Chapter 19
2307mots
2023-04-26 01:23
Docteur X était toujours en train de discuter avec James le polonais mais, la discussion commençait à se faire longue alors il a décidé de venir à la réelle raison de sa visite et de passer aux choses sérieuses. La raison de la visite du Docteur X était tout simplement de s'assurer que les hommes de main de James le polonais ne balanceraient pas son nom si jamais la police venait à leur mettre la main dessus. De cette façon, il tenait à s'assurer d'éviter d'entrer en conflit avec son vieil ami, le Grand homme et d'avoir à entretenir une rancune qui ne profiterait à personne. Il a donc arrêté de parler du dur passé amoureux qu'il avait eu avec Eve pour aborder la réelle raison de sa venue.
- Grand homme, je suis très heureux de constater que la mission que j'ai confiée à tes hommes n'a pas échouée et qu'elle s'est passée comme je l'avais prévu dans les moindres détails. A commencé Docteur X sur un ton satisfait.
- Hum, ouais. Tu sais comment ils sont mes hommes ? c'est les meilleurs de tou Niamey pour gérer ce genre d'affaire mais est-ce que tu aurais quelque chose à me dire par rapport à cela gamin ?

- Eh bien grand homme, je n'ai pas grand-chose à te dire dessus et je ne doute pas que le travail ait été effectué comme je l'avais demandé. Mais, tu vois le petit homme qu'ils devaient effrayer un peu veut porter plainte contre moi mais il ne sait pas que c'est moi qui suis responsable ou du moins, il ne peut pas le prouver si tu vois ce que je veux dire ?
- Tu veux que mes hommes aillent finir le boulot avec lui à l'hôpital ?
- Non, non pas du tout, ça serait trop prévisible que d'aller faire ça et puis c'est sûr que cette fiotte a déjà prévenu la police. Il y a de grandes chances pour qu'ils nous attendent et nous coffrent si on tente quelque chose.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse alors gamin ?
- Eh bien, ce que je veux de toi grand homme, c'est m'assurer que tes hommes garderont le silence si jamais les flics débarquent ou que quelque chose se passe, je veux qu'ils tiennent leur bouche et qu'ils ne balancent pas sinon on est tous dans la mouise parce que tu sais comment sont les flics, ils ne sont jamais satisfaits d'un seul poisson, ils veulent toute la flotte et ils ne se gênent pas quand il leur est possible de choper tout le monde.
- Ouais, je dois dire que t'as raison gamin, en effet ça pourrait être très embêtant si les flics venaient à obtenir quelque chose de mes hommes mais tu peux être rassuré. Personne ne va balancer parmi mes hommes, celui qui passe à table à la minute où il sort il est mort gamin.

- Je savais que je pouvais compter sur toi grand homme. Tiens tes hommes informés et dis leur de se comporter comme s'il ne s'était jamais rien produit. Comme s'il n'y avait jamais rien eu et qu'ils fassent comme s'ils n'avaient jamais entendu parler de cette fiotte avant aujourd'hui. Effacez toutes les conversations et les messages qu'on s'est échangé à son sujet mais aussi les transactions que j'ai effectuées pour vous rémunérer. Tu crois que c'est possible de faire ça Jefe ?
- Je sais pas m'y prendre question paperasse mais je connais deux trois petits qui s'en chargeront, ne t'inquiète pas.
- Eh bien grand homme, je demande à ce qu'ils le fassent maintenant pour éviter toute erreur tu vois. Je veux qu'ils fassent ça sous mes yeux et ne t'inquiète pas, j'ai de quoi payer pour le dérangement.
- Si tu y tiens tant gamin, attends alors. Gérôme !! Gérôme !! qu'on me fasse appeler Gérôme.

Et un homme de main de James le polonais s'est dirigé vers une autre porte du côté droit du bar. Il a fermé derrière lui puis est ressorti quelques minutes après avec un autre homme. L'homme avait qui il est ressorti était assez chétif, il avait des grosses lunettes, une chemise à carreaux fermée jusqu'au dernier bouton et un pantalon extra large qui faisait très années 1990. C'était cet homme Gérôme. Il n'était pas très beau et semblait aussi frêle qu'une brindille de balai. Et pourtant, tous le respectaient dans ce bar, même le grand homme, James le polonais. Pourquoi ? Eh bien parce que Gérôme était intelligent. Autour de brutes épaisses, il fallait bien que l'on y trouve une tête pensante, et cette tête pensante et bien c'était Gérôme. Gérôme était rusé et avisé, il avait eu la bonne idée de conseiller James le polonais dans l'achat de ce mini bar de rien du tout pour masquer ses activités illégales par les bénéfices que ferait ce bar et pour servir également de planque à son réseau de délinquants et de hors la loi? Aucun problème n'était trop difficile pour Gérôme qui pouvait se charger de résoudre n'importe lequel de ces problèmes.
Gérôme est donc venu à la rencontre de James et de Damien alias Docteur X puis il l'a incité à prendre une place à côté de lui. Une fois le gringalet assis. James s'est écarté et a indiqué à Gérôme ce qu'il avait à faire pour Damien.
- Écoute, cet homme m'a payé pour un service que je lui ai rendu et j'aimerais que tu effaces les traces de la transaction que nous avons eu à effectuer tous les deux. A dit James en s'adressant à Gérôme qui le regardait la main sur la figure.
- Je vois. Je vais me charger de ça après mon service et je te dirai ce qu'il en est. Lui a répondu Gérôme avec un grand calme la main sur la joue.
- Non, Gérôme, cet homme a besoin que cela soit fait maintenant et il payera bien pour ce service. Lui a ensuite répondu James en tapant légèrement du poing sur la table.
Ce coup de poing léger avait suffi à renverser une bonne partie de la grande bouteille de lait que James avait ouvert pour discuter avec Damien. Il s'est ensuite exprimé
- Regarde ce que j'ai fait, il va falloir que je nettoie tout ça. Je te laisse avec lui, je vais chercher un essuie table ou quelqu'un pour nettoyer ce bordel.
- Okay comme il te plaira. A terminé Gérôme en laissant partir James le polonais.
- Alors Jefe, comment est-ce qu'on va procéder pour régler cette histoire de transaction à faire disparaître. A ensuite demandé Docteur X qui regardait la scène se dérouler et qui commençait à s'impatienter
- Eh bien c'est très simple, et si au lieu de faire disparaître cette transaction on la maquillait plutôt par une action complètement légale. Cela n'éveillerait pas les soupçons des policiers si jamais ceux-ci venaient à faire une enquête sur vos relevés bancaires.
- Je ne comprends pas trop l'idée, développez-la un peu plus Jefe.
- Eh bien, il suffirait juste de trouver une raison valable à ce que vous ayez versé le montant d'un demi-million de FCFA à Monsieur James pour que cette transaction ne soit pas soupçonnée lorsque les enquêteurs iront faire leur fouille.
- Je vois. Il faudrait donc que je lui achète un meuble ou quelque chose du genre pour que ça paraisse normal que j'ai eu à lui verser une telle somme.
- C'est exact, je crois que vous comprenez assez facilement ce que l'on vous dit.
- Le souci c'est que, je ne veux pas qu'on puisse remonter jusqu'à moi en passant par l'intermédiaire de James. Même si vous arrivez à faire blanchir cette transaction, le simple fait que j'ai eu des échanges avec lui pourrait me mettre dans de sérieux embarras. Il faut donc que vous fassiez tout disparaître, des échanges téléphoniques aux simples messages pour se dire bonjour entre James et moi. C'est assez clair ?
- Oui c'est assez clair; et vous n'avez pas tort de vouloir procéder ainsi.
- Alors faites ce que je vous dis maintenant il y a autre chose dont je dois me charger entre temps.
- C'est compris.
Alors Gérôme s'est mis en route et il s'est mis à effacer toutes les conversations que James et Damien auraient pu entretenir quelle qu'en soit leur nature, il fallait que ce soit totalement impossible de les relier car, il ne suffirait que de ça pour résoudre l'enquête. Un lien, un seul détail, une seule circonstance suffirait à aggraver la situation pour Docteur X et il tenait à écarter toutes les possibilités de circonstances aggravantes qui pourraient le faire coincer.
Après une bonne trentaine de minutes à parcourir son ordinateur puis son téléphone et ensuite le téléphone de Docteur X, Gérôme est enfin parvenu à effacer toutes les traces, tous les liens qui pourraient relier Docteur X à James le polonais mais, il en a gardé une copie et ça Docteur X ne l'a pas vu. Il ne l'a pas remarqué. Est-ce que cela allait lui nuire dans le futur ?
Après qu'il se soit aperçu que tout avait été nettoyé, il a demandé à voir James, histoire de le remercier pour les précieux services que ce dernier lui avait rendus et cette fois-ci il l'a payé en cash. Mais il n'y avait pas que lui qui se préoccupait de l'affaire avec Barack. Pendant que Docteur X cherchait à brouiller les pistes, l'enquête du flic véreux débutait. Il devait déjà réussir à trouver Docteur X chose qui n'a pas été bien difficile.
Il s'est rencardé sur lui avec deux trois jeunes qu'il a arrêtés dans la rue et qu'ils lui ont dit quel genre de personne il était. Les gens qu'il a arrêtés étaient tous étonnés lorsqu'il leur disait qu'il était à la recherche de Docteur X parce qu'il était un dangereux criminel. Ils lui ont tous ris au nez et lui ont signifiés que Docteur X était quelqu'un de bien qui les avait aidés dans la vie mais qu'ils n'avaient pas pu profiter suffisamment de la chance que Docteur X leur avait offert.
Tout semblait innocenter Docteur X, tous les gens qu'il avait interrogés à son propos disaient que c'était quelqu'un de bien qui faisait de la très bonne musique par-dessus tout, ils lui ont même fait écouter et le flic véreux a bougé la tête. Le flic véreux se nommait Collins Diakité, on le qualifiait de flic véreux parce qu'il acceptait dans certains cas des pots de vin pour relâcher de dangereux criminels mais personne ne pouvait prouver qu'il le faisait vraiment. Il n'y avait que des rumeurs. Et la raison derrière cela était que ceux qu'ils relâchaient étaient soit des dangereux criminels qu'il avait fréquenté dans son enfance soit des grands riches importants qui se chargeaient eux-mêmes de faire disparaître toute implication du flic véreux, histoire qu'il n'ait pas à venir leur dire de le faire.
Comme il ne trouvait rien du côté de Docteur X, il a décidé de se rendre sur les lieux du crime, c'est-à-dire les lieux où Barack s'était fait tiré dessus. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi les tireurs s'étaient servis de balles à blanc et s'est surement dit qu'il s'agissait soit de parfaits débutants soit de professionnels aguerris qui envoyaient un message à Barack pour lui dire de se tenir à carreaux. Quoi qu'il en soit, il devait enquêter, il devait faire son boulot.
Peut-être qu'aucune affaire qu'il avait traité ne générait autant de controverse que l'agression qu'avait subi Barack. Quel criminel se servait encore de balle à blanc pour tirer sur quelqu'un ? Il avait du mal à comprendre la logique des tireurs en ayant commis cet acte. D'une part, il se disait que certaines personnes mécontentes se seraient dit qu'elles avaient le droit de se faire justice elles-mêmes et de punir Barack sans l'intervention de la police. En revanche, si c'était dans l'intention de le tuer, pourquoi ne pas l'abattre directement plutôt que de lui tirer dessus avec des balles à blancs ?
Il a découvert un impact de balle dans le sol où Barack s'était effondré. Pensant que les criminels étaient certainement des débutants, il a sorti son arme et a tiré plusieurs coups de feu de son arme en se tenant à la même distance que les agresseurs de Barack pour essayer de reproduire la scène qui s'était produit. Les balles de l'inspecteur avaient complètement traversé le sol puis elles s'étaient logées dans le bitume, ce qui rendait impossible de faire une quelconque analyse balistique pour retrouver les armes qui avaient servies à tirer sur Barack. Apparemment, les agresseurs avait fait exprès de tirer dans la mauvaise direction pour brouiller les pistes. Et là, il en était sûr, il avait affaire à des professionnels au sujet de cette affaire de balle à blanc. Les coups de feu provenaient également de deux armes différentes et étaient dans une position assez latérale ce qui faisait comprendre les tireurs s'étaient garés et l'avait attendus patiemment jusqu'à ce qu'il finisse de discuter avec Eve avant de le cribler de balles. Néanmoins, son analyse montrait clairement que l'intention des tireurs était de lui faire du mal mais ils ne devaient pas utiliser contre lui une force mortelle.
Cela induisait la possibilité d'une inculpation de Docteur X en tant que tête pensante, présent sur les lieux du crime ou absent lorsqu'ils se déroulaient. D'après l'analyse du flic véreux, le Docteur X était sûrement présent au moment où l'échange de coups de feu s'est déroulé. Il pensait que Docteur X avait consciemment participé à ce drive-by mais, il ne pouvait pas le prouver et il n'y arriverait sûrement jamais parce que Docteur X n'était pas sur les lieux lorsque les faits se déroulaient. De plus il avait un très bon alibi…