Alors qu'Alexandre clignait des yeux, son regard se tourna vers Julie qui marchait avec enthousiasme.
"Et celui-là .... N'est-ce pas le garçon que M. Weber soupçonnait d'être un espion ?"
Voyant comment les enfants adorables couraient pour étreindre Flore, Alexandre soupira d'incrédulité. Ses soupçons avaient été confirmés.
"L'univers a dû les destiner à se retrouver. La vie est pleine de surprises et de rencontres inattendues." Alexandre releva les coins de ses lèvres, plein de signification.
Alors que Flore emmenait les jumeaux dans l'appartement, son regard tomba par hasard sur la voiture. Alexandre se pencha rapidement à nouveau. Tout en contemplant le miracle du destin, il regarda Flore continuer à marcher sans aucun soupçon.
"Maman, as-tu acheté des crayons de couleur pour nous ?" demanda Anna d'une voix attendrissante.
"Pas encore, Petite Abeille. Maman prévoit de t'emmener en acheter demain. Tu pourras choisir celui que tu préfères."
"C'est vrai ?" Julie sauta en gardant sa main serrée autour de sa mère. "Alors, je veux un avec des images de robots ou de voitures. Les images d'animaux et les peintures sont ennuyeuses."
Anna bomba ses joues. "Tu ne devrais pas sous-estimer les préférences des autres, Julie. Ce n'est pas bien."
"Je ne te sous-estime pas, Anna. J'ai juste dit ce que je pensais. Une image de voiture, c'est plus cool."
Tandis que les jumeaux se disputaient, Flore sourit à sa mère. “Maman.”
"C'est fluide ?" demanda tranquillement Greta.
La courbe des lèvres de Flore se rétracta. Elle secoua faiblement la tête.
"Ton patron est tellement capricieux," marmonna Greta.
Flore rit doucement. En réalité, elle seule connaissait toute la vérité. Elle laissa sa mère croire qu'Edgar n'était rien de plus qu'un patron agaçant qui aimait l'opprimer.
En entrant dans le salon, Flore et Julie ont laissé échapper un soupir de surprise en choeur. Avec leurs yeux ronds, elles se regardaient l'une l'autre.
"Tu sais ce qui se passe dans mon cerveau?" Demanda Anna sur un ton amusant.
Julie joua avec ses sourcils et acquiesça. "Maman nous a préparé une surprise!"
Une seconde plus tard, les deux bambins couraient dans tous les sens en agitant les bras.
"Buzz buzz buzz... Les abeilles ouvrières ont réussi à rendre la reine heureuse."
"Buzz buzz buzz... Maintenant nous avons un cadeau de la reine."
Flore souriait devant l'excitation de ses enfants, surtout lorsqu'ils ont découvert ce qui se trouvait à l'intérieur de la boîte. Leur rire était si léger. Ils commentaient sans cesse les différentes formes de chocolat.
"Je veux celui-ci en forme de tête de lion. Ça a l'air cool."
"Je veux celui-ci en forme de rose. Il doit être très sucré. Oh regarde ! C'est comme un livre d'histoires."
"Petits anges", appela Flore en caressant les cheveux des jumeaux, "savez-vous ce qui se passe lorsque vous sortez ?"
Julie et Anna hochèrent la tête à l'unisson.
"Il y a plein de mauvais germes qui se collent à nos corps et à nos vêtements", expliqua Julie avec une voix effrayante.
"C'est pour ça qu'il faut se nettoyer dès qu'on rentre à la maison", reprit Anna qui en profita pour s'éclipser vers la salle de bain. Julie l'a poursuivit en riant.
Entendant la joie des jumeaux, Flore afficha un sourire encore plus grand. Cependant, avant de se diriger vers la salle de bain elle aussi, elle jeta un coup d'œil à la fenêtre. La voiture noire qu'elle avait aperçue plus tôt était toujours garée là.
‘Est-ce que Edgar est aussi dedans ?’
Après une courte réflexion, Flore secoua la tête. « C'est un homme très occupé. Il n'a aucune raison de quitter l'entreprise et de se déranger pour venir ici. Ça ne pourrait être qu'Alexandre. »
***
Alexandre était de nouveau en alerte lorsqu'il vit Flore sortir de l'appartement. La fille n'emportait pas de sac ni rien. Elle alla directement à la voiture et frappa à la vitre du côté du conducteur. Alexandre n'avait pas d'autre choix que de baisser la vitre.
"Bonsoir, Mademoiselle Dupuy," Alexandre était secrètement impressionné par la clairvoyance de la secrétaire.
Ne voyant rien de différent dans l'expression d'Alexandre, Flore se tendit encore plus. Sans plus de cérémonie, elle monta, s'installant sur le siège passager à côté du conducteur.
"Donc, il s'avère que le dixième garde du corps, c'est vous ?", Flore s'informa d'un ton raide.
Les sourcils d'Alexandre tressaillirent légèrement. « Le dixième garde du corps ? »
Voyant sa confusion, Flore avala difficilement. Si Alexandre n'avait pas été envoyé pour la protéger, serait-il un espion ?
"Edgar vous a envoyé ici ?" demanda-t-elle doucement.
Alexandre garda le silence un instant. "Je pense que vous pouvez deviner la réponse, Mademoiselle Dupuy."
Flore serra les poings. Son cœur lui semblait avoir grimpé jusqu'à la gorge. "Qu'est-ce que vous lui avez dit ?"
"Rien."
"Rien ?" Flore haussa un sourcil, aiguisant son observation.
Contre toute attente, Alexandre lui adressa un petit sourire rassurant. "Je ne suis pas aussi cruel qu'Erfan. Même si mon travail m'oblige parfois à agir avec décision, j'ai encore des sentiments."
"Que voulez-vous dire ?" Flore plissa les yeux.
Cependant, Alexandre n'était pas intimidé du tout. Il tapota le volant de manière décontractée et regarda le ciel nocturne à travers l'interstice du bâtiment.
"Je ne peux certainement pas permettre au Jeune Maître Weber de mettre en danger ses propres enfants. Son caractère est facilement provocateur."
Flore eut le souffle coupé. C'était comme si elle venait de recevoir un coup de foudre en plein cœur. Elle se sentit soudain engourdie.
"D-de quoi parlez-vous, Alexandre ? Je ne comprends pas."