Après une autre heure de lecture, je ne peux tout de même pas abandonner mes livres. Je prends une douche, je m'habille et je me maquille pour ce soir, en prenant soin de choisir une robe sexy, mais pas trop, car je sais combien Zayne est jaloux. Ce n'est pas comme si c'était pour lui que je m'habille. J'essaie juste d'éviter une scène internationale. Je ne suis donc pas en train de tromper qui que ce soit.
─ Oh, oublie ça ! C'est en prenant mon sac à main que je marmonne et je me dirige vers la porte, puis vers le coin salon. Puisqu'il est en train de regarder son téléphone, il ne me voit pas descendre.
─ Comment tu me trouves ? En entendant cette question, il lève lentement la tête. Mon souffle est coupé quand il sourit et ses yeux verts deviennent étincelants. Bon sang, ça devrait être un crime d'être aussi beau.
─ Belle, dit-il après m'avoir examinée pendant un moment.
─ Pas mignonne ? Ma question le fait glousser alors qu'il se lève.
─ Il m'est interdit d'utiliser ce mot, tu te souviens ? Mais même si je le pouvais, tu serais toujours magnifique ce soir. Lorsque je rougis, il ajoute : ─ Deux secondes, ce n'est pas ta tenue habituelle. Je ris et lui donne un coup de poing en le taquinant, légèrement heureuse qu'il ait remarqué que je m'habille différemment.
─ Puisque nous sommes dans un pays étranger, j'ai jugé bon de porter une tenue plus modeste. Même si je mens, ce n'est pas comme si je pouvais lui dire que je me suis habillée comme ça parce qu'il devient facilement jaloux. Il me regarde de la tête aux pieds et se mord la lèvre, ce qui fait fondre mes entrailles et pousse mon cœur à battre la chamade. Les mains tremblantes, je prends la sienne, ce qui provoque chez moi des secousses électriques. Seulement, cette fois, au lieu de la lâcher, je la serre plus fort. Même si nous ne pouvons pas être ensemble, je devrais au moins m'habituer à ce sentiment.
─ Allons-y ! Il affiche ce sourire de tueur qui fait défaillir mes genoux avant de me tirer vers la porte. À notre arrivée en boîte quinze minutes plus tard, nous nous dirigeons directement vers le bar. Zayne demande à avoir une table VIP, mais je crois que ce serait plus amusant de traîner avec des gens ordinaires. Nous avons commandé des boissons, et Zayne a pris un tabouret pour que je m'y assoie.
─ Merci.
─ Pas besoin de me remercier, ma belle dame. Je ne fais que présenter un tabouret à une reine, dit-il avec son meilleur accent britannique, qui est assez correct.
─ Je croyais que c'était un trône pour une reine, dis-je en sirotant mon verre. Il sourit et regarde de gauche à droite.
─ Le bar n'a plus de trônes, mais je garderai l'œil ouvert. A ces mots, je ris au point de jeter ma tête en arrière. Cela fait deux ans que je n'ai jamais été aussi heureuse.
─ Ça ira pour l'instant.
─ Je sers une reine bienveillante, répond-il en s'inclinant. Nous rions, sirotons nos boissons et nous nous installons dans l'ambiance de la boîte. Je me surprends à apprécier la musique américaine et le mélange de sons locaux joués dans ce lieu touristique. Nous passons les deux heures suivantes à boire et à rire tout en hochant la tête au son de la musique. Deux femmes approchent Zayne pour danser, mais il les repousse probablement par égard pour moi.
─ Tu devrais y aller, lui dis-je quand une autre femme l'approche.
─ Vraiment ?
─ Oui, pourquoi pas ? dis-je en prenant une gorgée de ma boisson. ─ Tu es clairement très sollicité. À ces mots, il regarde la femme, puis moi.
─ Tu es sûre que ça va aller ?
─ Bien sûr. Maintenant va-t'en avant qu'elles ne me frappent pour avoir attiré toute ton attention. Il glousse et me tend son verre avant que la blonde, qui me donnait un regard renfrogné il y a quelques secondes, ne l'entraîne. Je souris et commande un autre verre avant de me retourner pour le regarder danser. Les bras posés sur le cou de Zayne, la blonde se frotte contre lui. Quant à lui, les mains sur ses hanches, il semble s'amuser beaucoup trop à mon goût. Un sentiment amer de jalousie se met à ramper dans mon corps alors que ses mains glissent sur elle. Il me regarde et sourit, sachant clairement ce qu'il fait. Ne voulant pas lui donner la satisfaction d'être jalouse, je me retourne vers le bar et je commande un autre verre.
─ C'est l'histoire que nous raconterons à nos enfants sur notre rencontre, dit quelqu'un à côté de moi. Ne connaissant personne d'autre que Zayne dans cet endroit, je l'ignore et je suppose que ce n'est pas à moi qu'il s'adresse. J'avale une autre gorgée de ma boisson quand il parle à nouveau.
─ Ou pas d'enfants ? Je jette un coup d'œil cette fois-ci et repère le bel inconnu à côté de moi. Apparemment âgé d'une vingtaine d'années, il a les cheveux et les yeux bruns.
─ Des enfants ? Pendant que je l'interroge avec une certaine confusion, il me sourit et me montre ses belles dents.
─ Oui, les enfants que nous aurons parce que je sais que vous serez ma femme. En le voyant essayer de me prendre dans ses bras, je glousse. C'est mignon, et j'aurais pu tomber dans le panneau si les circonstances avaient été différentes.
Face à cela, je marmonne : ─ C'est certainement... présomptueux. Puis je prends une autre gorgée de ma boisson, mes yeux rivés sur les siens.
─ J'obtiens ce que je veux, répond-il, l'air confiant, et je sais qu'il dit la vérité.
─ Moi aussi. Ma réponse le fait rire.
─ Je m'appelle Scott, je suis là pour affaires, et vous ?
─ Maija. Je suis ici avec ma famille. Je tourne mon tabouret pour lui faire face.
─ Avec votre mari ?
─ Mes parents.
─ Tant mieux, parce que si vous aviez un mari, je devrais m'excuser auprès de lui pour lui avoir volé sa femme. Face à ce gars qui a l'air gentil, je ris en me détendant légèrement, car il ne m'intéresse pas. J'ai déjà un petit ami en plus d'être amoureuse de Zayne. Il n'y a pas de place pour quelqu'un d'autre dans mon cœur. Cependant, il n'y a pas de mal à flirter un peu. Il commence à me parler de lui : vivant au Texas, il est mannequin à plein temps et footballeur à temps partiel. Je lui dis que je fais des études de cinéma à l'université et, bien sûr, que je vis à New York. La conversation est amusante et nous flirtons pendant quelques minutes avant que je ne sente la présence de quelqu'un derrière moi. Zayne m'entoure de ses bras comme s'il marquait son territoire.
─ Qui est-ce, ma chérie ? dit-il en regardant Scott, probablement perplexe puisque je lui ai dit que je suis ici avec mes parents sans jamais mentionner cette personne jalouse, qui s'accroche maintenant à moi.
─ Zayne, voici Scott. C'est un mannequin que je viens de rencontrer. Scott, je te présente Zayne, mon...
─ Petit ami, propose Zayne avant que je puisse terminer ma phrase. Au moment où je lui jette un regard furieux, ce voyou effronté me serre encore plus fort. Je lève alors les yeux au ciel, me disant que je me fiche de ce qu'il dit à Scott. Ce n'est pas comme si ce dernier m'intéresse de toute façon.
─ N'étais-tu pas en train de danser avec une blonde ? Quel genre d'homme laisse sa belle petite amie seule pour danser avec d'autres femmes ? A ces mots, je peux voir le muscle de la mâchoire de Zayne se tendre, preuve qu'il n'est pas content du tout.
─ Un homme qui a une petite amie très sûre d'elle. Pas vrai, mon amour ? Alors que j'ignore sa question et je prends une autre gorgée de mon verre, il me pince les fesses, ce qui me fait sursauter.
─ Pas vrai, mon amour ? répète-t-il.
─ Oui oui, très sûre, super sûre, hyper sûre même, réponds-je en attrapant sa mâchoire et en la serrant un peu trop fort pour me venger de la pince qu'il m'a donné. Il sourit à Scott et frotte son visage sur le mien.
─ Maintenant, si vous voulez bien nous excuser, je veux danser avec ma femme, dit-il en me soulevant du tabouret et en me tirant vers la piste de danse. Je tourne la tête et crie mes excuses à Scott avant de suivre Zayne.
Une fois sur la piste libre, je lui demande : ─ C'était quoi cette histoire de petit ami ?
─ Je suis désolé, je voulais juste danser avec toi. Depuis cette nuit-là... Il soupire. La nuit où tu es parti est sur le bout de ma langue. C'est ce que je pense sans toutefois le dire. Je préfère me concentrer sur le présent plutôt que de revivre le passé. Pour l'instant, il est ici avec moi, alors je devrais en profiter.
─ D'accord, montre-moi tes pas de danse. Il sourit et m'attrape en m'attirant dans ses bras. Lorsque "In my bed" de Rotimi commence à jouer, mon cœur bat la chamade, et ma peau est en feu alors que nous nous pressons l'un sur l'autre. Ses mains s'agrippent à ma taille pendant que je me défoule sur lui. Je glisse sur son corps de haut en bas et ses mains glissent sur moi. Je jette ma tête en arrière, inhalant son parfum et me fondant dans ses bras tandis que nous bougeons au rythme de la musique séduisante. Il me fait tourner et nous continuons à nous frotter l'un sur l'autre. Je ne peux pas m'en empêcher. Je le veux, je le veux tellement. C'est ainsi quand il s'approche pour embrasser mon cou, je le laisse faire. Il l'embrasse tendrement, en faisant glisser sa langue, ce qui fait apparaître des flaques d'humidité entre mes cuisses. Puis, il se retire et me regarde dans les yeux. Mon cœur est sur le point d'exploser lorsqu'il se penche plus près de moi. Va-t-il m'embrasser ? Avant que j'aie le temps d'y penser, il pose sur mes lèvres les siennes initialement douces et tendres, puis exigeantes. J'entoure son cou de mes bras, en espérant que ce baiser ne s'arrête jamais. Soudain, l'image de Daniel surgit dans ma tête. C'est vrai. J'ai Daniel, et je ne peux pas le blesser. En y pensant, je repousse immédiatement Zayne.
─ J'ai un petit ami, je ne peux pas... À ces mots, Zayne se tourne. Une douleur aiguë frappe mon cœur, mais je l'ignore. Ensuite, il me regarde, les yeux remplis de tristesse.
─ Maija, je suis désolé. Je...
─ Ce n'est pas grave, nous nous sommes tous les deux emportés... mettons cela sur le compte de l'alcool, dis-je en lui souriant pour le rassurer.
─ Maija, je... Il s'arrête et acquiesce.
─ Super !!! Je crie un peu trop fort car j'essaie d'éviter de penser au baiser qui vient de me bercer. Je dandine un peu, ce qui le fait rire.
─ Maintenant, montre-moi tes autres pas de danse.
─ D'accord, dit-il en souriant à moitié. Ça me brise le cœur de le voir comme ça, mais je ne peux rien faire puisque je ne suis pas prête à briser le cœur de Daniel. Alors au lieu de lui sauter dans les bras et de lui dire à quel point je l'aime, je commence à danser. Après une minute ou deux, il me rejoint. Nous passons le reste de la nuit à danser et à boire en gardant nos distances, tous deux faisant semblant d'oublier ce moment de chaleur.