Cette femme portait une jupe et un foulard, cependant, à en juger par sa silhouette robuste, ce devait être un homme.
"Monsieur Weil, c'est ma faute", dit Bill en baissant la tête. Sous la faible pression de Justin, il tremblait, "Mademoiselle Swift a été enlevée."
"Comment as-tu pu être aussi stupide !" Justin lui lança un regard froid, "La salle d'attente est si lumineuse et spacieuse. Qui va heurter les autres par accident ? Penses-tu qu'Eric ne saurait pas que nous allons à l'étranger ?"
Bill arrivait à peine à lever la tête.
Justin ne s'était pas laissé le temps de blâmer Bill et continua à suivre la surveillance dans le hall de l'aéroport. Il constata que l'homme avait retenu Rebecca et embarqué ailleurs sous la direction de l'employé après être sorti du hall.
Ce jour-là, l'avion de taille moyenne était libre, mais il avait été réservé par Eric. Au moment de l'arrivée de Justin, l'avion dans lequel se trouvaient Eric et Rebecca s'était déjà envolée.
Leur destination était la Turquie.
Bill vérifia spécialement l'heure du trajet et dit à Justin : "L'heure à laquelle ils arriveront à l'aéroport d'Ataturk devrait être à midi. Nous devons attendre une demi-heure pour le vol international, et nous ne pouvons atterrir à l'aéroport Ataturk qu'après une heure d'arrivée."
Lorsqu'il vit que le visage de Justin devenait de plus en plus froid, Bill eut également des sueurs froides.
"Monsieur Weil, allez-vous régler le Mad Shadow ici ?" Bill se contraignit à parler, "Je vais informer le directeur Chain. Les formalités de vol vont être passées très rapidement."
"C'est inutile. Il n'y a pas de pilote." Justin parlait d'une voix froide et basse. "Tu n'as pas de licence de vol. Je suis trop fatigué pour le faire. Alors, peux-tu le faire voler tout seul ?"
Bill était très embarrassé.
"C'est vrai. Où puis-je trouver un pilote ?" se dit-il.
"Monsieur Weil, j'ai pensé à quelqu'un !" Bill passa rapidement un coup de fil, en baissant la tête. Après trois minutes d'appel, il avait l'air soulagé en faisant face à Justin.
Justin leva les sourcils et demanda : "Qui appelles-tu ?"
"Il va arriver dans une minute."
Lorsque l'homme fut arrivé, Bill avait déjà demandé à quelqu'un d'envoyer le Mad Shadow et le gara tranquillement au coin de l'aéroport.
Environ quarante minutes plus tard, Justin aperçut la personne que Bill cherchait.
En fait, c'était Denny Cooper.
Le jeune homme était vêtu d'une chemise à manches courtes et d'un pantalon ordinaire. Son visage avait l'air cool, mais il était habillé. Pourtant, sa peau était trop foncée. En le regardant, Justin semblait réfléchir à quelque chose.
Les yeux de Denny lui étaient si familiers, comme s'ils étaient ceux de quelqu'un d'autre.
"Bill, as-tu vraiment envoyé le Mad Shadow ici ? Celui de la base ?" Après qu'il se soit approché, Denny demanda hâtivement à Bill, parce qu'il n'arrivait pas à y croire, "Pouvez-vous obtenir une telle chose ?"
"Nous l'avons emprunté, et le coût est calculé en secondes", dit Bill.
Si ce n'était pas une urgence, qui le prêterait depuis la base ? Le faire voler, c'était comme brûler de l'argent.
"Alors allons-y. Qu'attend-on ?" Un regard d'excitation se dessina sur le visage de Denny, comme s'il était impatient d'essayer. "J'ai rêvé de la sensation de piloter le Mad Shadow. Enfin, j'en ai l'occasion."
Justin demanda : "As-tu une licence de vol ?"
"Si je n'avais pas de licence de pilote, je ne serais pas prêt à prendre le risque", répondit Denny, grincheux. "J'ai un parent, et je ne veux pas risquer ma vie dans un avion."
Puis, il montra à Justin la licence de pilote.
Les étudiants de cette université excellaient dans tous les domaines, surtout en matière de sniper et de combattant, et cela, même s'ils n'étaient pas encore diplômés. Parmi les milliers de personnes étudiant dans l'université, Denny était classé dans les cinq premiers.
Bill s'approcha de Justin et soupira : "L'étudiant de cette école ne peut être diplômé que dans au moins cinq ans pour conduire un train de combat. Mais une année est suffisante pour lui. Si je n'étais pas allé à l'école pour m'en assurer, j'aurais pensé qu'il se vantait !"
"Allons-y." Justin rendit la licence de vol à Denny et dit : "Tu n'as pas besoin de te dépêcher. Tu dois juste arriver à l'aéroport d'Ataturk avant 11 heures."
Ils traversèrent alors le passage rapide et arrivèrent bientôt à l'endroit où était garé le Mad Shadow.
Un chasseur noir à profil bas était caché dans un coin, se fondant presque dans l'obscurité. En le regardant, les yeux de Denny s'écarquillèrent.
Le nouveau chasseur développé par la base n'avait pas encore été mis en service, mais il avait la chance de le toucher et le piloter !
"Êtes-vous sûr que c'est bon ?" N'étant pas à l'aise, Denny monta et redemanda à Justin : "Cette chose sera comme une bombe qui vole dans le ciel si elle vole dans la zone de ciel d'autres pays."
Justin répondit : "Ne t'inquiète pas, j'ai spécialement arrangé un itinéraire pour toi."
En entendant cela, Denny se sentit soulagé.
Tout ce qu'il voulait, c'était de gagner de l'argent et non pas perdre la vie.
Comme le Mad Shadow était un chasseur biplace, Bill devait prendre un vol international pour la Turquie. Il se tenait sur le côté et les vit partir.
.......
Dormir dans cet endroit mettait Rebecca mal à l'aise. Lorsqu'elle ouvrit les yeux dans un état second, elle se retrouva dans les bras de quelqu'un d'autre. Cela devait être la raison.
"Es-tu réveillée ?"
Cette voix chaude et familière fit trembler Rebecca. Elle leva les yeux et rencontra ceux d'Eric.
Ils étaient doux et brillants, comme s'il n'avait jamais été en colère.
En regardant de nouveau autour d'elle, elle constata qu'elle se trouvait dans la cabine de première classe d'un avion.
"N'étais-je pas en train de me changer dans la salle de bain ?" murmura Rebecca. Elle se souvint alors qu'au moment où elle allait se déshabiller, quelqu'un lui avait frappé l'arrière de la tête et elle avait directement perdu connaissance.
Puis, après ce moment de confusion, elle retrouva ses esprits. Elle serra les dents et fixa Eric : "Tu m'envoies des camélias tous les jours, et maintenant, tu me forces à prendre l'avion. Que diable es-tu en train de faire ?"
Bill savait-il qu'elle avait été enlevée ?
"As-tu soif ?" Eric lui tendit un verre de jus de fruit. Cependant, Rebecca ne l'eut pas pris. Elle se débattit quelques fois pour se lever de ses bras, mais Eric la tenait fermement.
"Dora, cela fait trois ans que nous ne nous sommes pas vus. Je veux seulement te serrer dans mes bras et nous aurons une petite conversation." Eric posa son menton sur son épaule. Cette intimité gênait Rebecca.
Elle dit avec raideur : "Je me souviens encore de ce que tu as dit au banquet. La destination de cet avion est en Turquie, n'est-ce pas ? Tu veux devancer Justin et m'utiliser pour cette coopération."
"Tu es si intelligente." Eric toucha ses magnifiques cheveux noirs. Il l'aimait tellement au point où il ne pouvait pas la lâcher. "Dora, c'est juste un échange d'intérêts entre toi et lui. Je suis différent. Ce qui est à moi est à toi."
"Même si c'est un échange d'intérêts avec lui, je ne veux pas t'aider non plus." Les lèvres ainsi que les dents de Rebecca tremblaient. Tant qu'elle pensait à ce qui s'était passé il y avait trois ans, la froideur recouvrait tout son corps. "Je ne veux rien de toi."
Eric, lui, toucha sa peau froide et tremblante. Tout à l'heure, elle était encore chaude. En un instant, il sentit une douleur dense dans son cœur, c'était comme s'il était piqué par d'innombrables aiguilles.
Avait-elle été blessée si gravement cette nuit-là ?
"Je suis désolé." Eric toucha tendrement son cou avec ses lèvres fines.
Il avait tant de choses à lui dire, mais il ne le pouvait pas. Ce n'était pas grave tant qu'il s'occupait de tout. Tout ce qu'il espérait, c'était que la fille qu'il aimait pourrait aller bien.
"Eric, si tu as des choses à me dire, dis-les maintenant." Rebecca le poussa avec sa main. Son souffle chaud se pulvérisa sur son cou, la rendant mal à l'aise.
Toutefois, peu importait ce que Rebecca disait, Eric ne la lâchait pas.
"Laisse-moi m'appuyer contre toi un peu, d'accord ? J'ai aussi sommeil après t'avoir regardée pendant si longtemps." La voix d'Eric se baissa. Il enleva ensuite ses lunettes et la mit de côté, appuyant sa tête sur son épaule.
Durant tout ce temps, le corps de Rebecca était resté raide, n'osant pas bouger pendant un long moment.
Puis, elle entendit une faible respiration - Eric s'était endormi à ses côtés.