Maija
Zayne me porte. On dirait qu'il est inquiet car je peux entendre son cœur battre dans sa poitrine. J'ouvre les yeux lorsqu'il me dépose doucement dans la voiture. Je suis légèrement surprise quand je le vois à quelques centimètres de mon visage. Il me regarde fixement dans les yeux en caressant doucement ma joue.
— Vas-tu bien ? T'a-t-il fait mal quelque part ? me demande-t-il. Je peux sentir la panique dans sa voix, mais je ne peux pas répondre parce que ma bouche ne veut pas fonctionner. Je vais bien. J'ai juste trop bu. C'est ce que je veux lui dire, mais je ne peux pas. Je reste alors muette, le regardant fixement. Il se déplace à toute vitesse et sort son téléphone de ses poches. Il allume ensuit la lampe de poche et l'éclaire dans mon œil droit. Là, je renverse la tête en arrière, fermant les yeux en repoussant sa main.
— Est-ce qu'il t'a donné de la drogue ? me demande-t-il encore. Je secoue la tête pour dire non, mais il semble qu'il ne le voit pas car il serre la mâchoire et dit :
— Je vais retourner là-dedans et lui botter le cul. Sur ces mots, il s'apprête à y aller, mais je lui attrape la main.
— Non, j'arrive enfin à dire. Là, il s'arrête et me regarde :
— Pas de dro... pas de drogues... pas pris de drogues... jamais... lécher le cul, continue-je, mais il semble plus confus après que j'aie fini de parler. Je prends alors une profonde inspiration, en espérant avoir du sens la prochaine fois que j'ouvrirai la bouche.
— Maman... quand j'étais plus jeune, maman m'avait toujours dit que si je me droguais, je finirais pauvre et que je devrais manger du cul pour avoir de l'argent pour en acheter plus, dis-je avec beaucoup de peine. En entendant cela, il me regarde d'un air confus, puis éclate soudainement de rire.
— Les méthodes parentales de maman sont intéressantes, dit-il après avoir cessé de rire.
— Ok, pas de drogue. T-a-t-il fait quelque chose ? Autre que... Là, il cesse de parler et s'éloigne en serrant le poing.
— Non, rien d'autre, dis-je. Il se retourne aussitôt, un petit sourire au coin des lèvres. Face à son regard, je secoue la tête. Bon sang, il est tellement mesquin et jaloux.
— Ok. Fais attention la prochaine fois. Je ne sais pas ce que je ferais si quelque chose t'arrivait, ajoute-t-il. J'acquiesce alors tandis qu'il se penche pour boucler ma ceinture de sécurité. Une fois qu'il a confirmé qu'elle est bien attachée, il s'arrête juste devant mon visage et me fixe dans les yeux. Il caresse ensuite à nouveau mon visage avant de m'embrasser doucement sur les lèvres. Sur le champ, mon corps entier se raidit. Quand notre relation est-elle passée à des baisers occasionnels ? C'est mal, et je ne devrais pas le vouloir, mais j'aime l'embrasser. J'espère que tu m'embrasses tous les jours, pense-je en souriant et en caressant ses lèvres.
— Repose-toi un peu, dit-il en m'embrassant sur le front et en s'éloignant avant de se glisser de son côté de la voiture. Une fois assis, il démarre le moteur.
— Zayne, murmure-je fermant les yeux.
— Oui, fait-il.
— Merci de t'inquiéter pour moi, dis-je calmement. Là, il attrape ma main et la serre alors que mon esprit dérive vers les événements de la nuit.
*******
Une heure plus tôt
J'entre dans la cuisine remplie de gens qui boivent, parlent et s'amusent. Je prends deux bières sur le comptoir avant de m'approcher d'une foule de personnes debout en cercle. Au centre du cercle se trouve un type sur le point de commencer un stand de fûts. Je m'éloigne sans être intéressée, déterminée à trouver un coin sans personne pour pouvoir boire. Mais en sortant de la cuisine, je heurte la poitrine de quelqu'un, la tête la première.
— Désolée, fais-je en reculant. Mais quand je lève les yeux pour voir qui c'est, un garçon aux magnifiques yeux noisette se tient devant moi, souriant.
— Pas de problème, ma belle, répond-il. Je roule les yeux et me moque, en espérant que ce qu'il vient de dire n'est pas une tentative de flirt parce que je ne suis vraiment pas d'humeur.
— Hmmm, ok, bye, dis-je en essayant de le contourner. Mais il rit, me tirant vers lui.
— Attends, crie-t-il, mais je l'ignore, je retire mes mains de sa prise et j'essaie de repartir.
— Ne me trouves-tu pas mignon ? me demande-t-il ensuite. Je jette alors un coup d'œil à sa moue.
— Assez mignon, mais toujours pas intéressée, réponds-je. En entendant cela, il se serre la poitrine en faisant semblant d'avoir le cœur brisé mais se met à rire une fois qu'il voit que je roule des yeux.
— C'est juste. Je t'aime bien. Tu devrais traîner avec moi, ajoute-t-il.
— J'espérais plutôt boire... seule, réponds-je, un peu agacée qu'il interrompe mon temps de consommation. Bien que je ne sois pas aussi en colère que tout à l'heure, je ne veux toujours pas de compagnie.
— Dans une fête universitaire ? Seule ? Veux-tu être harcelée ? me demande-t-il.
— Jusqu'à présent, tu es le seul à me harceler, lui réponds-je. Une fois de plus, il recommence à rire.
— C'est vrai, mais je ne veux que de la compagnie. Mon ami n'est pas là, et je n'ai personne d'amusant avec qui traîner. Ce n'est pas drôle de boire seul. Alors, ma jolie, s'il te plaît, bois avec moi. Je suis Gin, fait-il.
— Comme la liqueur ? Genre, 'Gin' est le nom sur ton vrai certificat de naissance ? demande-je, choquée. Il acquiesce tout en continuant à rire.
— Mon père a développé une passion pour le gin pendant que ma mère était enceinte. Elle était un peu... difficile, et ça lui a permis de passer les 9 mois. Donc, quand je suis arrivé, il était juste de m'appeler Gin, explique-t-il.
— Il a dû souffrir 9 mois, mais tu es coincé avec ce nom pour le reste de ta vie. Ça ne semble pas juste, fais-je. Là, il se serre la poitrine une fois de plus.
— Je suis tellement blessé que tu aies insulté mon nom. Insulter le nom d'un homme est une déclaration de guerre. Nous devons boire ensemble pour soulager ma fierté blessée, continue-t-il. Je fronce alors les sourcils, peu impressionnée par son côté théâtral. Je n'avais vraiment pas envie de rencontrer quelqu'un de nouveau, mais nous parlons déjà, alors je suppose que ça ne ferait pas de mal de traîner avec lui.
— Bien, je m'appelle Maija, lui dis-je.
— Un beau prénom pour une belle fille, commente-t-il en souriant.
— Laisse tomber la comédie, Casanova, fais-je. Puis nous entrons dans la pièce principale, côte à côte, en contournant Zayne et Sienna qui se câlinent sur le canapé. En les voyant, je roule les yeux, agacée. Il agit comme si elle n'était qu'un plan cul, mais il la traite comme sa petite amie. Pas étonnant qu'elle soit si territoriale. Nous nous installons dans un coin éloigné et nous nous appuyons contre le mur, en nous assurant que je tourne le dos au couple ennuyeux sur le canapé.
— Alors, d'où viens-tu ? demande Gin.
— Pourquoi penses-tu que je ne suis pas d'ici ? réponds-je en buvant. Là, ses yeux glissent le long de mon corps tandis qu'il mord ses pleines lèvres roses.
— Je te connaîtrais si tu l'étiais, dit-il, une lueur malicieuse dans l'œil alors qu'il continue :
— Peut-être même bibliquement.
— Oh, c'est vrai ? demande-je, amusée. Je sais qu'il flirte, mais cela semble innocent.
— Je suis du Connecticut. J'ai déménagé ici il y a deux semaines quand ma mère s'est mariée, réponds-je par la suite.
— Oh, c'est vrai. J'aurais dû faire le lien quand tu avais dit ton prénom. Tu es la demi-sœur sexy de Zayne me dit-il aussitôt. Instantanément, je fronce les sourcils, confuse. Comment a-t-il su qui j'étais simplement en m'entendant lui dire que ma mère s'était mariée ? À moins que Zayne ne l'ai dit à tout le monde, les seules personnes qui savent qui je suis sont Sienna et Danuel.
— Comment le sais-tu ? demande-je sans attendre.
— Danuel me l'a dit. De plus, Zayne regarde par ici dès qu'il le peut, répond-il. Je regarde alors par-dessus mon épaule Zayne, qui est en train d'embrasser Sienna. La colère se répand dans mon esprit tandis que je les regarde. Il a le culot de mettre fin à mon rendez-vous avec une raison bidon alors qu'il vient ici et passe son temps à embrasser cette salope. J'expire brusquement et retourne ma tête pour faire face à Gin.
— Hmm, Zayne est.... Attends, Danuel t'a dit, dis-tu ? Est-il là ? Notre rendez-vous s'est terminé... fais-je. Je ne sais pas quoi dire, mais notre rendez-vous s'est terminé assez soudainement à cause de ce connard jaloux. Je serre le gobelet dans mes mains et le presse fort. Rien que d'y penser, ça m'énerve à nouveau.
— Il devrait bientôt être là. Il m'a dit que quelque chose s'était passé avec ta mère. Pourquoi es-tu ici alors ? Est-ce qu'elle va bien ? demande Gin, puis il me regarde avec méfiance.
— Elle va bien. Zayne s'est... trompé, lui réponds-je finalement. Je ne peux pas lui dire que mon demi-frère jaloux avait menti. Sur le champ, il me regarde, puis commence à rire. Là, je fronce les sourcils, confuse. Pourquoi rit-il ?
— Dis moi que tu ne t'es pas moquée de mon pote de cette manière, lâche-t-il en riant toujours. Choquée, je le regarde d'un air perplexe.
— De quoi parles-tu ? demande-je.
— Faire mentir Zayne en parlant de ta mère afin de pouvoir mettre fin au rendez-vous, dit-il encore.
— Non, non, bien sûr que non. J'aime bien Danuel, mais Zayne pensait que quelque chose n'allait pas avec ma mère, réponds-je rapidement parce que j'ai un peu peur que ce soit ce que Danuel pense. Je ne suis peut-être pas amoureuse de lui, mais je voulais quand même terminer ce que nous avions prévu ce soir, alors je ne veux pas qu'il pense que j'ai demandé à Zayne de me tirer d'affaire.
— Oh, fait-il, puis il se mord la lèvre alors que ses yeux parcourent à nouveau mon corps.
— C'est dommage. J'aurais aimé tirer mon coup, dit-il par la suite. Je descends le reste de ma deuxième bière et passe devant lui.
— Tu aurais raté comme Paul George au 7ème match, tout le panneau arrière, fais-je ensuite. En entendant cela, il rit en me suivant.
— Et elle connaît son sport aussi. Si Danuel commence à faire des siennes, tu peux m'appeler, me dit-il en souriant.
— J'y veillerai, rémonds-je en lui rendant son sourire. Là, nous prenons des bières dans la cuisine et sortons, direction la piscine. Nous passons ensuite trente minutes à partager des blagues sur le basket et les dessins animés. Nous avons beaucoup de choses en commun, et je nous vois bien devenir de grands amis et traîner ensemble cet été. Alors que nous nous échangeons nos numéros, Danuel apparaît. Il tamponne aussitôt Gin, puis me regarde et sourit d'un air penaud.
— Maija, fait-il.
— Danuel, réponds-je. A ce moment, il me regarde comme s'il voulait me manger. Je souris alors, en lui faisant sciemment les yeux doux. Gin nous regarde tous les deux et rit.
— Eh bien, c'est mon signal, dit-il en gloussant, puis il se lève pour partir.
— Danuel, on se tient. Maija, je t'envoie un message, ajoute-t-il. J'acquiesce alors que Danuel nous regarde Gin et moi, comme s'il voulait que nous expliquions ce qui se passe. Gin rit et le regarde d'un air taquin.
— Si tu crois que je vais te voler ta copine, ... commence-t-il en souriant.
— Tu peux essayer, mais elle est à moi, fait Danuel. Gin rit face à son commentaire et disparaît dans la maison, me laissant seule avec le nouveau-venu. Je penche calmement la tête pour le regarder. Il est vraiment très bien. Je fais ensuite mon meilleur sourire de drague.
— Je suis désolée pour tout à l'heure. Nous avions des projets et ils ont été gâchés, fais-je ensuite calmement.
— C'est rien. Je comprends que c'est la famille, mais puisque tu es là, je suppose que ta mère va bien, répond-il. Je hoche alors la tête et dit :
— Ouais, Zayne s'était trompé.
— J'ai supposé que c'était le cas quand j'ai vu Sienna et lui se peloter profondément, lâche-t-il ensuite. Là, je roule les yeux alors qu'une pointe d'amertume s'installe dans ma poitrine.
— J'ai besoin d'un verre, déclare-je à personne en particulier, mais Danuel se dirige aussitôt vers la maison.
— De la bière, d'accord ? fait-il.
— Oui, réponds-je. Il entre alors dans la maison et revient quelques minutes plus tard avec un pack de six bières dans une main et deux tasses rouges de punch épicé dans l'autre.
— Tu n'as pas besoin de me faire boire. J'ai déjà dit que je coucherais avec toi, lance-je en le voyant. Il rit en entendant cela, puis s'assoit à côté de moi.
— Je ne voulais pas faire plusieurs voyages, lâche-t-il ensuite. J'attrape rapidement un des punchs à pointe et le descends rapidement avant de prendre trois autres canettes de bière et de les boire.
— Woah, ralentis, crie Danuel en essayant de m'arracher ma quatrième canette. Mais je l'éloigne de sa portée et la descends aussi. Ensuite, je me tourne vers lui et ricane.
— Tu es mignon, dis-je ensuite, puis je glousse à nouveau. Attendez ! Pourquoi est-ce que je ris ? Je n'ai pas de réponse, mais Danuel a l'air bien en ce moment. Mon esprit est un peu brouillé quand je regarde son magnifique visage. Je le tire vers moi avec le col de sa chemise, de sorte que nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Là, je souris, me penche et dépose un baiser sur ses lèvres. Si Zayne peut embrasser cette salope, alors je vais passer ma nuit à embrasser Danuel, me dis-je. Mais après l'avoir embrassé un moment, je me retire, un peu déçue.
— Pas d'étincelles ! murmure-je. Je voulais me le dire intérieurement, mais je l'ai accidentellement laissé sortir de ma bouche. En entendant cela, Danuel a saisi à nouveau mon visage et m'a embrassé à fond. Je peux sentir la passion qu'il éprouve pour moi, mais cela ne met pas encore le feu à ma peau comme le baiser de Zayne. Peu après, il s'éloigne lentement, mais nos fronts restent collés. Là, il me regarde dans les yeux.
— Comment était-ce ? demande-t-il ensuite.
— Passionné, réponds-je en me retirant. C'était passionné, juste un peu à sens unique. Ravi, il caresse mon visage et sourit avant de m'embrasser à nouveau.
— Veux-tu aller à l'intérieur ? Nous pouvons prendre une chambre et reprendre là où nous nous sommes arrêtés, dit-il en me caressant. Mon esprit est embrumé, mais je suis sûre de ne pas être ivre. Probablement pompette, mais pas complètement ivre. Je peux donc prendre cette décision. J'avais dit oui sans l'influence de l'alcool tout à l'heure, donc je peux m'y tenir même si je suis un peu éméchée. J'acquiesce alors et me lève, prenant sa main alors qu'il me conduit dans la maison, à l'étage des chambres. Peu après, nous trouvons une chambre vide au bout du couloir.