Chapter 26
1013mots
2024-03-27 13:27
Les trois ont pu se faufiler jusqu’à la voiture avec laquelle Philippe était arrivé la veille et ont réussi à se glisser à l’intérieur, non pas sans difficulté.
- Dis maman, qu’est-ce qu’il y a ? Lilibet remplie de curiosité, a innocemment demandé.
Ses deux parents se sont tous deux fixés du regard un court instant. Erina a ensuite envoyé Lilibet à l’arrière de la voiture à travers l’espace entre les deux sièges de devant.
- Ne t’inquiète pas ma chérie, il n’y a rien, tout va bien. Erina a rassuré sa fillette en bouclant sa ceinture de sécurité et cachant le plus possible sa nervosité.
Lilibet toujours habitée par son esprit de curiosité n’était pas prête de lâcher l’affaire.
- Mais pourquoi est-ce qu’il y a tellement de personnes devant la maison ? Pourquoi ils sont là ?
- Ne pose pas plus de questions ma chérie. On va voir grand-mère. Tu es contente d’aller la voir ? Philippe a détourné le sujet.
Lilibet a semblé hésiter un instant, déformant sa bouche avec une grimace.
- Oui. A-t-elle finalement répondu en haussant les épaules d’une manière désinvolte.
- Bien, on va donc aller voir mamie ; et ça tombe bien parce que tu vas faire quelques jours chez elle.
- Ah oui ?! Vous allez venir aussi ? Lilibet a demandé toute enjouée.
Erina a regardé Philippe, affichant une expression indéchiffrable. Puis elle s’est retournée vers Lilibet.
- Non Lili, il faut que tu passes quelques jours avec ta grand-mère rien que toutes les deux, vous devez apprendre à vous connaître. Tu verras, elle est très gentille.
- Oui, et aussi, il y a mamie Dora. Philippe a renchéri. Elle, c’est une véritable perle, tu vas beaucoup t’éclater avec elle, tu verras.
Lilibet a acquiescé d’un hochement de tête. Mais il était évident que la petite fille n’était pas très ravie du plan que ses parents avaient prévu pour elle. Bien qu’il régnait dans la voiture un grand silence, les esprits des trois étaient quant à eux très animés par des préoccupations différentes.
À un moment donné du trajet, Philippe a ajusté le rétroviseur en y jetant un coup d’œil.
- Merde ! C’est pas vrai… . A-t-il maudit.
Son juron a attiré l’attention d’Erina, qui s’est tournée vers lui.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Elle a demandé, inquiète.
- Est-ce que toutes vos ceintures sont bien attachées ? Philippe a demandé, lançant un bref coup d’œil à Erina, puis, à Lilibet.
- Oui, elles sont attachées.
N’étant pas satisfaite de la réaction de Philippe, encore moins du fait qu’il ait esquivé sa question, Erina a repris, toujours avec la même inquiétude :
- Philippe, qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’est-ce qui se passe ?
Gardant une main sur le volant et l’autre sur levier de vitesse, Philippe a sereinement répondu.
- Rien de grave, je pense juste qu’on est suivi.
Ensuite, d’une voix plus ferme, il leur a ordonné :
- Accrochez-vous.
Philippe a accéléré sa conduite, maniant habilement la voiture et dépassant plusieurs autres qui roulaient normalement.
- Prends mon téléphone et appelle Julien.
Erina a obéi. Une fois l’appel lancé, elle a mis sur haut-parleur. La voix de Julien s’est vite faite entendre.
- Monsieur Huiret.
- Vous êtes déjà sur place ?
- Oui monsieur.
- Bien, d’ici quelques minutes, nous serons également là.
- D’accord, Monsieur Huiret.
Voyant que la conversation ne continuait plus, Erina a mis fin à l’appel. Philippe a inspecté une fois de plus le rétroviseur et a constaté que la voiture qui les suivait n’était plus dans son champ de vision. D’un rapide geste brusque, il a enchainé un virage qui les a ensuite mené dans un tunnel. Après quelques kilomètres, il a garé dans un coin peu fréquenté.
Bien qu’elle avait plusieurs questions qui lui brûlaient les lèvres, Erina a observé toutes les actions de Philippe sans rien dire. Quelques secondes à être restés dans la voiture sans bouger, Erina était sur le point de libérer enfin ses mots lorsqu’elle a remarqué une autre voiture stationnée en face de la leur. Les vitres du véhicule étaient remontées. Sa nervosité était à son paroxysme, elle se demandait qui cela pouvait bien être ? Pourquoi personne ne sortait de la voiture ? Etait-ce un autre paparazzi qui les aurait suivi là ? Plusieurs questions défilaient dans sa tête. Elle a regardé Philippe qui était très calme, ce qui l’a plutôt rassuré. La seconde suivante, la portière dudit véhicule s’est enfin ouverte ; Erina est devenue plus sereine en voyant la personne familière qui en est sortie.
- Sortons. Philippe a ordonné en exécutant lui-même son ordre.
Puis il a ouvert la portière arrière, a détaché la ceinture de sécurité de Lilibet et l’a ensuite récupéré. Erina a fait de même, elle a attrapé le sac de Lilibet et est sortie à son tour, puis elle a suivi Philippe jusqu’à la voiture devant laquelle était placé Julien, l’assistant de Philippe.
- Monsieur… Madame… . Julien a poliment salué.
Les deux hommes se sont échangés les clés des véhicules.
- Il faudrait subtilement attirer leur attention.
- D’accord Monsieur.
Philippe a ensuite demandé à Erina d’entrer rapidement dans la voiture ; ce qu’elle a fait sans perdre de temps.
- Bien, est-ce que vous êtes tous prêts ? Philippe a posé en ajustant sa position sur son siège.
Chacune a hoché la tête.
- Alors, on y va. Philippe a ajouté.
Il a démarré et a quitté les lieux en vitesse.
Julien à son tour, a repris le chemin par lequel Philippe est venu tout à l’heure. Sur l’autoroute après avoir quitté le tunnel, la circulation était peu dense. Le paparazzi qui avait perdu la trace de Philippe quelques minutes plus tôt, venait d’arriver lui aussi sur l’autoroute. Il a immédiatement reconnu le véhicule et l’a suivi. Julien a pris la vitesse normale quand il a constaté que le paparazzi était après lui. Il n’avait pas oublié ses vieilles habitudes : il devait s’assurer d’être suivi et faire mine de vouloir semer les paparazzis.