Lylah
Vers 16h00, je réalise que je dois commencer à préparer le dîner. J'ai été dans la piscine. Flotter sans aucun souci a été bénéfique pour mon état d'esprit inquiet, mais en sortant, l'eau s'égouttant de mon maillot, et en prenant une serviette pour me sécher, je pense qu'il est temps de préparer le dîner.
Je m'assieds sur une chaise près de la piscine en réalisant que je n'ai pas à m'inquiéter pour le dîner. Je n'aurai pas à cuisiner ce soir-là. Si je ne veux pas, je n'aurai plus jamais à cuisiner.
Avant que je ne me marie à Briggs, je n'étais pas vraiment une cuisinière. Ma mère a essayé de m'enseigner ce qu'elle savait quand j'étais au lycée, mais elle n'était pas une cuisinière naturelle non plus, et je n'ai pas vraiment accroché. Je me souviens du premier pain de viande que j'ai jamais fait. Il était carbonisé sur le dessus et cru au milieu et absolument dégoûtant.
Au cours des deux dernières années, j'ai dû apprendre à préparer certains des plats préférés de Briggs à son goût. Sinon, je passerais la nuit à me faire hurler dessus, et ce n'était jamais amusant. Briggs est une personne plutôt banale qui aime sa nourriture de la même façon que sa personnalité. Nous mangions la même nourriture encore et encore pour la plupart. Ce qui était bien pour moi. Côtelettes de porc, pain de viande, rôti, poitrine de poulet, toujours avec une portion de pommes de terre et un autre légume. Parfois, nous avions des petits pains ou des biscuits si c'était un repas où Briggs l'attendait. Je ne regretterai aucune de cette vie monotone.
Je regrette un peu la fierté que j'avais à être celle qui servait un bon repas à mon mari, cependant. Non pas que Colson soit mon mari. Mais je suis la femme de la maison maintenant, n'est-ce pas? Ne devrais-je pas être responsable de la préparation d'un bon repas pour mon homme?
Je me lève, m'enroule dans une serviette et entre dans la maison, décidée à aller prendre une douche rapide et à m'habiller avant d'aller à la cuisine pour vérifier avec les chefs. Je peux sentir quelque chose qui mijote dès que je rentre dans la maison, donc je sais qu'on est en train de préparer quelque chose.
Après une rapide douche, je mets une belle tenue, une de celles que Colson a payées. Un chemisier blanc et un pantalon noir avec une belle paire de talons et des boucles d'oreilles ont l'air assez chic pour qu'il sache que je voulais bien paraître pour lui sans donner l'impression d'essayer trop fort. Je refais mon maquillage et je mets mes cheveux en tresse française avant de descendre à la cuisine.
Quoi qu'ils cuisinent, ça sent divinement bon, bien mieux que tout ce que j'aurais pu préparer. La chef, dont le nom m'échappe pour le moment, me sourit. "Mademoiselle Daniel! Vous n'avez pas à être ici", dit-elle avec un sourire.
"Je sais", dis-je. "Je voulais juste voir s'il y avait quelque chose que je peux faire pour aider à préparer le dîner."
Elle me donne un sourire comme une mère pourrait donner à un enfant qui a légèrement dépassé les bornes mais sans conséquences. "Merci de demander, Mademoiselle Daniel, mais nous avons tout sous contrôle."
Je peux voir que c'est le cas. Il sentent comme s'ils faisaient du jambon, mais quelle que soit la viande, elle est déjà dans le four. Ils hachent des légumes, préparant probablement des garnitures. Je prends une grande bouffée de tout ce qu'ils préparent et les laisse faire leur travail.
Je ne sais pas quoi faire de moi-même. Il y a de fortes chances qu'il se passe encore au moins une heure avant que Colson n'arrive. C'est si il peut partir à l'heure. Je suppose qu'il y a des moments où ce n'est pas le cas, quand il aura des affaires qui le retiendront tard. J'espère que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Je pense qu'il me laisserait savoir s'il allait être en retard. Je sors mon téléphone de ma poche et vérifie s'il y a des messages de sa part. Il n'y en a pas. J'aurais aimé qu'il m'appelle à un moment donné pendant la journée, mais je sais à quel point il est occupé.
Je flotte près de la fenêtre dans le hall d'entrée. C'est une grande fenêtre qui donne sur de beaux buissons fleuris à l'avant de la maison. Elle me rappelle un peu la grande fenêtre du salon de notre appartement. Je pense qu'il y a longtemps, cette fenêtre aurait pu être une porte qui menait à un balcon car elle est très grande et atteint le sol. Le verre est mince et ancien, ondulant comme s'il avait des histoires à raconter. Cette fenêtre est double vitrage pour empêcher le temps extérieur d'entrer. La vue ici n'a rien à voir avec celle de notre appartement qui ne montre qu'une rue animée et un autre bâtiment. Je ne peux pas imaginer pourquoi quelqu'un voudrait un balcon qui donne sur cela, sauf qu'au moins ce serait un moyen de sortir. Rester à l'intérieur toute la journée sans air frais ni soleil peut être solitaire. Non pas qu'il y ait beaucoup d'air frais dans la ville, et les bâtiments plus hauts bloquent beaucoup la lumière du soleil.
Ici, j'ai pu passer la journée dehors. J'ai peint, flotté et ne rien fait comme du travail. C'est étrange. Si je dois rester ici, je devrai trouver quelque chose de constructif à faire pour passer mon temps. J'ai l'habitude de devoir m'occuper d'un homme. Je n'aurai pas à faire ça ici, mais j'aurai besoin de quelque chose à faire pour occuper mon temps. Je ne peux pas peindre et flotter toute la journée pour le reste de ma vie, bien que je suppose que je pourrais faire de la peinture un métier si je le voulais. Je suppose que Colson peut m'aider à créer des relations dans le monde de l'art.
Je pose ma main sur le verre froid et regarde le ciel azur, attendant avec impatience qu'il rentre à la maison. Je veux savoir comment s'est passée sa journée. Je pense à l'appel téléphonique de ma mère. J'espère que Colson me dira ce qui se passe avec les avocats de Briggs. Je veux savoir.
Avec un soupir, je trouve une place et attends, mon téléphone à la main mais sans idée de ce qui est à l'écran. Colson sera bientôt à la maison, et alors, j'aurai de nouveau un but.