Chapter 62
1639mots
2024-09-17 00:51
62. Faux espoirs
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"Ce n'est rien ... Nous ne sommes pas censés nous mélanger les uns aux autres. Maintenant que nous avons clarifié cela. Je devrais partir ..."

Ses mots résonnent dans ma tête.
Je ne comprends pas.
C'est risqué. J'ai décidé de faire pression sur elle, quand même. Je veux savoir ce qui se passe dans sa jolie tête. Mais elle n'est pas prête à parler.
Je ne m'en suis jamais soucié des filles auparavant. Surtout si elles jouent les difficiles à avoir. Je les méprise et les écarte de ma vie en un rien de temps.
Mais avec Jeanne ... Je ne peux pas. Aussi, je sais que ses paroles sortent de la frustration.
Est-ce à propos du jeu au club de Dom? Quand j'ai quitté brusquement. Techniquement, nous n'avons jamais discuté de pourquoi je suis parti. Non que je puisse lui dire la vraie raison quand Claude est impliqué. C'est un sujet sensible. Je n'ai jamais vu Claude aussi vulnérable avant.

"Je ne suis pas ta sub, M," dit-elle enfin. Et un espoir s'embrase dans mon cœur.
Maintenant, enfin, elle m'a donné quelque chose. Quand je lui ai ordonné de rester, je m'attendais à ce qu'elle parte. Mais sa réponse. Qu'est-ce que ça veut dire?
Veut-elle que je la mette à collier? Veut-elle une relation liée ou quelque chose de plus?
"Voudrais-tu l'être ?" je lui demande pour comprendre.

"Je ne suis pas sûre."
Je contiens un sourire. Être 'pas sûre' est mieux qu'un non total.
J'attends qu'elle dise quelque chose, mais elle refuse de croiser mon regard.
"Regarde-moi."
Elle me jette un coup d'œil à travers ses cils au début, puis finit par croiser mon regard. Je ne peux m'empêcher de remarquer ses beaux yeux. Profondément bruns, comme du chocolat fondu, scintillant à la lumière. Ses longs cils noirs les encadrent parfaitement, les mettant en valeur.
Quand ai-je admiré les yeux de quelqu'un pour la dernière fois ?
J'ai toujours été superficiel envers les femmes. Aujourd'hui, je veux faire une différence.
"Ne fuis pas mon regard. Je n'aime pas ça. Et je déteste quand tu évites de parler."
Je fais une pause pendant qu'elle me regarde avec ces yeux vulnérables.
"Je ne suis pas du genre à parler... Je préfère plutôt baiser et passer à autre chose.. Mais aujourd'hui, je fais des efforts, Jeanne. Alors, je veux que tu fasses un pas vers moi. Peux-tu le faire?"
Elle avale difficilement et acquiesce. "J- Je crois que j'aimerais ça..."
Je laisse échapper un soupir de soulagement. Cela fait longtemps que je ne suis pas sûr de savoir comment procéder. Cette sensation est nouvelle. J'ai peur de tout gâcher ou qu'elle se ferme à nouveau.
Pour la première fois, je veux essayer quelque chose de nouveau.
Cela pourrait être le début de quelque chose de spécial. Quelque chose que j'ai évité toute ma vie. Je suis un peu anxieux. Si cette nuit se passe bien, j'aimerais savoir où cela nous mènera.
"J'ai toujours eu l'impression que c'était à sens unique ?" dit-elle, rassemblant du courage. "Est-ce que c'est le cas ?"
Je ressens un pincement au ventre. J'ai été tellement perdu dans mon dilemme, je n'ai jamais réalisé comment je la faisais se sentir. Depuis cette nuit à l'hôtel, quand elle a trébuché nue dans ma chambre, j'ai classé ça comme une chose ou une autre.
J'ouvre la bouche pour répondre, mais la voix joyeuse du serveur nous interrompt.
"Putain de merde," je marmonne entre mes dents.
"Voici votre nourriture!" dit le serveur, déposant sur la table une assiette de rouleaux de sushi à l'enrobage croustillant.
"Voici, monsieur... Un steak de côtelette de 12 onces, cuit à la perfection mi-saignant. Bon appétit", dit le serveur avec un sourire pendant qu'il place un petit plat de beurre et une pincée d'herbes à côté de son assiette.
Le serveur s'en va, et les yeux de Jeanne se posent sur mon assiette.
Intéressant...
"Viens ici," je lui dis, alors que je recule ma chaise et lui fais signe de s'asseoir sur mes genoux.
"Pardon?"
Ses yeux s'écarquillent et elle regarde frénétiquement autour d'elle. Le restaurant n'est pas exactement vide. Donc je comprends son tourment.
Ne serait-ce pas agréable si elle repoussait ses limites?
Je n'ai jamais eu une soumise auparavant, mais l'exhibition en public est quelque chose que j'aimerais essayer avec elle.
"Je n'aime pas me répéter," je lui dis d'une voix calme. "Je pense que tes entraîneurs ne font pas un bon travail à l'écurie."
Ma mâchoire se serre, imaginant. La baisent-ils? Je sais que je n'ai pas le droit, mais je n'aime pas ça.
"Je vais prendre en charge ton entraînement pour m'assurer que tu apprennes à prêter attention à ton Dom."
Ses pupilles se dilatent et ses lèvres s'entrouvrent. Elle n'objecte pas. Une chaleur monte à mon sexe, pensant aux moyens que je pourrais utiliser pour la rendre docile.
"C'est embarrassant," dit-elle alors qu'elle se dirige vers ma chaise.
J'écarte mes jambes alors qu'elle se glisse sur mes genoux avec une main autour de mon cou.
“Ce n'est même pas le début du gênant,” je lui dis avec un sourire suffisant. “Si je te demande de passer sous la table et de me sucer. Ouais… Ça pourrait être considéré-”
“Martin!“ elle chuchote presque en criant, tout en regardant nerveusement autour d'elle. Je peux voir un rouge monter à ses joues.
Je ris doucement.
Honnêtement, j'ai littéralement un sérieux besoin. Je n'ai pas pu me soulager correctement après être rentré du complexe touristique. Jeanne était toujours dans mes pensées.
Mais ce n'est pas le moment. Nous devons parler.
“Sérieusement ! Les gens de nos jours ne savent pas quand ni où,” s'exclame quelqu'un derrière nous. Les épaules de Jeanne se contractent de honte.
Je dessine des cercles sur son dos. “Regarde-moi… Ignore-les. Je veux toute ton attention.”
Elle acquiesce et je dépose un baiser sur son cou alors que j'essaie d'organiser mes pensées pour lui parlé.
“Il y a des choses dont nous devons parler..”
Je prends le couteau et elle tient la fourchette pendant que je coupe le steak.
“La première chose que je veux avouer c'est… que je ne suis pas dans une relation, Jeanne.”
Elle se raidit et je la serre plus fort. Elle doit connaître la vérité. Je l'ai induite en erreur assez longtemps. Je ne veux plus susciter de fausses attentes. Plus maintenant.
“Alors pourquoi suis-je assise sur tes genoux, Martin ?” demande-t-elle avec ressentiment. “Pourquoi cette démonstration d'affection ?”
“Laisse-moi terminer,” je dis en prenant la fourchette de sa main pour lui donner une bouchée de steak.
Elle me regarde, perplexe, mais ouvre la bouche pour prendre la bouchée.
"Pour répondre à ta question... Ce n'est pas à sens unique. Mais je ne m'en étais pas rendu compte auparavant."
Claude et Noah me l'ont signalé de nombreuses fois quand je faisais des efforts supplémentaires pour elle. Oui, elle compte beaucoup pour moi. Mais cela ne me rend pas moins anxieux.
"Il y a des choses que tu dois savoir sur moi et ma famille... Je ne suis pas à l'aise avec ça."
Je ne peux même pas imaginer comment ira la conversation avec Isha. Est-ce qu'Isha nous détestera quand elle comprendra qu'elle a vécu une vie sans père avec tant de difficultés. Probablement oui.
Un problème à la fois. Je me rappelle et je continue.
"Peut-être qu'avec le temps je partagerai," je dis, tout en continuant de dessiner des cercles dans son dos. "Il y a une raison pour laquelle les relations me font peur."
Elle croise mon regard, des larmes menaçant de couler.
Je frotte son dos puis ajoute, "Pour la première fois, j'ai envie de me plier en quatre pour quelqu'un... Pour comprendre comment ça marche."
Est-ce qu'elle acceptera ça ?
Je ne peux pas lui donner un engagement complet. Pas à moins que je sache si je suis même capable d'une relation sérieuse. Et si je la blessais tout comme papa a blessé maman ?
Je peux certainement contrôler mon désir. Mais à part tromper, il y a aussi d'autres choses. Je ne connais même pas l'ABC d'une relation.
"Es-tu d'accord avec ça?" je demande alors que mon coeur bat à tout rompre derrière mes côtes. Elle acquiesce.
Elle se racle la gorge, avalant la bouchée.
"Ce n'est pas juste que tu fermes ma bouche avec ce steak juteux." Elle dit et essuie une larme du coin de son œil.
"Mais oui... Ça me semble bien !" Elle laisse échapper un rire nerveux, puis ajoute, "Je- Je veux juste dire... Sois clair avec moi.. Je déteste quand les gens disent une chose mais en pensent une autre..."
"D'accord..." Je hoche la tête. "Je peux essayer ça."
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Je mords le coin de mes lèvres tandis que l'affection se répand dans tout mon corps. Le fait qu'il ait fait l'effort de s'exprimer réchauffe mon cœur.
Cela fait plus d'une demi-heure, et nous avons terminé notre repas. Nous avons parlé de travail, de mon entraînement, de ma famille et de la sienne. Je suis encore assise sur ses genoux. Quelques personnes nous ont lancé des regards sombres. Mais M ne s'en soucie pas.
"C'est trop d'affection en public pour eux... Ne t'en fais pas pour ça," dit-il.
"Je suis surprise qu'ils ne nous aient pas encore mis dehors du restaurant," chuchoté-je.
Martin prend une gorgée de sa boisson, puis pose ma cuisse contre son entrejambe.
Je respire fortement. Il est dur comme de la pierre.
"Ils nous mettront dehors lorsque nous franchirons une limite. En parlant de ça...Est-ce que les jeux publics sont une limite infranchissable, Jeanne?" il demande et je le regarde, confuse.
"Non.. c'est une limite flexible..." Je me souviens l'avoir marqué 'Prête à essayer' sur l'application du club Dom.
Mes yeux s'écarquillent lorsqu'il prend ma main et la met sur sa ceinture.
"Ouvre-la et caresse-moi."