Chapter 45
1220mots
2023-06-13 00:02
Point de vue de Nate
Le vendredi, on ne s'était pas adressé un mot, Ethan et moi. Pour dire vrai, je ne l'ai carrément pas vu, et durant le déjeuner, il ne s'était pas non plus joint à nous. D'après Gavin, il fallait qu'Ethan aille urgemment voir l'entraîneur de football au moment du déjeuner.
J'étais également soulagé de ne pas le voir. Après l'incident de la veille, le regarder me rendait nerveux. Quand je pensais qu'il était sur le point de m'embrasser au théâtre.

C'était justement ce que je craignais. Je n'avais aucune idée de ce qu'il attendait de moi ni de quelle façon il me voyait, mais je suis convaincu d'une chose, il est loin d'être hétéro. Je lui plaisais de cette manière.
Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire, car cela me rendait nerveux et me faisait peur.
Il était évident qu'il ne m'intéressait pas en retour. Avant toute chose, les garçons ne m'attiraient pas. Et je trouvais qu'il ressemblait vraiment à mon frère. Je voyais juste Alex en lui et comment diable allais-je...
Continuer à en parler ne me plaisait même pas.
Je voyais qu'en réalité, tout était ma faute. Le fait de voir mon frère Alex en lui me faisait me rapprocher de lui. Peut-être l'avait-il confondu avec de l'attirance ou quelque chose du genre. J'aurais mieux fait de ne pas me montrer aussi intime avec lui.
Mais la veille, avec la façon dont je lui ai répondu, je me suis dit que c'était suffisant pour qu'il comprenne qu'il ne m'intéressait pas de cette façon. J'espérais qu'il arrêterait avec ce comportement à mon égard et que nous pourrions entretenir un lien amical normal. Mais encore une fois, après l'incident de la veille, je ne savais pas s'il serait encore possible que nous puissions nous comporter normalement.

Grace disait pendant qu'on déjeunait qu'elle ne comptait pas aller chez son père le week-end et qu'elle resterait au dortoir. Gavin ne partirait pas non plus. Ils ont tous deux prévu quelque chose pour nous afin de rendre le week-end agréable. Gavin a dit qu'il avait également demandé à Ethan de rester, mais que ce dernier lui a dit qu'il était urgent qu'il rentre à la maison. Cependant, j'étais conscient que c'était juste parce qu'il était nerveux de me faire face.
Malheureusement, le père de Grace est venu la chercher contre toute attente au dernier moment. Du coup, Gavin a également fait ses affaires et a quitté le dortoir, il était déçu. Il comptait prendre le train à dix-huit heures, et une fois de plus, je me suis retrouvé seul au dortoir.
C'était un week-end vraiment calme. Je n'ai fait que manger, dormir, étudier et regarder des films. Personne ne s'est pointé. Grace n'arrêtait d'envoyer des textos afin de s'assurer que je n'avais rien. Elle craignait que je reprenne une lame de rasoir et que je me mette à me couper.
Le dimanche dans l'après-midi, une forte envie de me couper m'a pris. Je n'arrivais plus à supporter la solitude qui s'infiltrait en moi, et mes bras me suppliaient de les couper. Mais j'ai, d'une certaine manière, réussi à me contrôler. Ce n'était pas une tâche facile. L'idée de prendre des somnifères m'est passée par la tête, comme ça je tomberais au pays des rêves et puis je ne saurais rien. Cependant, les textos de Grace m'ont empêché de le faire.

J'ai alors fini par me laisser emporter par le sommeil aux environs de vingt-et-une heures ou vingt-deux heures, avec la pensée réconfortante que le lendemain, Grace viendrait et qu'ensuite, elle resterait avec moi. Cependant, l'idée de rencontrer Ethan me rendait également nerveux. Au même moment, une partie de moi avait vraiment envie de le voir. Il ne m'avait pas envoyé de texto et ne m'avait pas appelé depuis le jeudi soir. D'une certaine manière, cela me manquait de le voir et de lui parler.
Je me suis réveillé à minuit à cause de mon téléphone qui n'arrêtait pas de sonner à de ma lampe. Je l'ai alors attrapé près de ma lampe et j'ai vu que c'était Ethan qui appelait. J'ai jeté un coup d'œil sur l'heure et je me suis rendu compte qu'il était déjà une heure quatorze minutes du matin. Je me sentais nerveux. Pour quelle raison m'appelait-il à ce moment-là ?
Je me suis gardé de prendre l'appel, mais par la suite, j'ai vu que mon WhatsApp se remplissait des textos de celui-ci. J'ai alors décidé de les ouvrir. Il ne faisait que me demander si j'allais bien et me suppliait de décrocher son appel.
J'ai donc fini par le prendre.
"Comment vas-tu, Michael ?" m'a-t-il demandé d'une voix pleine de nervosité et d'inquiétude de l'autre côté de la ligne dès que j'ai décroché.
"Pourquoi n'irais-je pas b... bien ? Les intimidateurs sont tous expulsés de l'école. J'étais en train de dormir tranquillement. Pourquoi vi... viens-tu troubler mon sommeil ?" lui ai-je demandé.
"J'espère que tu... tu ne t'es pas fait mal ?" a-t-il demandé.
J'ai laissé échapper un soupir, puis j'ai dit : "Je ne l'ai pas fait. Mais tu n'as pas besoin de te faire autant de souci pour moi, Ethan. Qui suis-je pour toi ?"
"Tu m'es très important Michael", a-t-il dit. "Je ne fais que me faire du souci pour toi. Michael, je suis désolé. Je suis désolé de t'avoir évité et d'avoir mis du temps à t'appeler. Je voulais le faire avant, mais j'étais... j'étais nerveux après..." Il est devenu hésitant.
"Alors pour qu... quelle raison m'appelles-tu maintenant ?" lui ai-je demandé en le coupant.
"J'étais trop inquiet. Je viens de me réveiller parce que j'ai fait un mauvais rêve", a-t-il expliqué avec irritation.
"Quel mauvais rêve ?" lui ai-je demandé.
"Rien de bien important ! Le tout est de savoir si tu vas bien."
"Je viens de te dire que j'allais bien", me suis-je plaint. "Peux-tu à présent me laisser dormir ? Il est une heure du matin."
"Entendu... tu peux te recoucher. Mais demain, j'ai envie de te parler. Je serai là tôt", a-t-il dit. Je n'ai pas répondu parce que je me sentais nerveux. De quoi voulait-il me parler ?
"Dors bien, Michael. Je suis sincèrement navré d'avoir gâché ton sommeil. Je n'ai pas pu m'empêcher d'appeler pour entendre ta voix. J'étais trop inquiet. Ahmm... Je vais raccrocher à présent. Bonne nuit, et à demain", a-t-il fini en raccrochant le téléphone.
Après cette conversation, je n'ai pas retrouvé le sommeil.
À sept heures trente, j'ai entendu quelqu'un cogner à ma porte, et j'étais certain qu'il ne pouvait s'agir que d'Ethan. Mais je m'étais préparé pour le rencontrer, quand bien même, je me sentais très nerveux. J'ai passé toute la nuit à réfléchir à quoi lui dire et j'ai rassemblé quelques mots et phrases.
Je suis descendu du lit et je me suis dirigé vers la porte. Après avoir inspiré profondément, j'ai ouvert la porte et justement, Ethan se tenait là, devant moi. Après m'avoir regardé avec inquiétude pendant quelques secondes, il a rapidement jeté un coup d'œil à mon bras.
"Je ne me suis pas coupé", lui ai-je dit.
Il a alors poussé un soupir et est entré en refermant la porte derrière lui. Les battements de mon cœur se sont aussitôt accélérés de façon anormale et j'ai reculé alors qu'il se rapprochait de moi.