Chapter 9
2860mots
2023-04-22 18:26
Après cette grosse dispute qu'il avait eu avec Eve, Docteur X indigné et agacé par la persistance de son adversaire Barack s'est décidé à lui mettre un coup significatif dans la figure pour qu'il se tienne à carreaux et qu'il arrête de jouer au plus malin avec lui. Il en avait marre de ce petit prétentieux qui se permettait de l'attaquer à chaque fois et de vouloir semer le bazar dans sa vie. Il avait dû suspendre le projet Éden uniquement à cause des petites bêtises de Barack qui s'amusait à le provoquer et à lui lancer des piques. Lui, il n'était pas du genre à trop parler et donc il était grand temps pour Docteur X qu'il donne une bonne leçon au cafard de Barack afin de lui montrer qu'il ne jouait pas dans la même catégorie que lui. Il allait mettre en œuvre la phase d'intimidation. Docteur X projetait secrètement depuis la sortie du clip pas tienne d'en venir à une solution comme celle qu'il allait mettre en œuvre dans les prochaines lignes.
Il a pris son téléphone et a composé un numéro qu'il n'avait pas enregistré dans son téléphone mais qu'il connaissait sur le bout de ses doigts.
- Allo. A dit Docteur X d'une voix calme et apaisée

- Ouais, allo. C'est qui à l'appareil ?? a répondu la voix à l'autre bout du fil au téléphone.
Mais personne ne répondit. Docteur X n'a pas dit un mot. Il s'est contenté d'écouter la voix de la personne à l'autre bout du fil et semblait souriant en l'entendant. Il avait pourtant le poing serré et la mâchoire saillante à ce moment précis mais, il y avait pourtant un sourire sur son visage autant dire que c'était vraiment inquiétant de le voir dans cet état. La personne à l'autre bout du fil exaspérée de voir que le numéro qui l'avait appelé ne prenait même pas la peine de lui répondre alors qu'elle demandait qui était de l'autre côté à l'appeler a finalement lâché dans un élan de colère "Vas te faire foutre, fils de pute. Ne me rappelles plus sale peureux" d'une voix très enragée et masculine.
C'était la voix de Barack. Docteur X avait appelé Barack sur un numéro masqué. Histoire de l'effrayer un peu et de l'avertir de ce qui allait suivre car, il était bon joueur et préférait ne pas être trop en position de force lors qu'il s'en prenait à ses adversaires sinon, il ne prenait aucun plaisir à les démolir lorsqu'il les confrontait. La phase d'intimidation avait ainsi débuté par un simple coup de fil. Comme un coup de sifflet pour débuter un match entre deux équipes rivales ou comme le chant du coq pour signaler le lever du jour. Pour Barack, c'était plutôt le lever du rideau sur les problèmes qu'il allait devoir assumer à présent que la ligne rouge était franchie.
Après lui avoir raccroché au nez Barack s'est ensuite dirigé vers son salon où était sa famille et il les a rejoints devant la télé. Il avait vraiment une putain de belle vie ce filou. Peut-être que, s'il avait pris en compte le cadeau que le bon Dieu lui avait fait en lui offrant cette vie paisible de luxe il ne se serait pas hasardé à tirer la queue du diable assoiffé de sang et de chair humaine. Mais il était trop tard pour faire marche arrière, maintenant il fallait assumer quel que soit la douleur éprouvée lorsque cela se déroulait. Il ne le savait pas, il ne savait pas encore dans quel jeu interminable il s'était lancé et croyant à tort qu'il jouait dans une cour de récrée.
Docteur X dans son enfance et son adolescence difficile dans la pauvreté s'était allié à de nombreux malotrus qui lui devaient tous de fiers services. Il avait noué des relations avec près de la moitié des malfaiteurs du Niger et l'on disait même qu'il connaissait des gens dans la zone du non-retour, la zone de Djevou. Celle où personne n'arrivait à se sortir indemne. Celle où tous les plus courageux, les plus vantards et les plus audacieux devenaient de gentils agneaux emplis d'humilité et d'obéissance, parce qu'à tout moment et à la moindre incartade, ils pouvaient perdre un ou plusieurs membres et voir même la vie. Mais Docteur X avait réussi à survivre à cette zone-là. Il n'était pas sans ressource et il avait vraiment le bras long et, puisque Barack avait voulu jouer le gangster en le provoquant autant et à de multiples reprises, il allait lui montrer à quel point il avait eu tort de s'en être pris à lui malgré qu'il n'ait pas répondue toutes ces fois. Docteur X avait le démon comme les gens d'occident le disaient si bien. Il comptait faire de Barack un exemple à ne pas suivre pour tous ceux qui étaient dans l'industrie et qui se perdraient un jour à vouloir faire comme Barack avec lui.
Il a pris son téléphone portable et a maintenant recomposé un autre numéro qu'il n'avait jamais enregistré sur son téléphone portable et cette fois-ci ce n'était pas pour mettre un coup de pression à Barack, non. Il appelait quelqu'un d'autre. Quelqu'un dont il n'était pas préférable de dire le nom mais dont nous allons quand même parler. Il appelait un tueur à gages, quelqu'un de vraiment mal famé, un véritable malotru, un assassin, un pilleur, un braconnier ou encore un migrant clandestin, il appelait James le polonais.

James le polonais était un africain d'Afrique noire originaire du Niger mais l'on l'appelait le polonais parce qu'il était resté en Pologne pour se former en tant que militaire mais, à cause du racisme, sa carrière avait été bousillée alors il avait sévit pendant longtemps en Pologne avant d'être finalement rapatrié au Niger où il avait monté un véritable gang de brutes et de tueurs nés qui pouvait passer l'envie à n'importe qui d'hausser le ton ou même de parler lorsqu'ils étaient dans les parages.
Le gang du polonais se nommait "Les Soldados" c'était un gang qui sévissait un peu partout dans le Niger pour de multiples crimes et voix de fait. Il y avait de tout ce que l'on pouvait rechercher comme criminel dangereux dans ce gang. C'était un gang puissant qui avait des affiliations jusqu'au Nigéria. C'était des truands vraiment dangereux qui ne rigolaient pas lorsqu'ils allaient s'en prendre à quelqu'un. Ils étaient munis d'armes à feu comme des Tokarëvka ou des kalachnikovs qu'ils brandissaient dans tous les quartiers malfamés de Niamey avec leurs gros 4x4.
L'on pouvait savoir lorsqu'ils étaient de la partie rien qu'en entendant le son du moteur de leurs bolides de la mort à des kilomètres de là et à ce moment, c'était la débandade. Tout le monde courait et allait s'abriter en attendant qu'ils aient finis de passer. C'était un gang puissant et ils avaient même des connaissances dans la police. Autant dire qu'ils étaient vraiment intouchables.
Docteur X avait rencontré le polonais alors qu'il n'était encore qu'un adolescent en fougue. Il l'avait rencontré quelques temps après le départ d'Eve et à ce moment de sa vie, Docteur X traversait vraiment une mauvaise passe. Il buvait et il fumait. Il était fort physiquement alors, il allait se battre à coup de massue contre des gens qu'il rencontrait dans la rue et pouvait laisser certains pour morts lorsqu'il leur mettait la main dessus. Il ciblait généralement les gens bien habillés parce que pour lui cela était un symbole de richesse et à ce moment de sa vie. Docteur X détestait les gens riches parce que c'était à cause de ce types de personnes qu'il avait perdu sa bienaimée. Alors, pour se venger de la vie, il s'en prenait à ses gens bien habillés et les confrontait pour leur arracher tout ce qu'il trouvait comme ayant de la valeur qu'il allait ensuite revendre pour se racheter des cigarettes ou de l'alcool. À ce moment, Docteur X pensait que tout était fichu pour lui et qu'il n'avait plus qu'à se noyer dans l'alcool et la cigarette pour oublier la douleur qu'il ressentait lorsqu'il pensait à Eve.

C'était son seul échappatoire contre la peine et les douleurs du cœur que lui avaient laissé le départ de sa bienaimée. Un soir de dimanche alors qu'il venait de se saouler la gueule encore une fois et que sa mère l'avait mis dehors, Docteur X se promenait dans la rue et effrayait les passants avec sa force et sa violence. Il était très imprudent de se hasarder à marcher près de lui lorsqu'il était dans cet état. Non loin de lui, avançait trois jeunes hommes, tous les trois bien vêtus de costumes trois pièces, de lunettes cartier noires et couverts de chapeaux rond en frome ou de feutres haïtiens. Docteur X après les avoir aperçu s'est dit que c'était encore des riches qui se promenaient dans les rues de Niamey pour montrer leur richesse aux pauvres qui avaient du mal à s'en sortir.
Il s'est donc mis à s'avancer vers eux pour les tabasser et leur arracher les objets de valeurs qu'il trouverait sur eux après leur avoir refait le portrait. L'alcool lui avait empêché de s'apercevoir que les gens qu'il allait confronter n'était qu'en réalité les membres du gang très craint dans la ville de Niamey le gang des Soldados. Après quelques pas, les Soldados s'étaient finalement arrêtés en face d'un petit bar maquis et ils se tenaient à présent debout comme de vrais gardes du corps. Docteur X qui ne comprenait rien à ce qui se passait sous ses yeux, s'est mis à leur lancer des insultes en se rapprochant davantage et en leur demandant s'ils l'écoutaient mais, les Soldados qui le prenaient pour un pauvre lunatique ne lui ont pas accordés un regard et se sont contentés de l'ignorer.
Docteur X lui, s'imaginait que c'était qu'ils étaient des gens riches qu'ils ne lui donnaient pas la valeur qu'il méritait et qu'ils ne lui répondaient pas alors qu'il leur parlait. À ce moment, il en avait marre et il était prêt à en découdre sérieusement avec eux. Alors, il s'est approché et s'est mis à discuter avec eux. Mais ils ne lui répondaient pas et détournaient le regard lorsqu'il leur parlait. Ils l'ignoraient totalement.
À ce moment, Docteur X s'est dit que si les mots ne suffisaient pas pour qu'ils aient une discussion alors, il devait en venir aux mains avec eux. Ils étaient trois, il était seul et pourtant cela ne l'a pas empêché de décrocher une droite dans la figure du Soldados qui se tenait à sa gauche. Il lui a envoyé son poing dans la figure, ce à quoi le Soldados a donné une réponse beaucoup plus violente en le projetant parterre. Mais il s'est relevé et il a couru dans la direction de ce dernier puis il l'a poussé d'un coup d'épaule chargé à l'intérieur du bar maquis. Il s'est jeté sur lui et s'est mis à le frapper mais le Soldados résistait et le frappait également.
Voyant que l'échange de coups entre les deux devenaient trop importants et qu'il serait difficile pour leur coéquipier de gérer la situation, les deux autres Soldados se sont alors joint à la partie et ont assenés des coups sévères à Docteur X avant de l'immobiliser pour leur camarade lui rende tous les coups que Docteur X qui s'appelait toujours Damien à l'époque lui avait porté.
Ils étaient donc en train de le frapper jusqu'à ce qu'un homme à la carrure imposante descende les escaliers du bar qui avait deux étages. Un ré de chaussée pour accueillir les clients du Bar et un étage supérieur où se reposait le patron des lieux. L'homme était très imposant et faisait peur. Aussitôt que les Soldados l'avaient entendus descendre les marches des escaliers, ils s'étaient arrêtés et avaient jeté parterre le jeune homme qui avaient quelques bleus sur la figure.
Lui aussi avait remarqué la présence de l'homme qui descendait les escaliers et il restait sur ses gardes, les deux poings fermés avec ardeur et pointés vers l'avant comme une garde de boxeur de rue. Docteur X était intimidé mais il restait combatif, il n'avait pas peur de mourir et à vrai dire il ne cherchait que ça depuis qu'il avait perdu la seule raison de vivre qu'il s'était alors trouvé. L'homme qui alors avait fini de descendre les marches des escaliers s'est approché de Damien. Il était encore plus imposant et impressionnant de plus près et semblait être vraiment dangereux. Son regard était noir et vide, il n'y avait rien dedans, l'on ne pouvait y lire que l'inquiétude que l'on pouvait ressentir face à la mort ou au diable. L'atmosphère s'était alourdie et un véritable silence régnait à présent dans le petit bar isolé. Docteur X ou du moins Damien était là maintenant face à face à l'homme qui pouvait lui briser la nuque en un seul coup. En le voyant face à lui, Damien était bien conscient de la force de l'homme qu'il avait sous ses yeux et commençait à avoir peur pour sa vie. Il commençait à se remettre en question et peu à peu, il retrouvait toute sa sobriété.
Il avait en face de lui, James le polonais. Le grand homme du haut de ses deux mètres cinq paraissait si effrayant et lointain qu'il était mieux qu'il ne sorte pas de son bar pour éviter d'effrayer les gens dans la rue. Son visage était recouvert de cicatrices et il avait une énorme barbe qui donnait l'impression d'avoir été taillée à la machette. Ses bras étaient gros et robustes et son torse semblait tiré vers le bas. Il avait une veste sans manche qui recouvrait son buste large et l'on pouvait voir se dessiner des épaules rondes comme des boules de bowling. Pour se couvrir la tête, il enfilait un béret et il mettait des lunettes pour masquer toute la noirceur de son regard.
N'importe qui se serait pissé dessus en l'ayant en face de lui, même Akim qui était pourtant une grande gueule n'aurait pas osé dire une phrase, un mot, ou même une syllabe en sa présence. L'homme imposant, James le polonais a regardé Damien alias Docteur X de haut en bas et puis il s'est gratté la nuque. Après qu'il se soit gratté la nuque, il a retiré ses lunettes et l'a regardé de plus près droit dans les yeux pour voir s'il voudrait s'enfuir en croisant son regard. Mais Damien alias Docteur X n'avait plus rien à perdre alors il a renfrogné la mine et l'a regardé aussi avec le poing durement serré. Alors James le polonais lui a demandé avec le sourire…
- Tu veux me frapper petit ? A dit James a Damien qui le regardait fermement sans détourner le regard.
Mais Damien n'a pas répondu. Ce serait trop humiliant pour lui dire quelque chose à ce moment. Il le savait qu'au premier mot qui sortirait de sa bouche, il l'utiliserait pour se moquer de lui alors il s'est contenté de le regarder. James le polonais a ensuite continué…
- Tu as le regard ferme petit, d'où est ce que tu viens, tu as perdu ta langue?
- De nulle part, je ne viens de nulle part et je n'ai nulle part où aller. a répondu Damien d'une façon sèche et brève.
- Je vois petit, je vois. Pourquoi est-ce que tu te frappes avec mes hommes ? Tu ne tiens pas à ta vie ? ou tu ne sais pas qui nous sommes ? qui est ce qu'il a frappé d'ailleurs ? John viens par ici !!
- Tout de suite chef, j'arrive!
Et l'homme avec qui Damien se tapait s'est approché de James le polonais comme il le lui avait ordonné.
- C'est qu'il t'a sévèrement amoché ce petit voyou. A lancé James le polonais à John son homme de main qui n'a pas répondu.
- D'où est ce que tu viens petit ? qui t'a appris à te battre ? ça te dirait de travailler pour moi ?
- J'ai d'autres projets dans la vie, je me vois obligé de refuser ton homme grand homme.
- Sais-tu que je pourrais te tuer à tout moment et que personne, pas même tes parents ne chercheraient à savoir ce qu'il t'est arrivé ?
- Je sais, mais cela ne change pas ce que j'ai dit pour autant.
- Je vois, reviens alors me voir lorsque tu auras besoin de moi. Je sais que ce jour arrivera et tu pourras toujours te dire que tu m'as pour ami.
- John, sors une bouteille et buvez, vous êtes des frères maintenant.
Et John a fait ce que lui a demandé son chef, il a sorti un verre et ils l'ont bu. Damien ne pouvait pas décliner une invitation à boire, son père lui avait toujours enseigné qu'il était mal éduqué de refuser un verre. Et depuis ce jour, Damien n'as plus jamais revu les Soldados mais, il avait gardé le numéro de James et de John en cas de changement d'avis ou de besoin. Et là, il avait besoin de James le polonais alors, il a composé son numéro et il l'a appelé.