Chapter 57
1629mots
2023-06-25 00:01
Point de vue d'Ethan
Malgré le fait que j'étais couché sur le lit, ma lampe est restée allumée. J'attendais que le sommeil m'emporte pendant que Michael dormait profondément sur le lit de Gavin, celui qu'il occupait auparavant. J'avais tourné complètement mon corps vers sa gauche. Son joli visage presque éthéré était tourné dans ma direction, et il avait mis son bras droit sous sa tête. Du coup, son visage était soulevé légèrement de l'oreiller, ce qui faisait que ses lèvres charnues et parfaites, ainsi que ses longs cils posés sur ses joues roses, se sont retrouvés dans mon champ de vision.
Une seconde ! Il fallait que je l'avoue honnêtement. En réalité, il dormait face à l'autre direction, mais après vingt-trois heures, lorsque le sommeil l'a enfin emporté, j'ai lentement rampé hors de mon lit et l'ai tourné avec précaution de sorte qu'il s'est retrouvé face à ma direction. Bien que je veuille vraiment m'allonger à côté de lui et le serrer dans mes bras, je m'en suis abstenu puisqu'il m'a fait promettre de ne pas grimper sur son lit et ensuite jouer au poulpe avec lui comme je l'ai fait inconsciemment lors de notre première nuit de rencontre. Quoi qu'il en soit, j'étais ravi d'avoir au moins pu le tourner vers moi sans qu'il se réveille.

À présent, je pouvais voir sur le réveil qui se trouvait près de la lampe, qu'il sonnait déjà pratiquement une heure du matin. Ainsi, les deux dernières heures qui m'ont apparemment paru n'être que cinq minutes, j'ai fait mon possible pour trouver le sommeil pendant que j'avais mon regard fixé sur le visage de Michael dans la pénombre.
Malheureusement, le sommeil n'est pas venu du tout, même pas un peu. Tout d'abord, j'avais du mal à trouver le sommeil à cause de son joli minois, et ensuite, je me sentais très inquiet, car je doutais d'arriver à le faire tomber amoureux de moi en seulement deux semaines. J'aurais mieux fait de demander plutôt un mois.
Mais ce dont je pouvais être certain, c'était qu'il n'était pas si hétéro. La rougeur rose qui couvrait ses joues toutes les fois que je le regardais me montrait carrément qu'il n'était pas hétéro. Il n'y avait aucun doute que je l'intéressais, cependant il n'était tout simplement pas prêt à l'accepter. Tout ce que j'avais donc à faire, c'était de l'amener à accepter la vérité et à me l'avouer en seulement deux semaines. Je ne savais vraiment pas de quelle manière je devrais procéder pour y arriver. Je devais réfléchir et trouver des moyens. Mais il ne fallait pas du tout que je le perde.
Cependant, il fallait d'abord que j'arrive à trouver le sommeil. Je ne savais même pas comment j'allais m'y prendre pour l'entraînement de demain prévu pour six heures quinze minutes.
"Bébé, je veux dormir. Je regarderai, dès mon réveil, ton beau visage", lui ai-je murmuré avant de fermer par la suite les yeux. J'étais en train de me mentir de cette façon en faisant de mon mieux pour m'empêcher d'ouvrir les yeux et de le regarder à nouveau. Mais je ne pouvais vraiment pas résister à l'envie de le faire, et l'instant d'après, j'avais déjà mes yeux ouverts, et un sourire endormi s'était dessiné sur mes lèvres. J'ai à nouveau refermé les yeux, répétant le même processus à maintes reprises.
Tout compte fait, j'ai fini par m'endormir à un moment donné puisque j'ai été réveillé par Michael qui m'appelait et me secouait durement à cinq heures cinquante minutes du matin. Certainement qu'il aurait réglé l'alarme de son téléphone, car le mien était réglé sur six heures du matin tous les jours. Quoi qu'il en soit, je n'ai entendu aucun son d'alarme, et il était certain que j'étais plongé dans un sommeil profond.

"J'aimerais que tu me raccompagnes jusqu'à mon d... dortoir", a-t-il dit dès que mes lourdes paupières se sont ouvertes. Je pouvais vous assurer que je n'ai pas dormi une minute de plus que quatre heures. J'avais même du mal à le voir nettement. J'ai cillé à maintes reprises puis frotté mes yeux avant de fixer mon regard flottant sur son visage. Il y avait de l'inquiétude dans ses yeux, et ses cheveux étaient ébouriffés.
"Donne-moi juste cinq minutes de plus..." ai-je supplié avant de me rallonger et de refermer automatiquement mes yeux.
"Non ! R... réveille-toi ! Il faut vraiment que j'y aille avant que les s... sportifs ne sortent de leurs dortoirs", a-t-il insisté en me secouant à nouveau.
"Il y a encore du temps, Nate ! Juste cinq minutes de plus, je te prie", ai-je grogné, mal à l'aise, essayant de remonter les couvertures.

"Ahmm... pas de problème, j'irai seul alors", a-t-il finalement décidé en retirant ses mains. Mes yeux se sont instantanément ouverts et j'ai gémi. Il s'était déjà tourné et est allé pour prendre ses dessins de la veille pendant que je me redressais péniblement et que je retirais les couvertures pour descendre du lit.
"Patiente juste cinq minutes", lui ai-je dit avant d'aller dans la salle de bain avec les yeux endormis. Lorsque je suis ressorti, je l'ai vu assis sur le bord de mon lit en train de m'attendre. Il avait ses deux dessins enroulés dans ses mains.
Je me suis alors dirigé vers mon placard et j'y ai sorti mon maillot et mon short d'entraînement. Ensuite, je me suis dépêché d'enlever mon T-shirt et je l'ai balancé sur mon lit comme j'avais l'habitude de le faire. Je ne voulais pas le jeter sur Michael ou quoi que ce soit du genre, mais lorsque je me suis retourné, j'ai vu le t-shirt carrément sur son visage.
"Que diable !" s'est-il plaint en retirant le morceau de vêtement de son visage. Mais ses yeux se sont instantanément écarquillés, et j'étais certain que c'était parce qu'il avait aperçu ma poitrine nue.
"Désolée..." me suis-je excusé avant de me diriger vers lui. J'avais envie de le taquiner un peu.
A... attends ! pourquoi viens-tu vers moi ? A... arrête-toi !" s'est-il plaint nerveusement. Mais je ne l'ai pas écouté et je suis allé vers lui. Il a aussitôt baissé son visage et détourné ses yeux pour ne pas me voir. Par la suite, il a, sans s'en rendre compte, retiré ses jambes du sol et a reculé lentement sur le lit.
"Je suis navré, je n'avais vraiment pas l'intention de te le balancer dessus", me suis-je encore excusé alors que je me rapprochais du lit.
"J'ai entendu… En… enfile une putain de chemise…" a-t-il balbutié terriblement, son regard tourné de côté.
"C'est bon..." ai-je souri d'un air satisfait en accrochant la ceinture de mon short. Choqué, il a fermé ses yeux pendant que je baissais le short. Cependant, j'étais presque certain qu'il a aperçu rapidement mes sous-vêtements.
"A... abruti !" l'ai-je entendu lâcher alors qu'il avait toujours ses yeux fermés.
J'ai ri en retournant au placard, et je lui ai crié en enfilant mon maillot et mon short d'entraînement : "Pourquoi agis-tu si timidement et nerveusement ? Je n'ai que des choses que tu as." Il n'a pas dit un mot, mais son visage est devenu tout rouge. Ahh... que c'était agréable de le voir rougir au petit matin comme ça.
"As-tu fini ?" m'a-t-il demandé pendant que j'attachais les lacets de ma chaussure. Il n'avait toujours pas ouvert les yeux. Quel garçon étrange !
"Il y a un bon moment que j'ai fini", ai-je dit en riant et je l'ai vu ouvrir lentement et avec incertitude les yeux. Je ne pouvais que rire davantage. "Ça va... partons !" ai-je dit entre deux éclats de rire. Il était tellement agité et légèrement furieux alors qu'il descendait du lit, ce qui m'a fait me sentir un peu mal.
Tout compte fait, il est resté bouche fermée. Je lui ai ouvert la porte et il est sorti à la hâte, et je l'ai suivi après avoir refermé la porte derrière moi. Il pressait déjà les pas dans les couloirs vides sans m'attendre. Peut-être craignait-il que quelqu'un sorte de sa chambre et le voit ici avec moi.
"Je suis à présent capable d'y a... aller seul. Tu peux aller à l'entraînement", a-t-il dit une fois que nous avons descendu les marches.
"Que penses-tu de me suivre pour faire un peu de jogging ?" lui ai-je demandé.
"Non, merci ! Je préfère aller me coucher", a-t-il répondu d'un ton sévère.
J'ai poussé un soupir puis jeté un coup d'œil à ma montre. "D'accord, il n'est que six heures quatre minutes. Je vais devoir y aller et m'asseoir sur le terrain pendant dix minutes. Je t'accompagne alors jusqu'à ton dortoir."
"Hors de question... ! Les gars de mon dortoir risquent de nous v... voir", a-t-il refusé.
"Où est le problème ? De toute manière, ils finiront par nous voir ensemble dans deux semaines", lui ai-je chuchoté.
"Ferme-la, Ethan ! C... cela n'arrivera jamais. Même pas dans tes r... rêves", s'est-il plaint avec colère.
"Hmm... si tu le dis. Peux-tu me faire un câlin maintenant ?" lui ai-je demandé alors que j'étirais déjà mes bras.
Il s'est rapidement éloigné et s'apprêtait à dire quelque chose lorsque quelqu'un a tout à coup crié, ce qui l'a fait tressaillir. "Hé les gars !"
Cependant, lorsqu'il s'est rendu compte que ce n'était personne d'autre que Gavin, il s'est senti soulagé automatiquement. Ce dernier se précipitait déjà vers nous.
"Les gars, je suis en retard. Il faut que j'aille vite me changer !" a-t-il crié en prenant devant nous en trombe jusqu'au dortoir sans attendre qu'on lui réponde.
"À plus !" m'a dit Michael en se retournant rapidement et en se précipitant dans l'autre sens sans me donner la peine de placer un mot. Je n'ai eu d'autre choix que de secouer la tête en le regardant s'enfuir.