Maija
Le reste de la sortie se passe bien. Nous rentrons à la maison après avoir emballé notre pique-nique dans le parc. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ces mots : je t'aime. Allongée dans mon lit, je ressasse ces mots à plusieurs reprises, ainsi que le moment où ils ont été prononcés. ─ Attends, pourquoi est-ce que j'y pense trop ? Il m'aime ! Je crie alors que des papillons envahissent mon ventre. Mon cœur se sent plus léger que jamais. Qui se soucie de savoir quand il a commencé à m'aimer ? Il m'aime, et je l'aime. Je veux crier dans les cieux mon amour pour Zayne. Lorsque je réalise soudain que je ne lui ai pas répondu, je me fige. Qu'est-ce que je ne lui ai pas dit ? Je suis choquée parce que je n'aurais jamais cru qu'il dirait cela, mais j'aurais dû lui faire savoir à quel point je l'aime. Ensuite, nous aurions pu... Le visage de Daniel surgit alors dans mon esprit. Je ne peux pas lui dire que je l'aime parce que je suis avec Daniel. Daniel a été avec moi pendant tout mon chagrin d'amour, alors je ne peux pas le quitter comme ça. Comme si ma conscience coupable l'avait invoqué, mon téléphone se met à sonner. Au moment où je regarde l'écran, je remarque que c'est Daniel qui appelle sur FaceTime. Nerveuse, je me mords les lèvres en appuyant décrochant l'appel.
─ Salut, bébé.
─ Salut ! Malgré ma réponse froide, je fais de mon mieux pour paraître normale et ne pas tricher émotionnellement comme je l'ai fait ces deux derniers jours.
─ Comment se passe ton voyage avec Zayne ?
─ Hein ? Envahie par la culpabilité, je sursaute.
─ Est-ce que ça s'est bien passé entre vous ? Je sais que c'était un con.
─ Oh, on s'est réconciliés. Je l'ai poussé à s'excuser d'avoir été un con. Ces mots le font rigoler.
─ Bien joué, ma chérie. Je m'efforce de dissimuler la grimace que ces mots m'ont arrachée.
─ Un agent de sécurité m'a poursuivie aujourd'hui. Il éclate de rire et répond :
─ Je ne veux même pas savoir ce que tu faisais.
─ Ce n'était pas moi, tout était de la faute de Zayne.
─ Je suis si heureux que vous soyez amis. Je sais à quel point il t'a manqué pendant son absence. La culpabilité m'envahit à nouveau à cause de tout ce que j'éprouve pour Zayne. Etant avec Daniel, je ne peux pas le blesser, même si je dois sacrifier mon propre bonheur.
─ Bébé, tout va bien ? Tu as l'air un peu déprimée. Je repousse mon sentiment lancinant et je mets le plus grand sourire sur mon visage avant de dire :
─ Tout va très bien. Mais tu me manques. J'aimerais que tu sois là.
─ Bébé, je...
─ Daniel... dit sa mère en arrière-plan.
─ Oui, maman.
─ Viens ici une seconde.
─ Ok, j'arrive ! crie-t-il avant de se tourner vers moi. ─ Désolé, bébé, je dois y aller. Envoie-moi un texto plus tard, d'accord ? Et ne t'inquiète pas, tu en as juste pour deux semaines et deux jours sont déjà passés. Tu me verras bientôt. À ces mots, j'ai fait un sourire maladroit, car même s'il me manque un peu, je suis super heureuse de passer deux semaines seules avec Zayne.
─ Tu as raison, bébé. A plus tard.
─ D'accord, bébé. Je t'aime.
Knock
Knock
En regardant Zayne, qui est debout près de la porte, je réponds : ─ Je t'aime aussi. Je ne sais pas si je réponds à Daniel ou à Zayne. Quand Daniel raccroche, en regardant Zayne, je remarque une pointe de tristesse dans ses yeux, qui disparaît à la seconde où il s'approche du lit et s'assoit.
─ Comment va Daniel ? J'hésite un instant, me demandant si ce n'est pas trop cruel d'en parler. Mais puisque c'est lui qui me pose la question, je réponds :
─ Il va bien. À ces mots, il acquiesce et ne demande rien d'autre, ce qui me fait pousser un soupir de soulagement. Je n'ai pas envie de parler à l'homme dont je suis amoureuse du type que je fréquente et que j'aime dans une certaine mesure.
─ Alors, que veux-tu faire ce soir ?
─ Me recroqueviller dans mon lit avec un bon livre.
─ Trop ringard ! répond-il en riant.
─ Et alors ? Tu aimes toujours... Je m'arrête, n'arrivant pas à croire que j'allais dire ça après sa précédente confession.
─ Oui, dit-il en guise de réponse à ma question. En me disant que ça craint, je soupire. Je l'aime, mais je ne peux pas le lui dire parce que je suis avec quelqu'un d'autre que je ne peux pas blesser.
─ Qu'est-ce que tu veux faire ? Cette question est un moyen pour moi d'essayer de changer de sujet.
─ On devrait sortir et découvrir la vie nocturne du Japon.
N'étant pas une personne nocturne, je marmonne : ─ Euuuhhh...
─ Allez, ton livre sera toujours là demain. Tu peux même abandonner la lecture jusqu'à notre retour à la maison. Ce serait encore mieux. Nous sommes dans un pays étranger, alors, amusons-nous, explique-t-il. Il a raison. Je suis venue ici pour m'amuser, et j'aime passer du temps seule avec lui.
─ C'est d'accord, je viens.
─ Oui ! dit-il en levant le poing, ce qui me fait rire. ─ Sortons à vingt-deux heures. A ces mots, il se lève et quitte de la pièce en sautant. Je glousse en le regardant partir, le cœur plein de joie. Ouaip, je l'aime. Je soupire et me recouche dans mon lit, pensant que ce voyage va devenir très intéressant.