En facetime avec mes amies, je leur raconte la confession de Zayne après que je lui demande pourquoi il ne venait plus à la maison. Je sais que j'ai dit que je voulais envoyer ça aux oubliettes, mais il n'arrête pas de me dire à quel point il m'aime. Aujourd'hui, il dit même que c'était un coup de foudre. Mon cœur explose presque à ces mots. Je suis heureuse que le train se soit arrêté à ce moment-là parce que je suis à deux doigts de lui dire que je l'aime aussi. Même sous la pluie, je ne peux penser qu'à tout l'amour que j'ai pour lui. Mais ensuite, je me demande pourquoi il ne l'a jamais avoué si c'était un coup de foudre ? Pourquoi a-t-il arrêté de rentrer à la maison après m'avoir embrassée ? Puisqu'il faut que je le sache, je pose la question que je m'étais dit que je ne poserais jamais. La vérité me brise dans les tréfonds de mon être : il est parti à cause de moi, parce que j'ai menti et que je lui ai dit que notre premier baiser ne signifiait rien, parce que je n'avais pas réalisé que j'étais amoureuse de lui et que j'avais gardé Daniel pour supporter la douleur. J'ai passé deux années à vivre sans lui par ma seule faute. J'étais la seule responsable de la douleur et du mal que nous avons enduré tous les deux, sans que l'autre le sache. Il doit être peiné actuellement parce qu'il ignore que je l'aime. Je ne peux pas le lui dire parce que je ne peux pas quitter Daniel pour être avec lui, alors que ce dernier a été aussi bon envers moi.
─ Qu'est-ce que tu veux faire ? demande Samantha.
Je réponds : ─ Je suis avec Daniel. Elles hochent toutes les deux la tête, comprenant ce que je choisis de faire.
─ Tu devrais faire ce qui te rend heureuse. Si tu aimes Zayne, choisis-le. J'aime bien Daniel, mais tu n'es pas obligée de rester avec lui pour le reste de ta vie parce qu'il a essuyé quelques larmes. C'est là le conseil de Santana, mais c'est bien plus que quelques larmes. Comment puis-je le quitter aussi soudainement ?
Kenya réplique : ─ Je crois que tu devrais rester avec Daniel. Il est mignon, et il t'aime. En plus, il ne s'enfuit pas quand les choses deviennent difficiles. Même si je réfléchis à leurs arguments contrastés, mais tous valables, j'ai déjà choisi de rester avec Daniel.
─ J'ai les serviettes, dit Zayne. A cet instant, mes amies se taisent.
─ Salut, dit-il à voix basse en marchant vers l'endroit où je suis assise et en me tendant une serviette.
─ Salut.
─ Te sens-tu mieux ? J'acquiesce, mon cœur battant la chamade alors que je regarde l'homme dont je suis amoureuse. Puis, nous nous fixons l'un l'autre pendant quelques minutes.
Il dit alors : ─ Je...
─ Hmmmmm, marmonne Kenya, interrompant le moment. Zayne regarde mon téléphone, puis me regarde à nouveau.
─ Oh, j'appelle mes amies sur FaceTime, dis-je en tournant le téléphone vers lui.
─ Oh, salut les filles. Ici son célèbre demi-frère.
─ Salut, c'est Santana. Contente de te revoir.
─ Hé, ravie que tu sois de retour. Tu as vraiment manqué à Maija, poursuit Samantha.
─ Elle m'a manqué encore plus, crois-moi, rétorque-t-il en souriant alors que je me mets à rougir.
Puis Kenya lance : ─ Klein, si tu fais du mal à mon amie, je battrai ton...
─ Ok, ok. Je dois y aller. On se parle plus tard, dis-je, coupant Kenya et ses menaces. Beurk, je l'aime, mais parfois, elle exagère.
─ Hmmm, marmonne-t-elle.
─ On t'aime. N'oublie pas de te faire passer en premier, a ajouté Santana avant de raccrocher.
─ Ouais, quoi que tu fasses, nous voulons que tu sois heureuse, dit-elle encore en raccrochant.
─ Je suis pour Dan, lance Kenya. Quand j'entends cela, mes yeux s'écarquillent et je raccroche rapidement. Elle est tellement folle de dire ça, mais je sais qu'elle agit comme ça parce qu'elle sait à quel point il m'a brisé le cœur.
─ Je m'excuse pour Ken. Elle est un peu... surprotectrice, dis-je en choisissant ce mot au lieu de celui que je voulais prononcer : folle.
─ C'est elle qui a le béguin pour Jade, non ? Je le regarde, surprise qu'il se rappelle cela, avant de me souvenir qu'il a dit qu'il se souvenait de tout ce que je lui disais. Une lueur espiègle brille dans ses yeux, mais disparaît rapidement alors que son humeur s'assombrit.
─ Tu étais amoureuse de moi. Il ne le dit pas comme s'il posait une question, mais comme s'il énonçait un fait. Le cœur emballé, je me suis demandé comment il le sait. Il a entendu notre conversation, mais il a dit "étais", ce qui signifie qu'il ne sait pas que je l'aime encore. Le souffle coupé et la poitrine en peine, je le regarde fixement, car mon cœur tout entier lui appartient. Laissant la question en suspens, nous nous fixons l'un l'autre pendant un moment.
Après avoir rassemblé assez de courage pour l'admettre, je murmure : ─ Oui.
─ Quand ? me demande-t-il avec un regard intense.
─ Comment ça, quand ? Il y a deux ans.
─ Je veux savoir quand tu es tombée amoureuse de moi. Parce qu'après que je t'ai avoué mes sentiments dans la cabane, tu m'as dit que tu n'éprouvais qu'une attirance sexuelle pour moi. Alors, quand est-ce que tu m'as soudainement aimé ? La colère dans sa voix m'arrache une grimace, mais ses yeux sont différents : ils sont remplis de douleur, pas de rage. Je détourne mon cœur parce que ce dernier ne peut pas supporter de voir la douleur que je cause.
Essayant difficilement de retenir mes larmes, je marmonne : ─ J'ai réalisé à quel point je t'aimais après ton accident.
─ C'est pratique. Il faut que je sois à l'article de la mort pour que tu te soucies de moi, glousse-t-il.
─ Non, ce n'est pas ça....
─ Quand as-tu cessé de m'aimer ? Il m'interrompt avant que je puisse finir de m'expliquer. Lorsque je me retourne pour lui faire face, je constate que son visage est sinistre et ses yeux sont remplis de beaucoup de douleur. Face à cela, mon cœur s'emballe. Je veux lui dire que je n'ai jamais cessé et que je ne cesserai jamais de l'aimer, mais je ne peux pas. Je ne peux pas rompre avec Daniel juste parce que Zayne est de retour.
─ À Noël dernier. À ces mots, il serre la mâchoire.
─ Comment as-tu cessé de m'aimer ? Tes sentiments ont-ils juste disparu ? En entendant cela, mon cœur se brise en même temps que sa voix, ce qui fait couler les larmes que j'avais retenues. Je suis désolée, mon amour. Je suis désolée de continuer à te faire du mal.
─ J'ai juste arrêté. Il rit amèrement et répond :
─ Comment peut-on cesser d'aimer ? Quand on aime vraiment quelqu'un, on ne peut pas cesser de le faire. Rien n'arrête l'amour. Ni le temps, ni l'espace, ni même le fait qu'elle soit amoureuse de quelqu'un d'autre. Quand j'ai vu une larme couler sur sa joue, le reste de mon cœur s'est brisé. Mon corps se convulse à cause de la douleur qui le traverse, mais c'est une douleur que je suis prête à endurer. Je sais que je lui brise le cœur en même temps que le mien, mais il m'est interdit de mentionner la seule chose que je puisse lui dire pour apaiser sa douleur. Il se dirige vers le lit et prend sa veste, qu'il enfile.
─ Tu ne m'as pas aimé. Tu as plutôt dû ressentir de la pitié ou de la culpabilité parce que j'aurais pu mourir. Ce n'est pas de l'amour. Ce n'est pas comparable à ce que je ressens pour toi. Il s'approche de moi, se penche et caresse ma joue, puis il se penche plus près et m'embrasse. Ensuite, il s'éloigne et caresse à nouveau ma joue. Une fois son front posé sur le mien, il ferme les yeux.
─ Mon amour, mon âme, ma belle énigme, je t'aime. Je devrais le dire correctement au moins une fois. Ne t'inquiète pas, tu n'auras pas à le répéter. A ces mots, il ouvre les yeux et m'embrasse une nouvelle fois avant de se retirer. Mon cœur se brise alors que je le regarde quitter la pièce et peut-être ma vie une fois de plus. Envahie par la douleur et en larmes, je m'agrippe à mes genoux. Je passe le reste de la nuit sur le lit de la chambre, à pleurer l'amour que je n'aurai jamais. Je ne peux pas revenir en arrière, car j'ai déjà fait mon choix. Le matin, je m'habille et je rentre à la maison en traînant des pieds, m'attendant à ce que Zayne soit parti. À ma grande surprise, il est toujours là lorsque j'entre dans la cuisine pour saluer mes parents. Il me jette un coup d'œil, mais détourne le regard quand nos yeux se croisent.
─ Bonjour, mon amour. Comment était l'Onsen ? demande maman alors que je m'assois et que je prends une assiette.
─ C'était divin, j'ai adoré. En disant ce mensonge, je regarde Zayne du coin de l'œil, mais ses yeux sont rivés sur sa nourriture.
─ Ce n'est pas comme un jacuzzi sans les jets ? demande papa.
─ On peut dire ça, dis-je en hochant la tête et en prenant une bouchée de pain perdu.
─ Je ne vois pas en quoi c'est attirant, dit papa.
─ C'est un concept japonais. C'est tout ce que Maija a besoin de savoir pour s'engager, explique maman, et elle a raison. Alors que papa glousse, une fois de plus, mon cœur me force à regarder Zayne. Est-ce qu'il va bien ? Je veux lui demander comment il va, mais je ne pense pas qu'il veut me parler maintenant.
─ Ta mère et moi partons demain. En entendant cela, je jette un regard confus à papa.
─ Juste maman et toi ? Est-ce que tu nous abandonnes ? Est-ce que tu as dépassé la peur de l'édition étrangère ? Papa rigole et répond :
─ Je parie qu'elle tient son esprit de toi, mon amour. Pendant que papa se tourne vers maman et l'embrasse, elle ricane.
─ C'est bien vrai, vu que c'est ma fille. Ils s'embrassent à nouveau.
─ Ok, c'est bon, les tourtereaux. Expliquez-moi pourquoi vous laissez vos enfants derrière vous. Papa s'éloigne en riant et dit :
─ Zayne a une surprise pour vous. Le coeur battant la chamade, je regarde Zayne mais il reste silencieux et se contente de pousser la nourriture dans son assiette. Quelle pourrait être cette surprise ? Je sais que je ne suis pas sa personne préférée en ce moment. Je me retourne vers papa car Zayne ne répond toujours pas.
─ Zayne... dit Papa.
─ Oui, papa, euh... Je me suis souvenu que tu voulais visiter l'Écosse et nourrir des chèvres, alors on y va. On part dans deux jours. Je pousse un cri, super excitée à l'idée que l'un de mes rêves de longue date va se réaliser. Il s'en est vraiment souvenu et il a planifié ce voyage pour moi. Avec cette pensée, je me précipite pour le serrer dans mes bras.
─ Merci, merci, dis-je en l'embrassant sur la joue. Voyant que son corps se raidit, je m'arrête complètement surprise par mes actions. A quoi pensais-je ? Non, je ne réfléchis clairement pas.
Avant de m'éloigner, je chuchote : ─ Désolée.
─ Nourrir des chèvres ? Parfois, je crois que tu as été échangée à l'hôpital. Je me tourne vers maman et je souris, ravie de la voir me distraire de Zayne et de mon cœur brisé.
─ Maman, comment peux-tu dire ça alors que j'ai TES énormes putains de pieds ? Tandis que Maman fronce les sourcils, papa commence à rire.
─ Chérie, dit-il, elle est clairement ton enfant. Elle a ta langue acérée, je crois qu'on est d'accord là-dessus.
─ Ferme-la ! dit-elle en lui lançant un bagel qui le frappe au front. Malgré cela, il n'arrête pas de rire. Je reporte mon attention sur Zayne, en espérant le décoincer en parlant du voyage.
─ On y va seuls ? Je lui pose cette question en attendant une réponse affirmative.
─ Non, j'ai invité Sienna, Jade et Quentin.
Un peu déçue, je marmonne : ─ Oh... Deux secondes, a-t-il dit Sienna ? J'espère qu'il n'a pas invité cette fille à notre voyage.
─ Quelle Sienna ?
─ Tu connais Sienna. Quand j'entends cela, je fronce les sourcils. Je ne suis pas contente qu'il ait invité cette garce alors que ce voyage m'est offert. Cependant, je ne peux rien dire puisque je lui ai brisé le cœur. Il est célibataire et libre, alors je ne peux pas lui dire qui doit ou ne doit pas sortir avec lui. Je vais me mordre la langue, mais si je dois la voir, j'aurai besoin de mes amis. Et puisqu'il a Sienna, il est normal que j'invite Daniel.
─ D'accord. Quant à moi, je vais inviter les filles, Gin, et Daniel. La mâchoire serrée, il répond :
─ Invite qui tu veux. Après quoi, il se lève et se dirige vers les escaliers sans se retourner une seule fois. Je le suis sans réfléchir.
Quand il est à mi-chemin de l'escalier, je crie : ─ Zayne ! Il se retourne et me regarde en bas.
─ Merci.
─ Tu l'as déjà dit...
─ Non, pas pour le voyage. Merci de ne pas être parti.
─ Je t'ai dit que je ne te quitterai plus jamais, me dit-il en souriant avant de se retourner et de continuer à monter les escaliers alors que je le regarde s'éloigner et finir par disparaître de ma vue. Je reste avec une question qui me tracasse : ai-je pris la bonne décision ?