Chapter 17
2403mots
2023-10-09 10:59
Comme prévu, Philippe est resté à M Country jusqu'à ce que Lilibet termine son trimestre scolaire. Ces dernières semaines avaient été pour lui les plus belles semaines qu'il avait jamais passé de toute sa vie. Il laissait Lilibet à l'école chaque matin, ensuite il passait laisser Erina. Durant la journée, il suivait le briefing sur l'évolution de son entreprise et assistait aux réunions en vidéo conférence avec ses collaborateurs, clients, investisseurs et autres.
Le soir venu, Philippe allait récupérer ses deux âmes sœurs et tous ensembles, ils rentraient à la maison, Erina préparait le dîner; Philippe, lui, aidait Lilibet à faire ses devoirs. La vie avait été si paisible et tranquille pour Philippe durant son séjour, hors mis les fièvres fréquentes de Lilibet.
Philippe a finalement réussi à convaincre Erina de retourner avec lui à H Country. Elle avait même été mutée dans la branche de son entreprise qui s’y trouvait. Lorsque Thomas l'a appris, il a déprimé : la femme qu'il aimait allait partir vivre loin de lui. Le comble était qu'elle partait avec un autre homme. Bien qu'Erina lui a promis qu'ils s'appelleraient afin de garder le contact, il n'était pas rassuré car il était conscient du fait que Philippe était l'homme qu'elle avait aimé et aimerait toujours dans son cœur.
Le crépuscule du soir avait déjà pointé le bout de son nez lorsque le jet privé de Philippe a atterri; ses hommes attendaient déjà sur place.
- Bienvenue à vous M. Huiret.
Philippe a hoché la tête en guise de réponse en tendant la main à l'un de ses hommes pour prendre la clé d'une des voitures avec laquelle ses hommes étaient venus. Il a ensuite passé son bras autour de la taille d'Erina et a tenu la main de Lilibet avec l'autre main. Pendant que ses hommes déchargeaient les bagages, Philippe a dirigé Erina et Lilibet vers l'endroit où avaient été garées les voitures. Philippe a premièrement installé Lilibet à l'arrière, ensuite il a ouvert la portière côté passager pour qu'Erina s'installe puis il est à son tour entré dans la voiture.
- Et les bagages? Erina a demandé avec un ton neutre.
Philippe a répondu avec désinvolture en démarrant la voiture :
- Ils viendront avec.
Erina était encore mécontente d'avoir dû revenir à H Country par contrainte.
- J'espère au moins que tu leur as donné l'adresse où ils déposeront mes bagages et ceux de Lili. A-t-elle demandé.
- Tu ne veux vraiment pas rester vivre chez moi? C'est assez grand, Lili aura tout l'espace qu'il lui faut pour jouer.
Installé à l'arrière, Lilibet a commencé à encourager son père avec excitation :
- Aller maman, dis oui.
Lilibet était excellente dans l'art d'utiliser sa beauté pour contraindre son entourage à se plier selon ses désirs. Malheureusement pour elle, son super pouvoir n'avait pas toujours d'effet sur sa mère.
Erina a ignoré le visage mignon de Lilibet, elle lui a répondu avec fermeté et de façon décisive:
- NON, même pas en rêve. J'ai déjà le logement que l'entreprise a mis à ma disposition.
Déçue, Lilibet s'est repliée en croisant ses bras. Elle a marmonné :
- Pas cool.
Philippe a essayé de convaincre Erina malgré tout:
- Tu pourrais au moins y réfléchir, non? Au moins pour Lili.
Erina a mal reçu la suggestion de Philippe et s'est emportée dans un excès colère :
- Tu essaies vraiment de me manipuler en utilisant ma fille ? Tu devrais avoir honte Philippe.
- Écoute Rina, je veux jus...
Erina a interrompu Philippe :
- Tu m'as obligé à revenir dans ce pays en utilisant ma fille alors que je ne voulais pas. Maintenant tu veux me ressortir la même carte pour qu'en plus je vive chez toi? Alors là, tu rêves parce que tu peux l'oublier sur le champ.
Philippe a secoué la tête ; il a ensuite lancé un bref coup d'œil à Lilibet à travers le rétroviseur. Erina a vu son geste, s'est tournée pour regarder Lilibet à son tour puis elle a soupiré et a porté son regard vers l'extérieur pour essayer de calmer le volcan émotionnel qui bouillonnait en elle.
Philippe connaissait déjà l'adresse de la maison que l'entreprise d'Erina avait prévu pour elle. Après plusieurs minutes de conduite durant lesquelles régnait un silence de mort dans la voiture, il s'est garé devant le domicile d’Erina. Chacun d'eux a débouclé sa ceinture en silence et est descendu. Philippe a porté Lilibet qui était endormie à l'arrière de la voiture et a suivi Erina. Une fois la porte ouverte, Erina s'est retournée pour récupérer Lilibet des bras de Philippe.
- Je ferai envoyer vos bagages plus tard.
- mmh.
Erina a acquiescé et s'apprêtait à entrer.
- Est-ce que je peux passer vous prendre Lilibet et toi pour rendre visite à ma mère demain?
Erina a réfléchi un instant puis elle a répondu en haussant les épaules:
- D'accord.
Satisfait de la réponse obtenue, Philippe a joyeusement entrepris la descente des quelques marches d'escaliers qu'il y avait entre la porte et la route ensuite il est monté dans sa voiture et est parti.
Depuis sa fenêtre, Erina a vu Philippe disparaitre au loin dans l'obscurité nocturne. Elle a ensuite relâché le rideau et s'est mise à visiter toutes les pièces une à une. La maison n'était pas assez grande mais n'était pas petite non plus, toutes les pièces étaient meublées. Elle comptait deux chambres, trois salles de bain, une cuisine et une salle de séjour se terminant sur la salle à manger. la brillance de chaque objet laissait paraître le neuf. Erina a soigneusement posé Lilibet dans le lit de la plus grande chambre, elle est allée prendre une douche puis a rejoint Lilibet dans le lit. C'était leur première nuit dans cette maison donc elle ne voulait pas laisser sa fille dormir toute seule.
La saison sèche à H Country était connue pour son soleil ardent et la forte température que causaient ses rayons. Il était 9 heures et comme chaque matin depuis plusieurs années, Philippe débutait sa journée avec une séance sportive. La chaleur du soleil ne l'avait pas épargné, ses habits trempés de sueur lui collaient dessus tel un maître-nageur fraîchement sorti d’une piscine. Après une matinée bien dosée d'activités sportives, Philippe est retourné chez lui. La première chose qu'il a faite a été de se débarrasser de ses vêtements remplis de sueur.
Pendant qu'il se dirigeait vers le placard pour prendre une serviette, son portable s'est mis à sonner. Sans se hâter, Philippe a décroché l'appel après avoir vérifié l'identité de l'appelant :
- Hey Philippe, comment tu vas?
- Je vais bien Catherine. C'est vraiment une surprise que tu m'appelles. Philippe a dit de façon neutre.
Catherine a pris un air coquin:
- Ah oui! Une bonne ou une mauvaise surprise ?
Philippe a placé le téléphone entre son oreille et son épaule pour pouvoir attraper sa serviette afin de l'enrouler autour de sa hanche. Puis il a demandé :
- Tu as besoin de quelque chose ? Philippe ne s'est pas du tout attardé sur la question de Catherine.
- Non... En fait oui. Est-ce qu'on pourrait se voir ce soir? Je dois vraiment te parler. Catherine a demandé en suppliant.
Philippe s'est frotté le front en réfléchissant. Depuis sa rupture avec Catherine, il préférait se tenir le plus loin possible d'elle. Son objectif principal en ce moment était de récupérer Erina et fonder une famille avec elle et Lilibet. En plus ce soir, il avait prévu se rendre chez sa mère avec Erina et Lilibet.
- Catherine, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- S'il te plaît ne me rejette pas ainsi. Je sais que tu ne me veux pas en tant qu'épouse mais on peut bien être ami, non?
- Désolé, il se trouve que j'ai quelque chose de prévu pour ce soir.
- Ce n'est pas grave, ça ne te prendra même pas plus de trente minutes.
Philippe commençait déjà à perdre patience. Toute la sueur du sport de ce matin le rendait mal à l'aise, il n'était pas vraiment d'humeur à négocier pour une rencontre qu'il jugeait sans intérêt.
- Pourquoi ne pas le dire au téléphone ? A-t-il suggéré.
- Tu ne comptes pas me refuser un simple tête-à-tête, si? Je ne vais pas te manger. Tu sais?
- Demain soir, ça te va?
- D'acc...
Philippe a coupé le téléphone avant même que Catherine n’ait terminé sa réponse puis il a filé à la salle de bain.
De son côté, Erina a été réveillée très tôt le matin par les hommes de Philippe qui avaient été chargés de livrer ses bagages et ceux de Lilibet.
- M. Huiret nous a également chargé de vous rappeler qu'il viendra vous chercher ce soir pour le dîner chez sa mère. A mentionné l’un des hommes de Philippe.
Erina a simplement hoché la tête puis elle a fermé la porte après le départ de ce dernier.
Durant toute la journée, Erina n'a pas eu un seul instant de repos. Avec l'aide de Lilibet, elle a déballé ses cartons, nettoyé et organisé la maison jusqu'à la tombée de la nuit. Lorsqu’elle a lancé un coup d'œil sur l'horloge, elle s'est mise à paniquer.
« Mon Dieu ! Philippe sera là bientôt et je ne suis même pas encore prête. » S'est-elle dite.
Elle s'est dépêchée d'apprêter Lilibet et lui a demandé de l'attendre sagement au salon sans faire de bêtises; puis elle est allée se préparer à son tour. Erina a été surprise en arrivant au salon. Philippe portait Lilibet sur ses genoux, le duo discutait sérieusement sur un sujet pas vraiment... commode.
- Tu vois papa, mon amoureux sera comme toi.
Philippe a été étonné par la déclaration de sa fille. Il l'a regardé avec les sourcils levés et lui a chaleureusement demandé :
- Un amoureux ! Tu n'es pas un peu petite pour penser aux choses comme ça?
- Mais un jour je serai grande et mon amoureux sera comme toi.
L'innocence et la pureté que dégageait Lilibet ont réchauffé le cœur de Philippe.
Erina s'est adossée pour les observer. Ses lèvres ont formé un charmant sourire chaleureux.
Philippe a senti une présence dans la pièce ; il a levé la tête et son regard a croisé celui d'Erina. Il lui a souri avec charme. Maintenant toujours le regard sur Erina, il a malicieusement demandé à Lilibet:
- Tu admets donc que ta maman a du goût n'est-ce pas ? Elle a su te trouver un papa aussi beau que moi.
Les joues d'Erina sont instantanément devenues rouges et l'expression affective sur son visage s'est transformé en embarras.
Lili ne s'est pas rendue compte que son père en profitait pour provoquer sa mère alors elle a innocemment répondu:
- Oui, même que tu es le plus beau de tous et j'ai eu de la chance que maman te choisisse pour être mon papa.
Lilibet a conclu avec une forte étreinte et un baiser profond sur la joue de Philippe.
Erina a secoué la tête d'impuissance et s'est avancé vers eux. Satisfait de sa conversation père-fille, il s'est levé et a complimenté Erina:
- Tu es magnifique.
Elle s'est perdu dans le regard de Philippe un instant avant de reprendre ses esprits pour lui répondre avec nervosité :
- Merci.
- Lilibet, dis à ta mère ce que tu me disais tout à l'heure.
Lilibet a obéi à son père puis elle a joyeusement déclaré à sa mère:
- Quand je serai grande, mon amoureux il sera comme papa parce que c'est le meilleur du monde. Et avec papa, on a conclu que tu as bon goût en matière d'hommes parce que tu l'as choisi lui.
Philippe est resté bouche bée. Il ne s'attendait pas à ce que Lilibet fasse un bref résumé aussi réussi de leur conversation; il n'arrivait pas à décrire sa fille comme une enfant innocente ou vaillante. Erina elle, a été amusée par l'expression choquée qui se dessinait sur le visage de Philippe. Il ne devait vraiment pas s’y attendre, c’était clair qu’il ne connaissait pas Lilibet.
- On y va? Il ne faudrait pas qu'on soit en retard. Erina a rappelé.
Philippe a hoché la tête, ensuite il a fait passer Erina devant et l'a suivi vers la sortie de la maison. Les mains d'Erina tremblaient lorsqu'elle fermait la porte. Philippe a tendrement posé sa main sur la sienne pour la rassurer.
- Hey, que se passe-t-il ? Tu es si nerveuse. Est-ce que c'est parce qu'on va chez ma mère?
Erina a feint un sourire serein.
- Non, tout va bien.
En fait elle était très nerveuse à l'idée de se rendre chez Rhema surtout que leur rencontre précédente ne s'était pas bien passée. Erina était consciente du fait que Rhema ne l'appréciait pas du tout.
Ils sont tous les trois montés dans la voiture. Philippe a lancé un dernier coup d'œil inquiet sur Erina avant de démarrer la voiture. Il ne faisait aucun doute qu'elle n'était pas à l'aise et cela n'était pas seulement dû au fait qu'il l'ait forcé à revenir à H Country.
Rhema n'avait aucune idée de la visite de Philippe ce soir. Elle ignorait même qu'il était revenu à H Country. Donc, comme tous les soirs, elle a fait ses soins du visage; pile poil au moment où elle s'est apprêté à prendre les escaliers pour aller se coucher, la sonnerie a retenti. Rhema s'est arrêtée avec un pied figé en l’air, curieuse de voir qui pouvait bien sonner à une heure pareille. L’instant d’après, elle a entendu Dora parler avec enthousiasme :
- Mon jeune Philippe, je suis si heureuse de vous voir.
Réalisant que c'était Philippe, Rhema a abandonné les marches et s'est joyeusement dirigée vers la porte d'entrée. Sa joie s'est agrandie quand elle a vu Lilibet près de lui.
- Lili ! Tu es là mon enfant.
Philippe a légèrement poussé Lilibet vers l'avant. Celle-ci a compris le message et s'est avancée pour étreindre sa grand-mère. Rhema a porté Lilibet dans ses bras, s'est retournée vers Philippe pour dire autre chose mais son sourire s'est estompé au moment où elle a vu Erina se tenir derrière Philippe. Les deux femmes ont soutenu le regard l’une de l’autre. Si ça avait été dans un film de science-fiction, la collision de leur regard aurait produit un éclair foudroyant.