Danielle était un peu ivre. Mais lorsqu'elle quitta le bar, le vent qui soufflait lui éclaircit l'esprit et
elle vit les hommes impatients qui se tenaient à ses côtés. Sur leurs visages, elle lisait des intentions meurtrières, une froide indifférence, du dédain. C'était comme s'ils regardaient un fantôme. Cela ne l'inquiéta absolument pas. Sous ses yeux, les hommes discutaient encore avec enthousiasme sur où se rendre pour profiter d'elle, quelles positions adopter, etc. Ce n'est qu'après un moment qu'ils réalisèrent que Danielle n'avait pas bougé. Elle était toujours debout à la même place. elles reculèrent alors de quelques pas, voulant
l'entraîner avec eux.
"Éloigne ta main. Sinon, je n'hésiterais pas à la couper et la donner à manger aux chiens", dit-elle au premier qui voulut la tirer par le bras. Aussitôt, ils furent tous surpris par ces mots froids. Cependant, la seconde d'après, ils crachèrent par terre, riant encore plus lubriquement et sauvagement.
"Ma belle, tu te comportes de façon arrogante même après avoir décidé de venir avec nous ? N'est-ce pas inapproprié ?" demanda quelqu'un. Sans lui répondre, Danielle remonta négligemment ses manches et fit craquer
ses bras en s'étirant. Elle se dit qu'un peu d'action ne lui ferait pas de mal.
Au contraire, cela l'aiderait à se débarrasser de son ivresse plus rapidement.
"Allons dans la ruelle derrière", dit-elle simplement.
Voyant qu'elle ne résistait pas mais suggérait activement d'aller dans la ruelle, ils la suivirent avec enthousiasme. Quelques minutes plus tard, des cris de douleurs s'échappèrent de la ruelle sombre. Tous ces jeunes arrogants étaient agonisants sur le sol froid. Certains avaient le crâne
fracturé, d'autres les jambes cassées, d'autre encore le nez cassé et un encore plus misérable, le visage devenu méconnaissable.
Dix minutes plus tôt, ils avaient tenté de droguer Danielle avec des narcotiques. Mais au moment où ils s'apprêtaient à abuser d'elle, la femme qu'ils croyaient inconsciente ouvrit brusquement les yeux. Son regard était lucide. Elle n'était pas du tout affectée par la drogue. Des narcotiques ?
La jeune femme était un expert mondial dans le maniement des drogues. De plus, ils avaient utilisé une drogue bas de gamme. Ne valait-elle pas mieux que ça ? se demanda-t-elle. Pendant dix longues minutes, elle les battit si violemment qu'ils eurent pitié l'un de l'autre. Chaque fois que l’un d’entre eux essayait d’attaquer en secret, elle réagissait comme si elle avait des yeux dans le dos. À ce moment, ils étaient certains de tous avoir une hémorragie interne en ajout à leurs nombreuses blessures et fractures.
elles étaient des hommes. Les hommes n'étaient-ils pas censés être plus forts que les femmes ? La réalité prouva le contraire, car chaque tentative de résistance fut accueillie par une riposte impitoyable. Elle les battit sans pitié, sans relâche et sans fatigue.
À ce stade, ils mirent leur dignité masculine de côté et demandèrent pardon, craignant de mourir sous ses coups de poings. Satisfaite, Danielle se pencha légèrement en avant avec un soupçon d'arrogance et un soupçon de méchanceté, donnant l'impression qu'elle était une reine de la nuit. Arrachant nonchalamment un morceau de tissu de son manteau, elle essuya le sang de ses victimes de ses mains avec et le jeta au sol. Comme c'est sale ! Elle en avait aussi sur elle malgré ses précautions. La voyant se comporter de cette manière, le groupe d'hommes n'osait même pas respirer lourdement. elles avaient l'impression qu'elle ne déchirait pas ses
vêtements, mais plutôt leur dignité. Malgré la douleur, ils s'agenouillèrent
tous, s'inclinant et implorant simultanément grâce.
"Mademoiselle, nous avons eu tort. Nous l'admettons. S'il vous plaît, épargnez-nous", dit l'un d'entre eux.
"Oui, oui. Nous avons de l'argent, beaucoup d'argent. N'est-ce pas suffisant ?" demanda un second.
"Laissez-nous partir, je vous en prie ! C'est notre première fois. Nous n'oserons plus jamais", implora celui qui était venu la draguer au bar.
"S'il vous plaît !" pleura un autre qui saignait fortement du nez.
Qui l'aurait cru ? Un tas d'hommes adultes à genoux, suppliant une
fille. Ce fut une scène extraordinaire. Pourtant, la jeune femme ne fronça même pas les sourcils. Elle parla simplement avec un ton plus froid que le froid lui-même.
"Première fois ?" demanda-t-elle.
Dès qu'elle dit cela, le bel homme du bar qui venait de l'implorer en insistant sur le fait que c'était leur première offense, commença progressivement à transpirer à grosses gouttes. Finalement, il marmonna : "Deuxième fois, c'est notre deuxième fois. Nous avions payé la première fois !" Les autres hommes se joignirent également rapidement à lui.
"Oui, c'est exact." "En effet, en effet... Nous avions payé", disaient-ils. Incroyable ! pensa Danielle. Elle s'approcha ensuite d'eux, puis fourra une pilule noire venant de nulle part, dans la bouche de l'homme chauve qui les avait menés. Avant même que ce dernier puisse réagir, il avala la pilule. Gémissant, il essaya vainement de l'extraire avec ses mains.
"Ça fond une fois que ça entre dans ta bouche. Pas besoin de gaspiller tes
forces. Je n'aime pas les bavardages inutiles. Toutefois, si tu veux laisser
tes dernières volontés, ça me va aussi", lui dit la jeune femme.
"Je vais parler, je vais parler. S'il vous plaît, donnez-moi l'antidote", dit
l'homme à la fois agonisant et apeuré.
Il y a deux ans, ils avaient utilisé la même méthode pour droguer une fille qui fêtait son anniversaire dans un bar. C'était la première fois qu'elle allait dans un bar et, en général, elle était une bonne élève.
Mais elle avait été simplement invitée par ses camarades de classe et elle s'était sentie obligée d'y aller. Ce soir-là, ils avaient tous jeté leur dévolu sur elle et l'avaient droguée lorsqu'elle avait détourné son attention. Ensemble, ils l'avaient retirée du bar, l'avaient violée en groupe et avaient tout filmé. Après, ils l'avaient menacée en promettant de mettre la vidéo en ligne si elle osait appeler la police. Quelques jours après être rentrée chez elle, la fille se trancha les poignets en laissant derrière elle une note de suicide. “Sa grande-mère… Sa grande-mère a voulu le signaler. Mais ma famille a soudoyé le directeur adjoint du bureau de la sécurité publique. Ensuite, ils ont dupé la vieille dame en disant qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves, et ont volé la note de suicide de la fille. La vieille dame s'est suicidée en faisant une overdose après être rentrée chez elle”, expliqua le chauve.
"Cela n'était pas notre intention, vraiment", déclara un autre.
"C'était juste un peu d'amusement. Pourquoi la fille avait-elle pris ça si sérieusement ?”
"C'est vrai, c'est vrai. Nous ne savions pas que cela allait arriver.” Après avoir fini leur confession, ils baissèrent la tête, n'osant pas lever les yeux. Dégoûtée, Danielle alluma une cigarette et resta silencieuse, regardant simplement la cigarette se consumer petit à petit. D'un coup, une forte soif de sang monta en elle, faisant remplir ses yeux d'une teinte rouge étrange et inquiétante. Lorsque la flamme fut sur le point d'atteindre ses doigts, elle écrasa le mégot de la cigarette. Elle envoya ensuite un message texte au Roi Faucon et ce n'est qu'alors que la rage meurtrière en elle commença doucement à se dissiper. D'un geste désinvolte, elle jeta une petite boîte par terre et la pointa du pied, fixant sans expression une ruelle, puis elle détourna nonchalamment son regard vers les hommes agenouillés sur le sol.
"Mangez ceci, et partez d'ici", dit-elle. Les hommes ouvrirent alors la boite et remarquèrent qu'elle était remplie de bonbons de différentes couleurs, chacun ayant l'air plutôt savoureux. elles ne semblaient pas être empoisonnés. C'était absurde. Pourquoi leur donner des bonbons après une telle bastonnade ? Après une concertation rapide, ils supposèrent qu'elle était intimidée par le fait que l'un d'eux soit proche du chef de la police et que c'était pour acheter leur silence qu'elle leur faisait ce cadeau.
Sur cette réflexion, ils ricanèrent avec suffisance. Toutefois, ils n'osèrent plus prononcer de paroles folles. Rapidement, ils choisirent tous un "bonbon" à manger et s'enfuirent la queue entre les jambes. Comme si un fantôme les poursuivait, ils disparurent dans un nuage de poussière. La ruelle, qui était remplie de cris et de hurlements il y a quelques instants, retrouva soudainement sa tranquillité. Dans la nuit profonde et tranquille, sous la lumière tamisée offerte par la lune froide, les ombres des fuyants s'étiraient en longueur. Dans cette ruelle ou soufflait le vent glacial, Danielle se tenait seule.
"Sors. Combien de temps comptes-tu encore regarder ?" dit-elle subitement. À ce moment, la silhouette cachée dans la ruelle arrière apparut sous la lumière. La personne qui s'était cachée dans l'obscurité et observait la scène tout ce temps était Claude.
"Tu ne te débrouilles pas mal", commenta-t-il.
Aussitôt, leurs regards se croisèrent, personne ne voulant céder, aucun
n'admettant la soumission. Pourtant, dans les yeux de l'autre, ils reconnurent tous les deux un esprit semblable. Les yeux ne peuvent pas mentir. elles étaient tous des loups solitaires, errant dans la prairie, possédant des cœurs et des passés non rachetés et surtout, une force et une fierté formidablement similaires.
"Voulais-tu les tuer tout à l'heure ?" demanda l'homme.
Cependant, Danielle ne répondit pas.
"Est-ce à cause de moi que tu ne l'as pas fait ? Tu m'as découvert depuis
longtemps. Pourrais-tu me tuer pour me faire taire ?" demanda-t-il encore.
Si Ivan était là, il se décrocherait sûrement la mâchoire de surprise. Il se demanderait certainement si c'était vraiment le Claude habituellement taciturne et frigide, le 'Prince de la famille Robinson', pensa-t-il. Irritée par ses questions, Danielle tira tranquillement sur son col. Instinctivement, elle voulait attraper un "bonbon" dans sa poche, mais elle se rendit vite compte qu'elle venait de donner le dernier au Roi faucon.
"Ennuyeux", grogna-t-elle. Claude entendit ce mot et fronça le sourcil.
"Ennuyeux ?" répéta-t-il. Donc il n'avait pas été tué simplement parce que cela serait ennuyeux ? C'était la raison la plus drôle qu'il avait jamais entendue en plus de vingt ans. À quel point cette femme aimait-elle les
problèmes ? se demanda-t-il.