17: M
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Après avoir fait cette stupide déclaration devant Daniel, je me cache comme une petite fille dans un coin, regardant par une fenêtre. Je sirote un alcool fort et j'essaie de réfléchir. Je ne veux pas être saoule avec tous mes ennemis autour mais le stress est trop fort pour m'arrêter.

Comment vais-je sortir de ce pétrin ?
Papa va me poser des questions. Je me pince les sourcils et grogne de frustration.
Pourquoi ! Pourquoi ! Pourquoi !
Pourquoi lui ai-je dit cela ?
Juste parce que je voulais lui montrer que je ne suis pas indésirable ?
Nul. Vraiment nul !

Mon téléphone vibre et je le sors.
M: 'Tu es magnifique aujourd'hui.'
Je fronce les sourcils et me retourne immédiatement, essayant de le repérer.
M est-il ici? Mon mari de contrat ?

Je suis cachée derrière les rideaux translucides mais je n'arrive pas à distinguer. Beaucoup de couples dansent. Certains invités parlent en groupes.
Il est ici. J'en suis sûre.
Que fait-il ici?
Habite-t-il ici?
Il ne me l'a jamais dit, et il aimait jouer à des jeux de devinettes avec moi quand je lui posais des questions.
M: "J'aime ce nouvel avatar de toi... et cette robe... Simplement époustouflante. Tu es époustouflante."
Je veux lui répondre mais mes doigts tremblent. Suis-je ivre ou frissonnant d'anticipation et d'excitation? Je l'appelle et sors des rideaux pour le repérer.
"Hé ma poupée!" dit-il d'une voix grave et sensuelle.
Un frisson parcourt mon corps. C'est la première fois que j'entends sa voix.
"Je- je ne m'attendais pas à ce que tu prennes mon appel," dis-je, sincèrement. Il n'a jamais décroché avant. C'étaient toujours des discussions et des messages textes.
"Eh bien... considérant comment tu es toute époustouflante et apprêtée ce soir... C'est la moindre des choses que je pouvais faire," dit-il.
Je me promène dans la foule, jetant des regards aux gens dans les coins pour le repérer.
Il rit doucement. "Es-tu curieuse de me voir ?"
"Oui..." Je souffle. Je veux savoir qui il est.
"Jamais été aussi curieuse avant... Qu'est-ce qui a changé Jeanne ?" Il demande, et je rougis.
Il a raison. Je n'ai jamais eu cette envie de le voir avant. Est-ce sa voix?
Ou le fait qu'il soit dans cette salle en train de m'observer alors que je ne le connais même pas.
"C'est injuste ... Tu me connais ... Je ne sais même pas qui tu es ..."
Il rit. Ma tête se tourne vers le son du rire. Je marche vers un balcon d'où je pense que la voix est venue. Je vois un homme debout là-bas, à travers les rideaux opaques.
Oh mon Dieu, est-ce lui ?
Son dos est vers moi. Mon rythme cardiaque s'accélère et ma bouche devient sèche. Je m'avance vers lui.
"En es-tu sûr ?" demande-t-il. "Je suis sûr que tu me connais ... peut-être même que tu te souviens de moi."
"Je ... Je ne suis pas sûr." J'y ai pensé avant. Juste au cas où je me souviendrais de lui. Je ne pense pas m'en souvenir.
"Te souviens-tu de notre premier baiser ?" demande-t-il, et je prends une grande respiration.
J'ai quelques souvenirs flous de cette nuit ... certains moments de ma nuit de noces me sont revenus. Mais jamais son visage. Même si je voyais quelqu'un dans mes rêves, je ne pouvais jamais déterminer s'il s'agissait d'un figment de mon imagination ou s'il était réel ?
"Je ne pense pas..." dis-je finalement en me rapprochant de l'homme qui a un téléphone collé à l'oreille.
Mon cœur bat vite lorsque je pose ma paume sur son épaule, et il se retourne.
Mon souffle s'interrompt.
"Ce n'est pas moi Jeanne.." dit doucement la voix sur mon téléphone.
"Oui!" demande l'homme devant moi.
"Je... Je suis désolée. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre." je lui dis.
Il sourit et acquiesce. Puis il tourne le dos pour continuer sa conversation au téléphone.
Je m'écarte de lui.
"Je veux te voir." Je déclare.
"Je savoure trop ce moment pour te montrer mon visage Jeanne...."
Il marque une pause... puis dit, avec hésitation, "Quoique... J'aimerais beaucoup t'embrasser. Tu es tout simplement magnifique..." Il soupire et ajoute, "J'ai vraiment envie de retrouver ton goût."
Mes joues s'enflamment, et mon corps devient brûlant.
Je ne comprends même pas pourquoi ces papillons envahissent mon ventre à l'idée d'un baiser de sa part. Je l'ai évité. Suis-je encore ivre? Est-ce un jugement altéré?
"J'aimerais bien ça..." J'admets, trop euphorique à l'anticipation de l'embrasser, trop excitée pour me soucier des répercussions.
"Mais si nous nous embrassons... Je ne peux pas te laisser voir mon visage," Il dit et je fronce les sourcils.
"et comment ça se passerait?"
Il rit. "Retourne à ce balcon à nouveau."
Je me tourne et vois que le gentleman qui parlait au téléphone n'est plus là.
Je hoche la tête et obéis.
"Attends-moi... Ne tourne pas le dos pour essayer de me regarder Jeanne.. ou il y aurait des conséquences..." Il me met en garde et une chaleur se répand entre mes jambes.
C'est absurde. Cette situation tout entière est absurde, mais mes pieds me mènent néanmoins vers le balcon.
Pourquoi je me comporte ainsi?