Colson
Il est bien évident lors du dîner que Lylah semble distraite, même si je ne peux pas bien définir pourquoi. Je décide que nous devrions terminer notre repas avant que je ne commence à lui poser des questions. Mais je vais lui demander. Après tout, j'ai passé une grande partie de la nuit dernière trop inquiet pour lui parler de quelque chose dont elle était déjà parfaitement au courant, donc c'est ridicule de ma part de tenter de ne pas discuter de ce qui se passe avec elle. J'ai besoin de savoir ce qui la tracasse, tout comme elle voulait savoir ce qui me tracassait la nuit précédente.
Dès que nous terminons notre dîner, je dis : « Nous devrions aller passer un peu de temps dans le jacuzzi. » Mes muscles sont douloureux d'avoir été si rigides toute la journée au travail, tendus, en attente de voir ce qui allait se passer ensuite. Comme je n'ai rien entendu de mes avocats aujourd'hui, il est perturbant de penser que je pourrais passer les prochaines semaines ou mois à attendre un appel téléphonique qui pourrait ne jamais venir.

« D'accord, » dit Lylah. « C'est une bonne idée. J'ai quelque chose dont j'aimerais te parler, et ce serait moins stressant si nous pouvions discuter dans le jacuzzi. » Elle sourit avec son magnifique sourire, et je me sens déjà un peu plus à l'aise, bien que je sois nerveux à l'idée de ce qu'elle veut me dire.
Nous marchons main dans la main jusqu'à la chambre où nous trouvons nos maillots de bain et nous nous relayons pour nous changer dans la salle de bain. J'aimerais la regarder se déshabiller et mettre son bikini, mais je sais que nous ne sortirons jamais si je vois ses belles courbes maintenant.
Une fois que nous sommes prêts, nous sortons. La nuit est fraîche et une légère brise souffle. L'air frais remplit mes poumons alors que je m'arrête à l'orée du jacuzzi, le visage levé vers un ciel étoilé. Lylah entre la première dans l'eau. «C'est agréable,» dit-elle alors que les bulles l'entourent. Mon regard passe du ciel à la femme céleste devant moi.
« Tu es si belle », lui dis-je, les pieds dans l'eau maintenant. Elle a raison. C'est très agréable. Assez chaud pour détendre les tensions de mes muscles, mais pas trop pour me faire transpirer. J'espère que nous trouverons un autre moyen de faire ça -- dès que je découvrirai ce dont elle veut me parler.
Je m'enfonce jusqu'à la poitrine, et Lylah glisse à mes côtés, ses doigts se promenant sur mon ventre alors qu'elle pose sa tête sur mon épaule. Elle sent si bon. Pendant quelques instants, je laisse tout le reste fondre et je profite simplement de cette femme parfaite dans ce lieu pittoresque, la caresse de ses doigts emporte tous mes soucis.
Cette paix ne peut durer éternellement. Je sais qu'elle veut me parler, et je veux savoir ce qui lui pèse sur l'esprit, alors j'ouvre les yeux et je plonge mon regard dans le sien. « Que se passe-t-il ? » lui demandé-je, réussissant à esquisser un petit sourire, même si j'appréhende un peu sa réponse.

Lylah soupire et fixe pendant longtemps l'eau bouillonnante avant de dire : « Briggs m'a appelée aujourd'hui. »
Je sens tout mon corps se raidir à la mention de son nom. L'idée qu'elle lui parle au téléphone fait monter en moi une jalousie aussi régulière que celle qui éclate contre ma peau à cause des jets du sauna. « Il t'a appelée ? » je répète. Elle acquiesce. « Et tu lui as parlé ? »
Elle soupire à nouveau, puis acquiesce. « Je devais. Il n'arrêtait pas d'appeler. »
« Tu aurais pu éloigner le téléphone. Ou le casser. » Je pense à haute voix. Quand je vois l'effet de mes commentaires sur son visage, je suis immédiatement désolé. « Ce n'est pas juste de ma part, Lylah. Je m'excuse. »

« Ce n'est pas grave, » dit-elle, même si je ne suis pas sûr qu'elle le pense vraiment. « Bref... il a dit que son avocat est tellement bon, qu'il te prendra tout. »
Mes sourcils se lèvent alors que je pèse exactement ce que Briggs a probablement dit à elle. Je secoue la tête. « Tu n'as pas à t'en préoccuper, chérie, » je l'assure. « Briggs est plein de foutaises. J'ai d'excellents avocats. Ils s'occuperont de tout. » Je ne crois pas la plupart de ce que je dis parce que je ne suis pas sûr de la situation moi-même. Je veux croire que je n'ai rien à craindre, mais je ne le sais pas, pas avec certitude.
« Eh bien, je suis inquiète, » dit Lylah. « Il est juste... incessant. Il ne s'arrête pas. »
Je passe mes doigts dans ses cheveux. « Lylah, tout ira bien, d'accord ? Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. » Elle acquiesce, mais je peux voir dans ses yeux qu'elle est toujours inquiète. « Écoute, même si par malheur je perdais tout, je m'en ficherais. Tant que je t'ai toi, c'est tout ce qui compte. » Je le pense vraiment. Même si j'aime ma maison et ma société, et avoir l'argent pour faire ce que je veux à tout moment est un luxe que je ne peux imaginer perdre parce que j'ai eu cette vie depuis ma naissance, tant que je suis avec Lylah, j'aurai vraiment tout ce dont j'ai besoin dans cette vie.
Son visage me montre qu'elle est sceptique, qu'elle n'imagine pas qu'elle puisse jamais être suffisante pour moi. Mes doigts effleurent sa joue alors que je me penche pour trouver sa bouche avec la mienne. Elle se penche vers moi et me rend mon baiser, et je commence à sentir le relâchement de la tension dans son corps. Je suis encore préoccupé par l'appel de Briggs à elle. Je ne veux pas du tout qu'il lui parle. Mais je fais confiance à Lylah, et si elle choisit de lui parler, ou à n'importe qui d'autre, soit. Pour l'instant, tout ce que je veux faire, c'est faire l'amour à cette belle femme et me débarrasser de tout le reste.
Alors que Lylah commence à répondre à mes baisers, je sais que nous allons oublier le reste du monde. Je la tire vers moi, et elle enroule ses genoux autour de mes cuisses, et Briggs et tous les autres peuvent aller en enfer - personne d'autre n'a d'importance.