"Que se passait-il ?"
"Bonjour, Monsieur Weil." En voyant Justin, Rebecca le salua avec une expression timide sur le visage, "J'ai appris que vous avez besoin d'une personne pouvant prendre soin de vous et je suis donc venu me proposer en tant que volontaire. J'espère que vous n'y trouviez aucun inconvénient."
Rebecca avait fait un grand effort pour afficher un sourire pendant qu'elle parlait, mais en réalité, elle se disait intérieurement : "Vous pensez que j'ai vraiment le choix ? Comme je vous dois assez de faveurs, je voudrais le plus tôt possible rembourser mes dettes. Ce ne serait pas avantageux pour moi d'avoir à travailler éternellement pour le groupe Weil !"
En tournant son regard vers Bill, Justin, avec un léger sourire, lui demanda : "Ah bon ? Suis-je réellement dans le besoin d'une personne pour prendre soin de moi ?"
"Oui, Monsieur Weil. La dame soignante à temps partiel m'a informée qu'elle sera occupée à la maison et ne pourra donc pas venir les jours qui viendront." Un frisson avait parcouru le dos de Bill au moment où le regard de Justin s'était posé sur lui. Ainsi, il avait remis en place ses lunettes qui avaient glissé et s'était exprimé sans aucun changement dans son expression.
"Je suis extrêmement chargé, alors de peur d'oublier une tâche que vous m'auriez confiée, j'ai amené Mademoiselle Swift qui a non seulement de grandes compétences dans les affaires, mais qui est également douée pour la cuisine."
Sans perdre de temps, Rebecca confirma ses dires. "Je ne sais peut-être pas cuisiner le porridge, mais je suis douée pour préparer d'autres repas ! Monsieur Weil, vous n'avez pas à vous inquiéter jusqu'à ce que vous soyez rétabli, car je m'occuperai de vous."
Étant intelligent, Justin sut que Rebecca cherchait à lui retourner sa faveur.
Bien qu'il ne l'ait pas dit ouvertement, il n'avait confiance qu'en une seule personne dans le pays et c'était Bill. Mais cette fois-ci, ce dernier était énormément chargé et Justin était vraiment dans le besoin d'une personne qui puisse l'aider à gérer les documents.
"J'en suis conscient, tu peux te mettre au travail." Puis, Justin se tourna vers Bill et lui dit : "Mademoiselle Swift me portera assistance ici. Si tu trouves un peu de temps libre, nettoie le département du secrétariat. C'est trop sale."
Bill confirma qu'il avait compris sa demande, "Je m'en chargerai." 
Et avant de les quitter, il fit une demande à Rebecca : "Mademoiselle Swift, occupez-vous de la vie quotidienne de Monsieur Weil."
Rebecca lui répondit avec étonnement.
La villa était si grande et était déjà équipée de robots de nettoyage, ce qui lui faisait donc une tâche en moins. Cuisiner n'était-il pas la seule chose dont elle devrait s'occuper ? Que devrait-elle gérer d'autre avec Justin ?
Très tôt, Rebecca avait été désillusionnée brutalement. En effet, le travail n'était pas facile !
En réalité, avant de venir, elle avait demandé à Bill de l'accompagner au supermarché pour acheter un certain nombre d'ingrédients pouvant aider pour la guérison des blessures. Cependant, Justin était très méticuleux sur ce qu'il mangeait. Il ne consommait pas de poisson ni de porc et pour les légumes, il ne mangeait pas de brocoli.
Comme il avait une légère allergie aux cacahuètes, il ne prenait pas aussi la sauce aux cacahuètes.
Son café devrait être moulu et bouilli sur place avant d'être obligatoirement servi toutes les fois qu'il traitait des documents.
"Monsieur Weil, vous êtes extrêmement..." Rebecca regarda les notes inscrites dans le mémo et les coins de sa bouche frémirent à deux reprises. "Vous êtes extrêmement difficile à satisfaire, n'est-ce pas ?"
Mais malgré qu'il soit si pointilleux sur son alimentation, il n'avait pas du tout l'air faible avec ses 188 centimètres de taille. C'était juste impressionnant.
Même Hailey n'avait pas autant d'exigences sur la nourriture !
Justin s'occupait ses affaires devant l'ordinateur, et il dit : "Après tout, tout le monde a une nourriture qu'il n'aime pas. C'est tout à fait normal. Cela n'a rien à voir avec le fait d'être pointilleux." 
"…"
Rebecca serra les dents parce qu'elle supportait pas du tout celui qui est mangeur difficile.
Mais maintenant qu'elle s'était peinée d'avoir acheté autant d'ingrédients au supermarché, avec le prix élevé des aliments, elle trouvait que ce serait du gaspillage de les jeter juste parce qu'il était pointilleux !
Rebecca prit donc un moment pour réfléchir puis se glissa dans la cuisine en appelant Julia. "Maman, que faut-il faire si je dois cuisiner du porc pour une personne qui n'en mange pas ?"
"C'est pour ta sœur ?"
Rebecca fredonna : "Non, ce n'est pas Hailey !"
"Bon ! Tu peux en faire des boulettes de viande en découpant le porc en morceaux puis en y ajoutant du sel. Tu sais comment le faire ?"  Julia trouva en très peu de temps une solution puisque après tout, elle avait été une cuisinière en chef. "Si tu as aussi une aubergine, tu peux en faire de l'aubergines farcis à la viande."
"Et s'il ressentait le goût du porc ?"
"Il faut la saler tout en l'assaisonnant, il ne pourra pas reconnaître le goût du porc."
Avec ces informations, Rebecca fouilla dans les bouteilles et les boîtes de conserve et découvrit qu'il y avait réellement l'assaisonnement dont Julia venait de lui parler. Elle nota la manière dont il fallait procéder pour le salage puis demanda comment elle devrait se débrouiller avec le poisson. Il était aussi question d'en faire des boulettes ou des œufs à la vapeur.
Après avoir mis le tablier, Rebecca se mit à effectuer des tâches dans la cuisine.
En utilisant toutes les méthodes de préparation enseignées par Julia et termina très rapidement la cuisson du porc et du poisson. Le déjeuner, constitué d'un bœuf épicé et deux plats végétariens, pouvait maintenant être servi.
Avant de faire sortir le repas de la cuisine, elle s'assura de l'absence totale du goût du porc en dégustant la viande après cuisson.
"Monsieur Weil, vous pouvez venir prendre votre déjeuner."
Justin rabat alors l'ordinateur portable et se leva pour prendre place dans la salle à manger. Lorsqu'il vit les quatre plats servis et une soupe sur la table, sa satisfaction fit retrousser ses lèvres.
Apparemment, ses compétences en cuisine n'étaient pas mauvaises.
Mais au moment où ses yeux tombèrent sur l'assiette de tourtes à la viande, il fronça les sourcils et dit : "N'avais-je pas précisé que je ne mangeais pas du porc ?"
"Ce n'est pas de porc, mais plutôt du bœuf !" Rebecca lui servit ensuite le repas avant de s'assoir. "Monsieur Weil, je n'ai plus préparé du porc. Si vous avez des doutes, goûtez donc la viande", dit-elle d'une manière posée.
Cependant, Justin ne bougea le petit doigt et avait l'air de se méfier. En le remarquant, Rebecca ne put faire autrement que d'essayer de le faire manger en promettant : "Monsieur Weil, je vous assure que cette viande n'est pas du porc. Si en le mangeant, vous constatez que c'est du porc, alors, je m'en irais immédiatement !"
À ces mots, Justin la regarda puis avec des baguettes, il piocha un morceau de tourte à la viande et attendit quelques secondes avant d'en prendre une grosse bouchée.
La texture tendre et lisse avec l'odeur parfumée et légère de la viande, ne purent échapper à ses sens. Cette viande était totalement différente de la viande de porc.
"Ce n'est pas aussi facile de cuisiner aussi bien du bœuf. Il n'y a plus aucun doute sur tes talents de cuisinière." Justin regarda le morceau de pâté de viande sur les baguettes. Si la préparation n'avait pas été réussie, le bœuf ne serait pas aussi tendre et glissant.
Rebecca relâcha un soupir de soulagement et se dit qu'elle avait vraiment bien fait d'appeler Julia tout à l'heure.
La soupe aux champignons était le seul repas sur la table préparé avec des végétaux. Le porc et le poisson étaient d'une manière ou d'une autre dans le reste des repas. Mais, tous les plats furent mangés par Justin et en le constatant, Rebecca ressentit un sentiment d'accomplissement dans son cœur.
"Peu importe le gibier que vous choisirez, j'aurai plein de façons de m'en occuper !"
Une fois qu'ils finirent de manger, Rebecca n'eut pas besoin de faire la vaisselle puisque la cuisine était déjà équipée d'un lave-vaisselle. Tout ce qu'il fallait faire, était de jeter les bols et les baguettes dans la machine.
Dans l'après-midi, Justin changea de lieu de travail en partant dans le bureau. Pour pouvoir gérer les affaires des entreprises à l'étranger, il faisait des vidéos conférences. Rebecca de son côté se mit à s'occuper tranquillement des documents à côté de lui, après avoir pris le soin de lui faire du café.
Étant habituée aux travaux sous pression dans le service de traduction, elle scannait puis elle marquait automatiquement les mots obscurs sur tous les documents que Justin jetait. Ainsi, en moins de cinq minutes, un document était déjà achevé.
Pendant que l'un d'eux était occupé à la table, l'autre s'affairait au fond de la table.
"Nous avons fini pour aujourd'hui. On peut dire que cette journée est accomplie."
Justin se débarrassa du microphone qu'il utilisait. Il venait de faire une heure et demie de réunion et il était déjà épuisé. À ce moment, il aperçut une tasse de café fumante à portée de main et les documents déjà traités.
Lorsqu'il releva les yeux, il vit Rebecca concentrée sur ce qu'elle faisait. Elle était sérieuse dans son travail. De temps en temps, elle mordait même le bout de son stylo comme pour réfléchir quand certains mots lui échappèrent, ce qui lui donnait un air très mignon.
Justin retroussa ses fines lèvres.
Il venait de comprendre pourquoi Eddy avait reconnu sa bonne performance au travail par des félicitations. En effet, elle était tellement efficace qu'elle pouvait prévoir les besoins des autres et les satisfaire au bon moment.
En la considérant juste comme une simple interprète, il était celui qui la sous-estimait.
"Rebecca." Avec le doigt, Justin tapa la table puis lui demanda : "Si tu en avais l'occasion, irais-tu à la branche de New York ? La société te fournira un logement."
"À New York ? " C'était tellement une surprise que Justin lui ait posé cette question que Rebecca resta pendant un moment sans réponse.
Justin hocha la tête et répondit : "Oui."
Il était conscient que Rebecca serait en mesure de briller de mille feux à l'endroit adéquat et la filiale de New York était exactement ce qu'il lui fallait.
Tant qu'elle serait en mesure de l'aider avec la coopération, lui permettre d'aller là-bas n'était pas une mauvaise affaire.
"Monsieur Weil, merci pour votre appréciation." En fin de compte, Rebecca décida de rejeter l'offre : "Mais je préfère rester au siège social. J'aurai probablement du mal à m'habituer à la filiale de New York."
Rebecca avait aussi ses plans personnels.
Malgré son expérience de plusieurs années en tant qu'une excellente interprète dans le groupe Weil, mais elle était encore trop jeune, son ancienneté n'était pas assez pour occuper un tel poste.