Chapter 11
1943mots
2022-11-01 17:07
Maija
Je me mets à sangloter de façon incontrôlable. Ma mère est-elle morte ? Sinon, pourquoi se serait-il arrêté ? Si elle était vivante, il serait en train de filer vers là où elle se trouve. J'ai l'impression que mon cœur se déchire. Je me serre la poitrine, incapable de supporter la douleur.
— Zayne, Mm, non, elle ne l'est pas. Zayne, non, s'il te plaît, non, fais-je en sanglotant.
— Maija, non. Je suis désolé, maman va bien, répond-il avec empressement. Cependant, je n'entends pas ses mots. La douleur est trop forte. Maman ! Comment vais-je vivre sans ma mère ?
— Maija, appelle-t-il encore, puis il m'attrape par les épaules et me secoue. Là, je lève mes yeux trempés de larmes.
— Maman va bien. Elle est à la maison en train de regarder la télévision, là où tu l'as laissée, lâche-t-il encore. Dès que j'ai entendu que ma mère va bien, le poids sur mon cœur s'enlève, et une vague de soulagement m'envahit. Maman va bien. Je suis si heureuse. Attendez une minute ! Pourquoi est-il venu me chercher alors si maman va bien ? Sur cette pensée, la colère me traverse et je me tourne vers lui.
— Zayne, pourquoi as-tu insinué que quelque chose était arrivé à ma mère ? dis-je avec furie. Là, il détourne les yeux, mais je vois déjà la culpabilité briller sur son visage.
— Zayne ! Je crie son nom si fort qu'il sursaute.
— Je suis désolé de t'avoir fait peur. Je voulais juste que tu rentres à la maison avec moi. Je ne savais pas que tu pleurerais, répond-il. Dites-moi que je rêve. Ai-je vraiment entendu ce que je viens d'entendre en ce moment ? Je vois maintenant. Il était jaloux, alors il a menti sur ma mère pour gâcher mon rendez-vous. Me rendant compte de cela, ma colère éclate, et avant que je puisse m'en empêcher, je me jette sur lui, lui attrapant la gorge. Je vais le tuer.
— Maija, calme-toi, crie-t-il, cherchant à respirer, mais je ne m'arrête pas car j'ai l'intention de lui tordre le cou.
— Je suis désolé... dit-il d'une voix presque inaudible, en toussant. Là, je le relâche immédiatement, réalisant enfin que je pourrais le tuer. Après tout, le tuer ne serait que temporairement satisfaisant.
— Je te déteste. Comment as-tu pu ? dis-je avec colère par la suite. Nous haletons tous les deux dans la voiture, cherchant à respirer. Mon cœur bat encore la chamade à cause de la frayeur que ce connard vient de me faire supporter. Je jette un coup d'œil à sa tête sur l'appui-tête et me rends compte que sa respiration redevient enfin normale. Ses lèvres.... Pourquoi suis-je si concentrée sur ses lèvres ? Je suis tellement en colère en ce moment, tellement en colère putain, mais je le veux encore. Malgré ce qu'il vient de faire, je le veux tellement.
— Maija, je suis... Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, mes lèvres les avalent. Je suce ses lèvres avec fougue. J'ai besoin de lui, j'ai envie de lui, cet idiot. Son corps est d'abord figé, mais bientôt il me rend mon baiser affamé avec son propre besoin fervent. La colère, la joie et la luxure se disputent la domination de mon corps tandis que nos lèvres se fondent dans le feu et la passion. Je ressens un besoin que je n'avais jamais ressenti auparavant, mais je suis toujours aussi en colère. Finalement, le désir l'emporte sur toutes mes autres émotions. Ma tête est légère et je me sens complètement perdue dans le baiser. Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Nos lèvres se rencontrent avec violence pendant ce qui semble être une éternité, sans jamais se rompre, alors que ses mains parcourent mon dos, enflammant les parties de ma peau qu'il touche. Je ne veux pas me séparer de lui. Je ne veux pas m'éloigner de son corps parce que je sais qu'une fois que nous nous arrêterons, je devrai penser avec ma tête et non avec la chose entre mes cuisses. Je serais heureuse de continuer à l'embrasser toute la nuit, même si mes lèvres se gonflent ou se boursouflent. S'il te plaît, Zayne, ne romps jamais ce baiser. Arrivé à un niveau donné, je me déplace légèrement, sentant son érection sur mon vagin nu et humide, et c'est tout ce qu'il faut pour me ramener à la réalité. Non ! Nous ne pouvons pas faire ça. Je ne peux pas l'avoir. Il est après tout mon demi-frère.
— Nous ne pouvons pas, dis-je rapidement en m'éloignant de lui et en respirant difficilement. Mais il me tire en arrière et glisse ses mains sous ma robe, passant son doigt dans ma fente.
— On peut. On le veut tous les deux, me dit-il avec envie.
— Non, fais-je, puis je me dégage de son étreinte et retourne dans mon siège, serrant mes cuisses alors que mon cœur se souvient de ses mains. Je brûle d'envie mais ma conscience la conne me parle. J'ignore alors mon désir, mon besoin de lui. On ne peut pas faire ça.
— Ramène-moi à la maison, murmure-je avant de tourner mon visage vers la fenêtre. Quelques secondes plus tard, il démarre la voiture en silence.
Zayne
Je suis très étourdi par ce baiser, notre premier baiser. Je n'arrive pas à croire qu'elle m'a embrassé. Mes paumes sont moites et mon cœur s'emballe. Même si elle s'est arrêtée, nous nous sommes embrassés. Je grimace avant de regarder de son côté pour voir comment elle va. Sa tête est posée sur la fenêtre. Elle est si belle ! Même quand elle est renfrognée comme maintenant, elle est toujours magnifique. Je sais que je devrais avoir des remords après ce que j'ai fait, mais une seule pensée de ce baiser et tous mes regrets s'envolent par la fenêtre, enfin, à part le fait que je l'ai fait pleurer. Ma poitrine me fait mal rien qu'en pensant à ses larmes, des larmes que j'ai provoquées à cause de ma stupide jalousie. C'est la première fois que je me souviens avoir été jaloux. J'ai toujours eu tout ce que je voulais. Les voitures, les voyages, et toutes les filles que je regarde tombent instantanément à mes pieds, sauf Maija qui me trouble, me met au défi, suscite en moi des émotions que je ne veux pas ressentir et me pousse à faire des choses ridicules, comme faire le tour de tous les steakhouse de la région pour la retrouver. Je soupire avant de la regarder à nouveau. Ma poitrine se serre, mon cœur bat la chamade. Qu'est-ce qui m'arrive ? Dépassé, je me déplace dans mon siège, essayant de repousser ces émotions inconfortables. Que m'a-t-elle fait, putain ? Pourquoi mon cœur bat-il la chamade rien qu'en regardant son visage ? C'est peut-être à cause du manque d'oxygène dans mon cerveau lorsqu'elle m'étouffait. Sur cette pensée, je glousse doucement. Cette fille est une folle furieuse, mais je dois m'excuser.
— Maija, je suis désolé, dis-je en la regardant. Là, elle lève légèrement la tête et me lance un regard noir.
— Je te croirais si tu n'avais pas ce grand sourire niais sur ton visage en ce moment, me répond-elle sans hésiter. Merde, je souris encore ! Mais c'est seulement parce qu'elle m'a embrassé que je le fais, pas parce que je ne suis pas franc. Cependant, je ne crois pas qu'elle veuille entendre cette raison en ce moment. J'essaie alors de faire de mon mieux pour avoir un visage sombre.
— Non, je suis vraiment désolé de t'avoir fait pleurer. J'étais... Je cherche à m'expliquer, mais elle m'interrompt brutalement.
— Jaloux ; ouais, j'avais compris, me répond-elle froidement.
— Ouais, c'est une émotion nouvelle pour moi. Je ne savais pas comment la gérer, fais-je en regardant devant moi.
— Faire échouer mon rendez-vous en prétendant que quelque chose est arrivé à ma mère n'est pas la façon de la gérer. Je peux t'assurer que tu as pris une très mauvaise décision. La prochaine fois, je te suggère de trouver le raton laveur et de lui demander de te baiser jusqu'à ce que tu te calmes, me lance-t-elle encore froidement. Sur le champ, je grimace. Rien qu'en me basant sur cette suggestion qu'elle vient de me faire, je peux affirmer qu'elle m'en veux totalement. Cependant, après avoir goûté ses lèvres, comment pourrais-je repartir vers Sienna ? Elle est coincée avec moi, qu'elle le veuille ou non. Je vais attendre qu'elle se soit calmée avant d'essayer de lui donner plus de baisers. Attendez ! A-t-elle bien dit la prochaine fois ?
— Y aura-t-il une prochaine fois ? Tu ne l'aimes pas vraiment, n'est-ce pas ? murmure--je en la regardant. A cette question, elle tourne la tête vers la fenêtre et ne dit rien. Je pousse alors un soupir de soulagement, mais de toute évidence, j'ai crié victoire trop tôt.
— Je l'aime assez, et si tu n'avais pas gâché mon rendez-vous, je serais dans son lit en ce moment même, dit-elle d'une voix remplie d'accusations. Aussitôt, mon sourire radieux disparaît. Elle allait coucher avec lui dès le premier rendez-vous alors qu'elle ne m'a pas donné cette liberté lors du nôtre. Sérieusement ? Ok, notre rencard était différent avec l'épisode Sienna et la pensée de nos parents, mais quand même.
— Tu ne t'es pas encore excusé d'avoir ruiné mon rendez-vous et de m'avoir bloquée, ajoute-t-elle encore. Bien sûr, je ne me suis pas excusé. Je ne suis pas désolé, et maintenant que je sais qu'elle avait prévu de coucher avec lui, je suis doublement heureux d'avoir ruiné son rendez-vous. Pourtant, je dois dire quelque chose. Sa colère est la plus grande émotion qu'elle ait montrée depuis qu'elle a emménagé. Je voulais qu'elle soit plus expressive, mais la colère n'est pas l'une des émotions que je recherchais.
— Je suis désolé, mais Maija, tu ne peux pas vouloir coucher avec lui. Tu ne peux pas.... dis-je en regardant devant moi. Mais une fois de plus, elle m'interrompt.
— Oh que si ! Je peux, et je le ferais si tu n'étais pas intervenu, me répond-elle avec férocité. Là, elle expire brusquement et ajoute : — Tu sais quoi ? Ne me ramène pas à la maison. J'ai besoin d'un verre.
— Mais tu as 18 ans, rétorque-je, surpris par ses propos.
— Et toi tu es un connard ! J'ai besoin d'un verre parce qu'à chaque fois que je te regarde, j'ai envie de t'étouffer, crie-t-elle. Dépassé, je baisse la tête solennellement, en espérant avoir l'air d'avoir des remords parce qu'elle est énervée, mais je suis toujours heureux de ce baiser. Ok, moi je suis heureux, donc c'est mon devoir de la rendre heureuse aussi. Elle veut un verre. Où pourrions-nous prendre un verre à cette heure ? Ce n'est pas comme si je pouvais avoir une fausse carte d'identité maintenant. Oh, c'est vrai. Nous sommes au nord de l'état de New York. Bien sûr, il y aura forcément un gamin riche qui fera une fête avec un tas d'alcools gratuits. J'ai besoin de savoir où. Sur cette réflexion, je sors mon téléphone et envoie un sms à Sienna.
— Qui organise une fête ce soir ? demande-je.
— Il y a une fête chez George. Viens-tu ? demande-t-elle.
— Ouais, je serai là, réponds-je. Ensuite, je remets le téléphone dans ma poche et me tourne vers Maija, qui regarde par la vitre.
— J'ai trouvé un endroit, dis-je. Cependant, elle ne répond pas, et je ne lui dis pas que Sienna sera là. Mais j'espère que ce verre suffira à me faire sortir de la niche.