Ceux qui travaillaient dans la branche de New York n'étaient jamais des personnes ordinaires, donc comment pourrait-elle être qualifiée ?
De plus, elle ne souhaitait pas être seule dans un pays qui n'était pas la sienne puisqu'elle trouvait que c'était trop compliqué. Une vie avec de l'argent suffisant et sa famille à côté semblait déjà parfait pour elle. Elle ne voyait pas les choses en grand.
Comme Justin savait que Rebecca était résolue, il n'insista donc pas.
Le choix lui revenait après tout et Justin ne devrait pas intervenir.
Toute l'après-midi, un grand calme avait régné dans le bureau entier. Ils étaient, en fait, tous concentrés sur leurs travaux. Quand Rebecca releva la tête du dernier document, elle constata l'obscurité à la fenêtre qui signalait déjà la tombée de la nuit.
Sans même s'en rendre compte, elle venait de passer toute une journée chez Justin !
Elle n'avait pas voulu perturber le travail de Justin qui était encore inlassablement occupé. Ainsi, elle sortit du bureau sans faire de bruit et avant de rentrer chez elle, elle décida de préparer le dîner. Une fois qu'elle était à l'étage inférieur, elle reçut un appel de Gina sur son téléphone.
"Rebecca, tu n'es pas encore rentrée de ton travail dehors ?"
"Dans la maison de Monsieur Weil." La dernière fois, après le banquet, Rebecca avait raconté à Gina l'entièreté des évènements qui s'y étaient déroulés. Cette dernière avait même trouvé qu'elle n'avait pas du tout été honnête avec elle en ne lui racontant pas l'histoire d'amour.
"Alors comme ça, tu es chez Monsieur Weil !" Sur un ton long et vague, Gina ajouta : "Tu vas y passer la nuit ?"
"Ne te fais pas des idées, je suis juste venue lui retourner sa faveur." Face à la pensée de Gina, Rebecca était restée sans voix. "Ne trouvais-tu pas Monsieur Weil méchant ?"
"Je n'avais que dit qu'il ne se marierait pas tôt et non qu'il était méchant !" Puis d'une manière de parler innocente, Gina poursuivi : "De plus, je ne te demande pas de te marier avec lui. J'aimerais juste savoir si tu souhaiterais avoir une relation si tu t'entends bien avec lui ?"
Rebecca prit un ton grincheux et lui dit : "Arrête, je ne suis pas intéressée. Ne t'ai-je pas raconté ce qui s'était passé la dernière fois ? Avec le regard virulent de Vivian, il ne sera aisé pour aucune femme d'être avec le Mont Weil."
D'autant plus que Vivian la haïssait déjà malgré qu'elle n'avait aucune relation avec Justin.
Que ferait-elle alors s'il y a une vraie relation avec lui ?
Remarquant qu'il se faisait de plus en plus tard, Rebecca se dépêcha de faire la cuisine. Pendant qu'elle échangeait quelques mots avec Gina, elle lui avait donné l'instruction de ne pas commander de plats à emporter puisqu'en rentrant, elle allait ramener de la nourriture. À cette nouvelle, Gina, avec son téléphone dans la main, l'embrassa à l'autre bout du fil.
Comme c'était le repas du soir, Rebecca concocta un mets assez léger et nourrissant pour l'estomac. La soupe au pigeon qu'elle avait apprêté dans l'après-midi était également prête à la consommation. Elle sortit la casserole violette du fourneau et pile à ce moment, sa vision fut plongée dans le noir. Aussitôt, elle fut envahie par la frayeur.
C'était peut-être une panne d'électricité !
Cependant, l'éclairage des lampadaires à l'extérieur était toujours visible, ce qui faisait de la villa de Justin la seule habitation à être dans l'obscurité. Rebecca pensait donc que cette panne avait été manuellement déclenchée, et utilisa son téléphone allumé en guise d'éclairage. Elle se dirigea ensuite vers le bureau pour retrouver Justin.
"Monsieur Weil, je crois que le contact du compteur électrique a été déclenché !" Rebecca frappa à la porte du bureau en demandant : "Connaissez-vous l'emplacement du circuit général ?"
"Monsieur Weil, vous êtes là ?"
Malgré le grand nombre de fois que Rebecca avait frappé à la porte, elle n'eut aucune réponse à l'intérieur. Elle entra alors dans la pièce, mais ne vit personne. Où Justin était-il passé ? Au milieu de cette obscurité dans laquelle elle se trouvait, Rebecca devint brusquement nerveuse.
Elle se rappelait bien que Justin était pourtant dans le bureau quand elle était descendue pour cuisiner.
En montant au second étage, elle remarqua le long couloir au milieu de sept ou huit pièces. C'était un endroit tellement vaste et calme qu'elle pouvait même s'entendre respirer et devant elle, il y avait une petite lueur.
"Oncle Justin..." Rebecca avança en longeant le mur, et son ventre tremblait. "Où êtes-vous ? Réponds-moi, s'il vous plaît !"
Elle ne comprenait pas la nécessité de vivre seul dans une si grande villa. Il n'y en avait certainement aucune.
Rebecca posait lentement ses pas, l'un après l'autre. De peur qu'une chose venue de nulle part, vienne la surprendre, elle vérifia devant puis derrière elle avec la lampe. À cet instant, un bruit se fit entendre dans l'une des chambres et Rebecca courut immédiatement vers la pièce.
"Oncle, c'est vous qui est là ?" demanda-t-elle en tapant la porte.
"Évidemment que c'est moi, c'est ma maison !" Ce qu'il disait semblait flou et terne. "Je suis coincé dans la salle de bain. Entre avec une lampe de poche pour m'aider à ouvrir la porte."
"D'accord, un instant." Rebecca ouvrit la porte de la chambre et s'y introduit.
La chambre avait une structure minimaliste. Dès que Rebecca regarda en direction du faisceau de lumière, elle sut l'emplacement de la salle de bain. En se rapprochant, elle découvrit ensuite que c'était le coin de la moquette qui était coincé sous la porte, d'une telle manière que Justin ne puisse pas la tirer.
"Mon oncle, c'est le tapis qui est bloqué sous la porte", expliqua-t-elle à Justin. Puis, elle tendit la main pour essayer de la retirer, mais elle n'y parvint pas puisque le tapis extrêmement coincé. "Et si vous reculiez de quelques pas pour que je puisse essayer de l'ouvrir avec un coup de pied."
"Tu as autant de force ?" Justin avait des doutes.
Rebecca regarda la serrure et n'y trouva rien de spécial alors, elle lui répondit : "Ça ne devrait pas être compliqué. Laissez-moi d'abord essayer."
"D'accord."
Justin se retira alors pendant que Rebecca prit un élan de quelque pas puis une profonde inspiration, avant de lever la jambe pour asséner un coup de pied dans la serrure de la porte.
Pour ce premier coup, elle échoua.
Une seconde fois, Rebecca pivota son pied et frappa la porte et ce coup-ci parvint à ouvrir la porte.
"Monsieur Weil." Rebecca illumina la salle de bains avec la lampe et remarqua des taches de sang sur les manches de la chemise de Justin. Il était évident que sa blessure s'était réouverte. "Vous saignez. Est-ce que tout va bien ?"
Elle avait hâte de demander l'état de la blessure de Justin et ne s'attendant pas à ce qu'il y ait de l'eau sur le carrelage de la salle de bain, elle glissa et tomba au sol pendant que son téléphone portable s'était envolé.
Justin fit tout son possible pour attraper son bras.
Les mains de Rebecca s'agitèrent dans tous les sens jusqu'à ce qu'elle finisse par toucher la plaie. Justin ne put résister à la douleur, alors il recula et entra en collision avec l'interrupteur de la douche pendant que Rebecca le frappait dans ses bras.
Aussitôt le pommeau de douche en haut s'ouvrit, et ils furent tous deux éclaboussés, par l'eau.
Les lampes se rallumèrent subitement.
La fraicheur de l'eau fit trembler Rebecca. Maintenant que la lumière était de retour, elle put voir et arrêter rapidement l'eau qui coulait, surtout que Justin aussi semblait être très gêné. Son visage était horriblement moche avec ses cheveux courts mouillés et collés à son front.
Sans attendre plus longtemps, elle tira la serviette de bain sur l'étagère et la lui remit en tremblant. "Monsieur Weil, voici une serviette."
"Je t'ai demandé d'ouvrir la porte, bon, tu as bien ouvert la porte, hein !" La voix de Justin était remplie de mécontentement, " Est-ce que je suis attaché par la corde et t'attends pour me sauver ?"
"C'est la première fois que je vois une femme aussi stupide que toi !" pensa-t-il.
"Je me suis inquiétée en voyant que tu saignais au niveau de ta blessure." Rebecca savait que c'était à cause d'elle et afficha un sourire maladroit.
"Sors pour que je puisse me changer !"
Rebecca voulait en prime traiter la blessure, mais quand elle vit le visage de Justin, semblant être recouverte d'une couche de glace, elle ne dit plus rien et quitta la pièce.
"Je ne l'avais vraiment pas fait exprès. Comment peut-il m'en vouloir autant ?" Rebecca continua à marmonner jusqu'à atteindre l'étage inférieur. Heureusement qu'elle portait un gilet épais en dessous sinon, ce ne serait pas une mince affaire pour elle d'enlever ses courtes manches.
En plus, demander à Justin s'il avait une autre serviette sèche serait extrêmement gênant. Ainsi, à l'aide de ses mains, elle plia vers le haut ses manches courtes et se disait qu'elle s'en occuperait une fois à la maison.
Dès qu'elle ouvrit la porte, elle croisa Vivian à l'extérieur.
"Justin, je..." Vivian, avec une boîte de gâteaux en mains, s'apprêtait à s'exprimer avec un sourire. Cependant, lorsqu'elle vit Rebecca à la porte, aucun son ne put sortir de sa gorge à l'image d'une cassette rayée et ses yeux s'écarquillèrent en un instant.
"Pourquoi celle-là est-elle ici ?" se demanda-t-elle.
Vivian n'était pas du tout contente. Elle jeta un coup d'œil à la robe de Rebecca et à ce moment, la boîte de gâteaux qu'elle tenait en main s'écrasa en mille morceaux, salissant ainsi la devanture de la porte d'entrée.
La venue de Vivian était très imprévisible. Rebecca ne trouva pas une explication plausible en se regardant après avoir baissé la tête.
"Ah ! Rebecca Swift, je vais te tuer !" Pile au moment où Rebecca voulut parler, Vivian hurla d'une voix aiguë puis la gifla. "Espèce de salope sans scrupules !"
D'un geste rapide, Rebecca saisit son poignet et lui demanda avec un visage impitoyable : "J'aimerais savoir comment se fait-il que tu aies autant de mauvaises manières pour gifler les autres comme tu le souhaites. As-tu une addiction à la gifle ?"
Elle ne voulait pas avoir une relation tendue avec Vivian pour éviter que cette dernière rende la vie d'Hailey difficile dans le milieu du divertissement.
Mais elle était tout sauf une idiote qui restait sans réagir pendant que les autres la giflent !
"Que viens-tu de dire ? Que j'ai de mauvaises manières ? !" Les yeux de Vivian s'agrandirent une nouvelle fois et sa fureur s'amplifia. Elle lança une autre gifle vers Rebecca qui la stoppa en tenant fermement ses mains.
...
Incapable de se libérer, Vivian lui cria alors : "Tu n'es rien de plus qu'une salope. Comment peux-tu piéger ton ancien mari et le faire perdre sa réputation puis être viré?"