Chapter 3
1263mots
2025-04-09 09:52

Point de vue de Léonie. Je regardais les minutes s'égrainer, minuit arrivait rapidement. J'aurais voulu pouvoir arrêter le temps. J'ai toujours rêvé d'avoir le pouvoir de mettre le monde en pause juste assez longtemps pour m'enfuir. Ou peut-être retourner dans le temps et empêcher papa de monter dans cette voiture cette nuit-là. Il me manquait tellement, il était si excité cette nuit-là, il a dit qu'une grande surprise m'attendait au sommet de la montagne Amber Falls. Il a dit que j'avais un grand destin et que même si certaines des choses que j'allais apprendre seraient difficiles à comprendre au début, tout irait bien à la fin. J'étais sur le point de lui demander si cela avait quelque chose à voir avec la marque de naissance sur mon dos qui ressemblait à un loup hurlant à la lune. Mais avant que je puisse le demander, quelque chose a heurté la voiture, et nous avons dérapé hors de la route. Je ne me souviens de rien jusqu'à ce que je me réveille dans un lit d'hôpital trois jours plus tard. Les premiers mots sortis de la bouche de ma tante ont été "c'est entièrement ta faute". Elle m'a reproché la mort de son frère, et en réalité, moi aussi je me la reprochais. Le bruit de la porte qui s'ouvre me ramène sur terre. Je regarde l'horloge, il est 00h05. Zut, déjà. "Devine quelle heure il est ? Prête à t'amuser." Mon estomac se retourne à l'entente de ces mots sortant de la bouche de Léo.

J'avais appris il y a des années que cela ne servait à rien de se battre. Cela ne faisait qu'empirer les choses. Il atteint le bas des escaliers et me lance un sourire horrible. Tandis qu'il se dirigeait vers moi, un des prisonniers à l'autre bout de la salle crie, "allez mec, aie du cœur". Au début, j'ai pensé qu'enfin quelqu'un essayait de m'aider. Mais ensuite, avec un rire maléfique, il a ajouté : "au moins, laisse-moi regarder cette fois." Léo me regarde et pointe ma cellule. "Rentres, clébard, et mets-toi à genoux." J'ai fait comme on me l'a dit. J'entends le bruit de sa ceinture qu'il défait derrière moi et je me prépare pour ce qui va suivre. La ceinture me brûle quand elle frappe mon dos. Il rit à chaque fois qu'elle me touche. Quand il est satisfait de son travail, il arrache mon short. Pendant qu'il me saisit et qu'il me force à l'intérieur, j'entends un grondement profond. Il a fait trembler tout le sous-sol. Cela a surpris Léo, et il s'est arrêté, se levant brusquement, choqué. "Tu... Tu n'es pas censée pouvoir faire ça." Rapidement, il remonte son pantalon et monte les escaliers, appelant les gardes. Je lève les yeux et je suis choquée. Marceau s'est transformé, mais pas en loup comme les autres. Il ressemblait à l'image que les médias grand public se font des loups-garous. De grands hommes poilus avec des caractéristiques de loup et de longues griffes. Il a lentement fait un contact visuel avec moi et s'est dirigé vers le mur de la cellule. Je suis tombée en arrière et me suis reculée aussi près que possible du mur de brique grise et froide. Je savais qu'il ne pouvait pas m'attraper tant que les barreaux le gardaient à l'intérieur, mais je n'étais pas sûr qu'ils tiendraient le coup.

Il atteint le mur, prenant une barre dans chaque main, puis il s'accroupit, presque assis sur le sol. Ses yeux brillent d'un orange vif, presque fluorescent. "C'est bon, petite, je suis"... il est interrompu par le bruit de la porte qui s'ouvre violemment. Cinq gardes se précipitent. L'un d'eux tient un fusil tranquillisant. Depuis le haut des escaliers, il tire sur Marceau directement entre les épaules. En quelques secondes, Marceau redevient humain et s'effondre sur le sol. Les gardes entrent alors dans sa cellule et mettent de grandes chaînes de fer noir autour de son cou, de ses bras et de ses jambes. Un garde jure à Léo : "qu'est-ce que tu as fait pour le mettre si en colère ?" "Je ne sais pas. J'essayais de baiser la clébarde. Peut-être qu'il voulait juste son tour." "La prochaine fois, donne-lui-la ; peut-être que ça le calmera. On ne peut pas se permettre qu'il s'échappe; on serait tous morts. Si ce n'est pas lui qui nous tue, ce sera l'Alpha quand il découvrira qu'on l'a laissé s'échapper." Léo rit et me regarde ; alors, où en étions-nous, petite clébarde. Le garde discret l'arrête. "Hé, tu n'as plus le temps de t'amuser maintenant, on doit aller remplir des rapports, et ça va prendre toute la matinée." Léo roule des yeux et me fait un clin d'œil ; à plus tard, ma belle, on reprendra là où on en était. Après qu'ils sont partis et ont éteint la lumière, je range ma cellule et je mets mon pyjama. Léo a déchiré la seule paire de shorts en jean que j'avais presque en deux. Ils sont maintenant inutilisables. J’entends Marceau bouger derrière moi et je me retourne pour le voir assis, la main sur la tête. Je vois qu'ils ont laissé la flèche dans son dos, d’où s'écoule un flot régulier de sang. Je suppose que la flèche doit être en argent pour garantir qu'elle pénètre correctement la peau d'un loup-garou.

Il essaye très fort de l'enlever, mais il n'arrive pas à l'atteindre. J'ai dû perdre la tête, mais les mots sont sortis avant même que je ne réalise ce que je faisais. "Laisse-moi t'aider"... POV de Marceau. Mes yeux s'ouvrent en grand et je suis accueilli par le pire mal de tête de ma vie. Bon sang, quel que soit le poison qu'ils utilisent, il fait sacrément effet. J'essaie de retirer la flèche de mon dos, mais les chaînes que je porte maintenant m'empêchent de l'atteindre. J'avais oublié la fille jusqu'à ce qu'elle parle. "Laisse-moi t'aider." Sa voix me fait m'arrêter. Je me retourne pour la voir debout au mur de la cellule avec la main tendue à travers les barreaux. Quand je me lève, elle détourne les yeux et regarde le sol ; c'est seulement alors que je réalise que je suis complètement nu. Quand je me suis transformé, j'ai déchiré mes vêtements.

Elle se tourne rapidement, prend un drap sur son lit et le pousse à travers les barreaux. "Merci", dis-je en le prenant et en l'enroulant autour de ma taille. "Tourne-toi", dit-elle, "laisse-moi retirer cette flèche de ton dos." Je lui souris et me tourne, dos à elle, et me rapproche du mur de la cellule. Ça pique certainement quand elle la retire, mais le soulagement après qu'elle l'ai retirée est appréciable. Je me retourne pour la remercier, mais je m'arrête brusquement. Elle a la main sur la bouche et une larme à l'oeil. Je remarque qu'elle a pris la fiole de la flèche. Qu'est-ce qui peut bien être si bouleversant dans cette fiole ? Elle lève les yeux vers moi et dit : "Je suis désolée, c'est de ma faute." Je tends la main pour la fiole, et elle la dépose dans ma main avant de s'écarter. Je regarde la fiole et lis l'étiquette. Sang maudit. Donneuse Léonie Schmitt. Cela ne me prend qu'une seconde pour comprendre. "Petite, ton nom est Léonie ?" Avec des larmes coulant sur son visage, elle hoche la tête. "Je suis désolée, je ne savais pas ce qu'ils faisaient avec le sang qu'ils me prenaient. Je n'avais pas le choix ; mon oncle m'a obligée." "Qui est ton oncle ?" ai-je demandé. "L'Alpha de cette meute", chuchote-t-elle.