Pov de Enzo. Nous approchions de notre destination. "Nocturne, peux-tu s'il te plaît me redonner le contrôle ? Nous sommes près de la Montagne." Je l'ai entendu grogner, mais sans conviction. "Je te promets de te donner plus de temps avec elle après notre arrivée." Cela a semblé le calmer pour l'instant, et je sentais progressivement mon esprit reprendre sa place à l'avant de notre esprit commun. Une fois que j'ai repris totalement le contrôle, j'ai utilisé la télépathie pour demander au conducteur de s'arrêter à la petite station-service en banlieue du petit village au pied de la montagne. J'essayais de décider s'il valait mieux la réveiller ou la laisser dormir. La dernière fois qu'elle avait été ici, c'était la nuit de l'accident et de la mort de son père. Voudrait-elle s'arrêter sur le site de l'accident ? Elle n'avait pas eu l'occasion de lui dire au revoir correctement. J'ai demandé conseil à mon père. "Laisse-lui le choix, mon fils. Dis-lui que la décision est entièrement la sienne et que tu soutiendras quoi qu'il arrive." J'ai coupé le lien et attendu que la voiture s'arrête. Je la regardais, lové contre ma poitrine. Je ne voulais pas la réveiller ; j'étais au paradis, mais je savais que je devais le faire. "Léonie, ma chérie, je dois te réveiller." J'ai posé doucement la main sur son épaule.
Elle ouvrit les yeux et, pendant une fraction de seconde, je ne pense pas qu'elle se souvenait où elle était. Elle s'est dressée et a essayé une fois de plus de sortir de la voiture. J'étais prêt cette fois et j'ai passé mon bras autour d'elle, la serrant fort contre moi. "Léonie, ça va, tu es en sécurité. Chut, ça va." Il ne lui a fallu que quelques secondes pour que son corps se détende. "Je suis désolé d'avoir dû te retenir, bébé. Je ne voulais pas que tu te blesses." Elle avait l'air inquiète, comme si elle était en difficulté. "Qu'est-ce qui ne va pas, mon cœur ?" "Je suis désolé," chuchota-t-elle. "Je n'ai pas fait exprès de... Je... " Je l'ai interrompue. "Bébé, ça va. Je comprends, vraiment. Tu as eu peur et tu n'es pas encore habituée à moi, c'est totalement compréhensible, je te le promets. Je ne voulais pas te réveiller, mais nous sommes presque à aux Jardins de la Lune, et je voulais savoir si tu voulais t'arrêter à l'endroit... où le.." Je ne trouvais pas la bonne formulation pour ce que je voulais dire. Comment dire avec tact : Hey, veux-tu t'arrêter pour voir où ton père a été tué et ta vie bouleversée ? Je pouvais voir qu'elle avait compris ce que j'essayais de dire parce que des larmes ont commencé à former dans ses yeux. "Oui, j'aimerais m'arrêter si nous avons le temps. Je n'ai jamais pu lui dire au revoir. Je ne sais même pas où il a été enterré." J'étais triste d'apprendre qu'elle n'avait même pas pu dire au revoir. "Descendons et étirons-nous un peu, et profitons pour aller aux toilettes. Les choses vont aller très vite une fois que nous arriverons aux Jardins de la Lune" Elle a souri et m'a suivi. "Enzo, as-tu un moment ?" Mon père m'a contacté par télépathie. "Oui, père ?" "Il y a déjà des centaines de personnes ici. Le mot s'est rapidement répandu que l'enfant lunaire manquant a été retrouvé." Waouh, ça a voyagé vite, ai-je pensé. J'ai remercié mon père de me l'avoir fait savoir et promis d'informer Léonie de ce à quoi s'attendre. J'ai aussi laissé savoir que nous allions faire un arrêt momentané pour lui permettre d'avoir un genre de fermeture sur le site de l'accident. Alors que je coupais le lien, j'ai remarqué que tout le monde dans la petite station-service s'était figé, comme si quelqu'un avait mis en pause. J'observais l'homme le plus proche de moi quand j'ai entendu Léonie crier. J'ai atteint les toilettes en une fraction de seconde, mais la porte ne s'ouvrait pas. Elle ne pouvait pas être verrouillée. Il n'y avait pas de serrure. C'était juste une porte qui devait s'ouvrir facilement. Nocturne exigeait de sortir. "Si tu ne me laisses pas sortir, alors laissons-nous devenir un. Nous sommes beaucoup plus forts ensemble." Il avait raison, et j'ai accédé à sa demande. "Nous arrivons, Léonie, tiens bon." avons-nous crié une fois transformé. Nous avons saisi la porte et l'avons arrachée de ses gonds. Nous nous sommes précipités dans les toilettes, et notre cœur s'est enfoncé. Léonie était coincée dans un coin, et une énorme araignée noire s'abattait sur elle. Nous nous sommes précipités à sa défense, et l'araignée s'est retournée contre nous. Elle s'est jetée sur nous et nous a fait voler en arrière contre le mur. Nous pouvions sentir nos os se briser quand le monstre a fait contact. Nous savions ce que c'était, mais jamais de notre vie nous n'en avions vu un en personne. C'était une Arachne et contrôlée par la magie noire. Nous avons levé les yeux vers Léonie et avons crié pour qu'elle s'enfuie. Nous savions que c'était presque certainement une mort certaine pour elle si elle restait. Nous nous sommes roulés sur le dos pour faire face à la bête qui se tenait maintenant sur nous. Elle a levé une de ses pattes, comptant clairement nous transpercer le cœur. Nous avons saisi sa patte, et même avec notre force combinée, nous n'étions pas de taille et ne semblions l'affecter que très peu. Une lumière vive a attiré non seulement notre attention, mais aussi celle de la bête. Elle a perdu son attention sur nous et s'est à nouveau concentrée sur le coin où se trouvait Léonie et l'endroit où la lumière maintenant très vive s'était formée. Une fois que nos yeux ont pu se concentrer à travers la lumière, nous avons pu voir Léonie flottant juste au-dessus du sol. Elle chantait une langue étrange que nous n'avons pas reconnue, et ses cheveux et ses yeux semblaient être la source de la lumière. Nous l'avons reconnue comme étant ce que les aînés appellent la lueur lunaire. Ils disaient que quand la Déesse de la Lune était invoquée, son pouvoir se manifestait comme de la lumière lunaire. Cela a du sens maintenant, Léonie a appelé sa Mère à l'aide. Qu'elle ait réalisé ce qu'elle était en train de faire ou non, elle l'a fait. La douleur était devenue plus intense, et nous nous sommes retransformés en notre forme humaine. Nocturne m'a laissé le contrôle total pour qu'il puisse guérir. L'Arachne avait complètement oublié ma présence et s'abattait sur Léonie. J'ai essayé de me lever, mais la douleur était trop forte. Il me semblait que mes deux jambes étaient brisées. La bête n'était qu'à quelques pas de ma Mate. J'ai à nouveau crié pour qu'elle court, mais elle a tenu bon. Léonie a levé la main, et en un instant, la bête a gelé. Elle a commencé à trembler violemment et semblait presque bouillir sous sa peau. Ce qui s'est passé ensuite était vraiment répugnant. La chose a commencé à fondre en une flaque visqueuse et brunâtre qui s'est lentement drainée dans le siphon au milieu du sol des toilettes. Alors que les restes du monstre disparaissaient, Léonie est venue vers moi. Ses yeux brillaient toujours, j'ai donc supposé que la Déesse lunaire était toujours présente. "Merci, Déesse de la Lune. Je suis désolé de ne pas avoir su la protéger."