Chapter 22
1486mots
2022-11-02 01:59
22
J'avais tellement pleuré que le lendemain , a cause de la honte et parce que je ne me sentais pas bien , je suis restée chez moi .
Je devais me mettre a l'évidence que Ali n'était mon ami qu'en dehors de l'entreprise .

Il était vingt heures . Je regardais par la fenêtre en dégustant mon dîner . Oui , je mangeais tôt pour bien digérer et dormir tôt . J'étais ponctuelle a la prière maintenant , je ne ratais ni Fajr , ni ne retardais Icha . Mes problèmes et comment Allah me sauve me montrent très clairement quelle voie arpenter . Je lisais le coran chaque soir depuis l'hôpital , c'était l'idée d'Ali , pour me permettre de dormir comme un bébé et sans douleur . Maintenant , le coran et la prière guérissait toute mes douleurs , même morales . Je ne pensais a rien quand j'y suis plongée et quand j'y sors j'ai une force inexplicable dans mon cœur . Voila pourquoi je tiens toujours le coup , c'est mon secret .
Je vais dans la cuisine pour laver mon plat mais on sonne a la porte : Nancy ? Non , elle m'avait dit qu'elle passerait le week-end ; Lamine ? Il n'a pas ce courage ; Isma ?
Mon cœur s'accélère. J'essuie mes mains et replace soigneusement mon foulard et je vais ouvrir .
Tadada ! Ali …Ali le colérique devant moi . Quand je croise son regard perçant je fus saisie d'un vent très pure et enivrant . C'était la sensation qu'il me faisait .
-Je peux entrer ? Demande t-il doucement .
Bien , je vois qu'il n'était pas venu pour me faire justifier mon absence .

Son habillement me montre qu'il venait du bureau . Il s'installe au salon et je le rejoins après une minute .
Le silence pesait lourd . C'est pas que je lui en voulais …j'avais envie de l'enlacer parce qu'il est venu me voir mais de le gifler pour l'humiliation du lundi .
-Ça va ? Ton visage est pâle , me dit-il .
Je fixe son visage si ferme que je me demande s'il ne force pas a faire le gentil .

-J'étais sur le point de rechuter , l'informe ma petite voix .
Nos yeux se rencontrent et mon cœur s'emballe . Je ne comprenais pas .
-Tu a pris quoi comme médicament ?
-Rien …juste des tisanes , recettes maison mais ça va mieux . Je viendrai demain . In shaa Allah .
-C'est sûre ?
-C'est sûre , je viendrai .
Il ne s'inquiétait que pour le boulot !
-Non , je demandais si c'est sûre que tu va mieux .
Ah ! Jugé trop vite .
Je souris :
-Oui .
Il était sur le point de me rendre un sourire mais cela s'efface :
-Tu comprends que je suis désolé pour la dernière fois . Tu n'étais pas la cause de mon énervement .
-Alors c'était quoi Ali ? Tu m'a inquiétée . C'est vrai j'avais peur et honte mais plus encore , j'étais inquiète . J'ai voulu t'appeler mais je doutais que tu veuille m'entendre .
Il fronce les sourcils :
-Tu t'inquiétais pour moi ?
-Bah oui .
-Vraiment ?
-Pourquoi ? Tu ne me crois pas ?
-Non …c'est que …non c'est rien .
-Ali même si je te connais depuis peu , durant ces mois tu n'a fais que m'aider alors a mon tour . Je veux te servir autre chose que du café .
Il pince ses lèvres et bouge la tête pour dire non .
-Oulimata . Ce n'était rien . Ne force pas , je déteste ça .
Madame pleure vite , j'avais encore les yeux humides.
-Ali …je veux t'aider .
Il voyait bien que je m'apprêtais a pleurer mais monsieur sans cœur m'ignore .
-Je vais rentrer . Si tu ne veux pas venir demain , ne viens pas . Toute fois je repassais m'informer de ton état . Prends soins de toi Oulimata . Qu'Allah te protège , mon amie .
Il se lève et comme d'habitude quitte mon appartement me laissant en point d'interrogation .
J'étais bien sûre allée au bureau mais c'est Leyla qui lui avait servi son café , et qui faisait le reste . Il ne voulait peut-être pas me voir . Ali est un mauvais cachotier , je sais qu'il me cache beaucoup de choses .
A la fin des heures de travail j'attendais que notre étage soit bien libéré et la moitié des lampes éteintes que je remarque que Ali n'était vraiment pas sorti de son bureau de toute la journée , jusqu'à présent alors qu'il rentrait toujours avant moi .
Je toque doucement a sa porte comme d'habitude .
-Entrez .
J'entre et referme la porte . Je faillis lâcher un cri . Ali était sur son ordinateur mais ce n'était pas ce qui me surprenais le plus , il avait les yeux très très rouge . Il pleurait ?
Il referme violemment son ordinateur .
-Oui ? Me demande t-il.
Je ne faisais que le fixais et il savait pourquoi car il se lève et s'enferme dans les toilettes . J'en profite pour rouvrir son ordinateur pour voir qu'est ce qui le faisait tant pleurer .
Sur l'écran une vidéo en pause , je vis un Cheikh Arabe , un prêcheur , et je lis la traduction de ce qu'il disait en français et c'était un verset coranique qui est senti quand on le lit soigneusement dans lequel Allah dit : ce n'était que cette phrase . Je compris les larmes de Ali car moi-même mes yeux se mouillèrent de larmes . Rien ne valait la tristesse . Un verset simple mais qui résume un mode de vie parfait . Allah ne nous a pas donné le coran pour que nous soyons malheureux , cela disait que le coran était une source de bonheur , de renouveau , d'amour , de foi , de force …
Je referme l'ordinateur et me mis a pleurer comme une folle . Je ne devais plus être malheureuse , si cela m'arrivait, j'ai le Coran , un guérisseur parfait venant du Tout-Puissant .
-Ce n'est pas bien de fouiller dans l'ordinateur des autres .
Je relève la tête et vois Ali revenir . Je ne l'avais même pas entendu .
-Excuse moi , je m'inquiétais …je…
-C'est pas grave , dit-il d'une voix caressante .
Il s'assoit sur la table et moi toujours sur sa chaise .
-Les versets coraniques font pleurer pas mal de croyants quand on pèse ses mots , dit-il .
J'essuie mes larmes :
-Sniff…Ce verset appartient a ma vie .
Il plisse les yeux :
-A la mienne aussi .
On se regarde dans un calme parfait puis Ali fut le premier a tourner le regard .
-J'avais déjà senti que tu n'allais pas bien , mais tu refuse de me dire ce qui se passe , dis-je .
-Ne reparle pas de ça , répondit Ali durement .
Ok …
J'avais une folle envie de le prendre dans mes bras , ça me ferait du bien mais …. je ne peux pas faire une chose pareille . C'était un trop grand rapprochement .
Je le surpris entrain de me fixer intensément . Cela me gênait tellement .
-Il se fait tard , tu ne rentre pas ? Me demande t-il en jettent un coup d'œil a sa montre .
-Si…et toi ? Tu ne rentre pas ?
-Plus tard , je reste travailler .
-Je peux rester avec toi ?
Il fronce les sourcils :
-Bien sûre que non Oulimata .
Wouaw ! Quelle audace de dire un « non ».
-Ali tu…
-Je ?
-Non …ça ne servira a rien .
Déçue , je me lève pour sortir du bureau mais juste au moment d'ouvrir la porte il m'interpelle :
-Attend .
Un mot simple mais qui a cogner fortement mon cœur . Il s'approche et me donne en cadeau son sourire charmant si charmant qu'il me contamine et finalement on a trouver la situation ridicule on se mît a rire .
La porte s'ouvre brusquement , je tourne la tête et vois monsieur Ly .
Merde !
-Ali…que…. fais-tu ? Crache t-il surpris .
Mon patron semblait d'un coup très énervé :
-Tu ne frappe pas avant d'entrer ?
-Mais que diable fais tu ?
-Heu…. je vais partir , balbutais-je a Ali .
-A demain , me répondit-il calmement .
La honte me submergeait . Fallait voir comme monsieur Ly me regardait , comme s'il m'avait trouvé autrement avec son frère .
Je les entendis se disputer même .
Qu'est qui vient de se passer ?
Je respire un bon coup a la sortie , c'était soit le verset soit Ali qui m'a transmit un bien être étourdissant .
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