel depuis près de cinq ans. Elle a effacé cette partie de sa vie. Ce n'est pas un événement qu'elle veut toujours se rappeler.
"C'est impressionnant. Tu es une femme très travailleuse. As-tu aussi travaillé à l'hôtel All-Stars ? J'ai entendu dire qu'ils ont aussi un bon standard," poursuivit Rocky.
"Non," répondit Amelia sans réfléchir. Elle avait déjà donné sa réponse avant de réaliser que cela pourrait avoir des conséquences sur son emploi à Miller s'ils découvraient la vérité. Elle repousse bientôt le sentiment lorsque Rocky sourit.
Son sourire distrayait ses pensées. Elle ne l'avait jamais vu sourire auparavant, à la télévision et dans la réalité. Il est très séduisant avec son sourire et, pour un instant, elle fantasme. Elle se souvient aussi de son beau mais pauvre ex-petit ami qui lui ressemblait plus quand il souriait.
Rocky ressentit un sentiment de soulagement l'envahir. Bien qu'il se demandait pourquoi il se sentait si lié à Amelia, il n'avait pas d'autre choix que de repousser l'idée qu'Amelia était la fille qu'il avait violée des années auparavant.
"Merci pour tes réponses, Amelia. Et je suis désolé pour la confusion et, bien sûr, mon approche. J'espère que tu peux mettre cela derrière toi," dit Rocky.
Amelia, qui avait été dans le monde du fantasme, revint brusquement à la réalité avec ce que Rocky venait de dire. "C'est un vrai gentleman," dit-elle à elle-même.
Elle acquiesça, son comportement s'adoucissant légèrement. "Je partage le même sentiment, monsieur. J'aimerais me concentrer sur le travail et aller de l'avant.
"J'aimerais aussi te compenser pour ce qui s'est passé. Peut-être avec un geste symbolique ou une augmentation de ton salaire," ajouta Rocky.
"Non Monsieur. Il n'y a pas besoin de ça. C'était juste un malentendu que nous avons réglé." s'exclama Amelia.
Sa réponse impressionna Rocky et cela a davantage clarifié qu'elle était l'opposée de Mary.
"Alors, sois mon amie." dit Rocky sans réfléchir à ses mots.
"Monsieur!" s'exclama Amelia, choquée.
"Depuis mon retour, j'ai réalisé que l'entreprise a été mal gérée, surtout cet hôtel. C'est une des raisons pour lesquelles je viens ici souvent maintenant. Je ne fais confiance à personne ici. Tu peux être cette personne ici. Je ne te verrai pas comme une employée mais comme une amie."
Amelia restait là, sidérée. Elle ne pouvait pas croire ses oreilles.
"Amelia!" Rocky l'appela.
"Oui," elle répondit.
Rocky prit son "oui" comme son consentement. Il tendit la main à travers le bureau, offrant une poignée de main amicale. Amelia l'accepta avec réticence et Rocky lui offrit un bref mais sincère et charmant sourire.
Amelia fut bientôt renvoyée. En quittant son bureau, Rocky ne put s'empêcher de ressentir une lueur d'espoir. Il pouvait entendre le cri de joie d'Amelia depuis son bureau et il sourit.
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Cela fait trois ans et la vie d'Amelia a complètement changé. Son travail chez Miller a été une véritable révélation. Sa vie a évolué d'une manière qu'elle n'aurait jamais pu imaginer.
Ses enfants vont maintenant dans une meilleure école et ils sont passés de leur ancien quartier à un meilleur endroit. Son amitié avec Rocky s'est également renforcée. Pour elle, il est plus qu'un boss. Il est maintenant quelqu'un envers qui elle ressent une véritable attirance, espérant qu'il fera un jour le premier pas.
Malgré leur proximité, leur relation est restée strictement professionnelle à l'hôtel. Ils comprenaient tous les deux l'importance de maintenir une image professionnelle, en particulier compte tenu de la position de Rocky en tant que propriétaire de la chaîne d'hôtels.
Cependant, Amelia a su comprendre les indices de l'attitude de Rocky, et elle a considéré la possibilité qu'il ait des sentiments pour elle aussi. Ils n'en ont jamais parlé et elle ne voulait pas non plus être trop directe.
Au travail, elle est l'objet d'envie. Tandis que certains employés s'épanouissent en étant proche d'elle grâce à sa proximité avec le patron, d'autres envient sa relation avec Rocky sous la conduite de Madame Jane.
M. Kent n'a pas changé. Ses tentatives pour la séduire se sont intensifiées et son approche respectueuse irrite Amelia tout le temps.
Elle aurait pu le dénoncer à Rocky, mais elle avait déjà suffisamment d'ennemis sur son lieu de travail. M. Kent est toujours le directeur et toujours son patron.
Ce matin-là, Amelia se préparait à rentrer chez elle quand Alvin, qui venait d'arriver pour son quart de travail, lui a dit que M. Kent voulait la voir.
Amelia savait que cela allait être un autre épisode d'avances impolies qu'elle devrait subir. Elle soupira en se dirigeant vers le bureau de M. Kent. Elle en avait assez de ses avances, et il devenait de plus en plus difficile de maintenir son sang-froid.
Elle a frappé à sa porte et est entrée quand il l'a appelée pour entrer.
"Bonsoir, M. Kent," a salué Amelia, essayant de garder son ton professionnel.
"Bonsoir, belle dame. Regardez cette silhouette" a-t-il répondu, lui faisant signe de venir plus près.
Énervée, Amelia fit quelques pas en avant.
"Monsieur, mon quart de travail est déjà terminé. Alvin est là. Vous pouvez lui demander quoi que ce soit concernant le travail maintenant." dit Amelia, essayant de sortir de son bureau.
"Quand ai-je dit que mon besoin était pour le travail ?" a répondu M.Kent avec un sourire narquois, en désignant la chaise devant son bureau.
"Pouvez-vous faire vite alors ? J'ai un rendez-vous à tenir." dit Amelia alors qu'elle s'asseyait. Sa garde était élevée, prête à partir à la moindre démarche ou commentaire inapproprié qu'il pourrait faire.
M. Kent se leva de son siège. Il marcha jusqu'à derrière Amelia. Il se pencha, sa voix basse et suggestive. Avant qu'Amelia ne puisse se retourner pour voir ce qu'il faisait derrière son dos, ses mains atterrirent sur ses épaules et il commença à les masser.
"Amelia, tu as beaucoup occupé mes pensées récemment. Tu es une femme si belle et je ne peux m'empêcher d'être attiré par toi."
Elle luttait pour libérer son épaule de ses mains irritantes, mais son étreinte était serrée.
Amelia grinça des dents, sa patience s'amenuisait, et elle luttait pour rester calme. Elle savait qu'elle devait gérer cela avec précaution.
Fermement mais poliment, elle répondit, "M. Kent, j'apprécie vos compliments, mais je tiens à préciser que je suis ici pour travailler et non pour entretenir des relations personnelles. Il vaudrait mieux pour nous deux que nous maintenions un environnement professionnel."