Le temps est rapidement passé, Océane s'était enfin trouvée un emploi de serveuse dans un bar nommé "Drunk" non loin d'un petit studio moderne qu'elle louait, elle participait également à des spectacles de danse organisés dans le bar ; cela lui rapportaient énormément d'argent.
Edward de son côté avait repris peu à peu ses activités, il espérait chaque jour avoir un signe de vie d'Océane mais hélas, ses espoirs avaient toujours été brisés.
Un soir comme tous les autres soirs depuis près de six mois déjà, Océane prenait les commandes des clients pour revenir les servir plus tard.
- Monsieur, qu'est-ce que je vous sers ? Océane a demandé à un des clients.
- Trois verres de vin rouge bien frais.
Océane a hoché la tête en notant la commande du client, alors qu'elle était sur le point de partir, le client l'a arrêté :
- Attendez.
Océane s'est retournée avec les sourcils froncés.
- Il y a un problème monsieur ?
- Vous venez de la cité L, n'est-ce pas ?
- Pourquoi cette question ?
- Vous ressemblez beaucoup à une jeune fille qui est apparue dans les journaux locaux de la cité L. il y a de cela quelques mois en tant que la petite amie d'Edward Fao.
Océane a fixé l'homme, ensuite elle lui a dit :
- Désolée, je ne sais pas de quoi vous parlez. Elle s'est ensuite tournée et est partie.
Plus tard quand Océane est revenue servir la commande de l'homme, il l'a encore retenu :
- Je me rappelle également de vous, vous étiez à cette soirée de jeu, vous avez longtemps tenu compagnie à Lugi Bi.
Océane s'est souvenue de cette soirée, c'était la première fois qu'Edward et elle s'étaient rapprochés. L'homme a continué :
- Lugi m'a parlé de votre envie pour la bague nommée la veuve noire. Et si je vous disais que je sais où la trouver ?
Océane l'a regardé en silence avec plusieurs pensées en tête. Cette bague c'était Edward qui la voulait et non elle, pourquoi se donner du mal pour obtenir un bien précieux pour quelqu'un qui n'a même pas su lui faire confiance ? L'homme en face d'elle l'a laissé réfléchir longtemps avant de poser sa carte de visite devant elle en lui disant :
- Voici ma carte, si ça t'intéresse d'avoir cette bague tu peux me contacter. Il s'est levé après avoir fini les verres que Océane lui avait servis et est parti.
À la fin de la soirée, Océane a retiré son tablier et s'est apprêtée à partir. Quand elle est arrivée à la sortie du bar elle a entendu un homme s'adresser à elle :
- Tiens, tiens, n'est-ce pas l'ex préférée de mon fils ?
Océane a levé la tête et a vu Brandon Fao se tenir devant elle, elle l'a ignoré et est passée devant lui. Brandon l'a suivi en disant :
- Mon fils ne sait vraiment pas apprécier la valeur des bonnes choses mais si tu veux je peux te réconforter.
- Que voulez-vous monsieur Fao ? Océane a demandé impatiemment.
- Moi, rien, du moins pas grand-chose, même si vous n'êtes plus avec mon fils cela n'a rien à voir avec moi, ça n'empêche pas que nous soyons amis. Qu'en dis-tu ? Brandon a terminé ses mots avec un mélange de malice et d'espièglerie.
- Amis ! Vous et moi ? Quel intérêt aurais-je à être votre amie ?
Brandon a repris un ton sérieux et menaçant :
- Je connais votre passé Océane Len, je sais d'où vous venez et qui vous êtes, il suffit juste d'une seule décision de ma part et je pourrai dénoncer tout ce que vous avez fait dans votre passé, vous et vos amis du Nord mais je suis un type gentil du coup, je vais juste vous proposer une chose: bosser pour moi.
Océane a éclaté de rires comme si c'était la plus grosse blague du siècle. Elle s'est ensuite approchée de lui et lui a dit à l'oreille :
- Allez au diable vous et votre proposition. Elle s'est tournée et est rentrée dans son petit studio.
Assis dans son bureau, Edward fixait le canapé sur lequel Océane avait l'habitude de s'asseoir pour l'attendre après les cours. Il a tout de suite été sorti de ses pensées par le coup de la porte, il s'est redressé et a répondu :
- Entrez.
Wilfried est entré accompagné d'une femme d'âge moyen marchant derrière lui en disant :
- M. Fao, cette dame s'est présentée à l'accueil et désire vous parler, elle dit s'appeler Carmen Len.
Edward qui au départ avait les sourcils froncés les a détendu après avoir compris le nom de famille "Len" que portait la femme.
- Laisse-nous seuls. Edward a ordonné à Wilfried son assistant.
Wilfried a exécuté l'ordre sans perdre de temps car depuis la disparition d'Océane il y a quelques mois, son patron était constamment de mauvaise humeur. Après le départ de Wilfried, Edward a proposé à la dame de s'asseoir ce qu'elle a rapidement fait.
- Vous dites vous appeler...
La femme a interrompu Edward :
- Carmen Len, la tante d'Ane... Enfin je veux parler d'Océane.
Edward l'a juste fixé sans changement d'expression, il était impossible de savoir à quoi il pensait. La femme a continué à parler :
- Je suis tombée sur la couverture d'un journal dernièrement, vous y étiez avec Océane, je me suis renseignée et c'est ainsi que je suis arrivée à vous aujourd'hui.
La femme a fait une pause avant de continuer :
- S'il vous plaît, dites-moi qu'elle va bien.
Edward continuait de regarder la femme en silence, il ne faisait aucun doute qu'elle avait quelques petits traits de ressemblance avec Océane. Il s'est souvenu que la dernière fois qu'Océane parlait de sa tante, elle semblait si nostalgique. En voyant l'angoisse dans le regard de la femme devant lui il s'est dit que les deux femmes devaient beaucoup s'aimer. Il a distraitement dit à la femme devant lui :
- Vous semblez vraiment inquiète pour Océane.
- Oui beaucoup, elle est la seule famille qu'il me reste.
- Et vous revenez la chercher après tant d'années d'abandon ? Comment croyez-vous qu'elle ait survécu tout ce temps ?
La femme l'a juste regardé avec une honte évidente dans les yeux. Carmen Len a toujours été très proche de sa nièce et s'en est toujours voulu de n'avoir pas réagi quand son mari l'a jeté hors de la maison. Après avoir subi plusieurs coups et blessures de la part de son mari, elle lui a porté plainte et a demandé le divorce qui lui a été accordé tandis que son mari avait été condamné à plusieurs années de prison pour avoir porté main sur son épouse.
- Ne me jugez pas, s'il vous plaît, j'étais sous l'emprise de mon époux, j'avais si peur qu'il me fasse du mal. La femme s'est défendue en pleurant.
- Océane n'est pas à la cité L pour l'instant mais je vous promets que vous la verrez bientôt.
- Merci, M. Fao.