Chapter 41
1223mots
2023-02-15 08:46
La jeune femme fut réveillée de très tôt. Elle pouvait sentir l'agitation au palais alors qu'elle n'avait même pas encore mis le pied dehors. On disait souvent qu'une femme devrait se sentir comblée, heureuse, épanouie, joyeuse le jour de son mariage quant à elle, elle ne ressentait rien de tout cela. Elle se sentait stressée. Elle avait peur que quelque chose se passe de travers et pire encore, elle avait peur pour ce soir... Elle n'avait pas cessé d'y penser depuis son réveil. Et si le cheikh réalisait que c'était elle... Et si le Cheikh découvrait leur supercherie. C'était vraiment le comble, aujourd'hui. La jeune femme avait envie de pleurer mais elle ne pourrait sûrement pas le faire avec tout ce soin qu'elle recevait...
Détends - toi Émily, une chose à la fois... Tu es déjà dans la merde jusqu'au cou alors essaie de ne pas devenir folle... Se dit-elle pour s'encourager.
Rapidement, elle fut mise dans un bain chaud... Il y avait tellement de fleurs et de parfums dans l'eau que la jeune femme avait envie d'éternuer... Après un bain qui avait duré plus d'une heure comme si ses servantes essayaient d'enlever tous les microbes et les bactéries de sa peau, elles decidèrent enfin de la maquiller et l'habiller en commençant avant tout par son maquillage et sa coiffure...

Elle se sentait gênée de voir toutes ces mains la toucher mais elle savait que c'était un des passe-temps favoris de sa soeur. Alors elle préférait ne rien dire et de plus elle ne saurait quoi faire si jamais elle voulait s'habiller seule. Elle ne connaissait rien de cette culture et désormais elle n'était plus française mais elle était de la nationalité de son mari... Lorsque ses servantes eurent finis de l'habiller et la maquiller, elles se retirèrent sans doute pour laisser la jeune femme seule si jamais quelqu'un voulait s'entretenir avec elle... Elle en fut soulagée car elle avait besoin de rester seule un moment... Elle se leva de son siège et alla s'asseoir sur le rebord de sa fenêtre, triste avec un visage abattu...
La jeune femme regardait à travers sa fenêtre comme si elle allait voir sa soeur apparaître au milieu de la foule d'invités qui circulaient. Pendant un instant, elle eut l'impression de la voir dans la cour mais ce n'était que le fruit de son imagination. La porte de sa chambre toqua et elle se retourna avant que la porte ne s'ouvre sur son père...
Il était beau dans son costume et semblait avoir pris des cheveux blancs de plus... À travers son voile, elle put voir son père avec un regard fier. Il lui souriait en lui ouvrant grand ses bras... La jeune femme hésita en se demandant si sa soeur aurait couru dans les bras de leur vieux père mais les émotions furent plus fortes qu'elle alors elle se leva de la fenêtre pour se réfugier dans les bras de son père. Là dans ses bras, elle se sentait protégée et elle se sentait moins seule. Elle essaya difficilement de retenir ses larmes de peur de gâcher son maquillage... La jeune femme lui disait tout dans un câlin. Il lui parlait de sa peine, de sa trahison et même de son attirance pour le Cheikh... Et là, dans les bras de son père elle réalisa une chose... Elle avait voulu que le Cheikh la choisisse mais ce n'était pas le cas alors ce plan est pour elle une opportunité éphémère d'être son épouse. Elle ne pourrait pas le garder éternellement mais elle pouvait créer des souvenirs avec lui qui dureront éternellement... Lorsque leur étreinte prit fin, la jeune femme eut une bouffée d'excitation. Elle allait être la Cheikha d'un puissant pays et la femme d'un homme exceptionnel et même si c'est homme la détestait elle allait tout faire pour faire de ces deux semaines, un véritable pluie de souvenirs heureux et inoubliables...
- Merci mon papounet d'amour... T'es le meilleur. Dit la jeune femme en lui caressant la joue.
- Je t'en prie mais... Qu'est ce que j'ai fait pour avoir tout ce tas de remerciement? Et de plus... Je croyais que tu trouvais ce surnom débile et enfantin ? Et tu m'as caressé la joue en plus... Tu vas bien ma chérie. Répondit le père encore tout troublé par ce qui venait de se passer...
- Je vais bien père... Je ne pensais pas le dire un jour mais Émily est très influente donc ne t'inquiètes pas si un de ces jours je me mette à manger devant la télé...

- Là... Ce serait sûrement signe d'une grave maladie. Je suis tellement fière de toi ma chérie... Et tu es si belle... Si belle dans cette magnifique robe.
- Elle est magnifique oui mais j'aurais préféré porter une robe moins... Sophistiqué. Et ce voile...
Son père éclata de rire en voyant l'expression de son visage sous le voile... Ensuite le vieil homme la baisa sur le front avant qu'un raclement de gorge vienne les déranger dans leur moment père - fille...
- Puis-je m'entretenir avec ma future Cheikha un moment...?

C'était le Cheikh. La jeune femme faillit éclater de rire si elle n'avait pas vu son visage neutre et sérieux. Il portait quelque chose sur la tête qui lui donnait l'air d'être un moine en grève de faim... Le roi fit demi-tour et donna une petite tape amicale sur l'épaule de son beau fils avant de sortir et de fermer la porte derrière lui... Rapidement le silence s'installa entre eux... La jeune femme pouvait apercevoir une certaine nervosité ou anxiété dans son regard...
- Je suis simplement venue te signaler que nous serons mari et femme simplement pour le peuple et sur le papier... Si jamais tu pensais que je pourrais tomber amoureux de toi, détrompe-toi. Je ne veux qu'une compagne et une mère pour mes enfants.
Ses paroles blessèrent la jeune femme mais elle ne se laissa pas atteindre et lui dit simplement avec un sourire avec toujours le visage sous son voile...
- Je sais... Je sais qu'il ne pourrait jamais avoir d'amour entre nous. Je ne te demande pas d'être ta femme mais simplement ton épouse... Je ne demande pas de m'aimer simplement de m'accepter. Je serais ta Cheikha dans moins d'une journée et je veux simplement accomplir mes devoirs en tant que Cheikha et en tant qu'Épouse...
Elle prit une petite pause en prenant une profonde respiration avant de s'approcher de lui et de lever la main vers sa tête pour arranger sa coiffe qui était crochue. C'était exactement ça qui lui donnait cet air ridicule... Elle sourit et reprit...
- Je te trouve magnifique dans ce costume... Me trouves-tu magnifique ?
Il ne répondit rien et regardait simplement la jeune femme... Émily reprend alors...
- Dans mon ancienne culture, il était interdit que le mari voit sa femme avec sa robe de mariage avant la cérémonie. On disait que les liens du mariage allaient se briser avant même de s'établir... J'espère qu'on ne pense pas comme ça dans ma nouvelle culture... J'espère bien rester marier pendant longtemps...
L'homme semblait sidéré ou étonné par sa réponse. On ne pouvait lire exactement ce qu'il avait sur le visage mais il se contenta simplement de regarder la jeune femme profondément avant de lui tourner le dos et quitter la chambre un peu déboussolé...